27/01/2012
Couleur hiver
Sainte Maxime sous un ciel plombé, hier nous avons porté nos pas jusqu’à la côte. Rare ambiance d’hiver, un camaïeu de gris engloutit les reliefs du paysage, absorbe les sons, lisse la houle jusqu’à réduire la mer en un miroir statique.
Malgré les restaurants bondés, la ville est engourdie, figée sous l’effet d’un charme brumeux.
Sur la jetée du port, les bateaux en hivernage ont laissé des trous, comme les dents de lait désertant un sourire d’enfant.
Mais sous la gangue grise, il suffit de lever le nez.
Au détour d’un virage, aux portes de la ville, les mimosas se parent, ils se pomponnent , prêts à déverser le soleil à pleines volées… Ils diffusent déjà leur parfum dans l’atmosphère immobile. La profusion et la vitalité du printemps ne demandent qu’à éclater …
18:44 Publié dans Blog, goutte à goutte | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : sainte maxime, photos, hiver, gris, mer, nature, mimosas | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
16/05/2010
Échoué…
Impatiences et désagréments de ce printemps, décidément .
Pas de baignades encore, malgré le système de chauffage-piscine, inopérant sous le ciel couvert, bouillonnant d'orages …
Depuis deux jours, cependant, le soleil a recouvré quelques ardeurs…tempérées par un vent d’ouest glacé. Attentif malgré tout, GéO note ce matin 20,6° sous la bâche à bulles… Le vent a peu d’incidence sur les galettes de tuyaux noirs qui chauffent l’eau, à même le toit du Poulousse.
Plus significatif encore, nos balades en mer sont au point mort. Hormis la sortie avec Philippe et ses enfants, les conditions météo ne sont guère motivantes.
Ce beau Ketch drossé sur les écueils attire les regards.
S’il repose alangui sur les hauts fonds bordant le cap des Sardinaux, la manœuvre n’a pas été volontaire, on s’en doute. À l’est de Sainte Maxime, cette pointe rocheuse sépare les plages de la Madrague de celle de la Nartelle et constitue, côté mer, un territoire poissonneux, très fréquenté par les plongeurs et les pêcheurs. Le revers est qu’il reste extrêmement dangereux pour la navigation, comme en témoigne le cliché Google, où les écueils se devinent à l’oeil nu, même vu du ciel.
Nous y naviguons quelquefois, quand GéO est d’humeur pêcheuse… Mais nous connaissons la carte des hauts fonds et les multiples écueils qui saillent à peine de la surface. Parfois, c’est une simple crête d’écume qui signale la présence du rocher… Il s’agit donc de rester vigilant, surtout quand le bateau flotte en dérive. La moindre risée pousse la coque proéminente et le bateau glisse rapidement sans que l’effet soit perceptible autrement que par l’observation incessante des points de repères.
Dans le cas de ce voilier qui doit bien faire 26 mètres, nous ne pouvons que supposer qu’il mouillait bien plus loin, sa quille lui interdit d’approcher trop près. L’équipage a-il été surpris par le coup de vent ? Défaut de vigilance, manœuvre trop risquée, méconnaissance du relief côtier, la leçon est rude.
Au port, ce week-end de l’Ascension marque le retour d’une intense activité : tous les plaisanciers fourbissent leurs équipements, les ponts ruissellent sous les balais brosses et les jets d’eau, les cales ouvertes exposent les moteurs gras et noirs… Je regarde avec circonspection le carré du Leyla, les équipets recouverts de la crasse grasse de l’hiver… Eh oui, malgré ce vent glacial qui fait mal aux oreilles, il va bien falloir retrousser nos manches et nous lancer dans l’astiquage. À force de faire comme si, le beau temps finira bien par nous rattraper!
12:50 Publié dans goutte à goutte | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : écriture, sainte maxime, journal, échouage, bateaux, plaisanciers | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
26/03/2010
Signes avant-coureurs
Comme chaque année, nous guettons les signes annonciateurs de la délivrance…
Mais les frimas ont tant étiré leur gangue sur la contrée que l’on n’y croyait plus.
Jusqu’à ce moment où la surprise opère à nouveau…
Un juste frémissement de l’air, une soudaine envie de s’agiter au dehors, d’oublier le confort du salon ou du bureau pour ramener enfin un peu d’ordre dans le gigantesque chantier du jardin abandonné aux délitements hivernaux et à la destruction inventive autant que méthodique de notre terrassier local…
Et puis, cette image de notre dernier retour de marché, association heureuse des mets d’hiver et des primeurs de notre terroir :
Un rayon du jardin pour égayer le retour des amis-migrateurs, en l'occurence la visite de Jean-Claude et Josiane qui nous a réjouis…
Dernier signe définitif annonçant la fermeture imminente de la page hivernale:
À Sainte Maxime, les ablutions de printemps ont lieu sur la cale sèche,
Les bateaux se font faire une toilette, sans pudeur
Ils exhibent leurs dessous sans fausse honte au ravalement annuel.
photo
Les opérations de Radoub ont débuté et diffusent dans l’atmosphère humide un parfum étrange de peinture et de gelcoat dominant largement les senteurs habituelles de la ville.
