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07/05/2008

Inauguration…

D'abord, d'abord ce sont les enfants qui s'y collent. Et ça n'a pas loupé, malgré le système mis en place par notre GéO, la piscine n'affichait guère plus de 22° en ce dernier week-end d'Avril, mais ni Anna ni Thomas n'ont résisté à l'appel du chatoiement bleuté… Et il a bien fallu que Papa se dévoue! Heureusement ses gènes danois l'ont aidé, il s'est fait une douce violence en invoquant les températures des bains estivaux dans sa mère-patrie. Habitués aux chaleureux 17° de la Baltique, comment ne pas se délasser à 22°? Nous sommes restés au bord, à surveiller tendrement cette équipée courageuse…

Le week-end suivant, un autre nordiste nous a bluffé. Guère féru de baignade au demeurant, Sébastien souhaitait récompenser par son exploit les efforts de GéO. La température de l'eau n'avait pas progressé , en raison du soleil voilé et des orages pluvieux des jours précédents. Le 1er Mai, Sébastien s'est donc retrouvé seul au bain, accompagné de notre bienveillante sollicitude, comme il se doit…

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Mais la partie ne fait que commencer. Ce lundi, le thermomètre affichait enfin le fameux 25° attendu, et nous nous sommes pris par la main. Pas question de tergiverser davantage, il fallait se décider. La bâche enroulée, quelques repêchages de feuilles et fignolages de présentation, et …prudemment, nous avons mis un pied sur la première marche…
Brr, pas terrible quand même la première impression. Je ressors pour vérifier la marque: 25,4°, ça monte!
Seconde tentative et déjà le choc initial s'atténue. L'étau de fraîcheur autour de mes tendres petons paraît moins glacé. Abordons la seconde marche, où mes mollets protestent en se contractant franchement. Quelques pas de danse ont raison du saisissement, il faut bien envisager la descente du troisième degré, le plus délicat, il sidère le haut des cuisses. Ah la sensation de resserrement des tissus, c'est bon pour lutter contre la cellulite, ça se déguste…
Et GéO pendant ce temps? Il fignole la propreté du bain, vérifie dix fois la chaleur de l'eau issue du circuit de chauffage, m'encourage de son mieux depuis le bord:
- Allez, viens jusque là, tu verras, elle sort à 32°, c'est bon.
Mais le jusque-là, il est au profond, à l'autre bout du bassin… Il faut donc que je me décide, d'autant que GéO, ayant lâché son épuisette à feuilles, va faire irruption sur mon terrain, enfin, dans l'eau et alors, je risque fort de me faire mouiller contre mon plein gré… Donc…
Voilà, j'y suis, la première longueur est bien un peu fraîche, mais dès le retour, ma peau reconnaît le bien-être espéré, la coulée fraîche et revigorante, l'aisance des mouvements, le plaisir et l'harmonie de l'élément liquide.
Dans ma coulée, GéO s'ébroue et constate:
- Ah, elle est quand même bonne! Ça marche mon système…
Voilà, le 5 mai 2008, nous nous sommes baignés, mouillés, trempés, la saison est entamée… Pierre et Mireille ne s'y sont pas trompés, qui s'annoncent pour vendredi, j'espère que les maillots sont déjà dans la valise…

21/04/2008

Il pleut sur la piscine…


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Sur la piscine endormie, bien au chaud sous la bâche à bulles, il a beaucoup plu en ce sombre dimanche d'avril.
La météo pisciniaire ne saurait être pessimiste pour autant, le ciel se dégage ce matin, et nous savons que le vent annoncé n'affectera pas les calories du circuit de GéO.
Mercredi dernier, le thermomètre plongé au fond du bassin indiquait le record atteint: 18,3° C à 18 heures.
Les relevés matinaux ne descendent plus en-dessous de 15,4°. Ce matin, malgré les cataractes tombées depuis hier, nous repartons sur une température minimale de 16,1°. Le niveau de l'eau a beaucoup monté cependant, comme en témoigne cette vue du skimmer quasiment immergé et le repère de niveau sur la mosaïque.

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Bien sûr, nous sommes nettement en-dessous de nos attentes, mais allons-nous intenter un procès d'intention à ce ciel si clément pour nos jardiniers, maraîchers, agriculteurs? Ce sont les asperges qui vont bien profiter de ce surplus d'eau, et nos palais ne s'en plaindront pas…

"Roi de l'astuce à partir de trois bouts de ficelle", comme il aime à se définir, GéO n'a de cesse de perfectionner son dispositif. Sur le toit du Poulous, lézardent 7 galettes invention GéO, 4 couvertes comme vous avez pu le lire précédemment.

