Orchidées (20/05/2008)
Dans mon jardin, il y a donc des Merveilles.
Pour être tout à fait honnête, je le savais déjà. Outre la couleuvre qu’Aurélien a tenté d’apprivoiser, puis l’énorme crapaud qui sieste parfois sur la bâche à bulles dès que notre petit monde lui offre assez d’intimité,
Nous avons croisé encore la route du hérisson qui s’enroule quand il nous surprend au bain nocturne. Nous ne comptons plus les geckos qui squattent sans vergogne le Poulous accueillant, mais aussi le garage et le bureau.
En ouvrant justement le Poulous au ménage de printemps, nous avons dérangé un bon gros rat soyeux, lové dans le coffre du canapé clic clac. Raminagrobis venait tout juste de s’installer, si on se fie aux quelques déjections qu’il nous a laissées, et commençait à nidifier les galettes de mousses entreposées dans sa cachette. Notre intrusion l’a dissuadé et nous avons perdu sa trace …
Notre territoire est un royaume partagé, mouches, moustiques et araignées ne dédaignent pas notre compagnie, bêtes du bon Dieu, animaux de compagnie y règnent en bonne entente…Enfin, ce n’est ni mieux ni pire qu’ailleurs. Manquait cependant la découverte affinée de la végétation naturelle, jusqu’à la visite de l’ami Pierre.
Parmi les chênes verts et les herbes folles qui poussent sous leur ombre, notre sous-bois sert d’écrin à des orchidées ! Des merveilles de la nature, qui poussent seules dans ce sol rocailleux, habituellement crevassé de sécheresse. Comme nous avons renoncé à modeler le paysage à notre esthétique, en dehors des rosiers qui s’y plaisent et de quelques lavandes élevées à la «va comme je te pousse », les mauvaises herbes s’en donnent à cœur joie. Parfois, il m’arrive d’être saisie de désherbisation* aiguë, tempérée par l’usage de mes seules mains éradicatrices. Heureusement, cette technique a permis la préservation du biotope, ainsi que nous l’a longuement expliqué Pierre, spécialiste remarqué de cette flore rarissime. Depuis des années en effet, Pierre dresse l’inventaire des espèces qu’il repère, les photographie et les magnifie, il a même commis plusieurs expositions à Ginals et dans le département du Tarn, ainsi qu’en Normandie. Dans l’attente de son site personnel où Pierre partagera ses connaissances avec la fougue et la générosité qui le caractérisent, je vous signale les sites suivants:
http://orchideesduhautbugey.chez-alice.fr/page-orchidee_sauvages.html
http://pagesperso-orange.fr/pm/blais
ce dernier site répertoriant tout particulièrement les orchidées de Provence, il apparaît intéressant de signaler nos trouvailles en Provence verte, dans des secteurs différents des sites répertoriés.
Afin de reconnaître et apprécier les différentes espèces rencontrées dans vos balades partout en Europe, et apprendre à préserver l’environnement nécessaire à leur préservation.
Dans notre jardin, Pierre a identifié 4 espèces différentes dont je vous livre la primeur :
Tout d’abord, la céphalantère damasonium, la plus prolifique à cette période, quatre à cinq nichées réparties sur l’ensemble du terrain :
Puis l’himanglossum robertium, déjà en stade post floraison
La délicate céphalantère rouge.
Et enfin la mystérieuse pousse au bout du sous-bois, qui se cache encore et dévoilera son inflorescence avant peu, je surveille, Pierre, c’est promis et t’enverrai les clichés, la demoiselle a entrepris timidement sa mue.
Nous avons, bien entendu, profité du week-end pour étendre notre champ d’exploration et dans la colline qui s’étend derrière la maison, nous avons débusqué quelques variétés supplémentaires, constituant un échantillonnage assez riche : pas moins de dix familles en fait, sur un périmètre de trois à quatre kilomètres autour de la maison, c’est assez prometteur.
* désherbisation: parfois, il me semble bon de chatouiller notre si belle langue, en toute humilité et sans forfanterie, juste pour m'approprier l'image. Pardon à toutes celles et ceux qui s'en trouvent offensés
18:45 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : nature, écriture, poésie, fleurs, littérature, orchidées | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
Commentaires
Mon cher beau-frère est tellement enthousiasme
que moi-même je me suis prise au jeu, avant de quitter
Montmeyan dans les collines avoisinantes, j'ai fait
pas mal de découvertes, des orchidées de toute beauté.
J'ai repéré pour ses prochaines visites dans le sud.
Avant l'apprentissage je ne les remarquais même pas.
Merci Pierrot.
Écrit par : josiane | 03/06/2008
Eh oui, c'est formidable comme un oeil avisé permet d'étendre nos champs de découvertes, et encore plus formidable ce passage de relai pour apprécier ce qui nous est donné d'admirer gratuitement, pour peu qu'on se penche et prenne le temps…
Là-dessus, j'ai un mea culpa à présenter: j'ai alléché sur les orchidées, mais ne suis pas retournée photographier pour identifier, faute de temps, tu le sais, mais après la floraison, ça va devenir plus difficile. À ton retour en juillet, nous essaierons de trouver le temps d'explorer, appareil photo et documents en main! Voeux pieux ou nouveau projet? Qui vivra, verra…
Écrit par : odile | 04/06/2008
Très touché par ta relation de nos découvertes d'orchis sur vos terres, néanmoins j'aimerais savoir si les épipactis ont fleuri et si tu as pu les photographier? Ravi d'avoir fait des adeptes!... bises
PIERRE
Écrit par : LEVADOUX PIERRE | 06/11/2008
Je n'avais pas tout lu et j'ai vu que vous aviez trouvé une espèce exceptionnelle d'orchis sauvage non répertoriée avec ces jolis pois de senteur! En tout cas bravo pour la photo d'épipactis! Je viens les macrophotographier dès le prochain Printemps: tu vois je m'invite sans vergogne, si vous le permettez, bien sûr... Bises
Pierre
Écrit par : LEVADOUX PIERRE | 06/11/2008
Bien volontiers, Pierre, ai-je besoin de vous répéter que vous êtes les bienvenus ici, pour les photos et les découvertes de la flore, comme pour tous ces bons moments de fous-rires et de dégustation… Merci pour la photo sur votre mail et bisous à vous deux.
Écrit par : odile | 07/11/2008