Maman les p’tits bateaux ont-ils des jambes ?
Eh oui, même des roues, qui l’eût cru ?
Pourquoi n’en profitent-ils pas pour s’échapper?
12:58 Publié dans goutte à goutte | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journal, écriture, printemps, nature, sainte maxime, bateaux | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
31/10/2009
L'envers du décor…
Depuis Le Plan de la Tour, la descente sur Sainte Maxime s’effectue rapidement. Nous profitons d’abord du paysage en cinémascope, capté depuis la hauteur, largement ouvert sur le miroitement de la baie. Le coteau est ponctué de somptueuses villas et autres maisons coquettes, desservies par la route étroite qui traverse le massif des Maures.
La traversée du Plan de La tour est encore agréable, à cette saison, quelques touristes traînent aux terrasses des deux cafés encore ouverts. L' Aïoli, le restaurant du centre ville, a fermé et sa terrasse déserte annonce l’automne plus sûrement que les frondaisons des platanes.
Jusque-là, rien n’annonce le constat qui s’impose dès que, au niveau du hameau Les Mûres, nous rejoignons la DN 98 qui longe toute la côte nord de la baie. La route est défoncée en plusieurs endroits et les barrières de sécurité le disputent aux engins de chantier affairés à la remise en état de l’asphalte… La circulation s’organise en sens alternés, ce qui ne facilite guère la sortie des entreprises à midi. Mais qu’importe, difficile de ne pas remarquer les magasins aux vitrines maculées, les stockages de caravanes sens dessus dessous, les esplanades bourbeuses où s’étendent ordinairement les entreprises, le long des ruisseaux souvent à sec… Les roseaux couchés, les sacs de plastique éventrés flottent au vent dans les branchages, à deux mètres de hauteur… Témoins désolants du désastre renouvelé.
À échanger avec nos connaissances de Sainte Maxime, tous sont effondrés par cette double catastrophe « dont il vaut mieux ne pas parler »… Traduire, ne pas prendre le risque de dissuader les touristes belges et nordistes de venir profiter des derniers rayons de l’automne flamboyant. Car sous l’azur retrouvé, on peine à croire qu’il y a moins d’une semaine, le ciel s’est déversé là avec une pareille violence…
Un mois avait à peine suffi à panser les plaies*, nettoyer les rez de chaussée envasés, dégager les véhicules chamboulés, traînés sur des centaines de mètres… Acheter de nouveaux réfrigérateur, lave-linge, équipement électroménager et matériel indispensables aux activités professionnelles autant que domestiques…
Pourquoi tant de haine de la part de cieux d'ordinaire plus riants ?
D’aucuns murmurent déjà que les travaux de la route du col, la D 25, n’y sont pas pour rien.
On suppose que les grosses buses installées pour drainer les pentes des Maures et éviter l’arrachement de la chaussée nouvellement élargie ont accentué la densité des ruissellements. Les eaux furieuses ont convergé sur les mêmes barrages sauvages organisés par les amoncellements de détritus divers, débris végétaux, carcasses de voitures, d'électro-ménager et autres gravats balancés au petit bonheur au fond des ravins.…
Ainsi, grands travaux et négligence humaine conjuguent leurs efforts pour faire payer le prix fort à la communauté qui s’est établie là où les terrains sont les moins chers : l’ancien marécage herbeux, devenu zone d’activité …
À observer la carte hydrographique, il est aisé de constater combien la région est arrosée de multiples petits torrents côtiers, le plus souvent complètement taris, mais rapidement en crue dès que les orages éclatent.
Les assurances honoreront-elles leurs engagements une seconde fois ?
Les pouvoirs publics reconnaîtront-ils leur part de responsabilité dans l’aménagement de la région ?
Les citoyens qui se délestent si volontiers de leurs encombrants percevront-ils leurs responsabilités individuelles ?
Questions pour le moment sans réponses, mais il faudra bien que des mesures soient envisagées et réalisées avant une troisième vague de pluie… Nous ne sommes qu’en début d’automne.
Sur la mer flottent encore des débris végétaux charriés par les flots déchaînés du Préconil. On peut distinguer la traînée boueuse du courant se mêlant à la mer turquoise… Je vous épargne la purée végétale flottant sur les eaux stagnantes du port, mais vous convie à découvrir une nouvelle île dérivante à proximité, îlot d’arbres arrachés à la terre. On ne peine plus à imaginer les obstacles encombrant les eaux de la baie…
Pour aller plus loin sur ce sujet, voici le lien avec le site sur les risques de crues dans le Var.
http://www.var.pref.gouv.fr/ddrm/spip.php?article65#
Comme je ne souhaite pas influencer votre week-end de Toussaint par un point de vue trop pessimiste, haut les cœurs, je vous laisse sur l’image d'un pont tendu entre ciel et terre, entre territoire et spiritualité, un nuancier de baumes dispensé par le Grand Bienfaiteur…
Après le Pluie…Vient le temps des émerveillements.
15:58 Publié dans Courant d'O | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : récit, écriture, environnement, nature, sainte maxime, hydrographie, var | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer