18/09/2011
Mathis, An I
L’été se la coule douce en ce début Septembre, et nous profitons encore de l’ambiance estivale pour nous remettre « à fond » des turpitudes d’un été fort occupé.
Les festivités familiales se sont prolongées jusqu’au week-end dernier, où Mathis a franchi vaillamment deux étapes majeures. Outre qu’il a tourné bravement la page de sa première année, fier comme « un p’tit banc » sur ses deux jambes, rendu désormais à la conquête du mouvement vertical, et pleinement investi de la fonction jouer-aux- petites-voitures, comme il sied à un garçon ( et oui, théorie du genre ou pas, notre Mathis n’a pas hésité une seconde quant à l’usage de deux voitures face à face: il a immédiatement organisé la collision )
***
Autre étape essentielle, Mathis a fait son entrée dans notre communauté spirituelle. Son premier anniversaire a été l’occasion de son Baptême, et nous n’étions pas peu fiers de l’entourer en cette solennelle démarche.
Du haut de sa première année, Mathis exerce ses talents. Toujours (enfin, presque!) de bonne humeur, gourmet autant que gourmand, si l'on en juge d'après les "mmmm" qui accompagnent ses dégustations, notre petit homme nous surprend en dévoilant les facettes de sa personnalité en construction.
Mathis est volontariste. Cette qualité se décèle aisément à ces quelques photos volées:
Temps fort de la Célébration, Mathis est présenté par son parrain à l’assistance réunie dans le chœur de l’église Saint Romain; on peut alors constater qu’il apprécie modérément la position ostentatoire de l’Acclamation. Sans doute parce qu’il n’en contrôle pas les effets. Mais à peine libéré, notre jeune baptisé entreprend illico de son propre chef l’ascension des degrés sacrés qui mène à l’élévation spirituelle:
Anecdote pour anecdote, ce week-end sévrien nous a offert deux magnifiques journées, chaleureuses et joyeuses en fort bonne compagnie, comme l'apothéose d'un été où la note conviviale a résonné en vibrato familial.
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15/08/2011
Recherche d'identité
En quittant Saint Max, Nouchette et Seb n'ont pas voulu me priver brutalement de pensionnaire. Bien sûr, la nouvelle venue ne remplacera pas les rires et la vivacité de Mathis, mais elle me pose une énigme…
Si je vous adresse ces clichés, souris-fidèles et souris-au-passage-hasardeux, c'est que j'espère qu'il se trouvera un(e) amoureux(se) des plantes qui pourrait me renseigner sur l'identité de la belle.
Comment la nommer pour lui donner sa place dans notre maisonnée?
Quels sont les soins appropriés à sa personnalité: soleil, mi-ombre, humidité?
Sa curieuse inflorescence, la hampe orange et les fleurs plume qu'elle produit me laisse perplexe. Les pétales blancs surgissent rapidement, la fleur s'ouvre et vit comme une éphémère, je me demande si il est possible qu'une hampe soit couverte de fleurs…
Sans être consolée tout à fait du vide laissé par leur départ, ma Douce et Seb ont trouvé un bon moyen d'occuper ma curiosité…
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23/06/2011
Chutes…
- Ça démarre très mal, cette journée… Ferais mieux de rester couchée. Pas moyen pourtant… Plus de lait pour le prochain biberon.
Malgré le mal de tête lancinant qui l’a atteinte au plus profond de son sommeil, Sylviane sait qu’elle doit se procurer la précieuse poudre pour Lilly, avant qu’elle ne se réveille, d’ici moins d’une demi-heure. La pluie qui tambourine sur les vitres au moins aussi fort que la migraine vrille ses tempes la dissuade d’habiller les enfants pour sortir… Et puis surtout, éviter que le bébé de six mois ne se réveille avant qu’elle ait le temps de préparer le prochain ravitaillement.
Un coup d’œil au coin salon : Léo s’est levé et habillé seul, il a l’habitude… Il s’est aussi préparé son petit-déjeuner comme un grand, du haut de ses cinq ans : le paquet de biscuits traîne sur la moquette à côté du canapé et sur la table basse une briquette de lait chocolaté écrasée témoignent de son autonomie.
