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15/07/2008

L'Homme au chapeau et à la carabine…

On dirait qu’il s’est caché sous l’ombre de l’arbre.
Ça doit faire plus d’une heure maintenant qu’il est tapi sur son vieux fauteuil, quasi immobile, le visage dissimulé sous la double pénombre du chapeau et du Mûrier.
Les jambes semi allongées devant son siège, les bras reposants sur les accoudoirs blancs qui tranchent sous le hâle prononcé de sa peau, le torse nu, luisant de sueur. Du haut de son corps, de sa tête, on ne perçoit que le tissu verdâtre du couvre-chef, posé là comme pour masquer son regard de chasseur.

John Wayne domestique, il adosse sur ce vieux siège sa silhouette massive, moins tassée par les ans que par sa volonté de marquer son ascendant sur ce bout de terre rongée de chaleur. Son immobilité dresse une barrière tacite entre les femmes qui s’agitent dans la maison et sa veille hiératique sous l’arbre unique de ce coin de jardin.
L’air s’alourdit encore à mesure que s’égrène le temps de cette matinée torride.
Quelques mouches bourdonnent autour de lui, il n’y prête aucune attention, pas même quand l’une d’elles se pose effrontément sur son coude et entreprend insolemment la descente de son avant-bras. Elle progresse vers sa main, légère, effleurante, chatouillante. Il attend la dernière limite de l’insupportable avant de lever brusquement son poignet, décollant son bras tout entier de l’engin qui barre sa poitrine ruisselante. Dans la pénombre du feuillage, éclaircie un bref instant par une brise ténue, la crosse en bois dévoile la teneur de l’objet qu’il berce ainsi silencieusement depuis si longtemps.

Calée par son genou droit et l’accoudoir du fauteuil, la carabine repose comme un enfant sur son torse, embrassée par ses mains jointes. S’est-t-il assoupi ainsi, comme une mère exténuée d’avoir bercé son bébé jusqu’à l’endormissement ? S’est-il seulement imprégné des souffles brûlants de l’été et des bruissements des insectes ? S’est-il plutôt retranché de la société des hommes et de leurs vaines occupations communes ?
L’homme est seul, immobile, silencieux, abandonné dans l’ombre feuillue à l’emprise de ses sombres desseins.
Car, si l’œil de l’observateur zoomait subrepticement sur la silhouette figée là-bas, une foule de détails à peine perceptibles trahiraient l’extrême tension du chasseur. Posté depuis le début de la matinée, il guette patiemment l’ennemi, attentif à ne pas trahir sa présence et la menace qu’il fait peser sur ceux qui nuisent à sa tranquillité.
Il s’est établi veilleur et gardien, défenseur du lieu et sa stratégie de sentinelle se fige dans l’attente de l’attaque.

Il a admis qu’il devra patienter longtemps, résister à l’impérieux besoin de se dégourdir, à la soif et à la chaleur, mais après ces dernières semaines d’attaques sournoises, de faits accomplis insidieux, de dégâts furtifs, il s’est levé déterminé à en finir une bonne fois pour toutes, quel qu’en soit le prix.
Et le voilà à son poste, sourd au chant des cigales, indifférent au léger clapotement de l’eau dans la piscine toute proche, inaccessible aux bavardages confus qui bruissent de la maison et rebelle aux appels l’invitant à se rafraîchir.

Dans cinq minutes, un quart d’heure tout au plus, il sait qu’elles reviendront, les sales bêtes, elle remonteront du haut de la colline et passeront par-dessus la cime des Rouvres, marqueront sans doute une halte dans la ramure du grand chêne blanc, derrière la haie de la piscine, puis en chœur, en duo charmeur, elles viseront leur étape suivante, l’antenne râteau qui trône encore sur le pignon, à l’aplomb de la terrasse, balançant avec mépris leur fiente dégoulinante sur le seuil de la cuisine.
Alors, et alors seulement, certain de punir les vraies coupables, il épaulera lentement son arme déjà chargée de cartouches au gros sel, il visera calmement, sûr de son bon droit, et si la chance est avec lui et ne brouille pas son regard perçant par une goutte de sueur traîtresse, il fera voler quelques plumes de leurs queues…

Les pies alarmées par cette attaque inattendue se passeront le mot, alerteront leurs escadrons multiples du danger de cette halte, et l’armée entière des dames noires s’exilera quelques jours, quelques semaines peut-être, laissant la place aux pigeons et tourterelles avides de les remplacer, jusqu’à ce que notre chasseur reprenne son poste et défende son territoire.
Dieu, que le combat de l’Homme et de la Nature est éternel!

