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27/11/2010

Changement d'ambiance

À l'ouverture des rideaux de notre chambre, ce matin, petit face à face incongru avec une mésange ébouriffée qui battait des ailes à quelques centimètres des vitres. Aussi surprise qu'elle par l'apparition virevoltante, je n'avais en main que les pans du tissu…Pas le temps de chercher un appareil pour fixer la magie de la rencontre!

 

Mais ce n'était pas bon signe, oh non,  pas bon du tout, cette gymnastique matinale de nos hôtes à plumes; un petit zéro affiché au thermomètre extérieur sur le rebord de la fenêtre dans la cuisine, c'est l'indication d'une véritable froidure… Nous nous sommes donc empressés avec Géo de concasser quelques croquettes pour nos amis , à défaut d'avoir prévu les boulettes de graines habituelles.

Dans la matinée, ça a commencé par le grésil, grosse semoule glacée, d’abord discrète puis de plus en plus drue.
L’accalmie du déjeuner n’a pas duré. À l’heure du café, la terrasse était blanche à nouveau. Intrigué par le velouté spongieux de cette moquette, Copain n’a eu de cesse d’aller goûter cette nouveauté.

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Finalement, il est rentré bien vite se coucher au pied du maître, ou plutôt s’affaler avec lui devant la télé… Eh oui, GéO se relâche, et les règles établies s’oublient. Notre Copain est en train de conquérir les fauteuils du salon, et je ne donne pas longtemps avant qu’il réussisse à partager notre lit… Que se passera-t-il quand le petit nouveau sera arrivé ?


Tout à coup le Grand Déverseur s’est énervé : En quelques minutes, la saupoudreuse s’est emballée et le jardin a disparu derrière les flocons. Notre jardin est enfoui sous la neige, comme les trois quarts du pays. Le week-end dernier un soleil radieux nappait le Bonheur de nos enfants, cette semaine s’annonce couette …

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Petit bonus…

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Guss ou Garou ?
Qui aurait pu résister, franchement ???
 Honnêtement, j’étais un poil réticente, mais  GéO sait bien comment s’y prendre…



 

 

 

23/11/2010

Délices des familles

 

Pourquoi bouder les plaisirs de la vie?

Notre petit voyage en famille nous a offert quelques beaux et bons moments qu'il me tarde de communiquer… Voici donc un petit compte-rendu en images, plus expressives finalement que mes habituelles logorrhées verbeuses…

 

 

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Partagée entre rires et larmes, Jing n'a pas caché son émotion.

Aurélien semblait serein, et manifestement prêt à porter allègrement le poids de leur destinée commune.

Puisse leur bonheur durer aussi longtemps que coulera encore la Seine à Paris…

Le plus petit témoin de ce grand événement n'a rien perdu de la scène, quant à lui, mais il s'est surtout taillé un joli succès grâce à ses sourires radieux.

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11/11/2010

Villa de rêve ( 2)

Villa Kerylos

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Certains destins semblent couler de source.
Les talents, les dons révélés à la source jaillissent et coulent d’une étape à la suivante sans heurt, dispensant la fraîcheur et le pétillement d’une intelligence  vive et profonde.
 Quelquefois, c’en est presque agaçant…
Nul doute que les frères Reinach ont produit cet effet, quand ils rayonnaient tous trois sur les Lettres Françaises et la vie intellectuelle de notre  IIIème République, par ailleurs  tellement conformiste.

Mais tant de talents se paient parfois au prix fort, et je vous conterai tout à l’heure les détours qu’une dynastie endosse parfois… Laissez-moi vous conduire d’abord vers cette seconde villa de rêve, pour tenir mes engagements du précédent bulletin…

***



Souvenez-vous, nous sommes encore à Saint Jean Cap Ferrat, dans les somptueux jardins de la Villa Éphrussi

De ce belvédère, la vue s’étend sur la côte, avec pour seule limite la montagne qui prend pied dans la Grande Bleue.  L’agglomération voisine est  Beaulieu, la bien  nommée… Elle abrite sur sa côte sinueuse, la Pointe des fourmis.  