- Je sors une seconde Léo, souffle-t-elle à son fils, tu restes avec Lilly, mais ne la réveille surtout pas…Je vais au coin de la rue chercher du lait, je reviens dans un quart d’heure…
Léo ne détourne même pas la tête de l’écran de la télé où il regarde les dessins animés depuis un bon moment. Il opine simplement du chef pour montrer qu’il a compris, comme d’habitude.
Dans sa hâte, Sylviane enfile son pantalon de survêtement par-dessus son pyjama, elle glisse le plus gros de ses cheveux rebelles dans le chouchou qui traîne sur le lavabo, endosse son vieux blouson à capuche ; elle glisse le porte-monnaie déjà trop plat dans la poche et claque machinalement la porte derrière elle.
- J’aurais dû prendre la clé ! Tant pis, Léo m’ouvrira, mais ça risque de réveiller Lilly.
Fugace pensée disparue aussitôt tandis qu’elle se lance dans l’escalier du petit immeuble où elle occupe encore un deux pièces étriqué au troisième étage, sans ascenseur évidemment.
Resté seul, Léo en a assez de ces dessins animés déjà vus plusieurs fois. Il éprouve le besoin de se dégourdir les jambes et en traversant l’entrée que vient de quitter sa mère, il se saisit du ballon qu’il a laissé tomber là la veille, en remontant du square. Le souvenir brûlant de la gifle que lui a value son dernier tir dans l’appartement arrête son pied à temps. S’il cassait encore quelque chose, Maman serait furieuse. Et puis s’il drible, le bruit va réveiller Lilly…
Alors, il ouvre la porte de l’appartement ; sur le palier, il ne cassera rien…
Au début, le ballon roule doucement vers la porte de la voisine, la vieille, très vieille Madame Saboura. Un petit tacle professionnel permet d’éviter le choc contre le battant de bois, qui n’aurait pas manqué de faire sortir la voisine. Léo n’a guère envie qu’elle s’offre encore à le garder, avec ses vieux biscuits rassis… Mais il a poussé le ballon un rien trop fort et celui-ci roule vite vers les marches. Le voilà qui rebondit rapidement sur les degrés, prenant de la hauteur au fur et à mesure. La course de la sphère s’achève pile dans la porte de droite, au deuxième étage. Le choc est terrible pour les Dutellier, qui achèvent leur toilette. Pour Robert Dutellier, c’est l’alarme qui ouvre la porte à sa paranoïa latente. Il se persuade qu’il s’agit d’un tir d’arme à feu dans le hall de l’immeuble et somme Anne, sa femme, d’appeler la police, tandis qu’il s’enferme aux toilettes, histoire de laisser les voyous se calmer…
Sur le palier, le ballon reprend de la vigueur après ce heurt, il rebondit de plus belle jusqu’à la rampe, dont il attaque la tranche de trois-quart. Ce faisant il évite la porte de l’appartement de gauche et c’est dommage, car il aurait tiré de sa torpeur suicidaire Hervé Galinet, abruti par les curieux mélanges alcool-cannabis et autres substances inusitées avec lesquelles il lutte contre la dureté des temps. Galinet n’a rien entendu au fond de son brouillard cérébral. Pourtant dans sa cuisine, l’eau bout depuis un quart d’heure dans une casserole, elle continue de déborder à gros flots sur le brûleur à gaz qui menace de s’éteindre sous les vagues bouillonnantes. Mais Hervé Galinet a oublié qu’il avait envie d’un café…
Léo s’est élancé dans la cage d’escalier, à la poursuite de son ballon rouge et noir. Malgré ses cinq ans seulement, il a conscience que sa maladresse ne passera pas inaperçue. Il espère encore rattraper l’objet avant que l’un des voisins ne s’en mêle. Sans pitié, le ballon prolonge sa descente infernale vers les appartements du premier. Du plat de la main courante, il atterrit en face sur la courbe du mur, entraîné dans ce mouvement de va et vient par la synergie, la force de la chute multipliée par la vitesse des rebonds… La sphère caoutchoutée a acquis sa vitesse maximale quand elle percute la tête d’Adèle Saboura, de retour de ses courses matinales. Adèle, la voisine de Sylviane, a atteint quatre-vingt-six ans et peine à marcher, mais pour rien au monde elle ne renoncerait à son appartement du troisième, qu’elle entretient seule, s’acharnant à refuser l’aide de la mairie pour les courses et les menus travaux. Agrippée à la rampe de la main droite, sa canne dans la main gauche ne l’empêche pas de saisir les barreaux pour tirer sur se bras et hisser ses pieds enflés, un degré après l’autre, les trois étages à grimper comme un défi journalier au temps qui passe. Elle a entendu les chocs successifs et deviné plus qu’elle n’a vu l’ombre du projectile. La violence de l’impact ne lui laisse aucune chance et tandis que son corps tout cassé s’affale par-dessus la rambarde, elle atteint le carrelage du hall au rez-de-chaussée plus vite que l’objet assassin. Le ballon marque une halte sur le palier du premier, brise au passage l’applique murale qui éclaire les parties communes. Il semble déconcerté par les morceaux de verre qui se déposent sur le parquet, zigzague un instant comme une boule de billard avant de rouler mollement vers la dernière volée de marches. Le premier degré franchit, sa chute infernale reprend, sans violence, comme s’il avait épuisé sa brutalité dans l’agression d’Adèle.