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30/06/2008

Prémices estivales…

L'été est arrivé brusquement, presque brutalement après le dernier orage précédant l'arrivée de Marie-Geneviève…

Avec ce séjour attendu, les festivités se sont tout à coup bousculées, comme si la chaleur avait attiré tout ce beau monde autour de la source de fraîcheur…

Le regard d'Anaïs pointe d'ailleurs l'appel à la piscine, ou au buffet, allez savoir, Anaïs ne recule jamais devant une bouchée , salé ou sucré, elle expérimente à plaisir tout ce qui se déguste.

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Mathis ne dément pas son attrait pour l'eau et les engins, il est à son affaire dans l'élément liquide, même si son mentor affiche quelques signes de fatigue, rien ne lui fait peur, pas même de transformer une des chaises longues en plongeoir…

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Les retrouvailles avec Marie-B sous les auspices d'une visite familiale, Marie et Inès n'ont pas boudé la piscine, nous non plus et la journée a passé bien trop vite à mon gré.

Et encore cet adorable petit Henry qui découvre avec ses parents et grands-parents les joies du grand bain associées aux plaisirs de la plage, à l'ombre. Zuko a volontiers cédé son poste d'observation, débordé par la foule dans et autour du bassin.

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Marie-Geneviève est repartie hier, abandonnant dans son sillage une petite touche de nostalgie et beaucoup de bons moments, souvenirs et échanges profonds, plongeon du bateau (!) et découverte de La Calabrette, petit restaurant de Nans les Pins.

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17/06/2008

or-chidées or not -chidées

Depuis que Pierre a tenté de nous apprendre à repérer les Merveilles de la Nature , nous nous exerçons à garder nos yeux ouverts, et le travail n’est pas mince !
Samedi dernier, nous voici donc en route pour aller dîner chez un ami, sur une route que nous n’avions pas empruntée depuis fort longtemps. L’itinéraire est sinueux, la voie étroite bordée de talus abrupts et luxuriants, après ce printemps exceptionnellement pluvieux. Les coquelicots fleurissent partout, les genêts mêlent leurs ors vifs au rouge et vert, quelques chardons et asters sauvages complètent la palette, c’est un régal, à cette heure vespérale où la lumière illumine le tableau.
Tout à coup, je repère un mauve nettement plus vif, et signale à GéO les bouquets mirifiques qui tapissent le talus. Il ralentit, observant sur cette petite route déserte le spectacle qui s’offre à nous.

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Comme nous n’avions pas prévu l’appareil à portée de main, nous avons remis au lendemain les témoignages de ces découvertes, échafaudant entre-temps quelques hypothèses au vue des formes spécifiques de nos fleurs.


Nous sommes encore ignares, autant se servir d' outils modernes pour dégrossir le travail de repérage… Bien en prend à GéO, puisqu’en quelques clics avisés, il parvient à établir un tableau comparatif de nos découvertes.

La fleur colorée vivement et regroupées en grappes serrées : DSCF1744.JPG

la forme ensachée des pétales : DSCF1740.JPG

la tige particulière, ligneuse et lianescente, enserrée dans une gangue plate : DSCF1743.JPG

Foin de nos orchidées sauvages inconnues, espèce unique de ce biotope, découverte par GéOde, et que nous pourrions baptiser de nos délires !!!

Ces admirables bosquets qui bordent les talus de Bras et ses environs, et nous n’en n’avons repérés qu’à cet endroit pour le moment, ce sont certainement des pois de senteur, sauvages évidemment, mais parfaitement répertoriés, identifiés…et cultivables dans tous les jardins de France et de Navarre…

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Et les véritables orchidées, me direz-vous, que deviennent-elles?
Notre petite dernière, la timide du fond du sous-bois, n'en finit pas de former sa hampe… La voici qui commence à peine à montrer son coeur et sa carnation, continuons de l'apprivoiser sans la déranger, si le dieu de nos canidés veut bien protéger sa faible constitution contre les jeux et les besoins de Copain

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09/06/2008

Petit Peuple

Repliés souvent à la maison ou au bureau pour cause de pluies orageuses, nous poursuivons notre observation assidue de l’adaptation de Copain à son nouvel habitat.

Tout d’abord, à la demande de sa « mère « de naissance, nous l’avons descendu au marché mercredi dernier. Apprendre la marche en laisse à ce petit chiot d’à peine trois mois, c’est une sinécure! D’autant que ce jour-là, Saint Max s’est mis en habit d’été et les allées recèlent de très nombreux obstacles. Passants distraits par les marchandises, femmes en grande conversation stationnant au beau milieu des travées (c’est une grande spécialité ici, faire salon debout, sans entendre les « pardon » qui réclament le passage), autres chiens de compagnie, habitués du parcours mais toujours curieux de reconnaissance quand passe un museau inconnu. Notre chevrière s’est montrée émue de retrouver son « Copain » et nous avons constaté qu’il l’avait instantanément reconnue. Ils se sont fait une sacrée fête !