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Ces galettes sont maintenant inclinées vers l'astre du jour, histoire de mieux capter ses rayons bienfaisants. Les 3 bouts de ficelles cette fois, sont tout bonnement constitués de bouteilles d'eau minérale coupées et enfoncées dans le mâchefer qui compose la couverture du Pool House.

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04/04/2008

Petite météo "pisciniaire"

Récapitulons maintenant les effets du dispositif génial de GéO:

À l'ouverture de la piscine Mardi matin, nous pouvions enregistrer……………………………… 11,6°
Le même soir, malgré un soleil voilé et l'effet d'un vent du Nord, le relevé indiquait: 13,1°

Mercredi, conditions météo à peu près identiques, soleil voilé et vent de Nord: matin …12,1°
soir…….13,6°

Jeudi, le vent s'est orienté à l'ouest, ce qui pour nous est un franc Mistral, froid et violent
Sous une température du petit matin à 10°, GéO a noté que la piscine était stable à…13,3°
grâce à la mise en place de la bâche à bulles, la température affichée le soir atteignait 15,3°

Ce Vendredi, 4ème jour de fonctionnement, les conditions météorologiques sont idéales.
le vent est complètement tombé, le ciel dégagé a provoqué la chute du thermomètre ambiant au petit matin
Malgré les 6 ° enregistrés sur la fenêtre de la cuisine, le relevé matinal affichait………………… 14,1°
tandis qu'après avoir bénéficier d'un bon 20° dans l'après midi, GéO transmet le résultat: 16,3°

Mon GéO génial est optimiste, son dispositif fonctionne et la perspective d'une baignade de nos Strasbourgeois la semaine prochaine n'est pas exclue !!! Le pari engagé est d'atteindre 18° dans l'eau dimanche. Pour les Alsaciens, ce serait le confort absolu, du haut de leurs 18, 15 et 9 ans, "ça devrait le faire"
Personnellement, je ne m'engage à rien avant les 26°,mais dans la bonne humeur et sous le franc soleil de Provence, allez savoir ce qui nous passera par la tête!

01/04/2008

Poissons d'Avril ?


Hier, il a plu toute la journée, comme si le ciel avait perdu sa géographie.

Aujourd’hui, 1er Avril, GéO a ouvert la piscine.

D’habitude, cette opération est entreprise quand les beaux jours sont établis et que la température ambiante justifie un appel…à la fraîcheur. Ce qui, même ici, nous mène au début Mai. Nous lorgnons alors vers le tapis bleu de la bâche, car mine de rien, c’est un vrai chantier qu’il faut ouvrir, seule la perspective de la récompense motive l’effort.

Mais si GéO tient par-dessus tout à ouvrir si tôt cette année, c’est qu’il a concocté une amélioration de son système de chauffage de la piscine,que nous allons ouvrir le Grand Livre des Records et anticiper sur la date des premiers bains. 2006 c’était le dimanche 7 mai dans une eau à 25°, l’an passé le 10 Mai l’eau atteignait 26°, quel défi à relever …

Tous ceux d’entre vous qui sont passés par la case Saint Max n’ont pu manquer la visite du toit du Pool House ( dit le poulousse) pour y découvrir le système de chauffage, constitué de 6 galettes de tuyau noir en PVC, reliées entre elles pour former un circuit de 300 mètres dans lequel circule l’eau de la piscine. À intervalle régulier durant les heures ensoleillées de la journée, une petite pompe aspire l’eau du bassin et la propulse sur le toit plat. Elle prend en y circulant les calories dégagées par les tuyaux brûlants et redescend jusqu’au fond du bassin, où GéO effectue régulièrement ses relevés.

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Au beau milieu de l’été, la sonde enfoncée dans l’embout qui déverse l’eau chaude affiche 62 à 65 °, ce qui explique que le tuyau descende jusqu’au fond, afin d’éviter de brûler les baigneurs imprudents. Au bout de cinq minutes d‘échange, la température baisse progressivement jusque vers 40 °. GéO a alors calculé la rentabilité du système et programmé la mise en circulation tous les quarts d’heure, pendant cinq minutes. Dès le mois de juin, si le Mistral ne joue pas sa partie rafraîchissante, nous pouvons obtenir une température égale ou supérieure à 30° dans toute la piscine, ce qui provoque d’intenses discussions entre la tenante d’une tempérance agréable entre 26 et 30°, et le tenant du record qui voudrait bien jauger du Maximum qu’il peut obtenir. Vous jugez la gravité du débat …

Durant les mois d’hibernation, notre astucieux GéO a donc imaginé un moyen d’optimiser les résultats du système. En disposant chaque galette dans un caisson formé d’un cadre, tapissé d’un fond sombre plus résistant aux brûlures solaires que le film noir de l’année passée, puis en parachevant le dispositif par le couvercle d’une plaque de plastique transparent, épais d’un millimètre, notre inventeur pense conserver plus longtemps les calories emmagasinées. Il pourrait ainsi réchauffer plus rapidement les quatre-vingts mètres cubes de notre bassin. CQFD .


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Pour tous ceux qui seraient tentés par une installation similaire, GéO a publié sa recette sur le site suivant:http://www.autoconstruction.info/Chauffez-Votre-Piscine-avec-l,372.html

La piscine ouverte ce matin nous a réservé la surprise d’être bleue, comme si ce curieux hiver n’avait pas laissé aux algues le temps de proliférer. L’eau du bassin était à 11,6 ° à midi, en fin d’après-midi, le thermomètre affichait 13,1°. Voilà le point de départ.
Je ne manquerai pas de vous tenir au courant des suites et du moment exact où nous pourrons ressortir nos nageoires…
Sirènes d’Avril, quel programme !
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01/12/2007

L'évier de la Saint jamais

La Saint Jamais existe, si si, c’était cette semaine!

Depuis mon arrivée dans la maison, voilà un petit paquet d’années maintenant, ce malheureux évier nous a procuré bien du tracas… Une fêlure d’abord sur l’égouttoir, rejointe par une seconde faille parallèle bien plus longue et large… Mais ces blessures n’étaient rien du tout, en regard du goutte-à-goutte persistant produit par le robinet… Un robinet vieillissant, au chrome terni, manifestement digne de bénéficier de sa retraite, ayant assuré son service depuis des lustres, quelques décennies plus tôt, comment savoir ?

Mais vous connaissez mon GéO. Pas question de céder si facilement aux sirènes de la nouveauté quand son génie peut encore soutirer un restant d’effort à un objet. Malgré les remarques inquiètes de nos visiteurs, qui, à tour de rôle, ont compati et exprimé leurs conseils judicieux :
- Dis donc, tu ne devrais peut-être pas poser ta cocotte chaude sur l’égouttoir…
- Pourquoi tu ne fermes jamais ton robinet d’eau froide ?
Parfois, croyant bien faire, l’invité se chargeait de visser lui-même la poignée concernée. Et GéO de rappeler alors fermement son axiome premier :
- IL NE FAUT JAMAIS FORCER !!!
Avant d’expliquer, plus ou moins patiemment, à force, que « oui, le joint a été changé, mais c’est le siège de la tête du robinet qui est fendu… Je l’ai déjà réparé au moins dix fois, vingt fois, trente fois… »
Chaque fois, le goutte à goutte se faisait plus insistant, passant de la larme isolée, émettant un tintement presque suave dans la chaleur des après-midi torrides de Provence, au rythme obsédant du métronome, tic-tic, tic-tic, tic-tic-tic, de plus en plus rapide, montant crescendo, jusqu’au filet continu, nous reprenions la même antienne :
- Dès que les invités seront partis, je changerai les joints, je réparerai le siège du robinet d’eau froide, je déboucherai les canalisations (ah oui, ça aussi c’est un problème quand on est nombreux !), je réparerai…
Parfois, la liste varie… Et puis il y a toujours les réparations qui ne peuvent pas attendre comme le support de la bâche de piscine, ou les tuyaux crevés, n’est-ce pas, mais chaque chose en son temps, patience…
Bref, été après été, et la ronde des saisons apportant son lot d’occupations et de plaisirs, l’évier, devenu par la force des choses MON évier, a vu son état s’aggraver…

Août 2007 a été bien chargé en visites successives, et forcément, nous avons beaucoup demandé aux installations de la maison pour faire face à une surcharge réelle des utilisateurs. Nous avons même établi fin août un décompte provisoire des nuitées, petits-déjeuners et repas servis, et nous arrivions à des nombres à 3 chiffres, un vrai tournis! La cuisine tient le premier rôle dans ce tourbillon et forcément, mon évier…a trinqué et souffert comme jamais.
De sorte que j’ai résolu de fermer tout simplement le robinet d’arrêt au fond du meuble évier, à chaque utilisation, économie d’eau oblige. Mais imaginez simplement la gymnastique occasionnée, dix, vingt, trente fois par jour, fléchir les genoux, ouvrir la porte du meuble, reculer d’un pas, accentuer le fléchissement jusqu ’à l’accroupissement, lancer le bras droit (pas le bon pour moi), à l’aveuglette jusqu’à la manette en bas le long des tuyaux, ramener la tige à l’horizontale et … Forcer sur les quadriceps pour engager la remontée. Bon encore, comme ça, je le raconte positif, style entraînement sportif, histoire de lutter contre l’ostéoporose, « il faut bouger, dans votre cas, Madame… » Mais à la longue, la répétition de l’effort en efface le charme.

Donc, dès Octobre, rendus à notre intimité, nous avons pris LA DÉCISION.
En Novembre, nous avons couru les magasins de bricolage, de Toulon à Plan de Campagne, pour finir par trouver à Saint Max, au point de départ, un évier adéquat, et…Ô luxe, un robinet mitigeur à douchette !
Un matin, je suis réveillée par l’arrivée du petit café rituel que le premier levé apporte à l’autre… Mais, ouvrant difficilement les yeux car je sens bien que je n’ai pas eu mon compte de sommeil, je constate qu’il fait encore nuit noire, six heures du mat, un café crème et l’angoissante question perce le brouillard de mon retour à la vie consciente :
- Tu sais, je crois que ça ne va pas marcher pour Ton robinet…
Je mugis : - Quoi ? Quel Robinet ?
Mon tendre GéO prend le temps de positionner l’anse de ma tasse sur le plateau, avant de m’expliquer calmement :
- Oui, quand je dors, tu sais, il y a toujours une partie de mon cerveau qui travaille aux problèmes à résoudre… Et d’un coup, je me suis rendu compte que nous n’avions pas vérifié que le bec verseur devait tourner pour alimenter les deux bacs de l’évier. Chez Marie- Geneviève, il n’y a qu’un bac, donc ça ne va pas marcher chez nous.
CQFD…
- Mais si, il tourne, le robinet de Marie-Geneviève, je m’en suis servie, ça tourne très bien !
-T ‘es sûre ?
Vous le croyez si vous voulez, mais nous sommes retournés dans le magasin pour vérifier…


Le chantier a débuté lundi matin.
La semaine précédente, Géo avait méthodiquement percé l’évier dans son atelier, préparé les écoulements, monté le robinet tournant, et par agrandissement photocopié de la notice de montage, effectué toutes les mises en place possibles. Les emplacements de la tuyauterie sous le meuble ont été photographiés puis les clichés travaillés sur le Mac pour calculer les longueurs et préparer les coupes…
Plus moyen de tergiverser, il faut attaquer … Le démontage de l’appareil s’est déroulé plus aisément que nous l’avions craint et nous étions assez contents de nous : pas un seul carreau du plan cassé…
Bonne arpète, je me suis attelée au nettoyage des carreaux à récupérer, et cela m’a tenue en haleine jusqu’au mardi après-midi, où j’ai lâchement abandonné GéO pour courir à l’Opéra de Marseille. Je l’ai bien mérité, le décrassage aigu des vingt-six carreaux concernés effectué à la pince, au petit marteau, à l’huile de coude, j’en ai quelques crampes au biceps, mais nous sommes heureux de travailler ensemble. GéO siffle à son habitude, je chantonne l’ouverture de Tannhauser dans ma tête, le travail avance sans problème.
Au moment de préparer mon escapade musicale, GéO revient du garage avec un plein carton de carreaux tout neufs ! Eh oui, il y a des jours comme ça, on se demande pourquoi les choses se présentent toujours en chronologie inversée…Il n’y a vraiment rien de plus réconfortant au monde, après un tel déploiement de patience et de minutie…
À mon retour, mercredi midi, le décor a bien changé dans la cuisine. Les carreaux, neufs et vieux alternés, sont collés, jointés, l’évier en place, il ne manque que les raccords. Mais il est plus urgent de fêter nos retrouvailles autour d’un bon plateau d’huîtres …
Quelques heures plus tard, et les dernières contorsions sous le meuble, nous sommes à même d’admirer l’œuvre dans son intégralité !
Oyez donc, parents et amis, qui projetez déjà votre prochain séjour, inutile de bourrer vos bagages de joints ou de seaux pour récupérer l’eau perdue, nous sommes définitivement entrés dans l’ère moderne de l’évier entier et du robinet dompté…



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19/11/2007

GéO Répartou

Misère, ce jour-là, double misère, notre bon vieux Kärcher s’est mis à fuir pour de bon. Sans la moindre retenue, l’engin s’est vidé sur le pavé de l’allée, rendant l’eau sous son ventre affalé, larguant sa précieuse pression dans nos pieds mal chaussés.
- Kärcher, mon bon Kärcher, depuis 20 ans que tu nous rends d’inestimables services, pourquoi donc nous lâches-tu ainsi face à cette fosse bouchée ?

Comme chaque fois qu’un pépin se glisse dans le cours d’une tâche ardue, GéO ne se fâche pas. Il s’obstine tout simplement et s’ingénie à résoudre le problème.
Suivons l’exemple de ce cas précis, le Kärcher a rendu l’âme.

Première étape, vendredi fin de matinée.

Constat du problème.
Ramener l’engin dans l’atelier, au fond du jardin,
Entreprendre le démontage minutieux de l’appareil, ce qui suppose au préalable d’avoir rapidement débarrassé la table d’opération du bazar habituel qui l’encombre.
- GéO, Le déjeuner est prêt…
- Une seconde, j’arrive, je regarde juste si ça ne vient pas de ce joint……
Une demi-heure plus tard, GéO sait que ce n’est pas un joint qui est en question, la défaillance vient de cette petite plaque de métal gris, aménagée de quelques trous filetés et d’une autre ouverture oblongue, ce que je peux constater d’un coup d’œil quand il revient à la maison avec le problème en main. En fait, le souci s'est dédoublé puisque la plaque est fendue en deux.
Seulement voilà, le casse-tête se corse, car la pièce a été conçue en Zamac, elle ne pourra jamais être ressoudée ni collée …Quoique…

- Je verrais ce que je peux faire après le déjeuner, mais je crois que ça va être difficile à réparer.
Voilà, le processus est en route, nous allons déjeuner, discuter , argumenter de l’intérêt ou du prix d’un engin plus neuf, mais la conviction n’y est pas, à son air un peu tendu, je sais qu’en voix-off, les neurones cogitent…

Deuxième étape, vendredi après-midi.

Nous délocalisons.
GéO est monté au bureau avec la pièce défaillante.
Un après-midi entier agrippé au programme du Mac, il a reconstitué minutieusement le plan de la pièce, aux cotes précises.

- Tu comprends, si je l’envoie à mon ancien mécanicien, à Quincy-Voisin, il pourrait me refaire la pièce…
- Mais GéO, Monsieur Georges est parti à la retraite.
- Je le sais bien, mais ses successeurs pourraient bien me le faire, ils ont quand même débuté chez moi, j’étais leur patron !
-Si tu le dis, mais est-ce bien rationnel de faire usiner une seule pièce à 800 Km de chez nous ?
- Où est le problème, ça s’envoie par la poste…


Samedi est jour blanc, nous sommes conviés pour la journée dans le Haut Var.
Nos neurones se taisent, peut-être …

Dimanche matin

J’ai prévu un programme nettoyage d’automne au jardin en compagnie d’une amie qui se déplace spécialement pour jeter un sort aux plates- bandes, rogner mes Iris et rabattre les rosiers.
Devant ce programme intensif, GéO se propose pour aller seul chercher le pain …Et passer à la brocante.
Deux heures plus tard, il revient triomphant : il n' a rien trouvé sur le parvis des puces, mais en revenant, l’inspiration du moment l’a mené jusqu’à la zone industrielle où un artisan effectuait des rangements devant son local.
- Bonjour, Monsieur, je suis à la recherche de…
- Mais bien sûr, fouillez donc dans ce tas, vous devriez dégoter ce qu’il vous faut…
Le Flair, vous en conviendrez, le flair et ce je ne sais quoi du chanceux qui force son destin… La preuve, assène –t--il volontiers, c’est comme ça qu’il m’a trouvée, moi, sa perle rare !


Dimanche fin d’après-midi

Sitôt le déjeuner achevé, GéO retourne dans son antre, nous laissant aux progrès de nos sécateurs. Il faut dire que nous ne chômons pas non plus de notre côté. Simone a fait un sort au vieux laurier rose qui dépérissait devant la cuisine, j’ai nettoyé, bichonné mes rangés d’Iris, avant de me tourner vers les nobles rosiers que la douceur automnale relance. Foin des bourgeons, «sectionne à deux yeux », m’a toujours dit ma mère.