Par-delà les arbustes qui bordent l’ Eden, au bout  de cette avancée, il est aisé de repérer une villa toute blanche …

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À vol d’oiseau, quelques centaines de mètres nous séparent de Kerylos,  lhirondelle de mer, née de l’imagination érudite de Théodore Reinach, au début du XXème siècle. Mais avant de vous inviter à pénétrer cette maison extraordinaire, revenons sur la personnalité de ce grand humaniste bâtisseur …

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Vue depuis  la mer
 
***

 


Théodore Reinach naquit en  1860, troisième fils d’une famille originaire d’Allemagne, appartenant à la Grande Finance internationale. Comme ses frères Joseph et Salomon, Théodore reçut une éducation soignée et rigoureuse. L’intelligence érudite des membres de la fratrie devînt vite légendaire, de sorte qu’ils furent surnommés les JST, « Je Sais Tout », en référence aux initiales de leurs prénoms.

Joseph, l’aîné, s’illustra rapidement dans les milieux politiques et , député, devint même un collaborateur éclairé de Gambetta.

Salomon, le cadet ,préférait l’Étude à l’action politique : l’Institut  de France lui offrit le cadre rêvé pour ses chères recherches et très naturellement, il fut nommé Conservateur du musée national des Antiquités.

Le benjamin,  Théodore,  s’affranchit de ses deux frères en empruntant à l’un  et à l’autre, et conjuguant à loisirs tous les talents,  docteur en droit et en Lettres, il fut successivement juriste, enseignant spécialiste de l’Histoire Grecque Ancienne… S’affirmant en tant qu’ archéologue,  spécialiste du déchiffrage des papyrus, numismate, musicologue, il fut reçu à l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres, et obtient même, quatre ans avant son décès, la Chaire de Numismatique au Collège de France  … Cependant sa belle énergie l’inclinait également vers la Chose Publique et à l’instar de Joseph, la députation lui tendait les bras.  Il établit d’abord son fief en Savoie, de 1906 à 1914. Veuf de sa première femme, dont il eut deux filles, il épousa en secondes noces la nièce d’un certain …Maurice Éphrussi, tiens tiens, voilà qui nous ramène à la Riviera.  Quatre fils naquirent de cette union, dont  Léon, époux de Béatrice de Camondo, fille du célèbre collectionneur Moise Camondo, déportés tous deux en 1943 avec leurs deux enfants.

Avant d’entreprendre le projet Kérylos, Théodore avait acquis  dès  1901 à La Motte-Servolex en Savoie un château du XVIIIème siècle qu’il avait entrepris de rénover entièrement dans l’Esprit du style Louis XIII. L’expérience lui plut, de sorte que l’achat du domaine de Beaulieu lui semblât l’opportunité de renouveler le défi . Cette fois, il  imagina et  fit réaliser une Villa sur le modèle de la Grèce Hellénistique, sujet qu’il connaissait parfaitement.
Dans cette optique, il requît les talents d’un architecte dont la renommée reste attachée à la villa, bien qu’en son temps, il fut déjà reconnu et honoré de ses pairs : Emmanuel Pontremoli, grand prix de Rome en 1890, à qui on doit notamment l’Institut de Paléontologie humaine à Paris ou encore la grande synagogue de Boulogne Billancourt. Sa réputation lui valut la nomination à la direction  de la section architecture aux Beaux Arts.

 



***

 


Revenons maintenant aux  magnifiques années de la Belle Époque : la révolution des technologies, l’amélioration des communications, les voyages et la mode des séjours balnéaires ont lancé la Riviera.  Essayons d’imaginer le panorama de la côte d’Azur vierge de toutes les constructions  actuelles, serrées sur les flancs de la montagne : Ne conservez au fond des yeux que  l’azur du ciel, le  bleu profond de la mer, le vert sombre des pins, la pierre blanche des parois rocheuses :

 