Zuko et Copain sont maintenant parfaitement habitués à coexister, il arrive même que le petit dorme carrément dans les pattes de l’aîné, partageant leur espace sans difficulté. Chacun d’eux a sa gamelle personnelle, une grande pour Zuko, celle de diamètre plus modeste a été dévolue à Copain. Croyez-vous que le » petit bout de zan » soit le moins du monde intimidé par la taille impressionnante de l’Ancien ? Quand je m’approche avec les restes de nos repas à répartir, Copain saute sur mes jambes, réclamant par moult bondissements et frétillements de la queue l’accès prioritaire au plat prometteur… Il me faut insister :
–Zuko d’abord, Zuko, viens …
Notre bon gros benêt, toujours tenté par ce qui s’avale, s’avance, mais à notre grand étonnement, les manifestations du désir de Copain le freinent, et il cède la place. Il me faut alors pousser carrément le petit de côté, et parfois GéO doit intervenir pour que Zuko revienne à la dégustation… Pendant ce temps, je fournis au petit fripon sa portion, avalée en plein vol, si rapidement que le vorace se retrouve le nez dans la grande gamelle alors même que Zuko y tire encore sa grande langue au nettoyage appliqué des moindres traces de sucs.

Gros-Mimi en revanche se montre d’un abord nettement plus réservé, voire encore très distant. Il nous est arrivé d’intervenir en entendant les grincements et crachotements peu amènes qu’elle profère contre l’inconscient diablotin. Un matin, nous entendons d’abord un « kaï, kaï » urgent de Copain, tandis que par la vitre de la porte de la cuisine, je vois la petite boule noire se faufiler entre Zuko et la porte, passage très étroit car le berger s’allonge habituellement sur ce seuil, au plus près du contact des maîtres. Intriguée, je m’approche, imaginant dans un premier temps que Zuko s’est défendu contre le harcèlement câlin de son compagnon. Que nenni ! À l’opposé de la terrasse, Gros-Mimi s’est dressée sur la desserte du barbecue, fixant les deux chiens sans la moindre aménité! C’est la première fois que j’observe un regard félin aussi pugnace. Elle vit plutôt placidement, indifférente à tous, sauf à son maître adoré et à Zuko, son frère de lait pratiquement, qui peut tout lui faire, en particulier de longues grosses liches sur le cul, en toute intimité et sans fausse pudeur… À cet instant, nous sommes loin de telles privautés, Gros-Mimi a arrondi son dos, gonflé ses poils déjà impressionnants au naturel, elle fixe méchamment la porte et les deux carpettes velues allongées devant. L’avertissement donné sans frais, oublieuse de sa remarquable corpulence, Mimi bondit sur le sol et entreprend une véritable marche d’assaut vers nos deux compères. Le spectacle est impressionnant : d’une patte à l’autre, le tonnelet tricolore roule à la suite de sa belle tête léonine, la queue redressée, les oreilles pointées en avant, le regard fixé tel un grappin sur la cible… Laquelle geint et contourne son protecteur au fur et à mesure de l’avancée, cherchant manifestement une voie de sortie plus sécurisante. Dans son affolement, il ne pense pas à nous derrière la vitre, mais envisage manifestement de gagner les marches et l’accès au jardin, où GéO a déjà assisté à une jolie course à l’échalote comme celle qui se prépare.
Ce qui nous sidère, c’est la stratégie manifeste des belligérants! Autant Zuko reste serein face à la charge qui se rapproche dangereusement,( il nous semble entendre le tambour rouler tandis que les zébrures du pelage ondulent vers l’objet de la vindicte), autant la « victime » s’affole et gémit, confrontée à deux nécessités urgentes : soit il s’enfonce sous les dalles de la terrasse et se cache sous le carrelage, soit il prend son envol et se propulse dans le jardin, loin des griffes et dents ennemies. Au lieu de ces miracles escomptés, ce sont les maîtres qui jouent aux dieux lares, protecteurs du plus faible et restaurateurs de la Pax Familiae. Il est temps, Copain affolé a uriné sous lui, et Zuko n’en manifeste aucune gêne. Dans l’histoire, il l’a joué neutre.


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Dimanche matin studieux au bureau, j’entreprends de remplir les papiers de suivi de ma commande Wonderkitch’ de la veille. Eh oui, comme je « travaille », il faut bien suivre le mouvement, autant m’en débarrasser le matin pour suivre allègrement une finale Nadal- Federer que j’escomptais plus combative… Installée à mon bureau, je trie et recompte chèques et bulletins de commande, quand le petit bout de museau noir se glisse entre mes jambes, tandis que mon fauteuil s’ébranle sous les efforts du coquin pour se hisser sur mes genoux. J’ai compris ce qui m’a séduit chez Copain, ce comportement complice et sans complexe, à parité avec l’humain, il appartient à l’espèce des communicants. Zuko possède aussi cet art de la conversation, de regards enamourés en liches soufflées à l’oreille, comme Vulcain et Cannelle. La plus exigeante, mais aussi la plus personnelle demeurant sans conteste Eurydice et ses causeries impossibles à interrompre, elle savait exprimer tout ce qu’elle avait sur le cœur sans nous laisser loisir de s’échapper…
Bref, voici mon Copain installé sur mes genoux et mettant son grain de sel dans mes papiers. Doux moment dont il faut profiter bien vite, car au rythme où il dévore ses portions et au vu des photos sur les sites consacrés au dogue du Tibet, ce ne sera pas jouable très longtemps…
Un dernier mot pour souligner comment l’éducation se transmet naturellement par l’imitation : Copain singe parfaitement les attitudes et postures de son aîné, et nous sommes toujours amusés de contempler les deux compagnons, Laurel et Hardy de la maisonnée, alignés dans la même attitude…
Rien ne décourageant notre curieux, par imitation sans doute, car pour l’appel de la nature, il est encore trop tôt, le voilà qui s’approche sans bruit de Gros-Mimi abandonnée sur la terrasse, et se met à lui appliquer le traitement de faveur emprunté à Zuko : profitant de la queue en panache de notre demoiselle, il entreprend ce que nous appellerons donc un nettoyage du fumet… La belle, habituée, se laisse faire, détendue, profitant de l’instant, …Jusqu’au moment où elle tourne la tête pour remercier son bienfaiteur. La réponse est rapide, instinctive : sa patte se détend et le polisson penaud se rétracte, non sans gémir sous l’effet du piquant de la griffe… Qui s’y frotte s’y pique, il n’est pas si aisé de s’installer en vainqueur dans le cœur de Gros-Mimi !


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http://wwwtibetanmastiff.fr/
http://site.voilà.fr/sectiondoguestibet/

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30/05/2008

Speedy (dé)confiture.…

Cette semaine, j’ai donc tenu ma première réunion pour Wonderkitch’ en solo !

Voilà un bon moment que je préparais mentalement ce passage à l’acte et m’impatientais de le VIVRE, exactement comme dans ma vie précédente j’anticipais dès le 20 août, nuits et jours, les rentrées scolaires et le moment où je me tiendrai au milieu du nouveau groupe d’élèves le matin de la rentrée. …
Ma nouvelle rentrée a eu lieu ce dernier mercredi de Mai, au milieu d’un groupe d’ « instit’ » justement, clin d’œil malicieux du cours des choses, qui montre une fois encore comment se créent des ponts reliant une page à l’autre de notre vie.

Évidemment, tout pont s’érige sur une structure, et le pilier qui tient la construction, c’est l’Amitié, qui porte aujourd’hui le prénom de Marie-b, amitié en sauts de puce d’une page de vie à une autre, d’épisodes en chapitres clos, nous nous sommes retrouvées l’année dernière à plus de huit cents kilomètres de notre point de départ. Je vous parlais de pont, celui-ci ressemble à un viaduc traversant la géographie physique et sentimentale de nos existences.

Me voici donc à Hyères, dans un quartier tranquille de la ville, accueillie à bras ouverts par la maîtresse de maison, organisatrice de la réunion par amitié pour sa collègue, qui le lui a demandé par amitié pour moi… Les piles du pont, les jambages à l’infini que nos petits dessinent…

J’ai préparé pour cet atelier deux recettes à réaliser ensemble afin de permettre à l’assistance de manipuler les ustensiles, en pensant au matériel intéressant à acheter pour mes clientes potentielles, aux recettes faciles et rapides pour femmes actives, aux outils fonctionnels et séduisants… Parmi ceux-ci, un mixer mécanique , baptisé Speedy par la multinationale, tient habituellement ses promesses de rapidité et de fiabilité… J’ai monté moi-même plusieurs crèmes chantilly à la maison en un tour de main, grâce à l’engin, d’un usage simplissime. Je suis donc certaine de mon effet, dans le déroulé de ma leçon, c’est le passage le plus probant et, sans aucun doute, petite Perrette débutante, je me réjouis à l’avance du régal offert à mon public, je prévois les conséquences concrètes de la dégustation sur les ventes…

Las, comme Perrette justement, c’est bien dans ma certitude sereine que se niche le caillou qui fait trébucher !
Ce jour-là, il règne sur toute la région un ciel orageux, bas, chaud, humide. La maîtresse de maison nous a installées sur la terrasse qui jouxte la cuisine. Par commodité, elle a sorti tous les ingrédients requis pour la recette du moelleux au chocolat, y compris la crème fleurette entière, à réserver pour la seconde phase de l’opération dégustation, dès que le gâteau sera cuit dans le four à micro-onde. J’ai bien repéré au cours de la démonstration ce petit pot suant sur la table, et tout en poursuivant la conversation, je me suis glissée dans la pièce attenante pour le remiser dans le réfrigérateur. Mais de fait, la cuisson du biscuit ne demandant que six minutes, nous passons rapidement à la phase sauce Chantilly …Et le flacon de fleurette est ressorti aussitôt…
Plusieurs convives se portent volontaires pour exécuter les rotations de la manivelle sur le fameux speedy, j’ai prévenu qu’une soixantaine de tours suffisait pour obtenir une crème fouettée ferme et aérée . Nous comptons allègrement la minute d’efforts accomplis, mais en soulevant le couvercle, les mines gourmandes se mâtinent de déception : la crème est encore liquide, onctueuse concédons-nous, mais son ruissellement sur les pales interdit de la considérer comme Vraie Chantilly.

Il en faut plus que ça pour désorienter des enseignantes, habituées à considérer que l’échec nourrit l’apprentissage ! Une seconde volontaire prend le relais sans plus de succès. Nous élaborons alors une stratégie de recherche, retenant l’hypothèse que le climat orageux et la chaleur lourde ont modifié la réaction des produits. Une première fois, nous introduisons le bol du Speedy dans le congélateur, cinq minutes, le temps de s’extasier sur le moule en silicone qui permet un démoulage parfait à chaud, sans usage de matières grasses : ah, la bonne conscience des gourmandes !
Le délai de congélation se révèle insuffisant pour rattraper la consistance désirée, malgré le redoublement d’énergie sur la manivelle, que je reprends à mon tour, après notre hôtesse… Cette fois, le chœur des profs décide une sanction de quinze minutes, que nous mettons à profit pour éplucher les légumes destinés à l’estouffade de concombre aux crevettes… Hum, à l’énoncé de la recette, notre imagination titillent nos papilles… Françoise, une des assistantes, manifestement connaisseuse et fan des produits Wonderkitch’, entonne la démonstration des qualités de la cocotte, du coupant inaltérable des couteaux, de l’efficacité du tranchoir à légumes… Je me reposerais presque, si mon petit ego ne se tourmentait du coulant de la sauce blanche !
Les légumes enfournés dans la cocotte-miracle, nous nous résignons à déguster notre excellent moelleux au chocolat sous son lit de crème couvrante…
C’est savoureux, délicieux, onctueux, crémeux, mais pas moussant, pas aérien, alors que nos palais étaient en droit d’accéder à la sensation du moelleux de la pâte fondant dans le nuage délicat de la crème, les deux matières s’enchevêtrant sous la pression combinée de la langue et du palais.
Me voilà fort déconfite, malgré l’intérêt que mes compagnes accordent aux catalogues et aux différents ustensiles que j’ai exposés dans le séjour.… L’après-midi tire à sa fin, chacune a fait son profit de l’expérience, j’empoche mes commandes, grandement satisfaite du succès de l’entreprise et de l’émulation dynamique dont je me suis abreuvée, mais derrière l’euphorie de la performance persiste la vision d’un nuage floconneux s’écrasant mollement dans l’assiette, dégoulinant sans la moindre élégance sur ma renommée culinaire à peine constituée…

20/05/2008

Orchidées

Dans mon jardin, il y a donc des Merveilles.

Pour être tout à fait honnête, je le savais déjà. Outre la couleuvre qu’Aurélien a tenté d’apprivoiser, puis l’énorme crapaud qui sieste parfois sur la bâche à bulles dès que notre petit monde lui offre assez d’intimité,

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Nous avons croisé encore la route du hérisson qui s’enroule quand il nous surprend au bain nocturne. Nous ne comptons plus les geckos qui squattent sans vergogne le Poulous accueillant, mais aussi le garage et le bureau.

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En ouvrant justement le Poulous au ménage de printemps, nous avons dérangé un bon gros rat soyeux, lové dans le coffre du canapé clic clac. Raminagrobis venait tout juste de s’installer, si on se fie aux quelques déjections qu’il nous a laissées, et commençait à nidifier les galettes de mousses entreposées dans sa cachette. Notre intrusion l’a dissuadé et nous avons perdu sa trace …

Notre territoire est un royaume partagé, mouches, moustiques et araignées ne dédaignent pas notre compagnie, bêtes du bon Dieu, animaux de compagnie y règnent en bonne entente…Enfin, ce n’est ni mieux ni pire qu’ailleurs. Manquait cependant la découverte affinée de la végétation naturelle, jusqu’à la visite de l’ami Pierre.



Parmi les chênes verts et les herbes folles qui poussent sous leur ombre, notre sous-bois sert d’écrin à des orchidées ! Des merveilles de la nature, qui poussent seules dans ce sol rocailleux, habituellement crevassé de sécheresse. Comme nous avons renoncé à modeler le paysage à notre esthétique, en dehors des rosiers qui s’y plaisent et de quelques lavandes élevées à la «va comme je te pousse », les mauvaises herbes s’en donnent à cœur joie. Parfois, il m’arrive d’être saisie de désherbisation* aiguë, tempérée par l’usage de mes seules mains éradicatrices. Heureusement, cette technique a permis la préservation du biotope, ainsi que nous l’a longuement expliqué Pierre, spécialiste remarqué de cette flore rarissime. Depuis des années en effet, Pierre dresse l’inventaire des espèces qu’il repère, les photographie et les magnifie, il a même commis plusieurs expositions à Ginals et dans le département du Tarn, ainsi qu’en Normandie. Dans l’attente de son site personnel où Pierre partagera ses connaissances avec la fougue et la générosité qui le caractérisent, je vous signale les sites suivants:



http://orchideesduhautbugey.chez-alice.fr/page-orchidee_sauvages.html

http://pagesperso-orange.fr/pm/blais

ce dernier site répertoriant tout particulièrement les orchidées de Provence, il apparaît intéressant de signaler nos trouvailles en Provence verte, dans des secteurs différents des sites répertoriés.

Afin de reconnaître et apprécier les différentes espèces rencontrées dans vos balades partout en Europe, et apprendre à préserver l’environnement nécessaire à leur préservation.

Dans notre jardin, Pierre a identifié 4 espèces différentes dont je vous livre la primeur :

Tout d’abord, la céphalantère damasonium, la plus prolifique à cette période, quatre à cinq nichées réparties sur l’ensemble du terrain :
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Puis l’himanglossum robertium, déjà en stade post floraison
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La délicate céphalantère rouge.

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Et enfin la mystérieuse pousse au bout du sous-bois, qui se cache encore et dévoilera son inflorescence avant peu, je surveille, Pierre, c’est promis et t’enverrai les clichés, la demoiselle a entrepris timidement sa mue.

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Nous avons, bien entendu, profité du week-end pour étendre notre champ d’exploration et dans la colline qui s’étend derrière la maison, nous avons débusqué quelques variétés supplémentaires, constituant un échantillonnage assez riche : pas moins de dix familles en fait, sur un périmètre de trois à quatre kilomètres autour de la maison, c’est assez prometteur.

* désherbisation: parfois, il me semble bon de chatouiller notre si belle langue, en toute humilité et sans forfanterie, juste pour m'approprier l'image. Pardon à toutes celles et ceux qui s'en trouvent offensés

22/04/2008

Solidarité fraternelle

Ce matin-là, je prends quelques minutes pour aider Audrey à répéter la petite pièce de piano que sa grand-mère lui a donnée à apprendre. Comme Mamo s’annonce toujours en début d’après-midi, il ne faut pas traîner pour permettre à Audrey de satisfaire son aïeule. À cinq ans, elle préférerait jouer et les leçons de piano lui pèsent déjà un peu. Nous sommes très concentrées, j’apprends à déchiffrer les partitions en même temps qu’elle. Aurélien, qui n’a pas ses trois ans, va et vient au rez-de-chaussée, et je ne m’alarme pas de son inhabituel silence. Quand il me demande si j’ai encore d’autres gâteaux comme celui-ci, je mets un moment avant de me retourner pour lui répondre. Me penchant par-dessus la rambarde de la mezzanine, je découvre le petit bonhomme, debout dans l’embrasure de l’entrée, un petit carton marron dans une main et un tout petit bout de biscuit dans l’autre, des traces de poudre rose autour de la bouche. Le souricide! Un éclair de compréhension, je suis descendue à la volée et me précipite sur lui :
_ Tu en as mangé beaucoup ?
_ Il n’y en avait qu’un, mais c’est bon.
J’atteste que l’urgence rend lucide et donne des ailes. Jamais de ma vie je n’ai mis si rapidement la main sur la facture , pourtant rangée dans le coffre à papier, et le centre anti-poison répond rapidement. Conseil très concret :
- Partez immédiatement, même si vous n’êtes pas prête, gardez la facture en main et quand vous entrez dans le hall des urgences, criez très fort le nom de la formule chimique.
Ce que j’applique à la lettre, heureusement que nous habitons à cinq minutes à pied de Saint Vincent de Paul.
En entrant dans le hall des Urgences, j’articule donc de toutes mes forces le nom de la fameuse formule, au moins neuf syllabes. L’effet est immédiat : une première infirmière m’arrache l’enfant des bras, une seconde me guide vers les sièges en face de la porte de la salle où Aurélien a été emporté. Elle m’enjoint d’attendre sans bouger et surtout sans essayer d’entrer ou de suivre les soins. « C’est assez pénible, mais indispensable… » Alors, angoissée, je prends Audrey sur mes genoux et lui raconte de petites histoires et des comptines, pour éviter de me poser maintenant les questions stupides que j'aurais dû anticiper. Comment Aurélien a-t-il réussi à ouvrir la grille du cache-radiateur qui empêchait l'accès au piège? Audrey est très sage, patiente, malgré le temps qui s’écoule avec une désespérante lenteur.
Tout à coup, la porte s’ouvre brutalement et une blouse blanche se précipite sur nous deux, m’arrache la fillette des genoux et fait mine de l’emmener.
Je la défends vigoureusement, et proteste :
- Mais arrêtez, qu’est-ce que vous faites ? Elle n’en a pas goûté !
- Vous êtes sûre, me répond-t-on, parce que c’est important.
- Mais oui, je vous assure, elle était avec moi, nous étions au piano…
À ce moment, Audrey est déjà dans la salle, un énorme infirmier me bloque l’accès et la vue sur la scène…
Un médecin, en blouse verte, se déplace jusqu’à la porte, et restant à demi masqué par l’infirmier, il justifie l’urgence de la situation:
- C’est à cause de votre fils. Dès qu’on lui a retiré la sonde gastrique, il a crié : « ma sœur aussi !»


