24/02/2013
Saint Max sur glace
Changement d’ambiance !
Riez, Amis Nordistes, gaussez-vous de la mauvaise foi qui nous pousse à arborer nos cieux d’azur avec tant d’arrogance!
Cette fois, nous sommes logés à la même enseigne que vous… Une journée à rester sous la couette hier. Sur notre colline, les habitants frileux n’ont même pas envisagé de dégager les voitures. Le blanc du ciel répandu sur terre, à hauteur d’yeux et bien plus haut que celle des malheureux passereaux :
Paysages de Provence
Où sont donc passé les clichés habituels?
Ce matin, le décor se modifie sous l’effet de la lumière, nos humeurs deviennent méditatives, c’est dimanche, on prend le temps d’admirer les vagues minuscules que le froid a saisi sur les rambardes, les fleurs de coton qui s'ouvrent sur les branches gelées du laurier .
Le plus heureux est toujours notre Copain !
Tandis que Guss cherche l’abri de la cuisine et l’exclusivité du coin radiateur, Copain exulte sous l’averse de flocons.
Le calme revenu, notre compagnon s’installe en vigie au bout de la terrasse. L’oreille gauche dressée, la droite plus nonchalante, Copain surveille le lever du soleil, l’amorce du dégel qui menace de le priver du tapis moelleux et de sa parure pointillée.
Passé la minute contemplative, me direz-vous, comment lutter contre le froid insidieux ? Cette semaine, nous avons rendu une visite courtoise à notre cinéma. Oui, oui, Saint Max possède depuis à peine plus d’un an une belle salle dédiée au cinématographe, sise dans notre Pôle Culturel. Dorénavant, salles de musique et de danse, médiathèque et hall d’exposition, le cœur de Saint Max bat cultivé, réjouissons-nous! Or donc, au milieu d’une programmation éclectique, notre écran blanc nous réserve quelques morceaux choisis.
Belle considération pour vous dire qu'après le magnifique Renoir sorti à l'automne, j’ai apprécié l’Alceste à bicyclette de Philippe Le Guay (réalisateur heureux des femmes du 6e), avec Fabrice Luchini et Lambert Wilson. Un scénario original et amusant, qui sied évidemment à la verve des acteurs. J’ai apprécié notamment la démonstration du travail des comédiens, avec la mise en perspective du comédien jouant au comédien, et l’ironie subtile du réalisateur soulignant le décalage entre le mode de vie autochtone et le parisianisme. Le Guay poursuit en fait la réflexion du film précédent, avec la patience d’un auteur qui peaufine son univers d’œuvre en œuvre. Et puis on ne peut que se régaler de la gourmandise sensuelle dont font preuve les deux personnages en s’emparant d’un des plus beaux textes de notre littérature. Les vers de Molière nous sont servis comme des mets précieux et résonnent à nos oreilles comme un appel aux sources. N’est-ce pas leur écho que guette ainsi mon Copain seul en son jardin?
18:15 Publié dans Blog, goutte à goutte, Sources | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chronique, écriture, photos neige, cinéma, alceste à bicyclette, philippe le guay, luchini, molière | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
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