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À deux pas de Monte Carlo, les entrepreneurs se régalent… Sans les actuelles grues qui tournoient sans relâche dans nos cieux tropéziens, les belles et majestueuses demeurent s’élaborent pour loger la bonne société aux finances florissantes. Les grands hôtels n’y suffisent plus, il faut construire. Théodore Reinach a encore les pieds dans sa circonscription savoyarde, mais il est avisé et sait qu’il réalise une belle affaire en se portant acquéreur d’un terrain de 2000 mètres carrés au bout de la Pointe des Fourmis, sur la commune de Beaulieu. Nous sommes au tout début du XXème siècle, ce qui n’empêche pas notre Humaniste de projeter ses désirs vers le passé, au cœur de l’Histoire qu’il admire. Il choisit de faire  ériger sur ce bout de terre méditerranéenne une demeure intemporelle, telle que les Anciens l’auraient bâtie.
 Il ne s’agit pas de construire une bâtisse à la manière  de…, en ajoutant une colonnade en guise de Péristyle pour  porche d’entrée. Le cahier des charges précise qu’il faut réinventer les techniques, les arts, le mode de vie  d’une famille comme si elle coulait ses jours heureux à Délos, au II ème siècle avant Jésus Christ.

Il faut  six ans à Emmanuel Pontremoli pour mener à bien son chantier, de 1902 à 1908, mais l’ingéniosité, la rigueur  et …Les moyens mis à sa disposition  lui permettent de livrer enfin la Villa Kérylos à son propriétaire, qui baptise chaque pièce du nom de sa fonction : Andron pour le grand  salon où se réunissent ces messieurs,  ou balaneions pour les thermes, le triklinos désigne la salle à manger …
Marbre de carrare, bois exotique rare, citronnier blond composent les matériaux utilisés. Outre l’organisation de l’espace déterminé selon le mode de vie, la décoration reçoit un soin particulier : fresques peintes et mosaïques imposent aux visiteurs un respect qui laisse coi.
Dès l’entrée, le visiteur est accueilli par ces mosaïques saisissantes de vie et de relief :

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Tout de suite à gauche, le balanéions offre aux hôtes  la piscine  de marbre et mosaïque aux fins de relaxation :

 

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Cœur de l’édifice , le pérystyle central gouverne l’accès à toutes les pièces privées, nous en admirons les fresques murales :

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   En relation avec la fonction des salles, sols et murs constituent les supports aux illustrations de scènes mythologiques :

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Ces derniers  bas-reliefs identifient les salles de bain privées de Madame et Monsieur Reinach.
La personnalité des habitants des lieux est traduite par la décoration :

La tonalité bleue des fresques murales et la  rigueur sobre  du mobilier caractérise l'univers de la maîtresse de maison:

 

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 Le domaine privé de Théodore Reinach  apparaît bien différent:  Une chambre très claire, éclairée sur trois côtés , réchauffée par le rouge dominant des murs.  

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À ces choix décoratifs personnalisés s'ajoute un raffinement de détails permettant de juxtaposer discrètement les pratiques  modernes du confort au style de référence:

PICT0121.JPGdes éclairages subtilement évocateurs

 

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aux robinets des installations sanitaires.

 

 



 Passant par L' Andron, salon réservé aux réunions entre hommes, et la bibliothèque, vous relèverez certainement une ambiance propice à la méditation et la réflexion.

 

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L'andron donne à droite sur le péristyle

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Au fond, derrière les deux colonnes, la bibliothèque, ce qui suggère, n'est-ce pas mes soeurs, que l'accès est plutôt réservé …

 

 

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Au delà de la conception de cette Villa peu ordinaire, et pour tout dire, le visiteur lambda peine sans doute un peu à se projeter dans son schéma habituel, l'intérêt des objets collectionnés et présentés en situation est saisissant. Je ne peux abonder en clichés, mais je vous livre quelques exemples d'objets ou de la statuaire :

 

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  bronze Faune

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Léda , terre cuite

 

 

Une visite d'une telle richesse ne saurait s'achever sans mentionner les jardins.

 

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Au mileu des plates-bandes d'arbustes typiquement méditérranéens, nous contournons la bâtisse pour découvrir  la galerie des statues, situés en contre-bas , au niveau de la mer.

Au raz des flots, les reproductions les plus élégantes et les plus représentatives de l'Art Sculptural nous attendent. Au long de cette galerie circulaire, de nombreux panneaux exposent l'expansion du monde grec par la mer, l'importance et la stratégie portuaire sur le pourtour méditérranéen, la compréhension d'une circum navigation au fil des mythes et de la réalité économique d'une civilisation qui ne pourra jamais mourir tout à fait…

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02/11/2010

Villa de rêve ( 1)

 La Villa Ephrussi de Rothschild

En ce long  week-end pluvieux, je vous propose la visite virtuelle de deux minuscules royaumes de rêve ouverts sur la Méditerranée, deux Villas  au sens romain du terme, où nous avons pu pénétrer début octobre, à l’invitation d’Edmond.

Nichées toutes deux entre Villefranche et Beaulieu, elles occupent chacune un promontoire, et il faut être esthète et curieux comme notre mentor de ce jour pour dénicher de tels sites. La morale de l’Histoire soulignera que parfois la fortune est bien dispensée, entre les mains de mécènes avisés et pertinents, capables de concevoir et d’ériger des édifices prodigieux, pour leur plaisir d’abord, pour la pérennité d'un raffinement offert à tous, la conservation des lieux étant depuis assurée par l'investissement d'associations culturelles dédiées.*

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  Quittant Nice vers l'est, la balade s'initie d'abord sur la moyenne corniche où nous  marquons une halte pour capturer ce panorama époustouflant :

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En abordant le Cap-Ferrat, notre guide reste vigilant car les indications qui mènent à la Villa Éphrussi de Rothschild sont discrètes, dissimulées en plein virage, comme pour préserver le mystère du paradis conçu  par  Béatrice de Rothschild, au début du XXème siècle.

Richement dotée par sa naissance (1864) autant que par son mariage avec Maurice Éphrussi (1883), Béatrice de Rothschild a mis à profit son éducation et ses dons d’esthète, confiant  à Jacques Marcel Auburtin, entre autres, la réalisation de ce petit palais particulier au milieu d’un immense jardin de sept hectares,  qu'elle acquiert en 1905 sur la presqu’île de Saint Jean Cap-Ferrat. Il faudra cinq ans (1907-1912)pour finaliser ce projet  hors pair, et la légende veut que la baronne Éphrussi en personne ait trié sur le quai de la gare de Beaulieu les  chef-d’œuvres acquis à travers l’Europe pour enjoliver sa réalisation. Bien que peu connu sous ce nom, la luxueuse villa  de Béatrice est baptisée Île de France,  elle s’amuse en effet  à comparer la forme de son terrain au pont d’un navire; elle pousse d'ailleurs la métaphore en obligeant ses jardiniers  à porter des bérets semblables à ceux des marins, anecdotes révélatrices d'un esprit original et indifférent aux qu'en dira-t-on.

***


Les visiteurs découvrent  l’entrée du bâtiment  après avoir gravi une longue allée bordée de luxuriante végétation, que les regards des curieux dominent pour admirer la côte en dessous.

PICT0015.JPG  Un  véritable petit palais Toscan, tel qu'il  apparaît  au détour de la cour ornée d'un faux puits… Au fond à droite, la rotonde qui abrite la salle à manger du restaurant…

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À ce moment de l’année, le soleil est encore ardent et le déjeuner**  dans les jardins permet de goûter l’ambiance du lieu, le raffinement délicat des extérieurs autant que l’élégance de l’architecture, illustrée par les teintes  roses des murs soulignées d’embrasures et de colonnades blanches. 

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Béatrice de Rothschild tenait tout particulièrement à cette palette de couleurs, à laquelle elle identifiait si bien ses états d'âme que ses amis la taquinaient parfois sur les constantes de sa garde-robe personnelle.

 

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Le génie de l’architecte a dessiné un écrin de végétation original pour mettre en valeur l’édifice

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La visite des appartements révèlent bien d'autres découvertes, nous sommes sidérés par la richesse des collections réunies par la baronne Béatrice, des porcelaines de Sèvres au mobilier créés par les ébénistes les plus réputés du XVIIIème siècle. Ses détracteurs lui  ont reproché un art de vivre à la Marie-Antoinette,  mais les admirateurs  actuels des objets exposés  ne peuvent que se féliciter de la création de collections aussi somptueuses dont voici quelques exemples:

 les porcelaines  :

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 le mobilier magnifique et la garde-robe d’apparat, dans une mise en scène qui illustre parfaitement le mot boudoir, tel qu'il se rencontre dans les récits de Dumas…

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  quelques tapisseries délicates, broderies ou décors muraux,

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Les architectes ont veillé à permettre un large panorama sur la mer depuis les larges baies vitrées des salons de réception autant que de la chambre et le boudoir de la Baronne.

