31/10/2009
L'envers du décor…
Depuis Le Plan de la Tour, la descente sur Sainte Maxime s’effectue rapidement. Nous profitons d’abord du paysage en cinémascope, capté depuis la hauteur, largement ouvert sur le miroitement de la baie. Le coteau est ponctué de somptueuses villas et autres maisons coquettes, desservies par la route étroite qui traverse le massif des Maures.
La traversée du Plan de La tour est encore agréable, à cette saison, quelques touristes traînent aux terrasses des deux cafés encore ouverts. L' Aïoli, le restaurant du centre ville, a fermé et sa terrasse déserte annonce l’automne plus sûrement que les frondaisons des platanes.
Jusque-là, rien n’annonce le constat qui s’impose dès que, au niveau du hameau Les Mûres, nous rejoignons la DN 98 qui longe toute la côte nord de la baie. La route est défoncée en plusieurs endroits et les barrières de sécurité le disputent aux engins de chantier affairés à la remise en état de l’asphalte… La circulation s’organise en sens alternés, ce qui ne facilite guère la sortie des entreprises à midi. Mais qu’importe, difficile de ne pas remarquer les magasins aux vitrines maculées, les stockages de caravanes sens dessus dessous, les esplanades bourbeuses où s’étendent ordinairement les entreprises, le long des ruisseaux souvent à sec… Les roseaux couchés, les sacs de plastique éventrés flottent au vent dans les branchages, à deux mètres de hauteur… Témoins désolants du désastre renouvelé.
À échanger avec nos connaissances de Sainte Maxime, tous sont effondrés par cette double catastrophe « dont il vaut mieux ne pas parler »… Traduire, ne pas prendre le risque de dissuader les touristes belges et nordistes de venir profiter des derniers rayons de l’automne flamboyant. Car sous l’azur retrouvé, on peine à croire qu’il y a moins d’une semaine, le ciel s’est déversé là avec une pareille violence…
Un mois avait à peine suffi à panser les plaies*, nettoyer les rez de chaussée envasés, dégager les véhicules chamboulés, traînés sur des centaines de mètres… Acheter de nouveaux réfrigérateur, lave-linge, équipement électroménager et matériel indispensables aux activités professionnelles autant que domestiques…
Pourquoi tant de haine de la part de cieux d'ordinaire plus riants ?
D’aucuns murmurent déjà que les travaux de la route du col, la D 25, n’y sont pas pour rien.
On suppose que les grosses buses installées pour drainer les pentes des Maures et éviter l’arrachement de la chaussée nouvellement élargie ont accentué la densité des ruissellements. Les eaux furieuses ont convergé sur les mêmes barrages sauvages organisés par les amoncellements de détritus divers, débris végétaux, carcasses de voitures, d'électro-ménager et autres gravats balancés au petit bonheur au fond des ravins.…
Ainsi, grands travaux et négligence humaine conjuguent leurs efforts pour faire payer le prix fort à la communauté qui s’est établie là où les terrains sont les moins chers : l’ancien marécage herbeux, devenu zone d’activité …
À observer la carte hydrographique, il est aisé de constater combien la région est arrosée de multiples petits torrents côtiers, le plus souvent complètement taris, mais rapidement en crue dès que les orages éclatent.
Les assurances honoreront-elles leurs engagements une seconde fois ?
Les pouvoirs publics reconnaîtront-ils leur part de responsabilité dans l’aménagement de la région ?
Les citoyens qui se délestent si volontiers de leurs encombrants percevront-ils leurs responsabilités individuelles ?
Questions pour le moment sans réponses, mais il faudra bien que des mesures soient envisagées et réalisées avant une troisième vague de pluie… Nous ne sommes qu’en début d’automne.
Sur la mer flottent encore des débris végétaux charriés par les flots déchaînés du Préconil. On peut distinguer la traînée boueuse du courant se mêlant à la mer turquoise… Je vous épargne la purée végétale flottant sur les eaux stagnantes du port, mais vous convie à découvrir une nouvelle île dérivante à proximité, îlot d’arbres arrachés à la terre. On ne peine plus à imaginer les obstacles encombrant les eaux de la baie…
Pour aller plus loin sur ce sujet, voici le lien avec le site sur les risques de crues dans le Var.
http://www.var.pref.gouv.fr/ddrm/spip.php?article65#
Comme je ne souhaite pas influencer votre week-end de Toussaint par un point de vue trop pessimiste, haut les cœurs, je vous laisse sur l’image d'un pont tendu entre ciel et terre, entre territoire et spiritualité, un nuancier de baumes dispensé par le Grand Bienfaiteur…
Après le Pluie…Vient le temps des émerveillements.
15:58 Publié dans Courant d'O | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : récit, écriture, environnement, nature, sainte maxime, hydrographie, var | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
17/06/2008
or-chidées or not -chidées
Depuis que Pierre a tenté de nous apprendre à repérer les Merveilles de la Nature , nous nous exerçons à garder nos yeux ouverts, et le travail n’est pas mince !
Samedi dernier, nous voici donc en route pour aller dîner chez un ami, sur une route que nous n’avions pas empruntée depuis fort longtemps. L’itinéraire est sinueux, la voie étroite bordée de talus abrupts et luxuriants, après ce printemps exceptionnellement pluvieux. Les coquelicots fleurissent partout, les genêts mêlent leurs ors vifs au rouge et vert, quelques chardons et asters sauvages complètent la palette, c’est un régal, à cette heure vespérale où la lumière illumine le tableau.
Tout à coup, je repère un mauve nettement plus vif, et signale à GéO les bouquets mirifiques qui tapissent le talus. Il ralentit, observant sur cette petite route déserte le spectacle qui s’offre à nous.
Comme nous n’avions pas prévu l’appareil à portée de main, nous avons remis au lendemain les témoignages de ces découvertes, échafaudant entre-temps quelques hypothèses au vue des formes spécifiques de nos fleurs.
Nous sommes encore ignares, autant se servir d' outils modernes pour dégrossir le travail de repérage… Bien en prend à GéO, puisqu’en quelques clics avisés, il parvient à établir un tableau comparatif de nos découvertes.
La fleur colorée vivement et regroupées en grappes serrées :
la forme ensachée des pétales :
la tige particulière, ligneuse et lianescente, enserrée dans une gangue plate :
Foin de nos orchidées sauvages inconnues, espèce unique de ce biotope, découverte par GéOde, et que nous pourrions baptiser de nos délires !!!
Ces admirables bosquets qui bordent les talus de Bras et ses environs, et nous n’en n’avons repérés qu’à cet endroit pour le moment, ce sont certainement des pois de senteur, sauvages évidemment, mais parfaitement répertoriés, identifiés…et cultivables dans tous les jardins de France et de Navarre…
Et les véritables orchidées, me direz-vous, que deviennent-elles?
Notre petite dernière, la timide du fond du sous-bois, n'en finit pas de former sa hampe… La voici qui commence à peine à montrer son coeur et sa carnation, continuons de l'apprivoiser sans la déranger, si le dieu de nos canidés veut bien protéger sa faible constitution contre les jeux et les besoins de Copain
…
15:22 Publié dans goutte à goutte | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : nature, orchidées, environnement, fleurs, écriture | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer