Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Maudit le jour

Maudit le jour

Auteur : René frégni

Éditeur : folio ( Denoël)

Année : 2008

Rencontrer un auteur jusqu’alors inconnu est toujours intéressant. Quand cette première rencontre laisse augurer des plaisirs savoureux et picaresques, il y a comme une promesse de séduction qui nous attend, c’est tentant. Telle était mon impression après la présentation publique d’extraits de la Fiancée des Corbeaux, au café-lecture de Janvier. Je m’étais promis d’explorer plus avant les ouvrages du sieur Frégni.
De fait le choix est vaste. René Frégni a attendu longtemps avant de plonger dans l’addiction à la lecture et à l’écriture, mais il s’est amplement rattrapé depuis. De sa vie aventureuse et sa formation au gré de péripéties hasardeuses, il a construit une œuvre où se mêlent intimement et sans complexe la fiction et l’inspiration autobiographique.
Pour entrée en matière, j’ai donc choisi un recueil de 8 nouvelles intitulé Maudit le jour. Hormis la dernière de ces histoires, l’homme qui passe, les sept premières sont écrites à la première personne, et il semble difficile de distinguer l’auteur du narrateur. Mais la langue utilisée par René Frégni est si proche de celle d’un conteur que la distinction ne saurait gêner le lecteur. Dès les premiers mots de chaque histoire, nous sommes transportés de fait à la veillée, au coin de l’âtre ou sous le tilleul de la terrasse en été, prêts à avaler des histoires qui nous transportent de la vie ordinaire de la cité au cœur des mystères de la nuit. Il y a chez Frégni un art de la narration qui coule dans les gorges des conteurs de Provence, d ‘Alphonse Daudet et les Félibriges à Henri Gougaud pour les plus récents. C’est une façon ronde et puissante de mener le récit, de se mettre en scène juste ce qu’il faut pour dresser le décor naturel des petites villes de Haute Provence. Ainsi sécurisé, le lecteur se laisse ferrer par le conteur et se trouve entraîné vers des situations où l’irrationnel le cueille quand il ne s’y attend pas.
Dès lors, il n’y a pas d’intérêt à dévoiler les intrigues, qu’il faut prendre le temps de savourer pour ce qu’elles sont, des divertissements de bon aloi qui émoustillent l’imagination du lecteur, entre l’émotion et la surprise d’un frisson horrifié.
Une lecture idéale pour lutter contre les misères d’une vilaine grippe, assurément

Publié dans source livresque | Lien permanent