Léo saute maintenant les marches du plus vite qu’il le peut… S’il le pouvait, il descendrait sur la rampe, mais il n’est pas mûr encore pour imaginer de telles acrobaties. Alors il s’élance vaillamment dans le vide, bravant sa crainte de tomber comme son ballon… Il arrive sur le palier du premier étage, il n’a pas vu la chute de la vieille Adèle, il se tenait contre le mur et n’avait pas le panorama sur l’ensemble de la cage d’escalier… Mais il a entendu la résonance terrifiante de l’impact. Il n’aime pas la sensation du verre pilé sous les semelles de ses chaussons. Encore un étage, il est certain que son ballon n’ira pas plus loin que le hall de l’immeuble… Alors il pose le pied sur la marche suivante, encore une fois, il entend distinctement le dernier rebond du caoutchouc gonflé sur le dallage… Cette fois, Léo imagine tellement fort la butée de l’objet contre le portail de la rue, il se voit déjà en train de le ramasser et de remonter le plus rapidement possible auprès de Lilly…
À la troisième marche avant le sol, il réalise qu’il n’a pas la clé de l’appartement… Mais sa pensée disparaît dans l’éblouissement soudain de l’énorme boule de feu qui mange la cage d’escalier dans son dos. Il n’a même pas conscience du vacarme qui secoue le quartier tout entier. Le souffle de l’explosion le propulse contre les conteneurs des poubelles comme une poussière minuscule et sa dernière pensée avant de s’évanouir est pour ce ballon qu’il voudrait ne plus lâcher… Un bien vilain ballon qui lui a échappé sans ménagement, qui a provoqué tant de dégâts mais n’a pas su déranger la bonne personne. Dans l’appartement d’Hervé Galinet, l’eau a fini par éteindre la flamme de la cuisinière, laissant s’échapper le gaz. Les coups de boutoir répétés par les différentes chutes ont fini par ramener l’homme à l’envie de son jus matinal ; dans son semi coma, il a allumé les lumières sans sentir l’odeur putride des émanations… Les pompiers ont travaillé longtemps afin d’extraire les victimes ; personne ne pourra jamais imputer au ballon le décès d’Adèle.
Léo, lui a compris, mais il n’a rien dit quand les pompiers l’ont enfin trouvé au milieu des gravats, recroquevillé dans le ventre éclaté des poubelles. Il a bien trop peur que Maman lui confisque le ballon qu’il tient très fort contre son cœur.
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28/03/2011
A C L…
Comme chaque année, les prémices des beaux jours activent en nous des fourmillements. Les plus rationalistes d’entre nous mettent sur le compte des fameuses hormones ces désirs de changements, ce bouillonnement d’idées nouvelles, cet engouement d’activités renaissantes, voire même un regard soudainement critique vers nos silhouettes enrobées… Selon les âges, les goûts, les préoccupations fondamentales des uns et des autres, le Renouveau de la Nature sonne l’heure des branle-bas de combat dans la garde-robe, des régimes drastiques pour contrer l’invasion des bourrelets, des résolutions et des projets de villégiature…
Eh bien qu’on se le dise, pas pour moi !
Je me remets au travail !