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L’atmosphère de la chambre de la maîtresse des lieux comblerait d’aise plus d’un visiteur, tandis que le Patio intérieur, véritable reproduction des Palais italiens de la Renaissance, outre l'élégance de sa structure,  offre une galerie de peinture sans pareille, exposant des oeuvres du XVème siècle dignes des plus grandes collections. :

 

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Notre visite se poursuit dans les jardins étagés sur le promontoire. Nous sommes accueillis justement par la bande sonore d’une valse viennoise, dont les accents entraînants commandent le jeu des jets d’eau…

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 Tandis que les tortues s’offrent une pause bain de soleil, notre valeureux photographe s'entraîne à marcher sur l'eau, question de foi, n'est-ce pas?

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 Petite halte bien méritée, avant de gagner  la Joliette aménagée,  où nous tombons sous le charme  de la femme au bain :

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Nous quittons ces lieux enchantés, jetant un dernier regard sur le pavillon qui garde l’entrée de ce petit royaume issu d’un conte de fées moderne :

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* Depuis 1991, la Villa Ephrussi de Rothschild est restaurée et mise  en valeur par l'Académie des Beaux-Arts de l'Institut de France, qui l'a achetée et gère ce patrimoine.  De plus amples renseignements sur le site:

http://www.villa-ephrussi.com/fr/ephrussi/


** il est en effet possible de se restaurer à la villa Ephrussi, soit dans la vaste salle à manger en forme de rotonde, largement éclairée de hautes baies vitrées, soit dans les jardins, à l'ombre de pergolas charmantes. Les mets proposés sont simples mais exquis, et la cave peut attirer les amateurs de dégustation sans pièges: les bordeaux sont livrés de Gironde et proposés à des prix sans concurrence pour ce genre de crus… Inutile de préciser que nous n'avons pas boudé notre plaisir…

30/10/2010

La Dauphine et le Baby-foot


C’était le dernier achat de Jean-Paul.

Il n’avait pas encore reçu sa feuille de route, mais il n’avait évidemment aucun doute sur l’imminence de l’Appel. En cette année 1959, la tournure des événements  sentait le roussi, pour reprendre l’expression de son père, et Jean-Paul, comme  tous les amis de sa classe, ne se berçait pas d’illusions. Pour  tous ceux qui, comme lui, devaient fêter leurs vingt ans, ce serait sans appel vingt-huit mois minimum d’incorporation.

 Et pourtant, il l’avait achetée,  sa Dauphine, convoitée si longtemps; il avait accroché aux formes rondes et élégantes de la voiture ses rêves d’avenir, l’argument décisif qui avait fait fléchir André, son père, pourtant peu enclin aux fantasmes.

- Tu comprends Papa, l’argent que j’ai gagné à l’usine depuis deux ans, il est déjà investi. La voiture, elle sera là quand je reviendrai, je n’aurai plus qu’à finir les démarches pour la licence du Taxi. Tu verras, c’est un bon plan…Maintenant, je te montre comment tu vas la faire tourner de temps à autre, pour que la batterie  ne se vide pas…

André avait accepté de garder la voiture dans le garage du pavillon. De toutes les façons, il n’avait jamais eu de voiture et n’avait même jamais passé son permis de conduire…

 

Depuis le départ de Jean-Paul pour l’Algérie,  chaque dimanche, André ouvrait en grand la porte du garage, tirait la bâche de protection, la pliait soigneusement, avant de se livrer méticuleusement au rituel  d’entretien promis à son fils : faire tourner le moteur sur place cinq à dix minutes,  passer la chiffonnette douce sur la carrosserie.  Il lustrait les chromes et lessivait les optiques, sans oublier le rétroviseur tout rond apposé sur la portière gauche, une option dont Jean- Paul était très fier.   Ce faisant, il se livrait à son monologue  intérieur, ponctué de quelques mots échappés malgré lui, véritable conversation entre la voiture et lui-même : si une lettre de son fils était arrivée dans la semaine, André transmettait les nouvelles telles qu’il les avait lues et digérées:  les potins de chambrée,  les exercices d’entraînement,  les menus événements que le soldat avait le droit de  raconter… Cette discussion intime le soulageait d’un poids terrible, l’absence de son fils unique, il avait l’impression de s’adresser à la Dauphine comme il aurait donné des nouvelles à la fiancée que Jean-Paul avait perdue.

 

De son côté, Monique, son épouse, s’affairait à l’étage dans la chambre de leur enfant. Sans exagération, c’était la pièce la mieux entretenue du pavillon, où pourtant, Monique ne ménageait pas sa peine. Car cette pièce quasiment  intouchable avant le départ de Jean-Paul, était devenu son sanctuaire : Le lit fait de draps propres, pour quand il aura une permission, la poussière  inexistante essuyée tous les deux jours, les vitres de la fenêtre lessivées une fois par semaine, malgré les volets fermés. André la taquinait :

- Si tu crois que JP va faire attention au ménage !

- À force de frotter cette armoire, tu vas la rendre plus aveuglante qu’un miroir…

Monique n’avait cure de ses menues moqueries, elle s’acharnait tout particulièrement sur l’électrophone Teppaz que la famille entière s’était cotisée pour offrir aux vingt ans de Jean-Paul. Au lieu de l’installer dans le salon, pour en profiter, comme son fils le lui avait suggéré, elle l’avait soigneusement refermé et installé sur la table devant la  fenêtre, le  "bureau " de son enfant. Le plus difficile consistait à dépoussiérer cette étrange matière mi-tissu mi-plastique dont semblait faite la coque de l’appareil. On  aurait dit un tissu pied-de-poule, un granité de plastique qui accrochait la poussière de sorte que celle-ci  menaçait d’entrer par  la trame qui recouvrait les haut-parleurs intégrés.

Et puis il y avait maintenant dans l’angle de la pièce le baby-foot. Ça, c’était plus récent. Le baby-foot avait été gagné des années auparavant, personne ne savait plus comment, par Jean-Paul et son groupe de copains, dans une kermesse, un gros lot, elle n’avait peut-être jamais su exactement. Comme il fallait bien entreposer l’engin quelque part, le groupe avait choisi le pavillon de ses parents, le plus spacieux de tous les logements de la bande. D’abord, André et Monique n’y avaient pas consenti de bon cœur, ils redoutaient l’un et l’autre le bruit que les parties allaient générer. En réfléchissant bien ils s’étaient dit qu’après tout, les gamins seraient mieux là qu’à traîner Dieu  savait où, dans les cafés par exemple, et ils avaient accepté à condition que ça se passe dans le garage… Il y en avait eu des parties, dans ce sous-sol, puis des surprises-parties, avec whisky-coca, musique à fond, et les filles qui avaient commencé à s’introduire, une par une, toujours souriantes et gentilles… Il y avait eu pour finir Patricia, jolie comme un cœur…Mais elle avait  rompu net avec son Jean-Paul, à deux mois de l’incorporation! Celle-là, elle ne lui pardonnerait pas la mine tirée et l’humeur chamailleuse de son garçon, le premier  chagrin d’amour asséné.

 

L’arrivée de la Dauphine avait bousculé l’ordre des choses. Il avait fallu monter le baby-foot au premier étage, dans la seule chambre aménagée sous comble. Alors, voilà, elle pestait un peu en époussetant aussi l’engin, se coinçait les mains dans les figurines de bois qui tournaient vicieusement dès qu’elle cherchait à soulever la poussière du tapis vert au fond. Mais en même temps, ce baby-foot, c’était aussi un peu de Jean-Paul qui était rentré dans son antre, comme s’il allait débarquer du train et  jeter son barda à terre avant de faire tourner les barres d’un revers de poignet.

André et la Dauphine, Monique dans la chambre, tous deux tenaient  ainsi de secrètes conversations avec leur rejeton. Les pensées qui s’exprimaient-là allaient bien au-delà des mots posés sur le papier des lettres échangées. D’abord, tout le monde savait que les missives personnelles étaient lues, et cette idée dérangeait. Comment parler de soi, de son compagnon, des soucis familiaux ou intimes, quand le premier lecteur serait un sergent quelconque, qui connaîtrait les secrets des familles avant leurs destinataires ! Parfois, le courrier parvenait très irrégulièrement, certaines lettres mettaient plus de quinze jours, et cela créait des trous dans la relation… Alors les soins apportés au mobilier de la chambre, à la Dauphine du garage, c’était une résistance du cœur pour maintenir solide le lien. Attention, personne ne se laissait démoraliser, envahir par d’absurdes pensées de danger… Pour rien au monde on n’aurait cédé un pouce de terrain à l’angoisse, à  la peur, aux idées noires.

 

Au fil des mois, Jean-Paul avait eu deux permissions, dont une passée en France. Il avait fait un saut à Draveil, trois jours d’éclaircie et d’oasis. Il n’avait pas prêté attention à sa chambre, au mobilier rutilant, le Teppaz n’avait même pas été ouvert. Deux des copains présents étaient montés dans la chambre, mais Monique n’avait pas entendu le tapage d’une partie de baby-foot en cours… Et André avait dû insister pour que Jean-Paul sortît la Dauphine de sa bâche, en fasse le tour, écoutât ronronner le moteur, avant de céder et de l’emmener au moins jusqu’à la station d’essence.

N’empêche, pour les parents, tout était en ordre, ils avaient fait de leur mieux pour préparer le retour de l’absent…

 

 

Ç’aurait dû être un jour comme un autre. Un samedi tranquille, ménage et courses, un peu de repos après déjeuner.

On a sonné à la porte du pavillon. Monique est allée ouvrir, jetant son torchon en même temps qu’un « laisse, j’y vais » à l’adresse d’André, plongé dans l’Aurore de la veille.

Le gendarme l’a saluée, lui a parlé doucement en tendant un feuillet bleu.

Monique serait incapable de se souvenir des paroles du messager. Ses doigts ont attrapé la missive, sans l’ouvrir…À quoi bon ?

De son fauteuil au salon, André a vue sur l’entrée, il a perçu la stature du gendarme dans l’encadrement de la porte. Monique n’a pas pensé à lui dire d’entrer.  Elle se tient droite en face de lui, immobile, si longtemps qu’elle aurait pu être statufiée. Le gendarme a salué, d’un geste rapide de la main au képi, il est parti à reculons semble-t-il.

Alors, André s’est levé du fauteuil, a glissé vers le corridor jusqu'à l’escalier qui descend au garage, sans même tenter de parler à sa femme.  D’une main tremblante,  il caresse la bâche de la Dauphine,  comme la robe d’une femme.

Tout bas,  comme pour ne pas mettre en fuite le souvenir de son enfant, il lui parle à mots doux, espacés par sa respiration haletante,  il prononce des mots qui disent qu’il va prendre soin de la Dauphine encore, qu’il ne cessera jamais de l’attendre, de préparer son retour.

 

 

 

 

28/10/2010

Les bolets de Rambouillet

La pluie n'est pas souvent synomyme de plaisir sur la route, mais ce samedi-là, où nous avions quelques heures à perdre en attendant de retrouver Marie Geneviève chez elle, l'idée nous est venue de musarder dans les allées de la forêt toute proche.

La dernière goutte de l'averse à peine épongée, des fourmis dans les jambes m'ont propulsée sur les chemins forestiers, équipée de mes escarpins gris tout neufs.La luminosité de ce ciel chargé, nettoyé des brumes  automnales par la douche céleste incite à  fureter  à travers les sous bois tapissés de feuilles roussies.

Bien m'en a pris!

