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La vérité sur l'Affaire Harry Quebert

La vérité sur l'Affaire Harry Quebert

Auteur : Joël Dicker

Éditeur : de Fallois/ l'Âge d'Homme

Année : 2012 ( Août)

Il y a un signe qui ne trompe pas au sujet de l’intérêt d’un livre : ce roman a été distingué par le Goncourt des lycéens, ( et la même année, par le Grand Prix de l’Académie Française) ; mais en la matière, le choix des jeunes lecteurs est plutôt sûr, si l’on en juge par l’ensemble des romans distingués au fil des années.
Des prix, donc, et un véritable succès public. Parfois, ça rend méfiant. Mais une fois ce pavé ouvert, les pages défilent toute seules. La vérité sur l’Affaire…, appartient à ces livres qui vous prennent par le fil des mots et que l’on ne peut quitter sans regret. Et pourtant, cela commence par une panne d’écrivain, et il y sera beaucoup question des motivations à l’écriture. Mais rassurez-vous, il ne s’agit nullement d’un récit nombriliste, auto centré sur le monde des intellectuels. Les personnages de Dicker sont de chair et de sang, ils souffrent, sont imparfaits, se trompent, et nous mènent par le bout des pages.
Le narrateur, Marcus Goldman, est un écrivain dont le premier livre a connu un succès foudroyant. Mais alors que les effets de cette réussite commencent à s’estomper, il découvre avec horreur que sa source d’inspiration s’est tarie. Il souffre désespérément de « la maladie des écrivains », selon le diagnostic de son mentor et ami Harry Quebert, son ancien professeur que Marcus admire à la fois pour ses talents d’Homme de Lettres et la sagesse de ses conseils. Harry invite son ex- étudiant à séjourner chez lui, loin du New York tapageur, dans sa grande maison à l’écart d’une petite ville du New Hampshire, Aurora. À l’aise dans ce contexte, Marcus reste en panne cependant, et pas plus que les menaces de l’éditeur, les encouragements du professeur et ses confidences sur ses propres difficultés ne l’aident à surmonter sa panique. Déprimé, le jeune auteur retourne affronter les foudres de son éditeur et les conséquences de son dédit, quand une nouvelle incroyable vient bouleverser l’Amérique. Alors que l’écrivain notable a engagé des jardiniers pour composer une plate-bande sur son terrain, les ouvriers ont mis à jour des ossements humains, à deux pas de la maison du grand homme.
Les médias s’emparent d’autant plus de l’affaire qu’il s’agit d’un homme célèbre. Immédiatement, des recoupements avec la mystérieuse disparition d’une adolescente trente ans plus tôt, dans la petite ville d’Aurora. Peu après, Harry Quebert est arrêté et jeté en prison, l’Amérique qui l’avait adulé comme Grand Écrivain le honnit à grands cris.
Marcus est troublé, car pendant son récent séjour, Harry en était venu à livrer quelques confidences mentionnant la jeune fille en question, Nola Kellergan. Sachant la maison ouverte pour lui et n’écoutant que son amitié, il retourne dans le New Hampshire pour tenter d’aider en retour l’écrivain déchu. Dès lors, les péripéties s’enchaînent sur un rythme haletant, les vérités et contre-vérités s’affrontent par l’intervention de personnages secondaires tous assez finement humanisés, tous membres d’une communauté campagnarde dont l’ennui est éclairé par les célébrités locales. Au fil de l’intrigue, Joël Dicker lance de multiples pistes, nous ouvre des perspectives évidentes qu’il referme avec jubilation quelques chapitres plus loin. Son écriture a été comparée à l’efficacité anglo-saxonne, il est vrai que le fil du roman se déroule sans accroc, le lecteur harponné par chaque épisode de cette quête à la vérité…Jusqu à l’ultime retournement dont je me garderai bien de laisser filtrer le moindre indice.
Une excellente lecture pour combler les froides soirées d’hiver qui s’annoncent.

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