Si, si, vous pouvez me croire. Enfin, quand je dis travail, le mot est un peu trop connoté. Nuançons : j’ai résolu de travailler davantage mon bon plaisir d’écrire. Vous voilà rassurés !
J’ai une petite théorie bâtie au fils de mes ans…Ma vision de la vie est que nous passons notre temps à faire des rencontres, qui influencent nos décisions et pèsent sur nos choix, ce qui oriente nos cheminements, qui nous poussent à aller ici ou là plutôt qu’ailleurs… Ce qui génère d’autres rencontres qui… Bref, le hasard et la nécessité se donnent souvent la main pour ménager au fil de nos destins des surprises. À nous de slalomer entre accidents et catastrophes, et de ne pas manquer de rebondir sur les trampolines à bonnes idées. Ma rencontre avec Christophe Forgeot au moulin des contes en décembre dernier m’est apparue appartenir à la seconde catégorie.
J’ai donc cheminé une partie de l’hiver sur l’idée d’intégrer un Atelier d’écriture, pour voir… Au mois de mars, l’activité a démarré à Néoules et ma foi, après deux séances, je conviens volontiers que l’expérience me paraît positive. Le fait de se réunir à cinq ou six personnes disposées à partager leur goût des mots et leurs envies d’écrire, de ménager des temps d’écoute attentive et réciproque alternant avec les défis de créations à vif, sur un thème imposé ou une structure modélisée, c’est amusant, revigorant pour les neurones. En fait, c’est l’exact pendant des séances hebdomadaires de gymnastique auxquelles je soumets mes articulations et ma musculature. (Parce que j’ai bel et bien une musculature, peut-être discrète, mais… réelle !)
Donc, grâce aux Ateliers de Création Littéraire ( ACL) de Christophe Forgeot*, j’entends bien, deux fois par mois, verser un peu d’huile lexicale dans les rouages de mon cervelet, asperger d’engrais mes lobes temporaux, colmater les fuites de mes synapses par injection de reviviscence grammaticale, ensemencer les friches de mes champs cognitifs, soumettre mon imagination à l’entraînement intensif d’exercices inventifs, fantaisistes ou techniques.
Bien entendu, je ne saurais manquer d’arroser mes gouttesd’o à cette source régénérante.
* À titre informatif et pour les souris intéressées par la démarche, le blog poétique de Christophe Forgeot figure ici http://christopheforgeot.artblog.fr/
Poète aux activités multiples, son parcours est disponible sur Wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Christophe_Forgeot
J’ ai également apprécié la page du site ci-dessous intitulée Être sensible.
http://membres.multimania.fr/mirra/poeForgeot.html
19:23 Publié dans Blog, goutte à goutte, Loisirs | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : écriture, atelier, acl, christophe forgeot | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
26/03/2011
Points de vue…
On sait combien les témoignages sont subjectifs…
Naguère, je vous contais les retrouvailles amusées de GéO et de sa première Dulcinée (première d’une longue liste, si l’on prête l’oreille aux légendes…), récit que j’avais intitulé Amours d’antan. Un petit clic sur ce titre joliment bleuté, et hop, mon point de vue de témoin particulier de l’événement réapparaît…
Depuis GéO s’est hasardé lui aussi sur les voies des concours webistiques. À l’occasion de la Saint Valentin, le site http://disnous.fr/ avait organisé un concours de nouvelles sur le thème des premières amours. GéO s’est amusé à rédiger SA version de cet épisode piquant et l’a adressé au site en toute discrétion. Or voilà que le jury a été sensible au charme de l’anecdote et notre GéO est récompensé, oui, oui, par une troisième place !!! Le plus beau de l’affaire est que nous attendons pour lors une récompense qui promet d’être concrétisé par un coffret de champagne au nom d’une certaine veuve bien connue des amateurs…
Ce succès de GéO nous réjouit et m’offre l’occasion d’une petite réflexion sur la subtilité des témoignages… Nous vivons chaque événement selon nos critères : caractères, sensibilités diverses, disponibilité et réceptivité, mais la manière de relater les faits dépend aussi de facteurs qui créent une différence subtile. Aussi m’a-t-il paru amusant d’ouvrir une rubrique à l’encre de… GéO , et de publier, avec son accord, son texte. Certaines d’entre vous, fidèles souris critiques, profiteront demain des gouttes de pluie promises pour jouer à comparer les deux versions. Et d’aucuns en profiteront pour souligner combien je m’égare parfois dans la menée de nos aventures … Mais moi, je ne gagne pas de champagne… Tout au plus ai-je droit à votre fidélité distinguée et votre considération assidue, et à mes yeux, ça n’a pas de prix !!!
