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19/10/2014

La Passion selon cinq matous

Ce petit livre, acheté un peu par hasard lors d’un salon du livre, présente la  chronique gentillette d’un été dans un village de l’arrière-pays Ardéchois ou languedocien, vue à hauteur de museaux. L’auteure Martine Pilate se régale manifestement à l’usage du lexique local dont elle parsème volontiers ses anecdotes. Le lecteur n’en sera pas dérouté pour autant, l’éditeur a prévu la traduction en langage courant en fin de récit.

Ce sont donc quelques brefs chapitres qui permettent d’aborder les scènes de la vie courante dans une communauté qui se vit hors du temps. Les touristes attendus sont toujours des « estrangers », ils ont  donc rarement le beau rôle, si ce n’est un certain  André qui compte pour l’exception. Rien de bien original dans le fond ni dans la forme, ce petit ouvrage de 120 pages permet de passer un moment léger pour qui se régale d’anthropomorphisme vis-à-vis de nos compagnons poilus.

 

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La Passion selon cinq matous

Martine Pilate

Éditeur Lucien Souny (2009)

ISBN : 978-2-84886-251-4

24/02/2013

Saint Max sur glace

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Changement d’ambiance !

 

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Riez,  Amis Nordistes, gaussez-vous de la mauvaise foi qui nous pousse à arborer nos cieux d’azur   avec tant d’arrogance!

Cette fois, nous sommes logés à la même enseigne que vous… Une journée à rester sous la couette hier. Sur notre  colline, les habitants frileux n’ont même pas envisagé de dégager les voitures. Le blanc du ciel répandu sur terre, à hauteur d’yeux et bien plus haut que celle des malheureux passereaux :

 

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 Paysages de Provence

Où sont donc passé les clichés habituels?

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Ce matin, le décor se modifie sous l’effet de la lumière, nos humeurs deviennent méditatives, c’est dimanche, on prend le temps d’admirer les vagues minuscules que le froid a saisi sur les rambardes, les fleurs de coton qui s'ouvrent sur les branches  gelées du laurier .

 

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Le plus heureux est toujours notre Copain !

Tandis que Guss cherche l’abri de la cuisine et  l’exclusivité du coin radiateur, Copain exulte sous l’averse de flocons.

 

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Le calme revenu, notre compagnon s’installe en vigie au bout de la terrasse. L’oreille gauche dressée, la droite plus nonchalante, Copain surveille le lever du soleil, l’amorce du dégel qui menace de  le priver du tapis moelleux  et de sa parure pointillée.

 

 

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Passé la minute contemplative, me direz-vous, comment lutter contre le froid insidieux ? Cette semaine, nous avons rendu une visite courtoise à notre cinéma. Oui, oui, Saint Max possède depuis  à peine plus d’un an une belle salle dédiée au cinématographe, sise dans notre Pôle Culturel. Dorénavant, salles de musique et de danse, médiathèque et hall d’exposition, le cœur de Saint Max bat cultivé, réjouissons-nous!  Or donc, au milieu d’une programmation éclectique, notre écran blanc nous réserve quelques morceaux choisis.

Belle considération pour vous dire qu'après le magnifique Renoir sorti à l'automne, j’ai apprécié l’Alceste à bicyclette de Philippe Le Guay (réalisateur  heureux des femmes du 6e), avec Fabrice Luchini et Lambert Wilson. Un scénario original et amusant, qui sied évidemment à la verve des acteurs. J’ai apprécié notamment la démonstration du travail des comédiens, avec la mise en perspective du comédien jouant au comédien, et l’ironie subtile du réalisateur soulignant le décalage  entre  le  mode de vie autochtone et le parisianisme. Le Guay poursuit en fait la réflexion du film précédent, avec la patience d’un auteur qui peaufine son univers d’œuvre en œuvre. Et puis on ne peut que se régaler de la gourmandise sensuelle dont font preuve  les deux personnages en s’emparant d’un des plus beaux textes de notre littérature. Les vers  de Molière nous sont servis comme des mets précieux et résonnent à  nos oreilles comme un appel aux sources.  N’est-ce pas leur écho que guette ainsi mon Copain seul en son jardin?

 

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15/06/2009

Petite chronique estivale


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Inaugurer la chronique de l’été 2009 avec ce bouquet, chaleur des sentiments en harmonie avec l’été qui s’est installé enfin dans notre région.
Samedi, nous avons renoué avec les soirées terrasse qui mordent  insensiblement  sur la  nuit, quand les discussions s’enroulent  autour de la tablée avec un enthousiasme communicatif où le rosé, qui coule de source, joue sans doute un tout petit rôle,  sans que la moindre fraîcheur rappelle les convives à l’heure avancée…   Tout à coup, quelqu’un lance un « mais vous savez qu’il est deux heures passées ? » et on se dit alors qu’on pourrait enfiler le petit pull de coton qui est resté avec les affaires de piscine… Car ici, on se déplace avec le panier, le sac, le balluchon si vous préférez, mais on vient avec son maillot, c’est la coutume.  
La soirée a été magnifique. Et on a eu du mal à se quitter, tant il faut apprécier ces parenthèses de bien-être. Alors, on a recommencé le lendemain, chez les copains…  Mais il y en a un qui apprécie un peu moins ces allés- venues : Comme il s’ennuie quand les maîtres s’absentent ainsi.

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Qui pourrait résister à la supplique qu'exprime ce regard ?

Bien que Zuko s'y montre  complètement insensible,

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Ce qu’il aime, lui, c’est partager  le jeu.
Copain nous a maintes fois montré qu’il pouvait jeter tout seul le joujou dans l’eau pour le plaisir de plonger à sa recherche. Mais ce grand communicant sait dire combien il est indispensable que le maître s’y colle aussi… L’été, ce sera comme ça, désormais :

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30/06/2008

Prémices estivales…

L'été est arrivé brusquement, presque brutalement après le dernier orage précédant l'arrivée de Marie-Geneviève…

Avec ce séjour attendu, les festivités se sont tout à coup bousculées, comme si la chaleur avait attiré tout ce beau monde autour de la source de fraîcheur…

Le regard d'Anaïs pointe d'ailleurs l'appel à la piscine, ou au buffet, allez savoir, Anaïs ne recule jamais devant une bouchée , salé ou sucré, elle expérimente à plaisir tout ce qui se déguste.

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Mathis ne dément pas son attrait pour l'eau et les engins, il est à son affaire dans l'élément liquide, même si son mentor affiche quelques signes de fatigue, rien ne lui fait peur, pas même de transformer une des chaises longues en plongeoir…

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Les retrouvailles avec Marie-B sous les auspices d'une visite familiale, Marie et Inès n'ont pas boudé la piscine, nous non plus et la journée a passé bien trop vite à mon gré.

Et encore cet adorable petit Henry qui découvre avec ses parents et grands-parents les joies du grand bain associées aux plaisirs de la plage, à l'ombre. Zuko a volontiers cédé son poste d'observation, débordé par la foule dans et autour du bassin.

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Marie-Geneviève est repartie hier, abandonnant dans son sillage une petite touche de nostalgie et beaucoup de bons moments, souvenirs et échanges profonds, plongeon du bateau (!) et découverte de La Calabrette, petit restaurant de Nans les Pins.

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01/12/2007

L'évier de la Saint jamais

La Saint Jamais existe, si si, c’était cette semaine!

Depuis mon arrivée dans la maison, voilà un petit paquet d’années maintenant, ce malheureux évier nous a procuré bien du tracas… Une fêlure d’abord sur l’égouttoir, rejointe par une seconde faille parallèle bien plus longue et large… Mais ces blessures n’étaient rien du tout, en regard du goutte-à-goutte persistant produit par le robinet… Un robinet vieillissant, au chrome terni, manifestement digne de bénéficier de sa retraite, ayant assuré son service depuis des lustres, quelques décennies plus tôt, comment savoir ?

Mais vous connaissez mon GéO. Pas question de céder si facilement aux sirènes de la nouveauté quand son génie peut encore soutirer un restant d’effort à un objet. Malgré les remarques inquiètes de nos visiteurs, qui, à tour de rôle, ont compati et exprimé leurs conseils judicieux :
- Dis donc, tu ne devrais peut-être pas poser ta cocotte chaude sur l’égouttoir…
- Pourquoi tu ne fermes jamais ton robinet d’eau froide ?
Parfois, croyant bien faire, l’invité se chargeait de visser lui-même la poignée concernée. Et GéO de rappeler alors fermement son axiome premier :
- IL NE FAUT JAMAIS FORCER !!!
Avant d’expliquer, plus ou moins patiemment, à force, que « oui, le joint a été changé, mais c’est le siège de la tête du robinet qui est fendu… Je l’ai déjà réparé au moins dix fois, vingt fois, trente fois… »
Chaque fois, le goutte à goutte se faisait plus insistant, passant de la larme isolée, émettant un tintement presque suave dans la chaleur des après-midi torrides de Provence, au rythme obsédant du métronome, tic-tic, tic-tic, tic-tic-tic, de plus en plus rapide, montant crescendo, jusqu’au filet continu, nous reprenions la même antienne :
- Dès que les invités seront partis, je changerai les joints, je réparerai le siège du robinet d’eau froide, je déboucherai les canalisations (ah oui, ça aussi c’est un problème quand on est nombreux !), je réparerai…
Parfois, la liste varie… Et puis il y a toujours les réparations qui ne peuvent pas attendre comme le support de la bâche de piscine, ou les tuyaux crevés, n’est-ce pas, mais chaque chose en son temps, patience…
Bref, été après été, et la ronde des saisons apportant son lot d’occupations et de plaisirs, l’évier, devenu par la force des choses MON évier, a vu son état s’aggraver…

Août 2007 a été bien chargé en visites successives, et forcément, nous avons beaucoup demandé aux installations de la maison pour faire face à une surcharge réelle des utilisateurs. Nous avons même établi fin août un décompte provisoire des nuitées, petits-déjeuners et repas servis, et nous arrivions à des nombres à 3 chiffres, un vrai tournis! La cuisine tient le premier rôle dans ce tourbillon et forcément, mon évier…a trinqué et souffert comme jamais.
De sorte que j’ai résolu de fermer tout simplement le robinet d’arrêt au fond du meuble évier, à chaque utilisation, économie d’eau oblige. Mais imaginez simplement la gymnastique occasionnée, dix, vingt, trente fois par jour, fléchir les genoux, ouvrir la porte du meuble, reculer d’un pas, accentuer le fléchissement jusqu ’à l’accroupissement, lancer le bras droit (pas le bon pour moi), à l’aveuglette jusqu’à la manette en bas le long des tuyaux, ramener la tige à l’horizontale et … Forcer sur les quadriceps pour engager la remontée. Bon encore, comme ça, je le raconte positif, style entraînement sportif, histoire de lutter contre l’ostéoporose, « il faut bouger, dans votre cas, Madame… » Mais à la longue, la répétition de l’effort en efface le charme.

Donc, dès Octobre, rendus à notre intimité, nous avons pris LA DÉCISION.
En Novembre, nous avons couru les magasins de bricolage, de Toulon à Plan de Campagne, pour finir par trouver à Saint Max, au point de départ, un évier adéquat, et…Ô luxe, un robinet mitigeur à douchette !
Un matin, je suis réveillée par l’arrivée du petit café rituel que le premier levé apporte à l’autre… Mais, ouvrant difficilement les yeux car je sens bien que je n’ai pas eu mon compte de sommeil, je constate qu’il fait encore nuit noire, six heures du mat, un café crème et l’angoissante question perce le brouillard de mon retour à la vie consciente :
- Tu sais, je crois que ça ne va pas marcher pour Ton robinet…
Je mugis : - Quoi ? Quel Robinet ?
Mon tendre GéO prend le temps de positionner l’anse de ma tasse sur le plateau, avant de m’expliquer calmement :
- Oui, quand je dors, tu sais, il y a toujours une partie de mon cerveau qui travaille aux problèmes à résoudre… Et d’un coup, je me suis rendu compte que nous n’avions pas vérifié que le bec verseur devait tourner pour alimenter les deux bacs de l’évier. Chez Marie- Geneviève, il n’y a qu’un bac, donc ça ne va pas marcher chez nous.
CQFD…
- Mais si, il tourne, le robinet de Marie-Geneviève, je m’en suis servie, ça tourne très bien !
-T ‘es sûre ?
Vous le croyez si vous voulez, mais nous sommes retournés dans le magasin pour vérifier…


Le chantier a débuté lundi matin.
La semaine précédente, Géo avait méthodiquement percé l’évier dans son atelier, préparé les écoulements, monté le robinet tournant, et par agrandissement photocopié de la notice de montage, effectué toutes les mises en place possibles. Les emplacements de la tuyauterie sous le meuble ont été photographiés puis les clichés travaillés sur le Mac pour calculer les longueurs et préparer les coupes…
Plus moyen de tergiverser, il faut attaquer … Le démontage de l’appareil s’est déroulé plus aisément que nous l’avions craint et nous étions assez contents de nous : pas un seul carreau du plan cassé…
Bonne arpète, je me suis attelée au nettoyage des carreaux à récupérer, et cela m’a tenue en haleine jusqu’au mardi après-midi, où j’ai lâchement abandonné GéO pour courir à l’Opéra de Marseille. Je l’ai bien mérité, le décrassage aigu des vingt-six carreaux concernés effectué à la pince, au petit marteau, à l’huile de coude, j’en ai quelques crampes au biceps, mais nous sommes heureux de travailler ensemble. GéO siffle à son habitude, je chantonne l’ouverture de Tannhauser dans ma tête, le travail avance sans problème.
Au moment de préparer mon escapade musicale, GéO revient du garage avec un plein carton de carreaux tout neufs ! Eh oui, il y a des jours comme ça, on se demande pourquoi les choses se présentent toujours en chronologie inversée…Il n’y a vraiment rien de plus réconfortant au monde, après un tel déploiement de patience et de minutie…
À mon retour, mercredi midi, le décor a bien changé dans la cuisine. Les carreaux, neufs et vieux alternés, sont collés, jointés, l’évier en place, il ne manque que les raccords. Mais il est plus urgent de fêter nos retrouvailles autour d’un bon plateau d’huîtres …
Quelques heures plus tard, et les dernières contorsions sous le meuble, nous sommes à même d’admirer l’œuvre dans son intégralité !
Oyez donc, parents et amis, qui projetez déjà votre prochain séjour, inutile de bourrer vos bagages de joints ou de seaux pour récupérer l’eau perdue, nous sommes définitivement entrés dans l’ère moderne de l’évier entier et du robinet dompté…



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