Peu avant dix-sept heures, fières de notre avancée, et jugeant la clarté suffisante encore, nous venons de nous transposer dans le recoin devant la chambre d’amis, à l’abri du petit vent glacé qui vient de se lever. Il doit nous rester un gros quart d’heure de jour, délai suffisant pour nous permettre, à deux, d’arrondir joliment la silhouette du rosier pomponne. Nous voilà à l’œuvre, pressée d’avancer cette dernière tâche de la journée.
- Après lui, on arrête, ça suffira pour aujourd’hui…
C’est à ce moment que déboule GéO, précédé de son célèbre
- T’es où ?
Et sans reprendre souffle, il enchaîne, me plaquant simultanément sous les lunettes un petit paquet blanc et jaune, à la minuscule écriture noire :
- Alors, traduis-moi ça, ça prend en combien de temps , ça peut se travailler longtemps, c’est bien prévu pour coller les métaux, et quoi aussi ? C’est quoi, ce Holz et schnell là, c’est bien prise rapide, non ? Et dans quelles proportions on mélange les ingrédients ? Je peux coller aussi le métal avec ça, ou c’est pas possible ?
- Attends, un peu, c’est écrit là, je crois,non, ça c’est la liste des matériaux, Holz c’est le bois, Keramik c’est
-Ben je sais, ceramik , c’est la porcelaine et Metall c’est ce que je cherche, j’ai pas besoin de toi pour ça, je veux que tu me dises.… que tu précises comment on fait et en combien …
Simone éclate de son rire si communicatif.
- Et là, c’est écrit quoi ? dit-il en posant son énorme pouce sur les minuscules petites lignes du carton.
Sécateur en main, je descends du rebord de la plate-bande sur laquelle je m’étais juchée pour atteindre le haut de l’arbuste, mais le flot des interrogations ne se tarit évidemment pas. Je prends l’objet en main et dans l’éclairage du jour finissant, j’essaie de me repérer sur ce mode d’emploi assez dense.
Mon Allemand est formidable… pour accueillir nos amis, à la rigueur prendre de leurs nouvelles ou lire la recette du Kaiserschmarrn ou de la Käsesuppe… Pour la météo, ça va encore, mais pour Patrice Süskind ou les notes techniques, comme à ce moment précis, dans le demi-jour et soumise à la pression de l’interrogatoire, mon cerveau commence à friseler.
- Attends, je n’ai pas la science infuse, je peux te le dire, mais donne-moi dix minutes au bureau, TOUTE SEULE, et je t’apporte la traduction, ça va ?
À travers les branches du rosier, mon regard accroche les yeux de mon amie. Ils pétillent de malice, mais elle me rassure simplement.
- Mais oui vas-y, de toutes les façons, on n’y voit plus rien ici, je range nos outils, tu ne peux pas faire plus…


GéO maugrée, il faut bien qu’il souligne que, décidément, il n’est pas secondé dans l’expression de son génie…
Me voilà au bureau, les pages du dictionnaire virevoltent, les mots se rassemblent, je m’énerve, brouillonne ma traduction, mais un petit quart d’heure me suffit pour faire une entrée triomphale dans l’atelier, gribouillage en main. Très concentré, l’homme de ma vie jette un œil sur le papier. Au passage, il me montre quand même la pièce qu’il a reproduite, limée, arrangée, filetée, il n’y a plus qu’à assembler.
- Tu es sûre de ce que tu m’as écrit ? Parce que si tu te trompes, je perds tous mes efforts de la journée, moi ! Bon, je vais me débrouiller avec ça, tu vas voir, si ça tient, le Kärcher va être comme neuf ! Il est bon tu sais, ton bricoleur de Mari !

Lundi, petit-déjeuner

Le lendemain, je prends des nouvelles du convalescent au repos dans l’atelier.
- Oui, oui, ça a l’air de tenir mon bricolage, il fuit encore un peu, mais à peine, je m’en tire bien.
Et comme nous poussons tous deux un soupir d’aise devant la qualité de son travail, il ajoute :
- En fait, je ne me suis pas servi de TA colle, elle est trop compliquée, j’en avais une plus facile d’emploi en réserve…



Kaiserschmarrn.docKäsesuppe.doc