  D'abord, à l'orée de la fûtaie, ce sont ces superbes spécimens qui attirent mon attention. Pas exactement ce que je cherchais,  mais il faut avouer qu'elles font le spectacle, ces   trouvailles rubicondes qui  aimantent le regard:les amanites tue-mouche aussi belles que toxiques m'imposent  de rebrousser chemin pour saisir l'appareil photos et tirer GéO de sa sieste moelleuse dans la voiture…

 

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 Si belles soient-elles, ces attirantes productions de Dame Nature ne tueront pas les imprudents en quête de sensation forte. Elles sont réputées hallucinogènes mais pas mortelles…

Guère séduisantes, les vesses de loups nichées au milieu des feuilles:

 

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À ce moment, nous croisons une sympathique petite famille de retour de balade; à l'ancienne, ils ont fixé sur les garde-boue de leur VTT des paniers pleins de leur provende. Ah, ils ont bien fait de braver la pluie, les spécimens ramassées promettent un dîner plus que sympathique. Foin des petits escarpins, je saute derechef le fossé, suivi de près par un GéO tout à fait ragaillardi… Pas de quartier, sus aux bolets qu'il faut apprendre à surprendre:

 

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Aucun doute, ce sont les bons, les amateurs apprécieront:

 

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Rapidement, il nous faut trouver de quoi  conserver et amasser nos trouvailles…et bien entendu, j'ai en poche l'accessoire qui fera l'affaire:

 

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C'est alors que nous réalisons l'abandon de notre voiture, en bordure de l'allée, nos bagages dans le coffre à la disposition des curieux un tant soit peu malveillants…

Le coeur un tantinet coupable, nous émergeons du sous-bois, nos bras chargés certes de la promesse d'un festin, mais pas certains du tout de retrouver le carosse qui nous mènera à la cuisine…

Heureusement les chemins de Rambouillet n'étaient  fréquentés ce samedi-là que de promeneurs avides d'air frais et de besaces odorantes…

La suite, vous la devinerez aisément, jamais à court de ressources, Marie-Geneviève a sorti une divine bouteille d'un cru bourguignon…

 

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26/09/2010

ZUCO

 

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 "Le chien le plus affectueux que j'aie  jamais eu" disait souvent son Maître.

Onze ans de présence affectueuse, pafois pataude mais  toujours  démonstratrice et câline, Zuco  n'est plus.

Sa grande taille pouvait impressionner certains, peu habitués à la companie des chiens, mais très rapidement, même les enfants comprenaient que c'était la meilleure pâte de compagnons fréquentant la maisonnée.

 

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Copain s'ennuie , il tourne en rond et cherche son mentor…

GéO n'a pas le coeur de le laisser à cette solitude nouvelle. Il renonce à notre escapade Viennoise pour accompagner ce nouvel apprentissage.

Comme il serait inamical d'oublier les efforts de Hans et Hannelore pour nous concocter ce  séjour prévu de longue date, je quitterai seule demain la maisonnée, abandonnant mes deux "mâles" à leurs jeux et promenades.

 

Décidément ce Septembre qui s'achève nous a réservé de curieux tours…

 

Un mot pour remercier encore notre Véto  préférée Lydie. Finement et avec tact, elle nous a aidé de son mieux à franchir cette étape…

19/09/2010

Mathis , tout simplement

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Premier tête à tête

 

Que n'aurai-je donné pour ce premier échange avec mon petit-fils?

Les 850km avalés dimanche dernier en compagnie de Jean Claude, mon homologue grand-père, nous ont paru à la fois terriblement longs et incroyablement excitants. Mais découvrir Mon Audrey allongée sur le lit de la maternité, les yeux noyés de fatigue autant que de bonheur, voilà  encore un Grand Moment, indescriptible et irremplaçable!

 

Capter le regard fugace du petit bout d'homme qui s'éveille… Essayer brièvement de lui transmettre la tendresse qui se tisse entre lui et nous… Et puis surtout les regarder, ces parents tout neufs, tout émus, découvrir leur Merveille…

 

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Ces quelques journées trop vite passées m'ont permis de partager émotion, joies, découvertes et apprentissages… Qui pourrait rester indifférent à un tel abandon?

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Mieux que Point de vue images du monde…La famille réunie, voilà qui réchauffe les coeurs !!!!

 

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           Heureux team des grands-parents

 

 

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       Oncles et tantes apprennent leurs rôles

 

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Et bien sûr, je ne saurais  vous épargner le fin du fin: 

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 Bonne maman