À l’encre de … GéO
Premières amours
Août 1958, enfin les congés. Depuis une année que je travaille, les vacances scolaires ne sont plus que souvenirs. Je pars camper avec ma moto en Normandie où trois amis me rejoindront. Mais surtout, je suis heureux, je vais revoir Gilberte dont je suis tombé amoureux, il y a un an. Depuis nous avons commencé un échange épistolaire qui va devenir quotidien. Comme la distance et le temps abolissent progressivement toute retenue, nos écrits sont devenus parfois chauds et osés. Aussi, lorsque nous nous retrouvons face à face, nous avons l’étrange impression d’être en présence d’un être étranger, figé, totalement différent de celui avec qui nous avons correspondu si librement. Elle travaille cet été à l’épicerie du village et semble vouloir maintenir une certaine distance entre nous. Ce n’est pas ainsi que j’avais imaginé nos retrouvailles. Pourtant, c’est réel, nos relations se distendent. Cela me perturbe, mais j’espère que les vacances finies, nous reprendrons notre correspondance et que tout rentrera dans l’ordre.
Hormis cela, le mois passe comme un rêve. Nous sommes souvent rejoints par des amis du cru. Les journées comme les soirées sont animées.
Puis nous reprenons Gilberte et moi, nos écrits mais je sens bien que le cœur n’y est plus. Je profite d’un pont, en Novembre, pour faire un voyage express afin de la voir. Bien que prévenue, elle refuse de sortir de l’Hôtel où elle travaille. Il fait nuit. Face à la mer qui bat dans le port, devant la bâtisse éclairée, dans le froid et le vent qui me transperce, je la regarde une dernière fois, l’apercevant derrière une fenêtre du premier étage. La rengaine de Colette Renard “Tais toi, Marseille” me trotte dans la tête et ajoute à mon désespoir. Dans la pénombre elle m’observe sans un signe. Le cœur lourd, je me résous enfin à partir. Dès le lendemain, désespéré, je rentre à Paris. Nous ne nous reverrons jamais.
Ce fût mon premier chagrin d’amour.
Juin 2009. Avec mon épouse, nous envisageons un “pèlerinage” sur les lieux de notre jeunesse. Elle veut revoir les pêcheries de sa jeunesse et moi, ma Normandie. Nous trouvons sans difficulté une chambre d’hôtes dans une petite commune que j’ai bien connu. Notre logeuse, Michèle Vincent, est pour moi une parfaite inconnue. Pas un instant, je ne me doute que Gilberte se dissimule sous ce nom. Elle a changé de patronyme par son mariage, et de prénom pour reprendre celui de son mari décédé. Imaginez ma surprise lorsque, après m’avoir demandé si je connaissais le village, elle se fait reconnaître en m’avouant qui elle est ! Elle de son côté était persuadée de mon identité, n’ayant personnellement changé ni de nom, ni de prénom.
Et ce sont les retrouvailles... cinquante-deux ans ont passés...
Voilà, l'histoire est ré-écrite et la suite a été super sympa, l’accueil si naturel de sa part et de celle de son compagnon Dominique, la soirée passée tous les quatre ensemble dans leur jardin et tous ces souvenirs. Une étape qui restera gravée dans notre mémoire comme une plongée dans notre jeunesse.