05/04/2008

Wonderkitch's Circus

Dès l’ouverture de la porte sur le hall, Élise est frappée par le bourdonnement sourd qui s’échappe de la pièce au fond à gauche ; il lui semble que les vibrations émises là-bas se diffusent si fort que les vitrines réparties tout autour de cette banale entrée se renvoient mutuellement la portée des ondes. Quelques femmes passent vite, sortant d’un bureau et s’interpellant gaiement avant d’ouvrir brutalement la porte de la salle bruyante. Alors la rumeur qui en émane s’enfle comme une bourrasque avant de s’étouffer quand la porte se referme.
Toute à son observation du lieu, Élise a perdu des yeux Bénédicte, son guide dans l’introduction au temple des ustensiles de cuisine Wonderkitch’. La célèbre multinationale est implantée partout en Europe et c’est une série de hasards qui mène Élise à tenter sa chance. Non qu’elle soit convaincue de sa passion pour ce mode de commerce, mais à force d’entendre vanter les qualités des produits et la dynamique joyeuse du groupe, elle s’est projetée dans la démarche avec curiosité.

Bénédicte revient vers elle, les mains à peine assez grandes pour contenir les liasses de documentations aux couleurs vives qu’elle a dû récolter dans l’un des bureaux donnant sur le hall. D’un geste du menton, elle indique à sa protégée la direction de la salle de réunion et parvient du pied et du genou à entrouvrir la fameuse porte. Aussitôt une résurgence de la sono assaille leurs oreilles tandis qu’elles pénètrent toutes deux dans une vaste pièce à l’atmosphère déjà saturée. Tout le mur droit est occupé, d’abord d’un fac- similé de cuisine, réfrigérateur, mobilier au complet, évier, four et micro-ondes, un bar surchargé d’ustensiles colorés fermant le coin cuisine. Dans le prolongement de ce décor, une estrade à degrés, haute de soixante centimètres, court jusqu’au mur d’angle. Sur la cloison que longe l’estrade, de vastes étagères sont recouvertes de parures diverses, exposées comme des objets de musées, une étiquette posées à l’avant annonçant des indications dépourvues de sens pour la nouvelle venue. Peu importe, à la suite de son mentor, elle se faufile dans les rangées de chaises alignées face à ce podium jusqu’à ce que Bénédicte trouve les places qui semblent leur être réservées.
- C’est pour nous ici, vous pouvez vous asseoir, je reviens de suite…
D’un mouvement un peu maladroit, elle lâche une partie des papiers sur une des chaises, les documents coulent aussitôt jusqu’au sol, mais la jeune femme ne paraît pas s’en apercevoir. Elle repart manifestement à la chasse, rejoint d’autres femmes déjà assises trois rangs devant et entame une conversation animée, jusqu’à ce qu’une femme armée d’un micro enjoigne à chacune de regagner sa place afin d’ouvrir la séance.
Bousculant quelques chaises dans sa précipitation, Bénédicte lui souffle en s’asseyant :
- C’est elle, Rosy Di Marco, notre concessionnaire…

Pendant que la personne munie du micro se positionne au milieu du podium, entourée de part et d’autre de six co-équipières souriantes, Élise observe la mise en scène. Instinctivement, elle se dit qu’elle va assister à un spectacle, un show, comme elle l’a entendu dire. Les six adjointes sont très différentes les unes des autres, mais elles portent toutes le même tee-shirt vermillon à pois noirs et une petite broche en plastique en forme de coccinelle orne leur buste. La « vedette » du show, quant à elle, est élégamment vêtue d’un tailleur noir, dont la veste arbore au revers des froufrous de mousseline multicolore. Manifestement très à l’aise, elle s’impose sans effort apparent à son public exclusivement féminin, tandis qu’en fonction de son flux de paroles, la musique croit et décroît magiquement. Le spectacle est bien rodé.
- Bien, mesdames, comme tous les lundis, nous allons commencer par le palmarès des conseillères… Quelles sont celles d’entre-vous qui ont assuré plus d’un rendez-vous cette semaine ?
Au brouhaha qui l’entoure, Élise constate que toutes les femmes de l'assistance se sont levées. Bénédicte également, son visage doux éclairé d’un curieux sourire.
- Quelles sont celles qui ont assuré deux ateliers…Trois ?…Quatre ?…
À chaque interrogation, un certain nombre d’entre elles se rassoient, celles qui restent debout se rengorgent manifestement, tête redressée, buste propulsé, dandinement des hanches sur flot de musique accentuée. Les dernières debout, à huit ateliers, lèvent les bras, marquent le V de la victoire et sautillent sur place. Élise est confondue car elle n’aurait pas imaginé, au vu des silhouettes mûres et souvent rondelettes, de telles manifestations enthousiastes et puériles… Version féminine des supporters d’un match de foot.
Les gagnantes quittent les rangées de chaises pour grimper sur l’estrade où les « coccinelles « de Rosy miment la danse de la victoire pour fêter les records… Les commerciales s’alignent sagement tandis que toujours armée de son micro, la belle Rosy commente les cadeaux de la semaine remis à chacune d’entre elles.
Le même processus se reproduit tout au long des interminables minutes qui suivent :
- Quelles sont celles qui ont réalisé leurs objectifs, …Qui ont dépassé ?… Qui ont programmé ?… Qui ont pris des contacts ?… Les items se succèdent, à chaque fois, levée des concernées, mouvement pour se rasseoir comme un abandon de match par forfait, danse des gagnantes, rang d’oignons pour recevoir les trophées, musique disco, flonflons de victoire, annonce des prochains records.

Fatiguée de ce bruit, de ces énumérations qui ne la concerne pas, Élise est intriguée par cette ambiance de remise de prix, ébahie par ces manifestations enfantines de joie, elle se sent pourtant envahie par un sentiment de doute: quelle comédie est-on en train de lui jouer là ? Le spectacle paraît si bien rodé, le discours sans faute de Rosy, impeccable dans son rôle d’animatrice, la voix posée sans crier, la meneuse de revue évolue sur le podium aussi à l’aise qu’une présentatrice météo à la télévision. Le public se montre plus qu’attentif, il est demandeur. Élise a observé ces femmes, la plupart sont manifestement mères de famille, d’ailleurs des bébés en poussette jouxtent les rangées de sièges, des bambins jouent dans les travées sans déranger le public agité. Garderie spontanée, les enfants se forment naturellement aux méthodes de travail Wonderkitch’, « nos commerciales sont des femmes qui vivent pleinement leur vie de femme et de mère », confiera plus tard Rosy à la future candidate, dubitative.
Propulsée par un mouvement de foule qu’elle ne maîtrise pas, Élise se retrouve dans une seconde salle, plus petite que la précédente, où sont disposés de vastes tables et des sièges. Invitée à s’y installer, Élise se voit offrir une boisson et une part d’un délicieux gâteau au chocolat, « succulent parce que réalisé dans les exclusivités Wonderkitch’bien entendu… »
Rosy Di Marco, tout sourire, le visage à peine marqué par la fatigue des deux heures de scène qu’elle vient d’assurer s’ adresse aux cinq ou six impétrantes de la semaine, narrant d’un ton amusé le curriculum de sa propre carrière, afin de montrer à quel point il est simple et agréable de réussir sa vie, grâce à Wonderkitch’ bien évidemment. Plantant son lumineux regard bleu dans les yeux des différentes candidates, elle les persuade suavement de rejoindre » le groupe leader au monde de la magie culinaire », joint le geste à la parole en offrant à chacune un petit cadeau personnel, « une magnifique boîte hermétique, idéale pour conserver tout son arôme à votre café ! ». Un peu étourdies mais déjà conquises, les candidates acceptent de « prendre en confié » les cadeaux à offrir à leurs futures hôtesses, afin de les décider à réaliser une vente chez elle…
"Wondertkitch est magique, c'est un monde unique qui transforme votre vie en un seul clic!"
Poussant la lourde porte de sortie, Élise reçoit la gifle salutaire du Mistral glacial qui l'accueille dans le monde réel… Elle réalise qu'elle vient de poser un petit doigt dans l'engrenage du système, mais se dit que ce n'est pas si grave. Elle n'y a pas abandonné son âme, quand même. Pas encore…