19:34 Publié dans À l'encre de …, Blog, Conte-gouttes, goutte à goutte | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : écriture, nouvelles, jeux, témoignages, subjectivité | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
23/03/2011
Modestes Violettes
Violettes si modestes que l’œil du promeneur s'oblige à détecter parmi l’amas de feuilles mortes dans la colline…
Je me souviens à peine de ces poèmes destinés à nos mémoires enfantines, les « leçons de morale » qui débutaient chaque journée scolaire dans les années 1950… La République d’alors avait à cœur de transmettre à ses enfants le sens des Vertus au même diapason que le Catéchisme du jeudi, parmi lesquelles la modestie s’imageait par la discrète apparition de ces tapis mauves…
Mais si l’œil se prend à observer la délicatesse de leur composition, il apparaît que le Créateur n’a pas négligé de les doter d’attraits raffinés et complexes: composition des pétales, couleur, odeur, saveur, rien ne lui manque…
Sous l’Azur retrouvé, la balade du jour nous permet d’adresser à nos lointains amis Pierre et Mireille un petit clin d’œil en forme d’orchis sauvage avec cet exemplaire d’ himantoglossum robertianum* que le maquis de notre colline conserve jalousement d’année en année
Celles-ci émergent fièrement du tapis roux, et leurs hampes se hissent à hauteur de regard, histoire de bien claironner l’installation du Printemps. ouf !
Quel que soit l’emblème choisi, les couleurs pavoisées, j’aime la traque aux cadeaux sauvages que Dame Nature concocte inlassablement… Pourvu que l’Humain se souvienne des leçons anciennes et retrouve assez de sagesse et de modestie pour lui témoigner respect et sauvegarde !
* N’allez surtout pas me croire si savante, si je me permets de lui donner son nom c’est que j’ai autrefois pris copie des leçons de l’ami Pierre…
18:11 Publié dans Blog, goutte à goutte | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : nature, écriture, fleurs sauvages, respect de la nature | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
16/03/2011
Radio- Babil Temps Mort!
Waoh!!! Depuis le week-end dernier, , je sens bien que sous l'afflux des nouvelles apocalyptiques, où le sordide le dispute à l'Angoisse et à la sidération, nous sommes plombés par les vidéos du Désastre polymorphe qui tournent en boucle sur tous les écrans. Après un bref premier moment de fierté pour la résistance des bâtiments et le légendaire stoïcisme des Japonais, le développement de la catastrophe, les images cauchemardesques des vagues balayant le littoral nous laissent un goût de défaite. Compassion, désir d'apporter du soulagement, impuissance terrible face à l'ampleur des mauvaises nouvelles qui tombent aussi dru que la pluie sous notre ciel provençal. Une envie soudaine de crier s'empare de nos gorges:
- Temps mort!
Je n'ai aucun pouvoir sur Mère Nature, aucun recours contre le spectre de la Radioactivité s'acharnant sur une terre qui l'a déjà bien subie en d'autres temps, aucune stratégie de soins pour soulager ces victimes de plus… Alors je vous propose une nouvelle petite halte sur ce monde mystérieux et tellement éphémère…
Prenez donc encore une petite dose de Radio Babil, émise par un orateur débordant de fougue. Six mois déjà, et son discours s'organise en onomatopées, encore un rien confuses parfois… Mais en prêtant l'oreille, vous y entendrez peut-être la ligne directrice d'un discours pas si fou… Pas plus menteur en tous cas que ceux qu'on nous délivre si largement de ci de là…
La tribune est modeste, je vous l'accorde, mais en dépit de son aspect un tantinet domestique, notre Tribun n'épargne aucun effort pour transmettre sa Joie de vivre… Ça fait du bien, ça apaise, ça vous revigore le moral. Laissez-vous faire, pas de crainte de surdosage ni d'irradiation… Et je vous en souhaite même la contagion, c'est dire!
Et pour faire bonne mesure, je vous livre en prime une touche de tendresse.
Ça ne se refuse pas, n'est-ce-pas?
12:48 Publié dans Blog, goutte à goutte, O de joie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : radio, babil, photos, tendresse, joie de vivre | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
10/03/2011
Mimosa
Il en reste encore!
Les Maures se parent d'or malgré l'annonce de plus en plus pressante du printemps.
Des collines entières s'exposent ainsi au soleil de Mars… On en redemande…
Seulement, les admirateurs naïfs doivent se méfier.
Ayant cueilli une pleine brassée des perles odorantes, je l'ai payé de larmes brûlantes , nez suintant, maux de tête et migraine ophtalmique…
Terrible vengeance du mimosa volé aux pentes des Maures!
L'année prochaine, je saurai, croix de bois, croix de fer, si je mens… Je retrouverai les tourments de l'allergie…
19:53 Publié dans Blog, goutte à goutte | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mimosa, nature, provence, massif des maures | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer