16/02/2012
Romantisme conjugal
Si la personne que tu aimes tremble quand tu la prends dans tes bras...
Si ses lèvres sur les tiennes sont ardentes comme la braise...
Si sa respiration est secouée de spasmes...
Si tu vois dans ses yeux briller une lueur spéciale...
CASSE-TOI ... C'EST LA GRIPPE !
Du fond de mon lit où la grippe me tient captive,
Je vous confie assurément
Mon Prince Charmant n'a pas fui dans l'heure…
Et si la fièvre obscurcit mon jugement
Ces roses offertes si galamment
Pimentent mes tisanes de douceur
Et illuminent de tendresse cette semaine festive
16:47 Publié dans goutte à goutte | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : saint valentin, grippe, roses, romantisme, tendresse | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
16/12/2011
Pause tendresse
Il y a du Noël dans l’air…
Des nuits étoilées grelottantes, ouvertes aux souffles du vent
Luttant contre les soirs trop courts des rues chamarrées de lumières,
Mille détails anodins s’enrobent d’un parfum d’Avent
Camelots frigorifiés sur les trottoirs des cités
Passants pressés aux mains empaquetées.
Avant que la fête ne commence,
Puisqu' Outre Rhin nous sommes en partance
J’ai hâté les préparatifs et l’ordonnance de la maisonnée
Avant de clore nos valises, j’ai dressé les lits des invités
Quitte à faire jaser, peluches au garde à vous et joujoux parés
Pour qu’à notre retour nos convives se délassent .
Alors à tous qui passez parfois quelques minutes ici
Ne déduisez pas de mon silence un abandon de glace
Je garde encore certains trésors au fond de mon nid
Dans mes bagages, j’ai rangé quelques promesses de délicatesse
Mais j’ai gardé au logis une pleine pochette d’Allégresse
Je vous dédie cette pause tendresse.
19:48 Publié dans Blog, O de joie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : noël, poésie, écriture, tendresse, partage | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
16/03/2011
Radio- Babil Temps Mort!
Waoh!!! Depuis le week-end dernier, , je sens bien que sous l'afflux des nouvelles apocalyptiques, où le sordide le dispute à l'Angoisse et à la sidération, nous sommes plombés par les vidéos du Désastre polymorphe qui tournent en boucle sur tous les écrans. Après un bref premier moment de fierté pour la résistance des bâtiments et le légendaire stoïcisme des Japonais, le développement de la catastrophe, les images cauchemardesques des vagues balayant le littoral nous laissent un goût de défaite. Compassion, désir d'apporter du soulagement, impuissance terrible face à l'ampleur des mauvaises nouvelles qui tombent aussi dru que la pluie sous notre ciel provençal. Une envie soudaine de crier s'empare de nos gorges:
- Temps mort!
Je n'ai aucun pouvoir sur Mère Nature, aucun recours contre le spectre de la Radioactivité s'acharnant sur une terre qui l'a déjà bien subie en d'autres temps, aucune stratégie de soins pour soulager ces victimes de plus… Alors je vous propose une nouvelle petite halte sur ce monde mystérieux et tellement éphémère…
Prenez donc encore une petite dose de Radio Babil, émise par un orateur débordant de fougue. Six mois déjà, et son discours s'organise en onomatopées, encore un rien confuses parfois… Mais en prêtant l'oreille, vous y entendrez peut-être la ligne directrice d'un discours pas si fou… Pas plus menteur en tous cas que ceux qu'on nous délivre si largement de ci de là…
La tribune est modeste, je vous l'accorde, mais en dépit de son aspect un tantinet domestique, notre Tribun n'épargne aucun effort pour transmettre sa Joie de vivre… Ça fait du bien, ça apaise, ça vous revigore le moral. Laissez-vous faire, pas de crainte de surdosage ni d'irradiation… Et je vous en souhaite même la contagion, c'est dire!
Et pour faire bonne mesure, je vous livre en prime une touche de tendresse.
Ça ne se refuse pas, n'est-ce-pas?
12:48 Publié dans Blog, goutte à goutte, O de joie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : radio, babil, photos, tendresse, joie de vivre | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
31/08/2009
Amours d'antan
Hasard et coïncidences parsèment souvent nos cheminements de petits cailloux blancs que l’on a toujours plaisir à ressasser, aromates exotiques de notre quotidien. L’anecdote véridique que je m’en vais vous rapporter appartient à ces moments savoureux.
Au printemps dernier, j’avais imaginé de compléter notre périple parisien d’une petite escapade normande. Je proposai les pêcheries de Saint Pair sur Mer, GéO sauta sur l’occasion pour revenir sur les pas de ses vacances adolescentes et s’enquit aussitôt d’un hébergement à Port en Bessin. Affinant sa recherche, il zooma alors sur le village voisin de Commes le Bouffay et parmi les trois ou quatre adresses apparues sur son écran, choisit au hasard: pouf pouf ce sera toi… Il opta pour les charmes de la maison tenue par une dénommée Michèle Vincent.
En matière d’organisation, la règle d’or préconisée par GéO reste "qu’il faut être précis et rigoureux. Sinon, ce n’est pas la peine"…
La conversation commercialement engagée, les dates fixées et les tarifs débattus, GéO en arriva enfin aux détails pratiques et s’enquit auprès de son interlocutrice :
- Mais vous êtes où exactement dans Commes ?
Une demi-pause valant 2 temps, puis la voix féminine enchaîna :
- Vous connaissez bien le village?
- Ah oui, j’y venais souvent adolescent…
- Alors vous êtes Le Gérard Chollet que je connais ?
À son tour GéO marqua une pause, double soupir…
- Peut-être, Commes c’est tout petit…
Son naturel peu timide reprit vite le dessus.
- Si vous étiez à Commes ou au Bouffay dans les années cinquante, vous devez vous souvenir de notre groupe… Nous y sommes venus à plusieurs reprises, en vélo depuis Paris…
GéO avait déjà entrepris la narration au long cours des expéditions vélocipédiques de ces années glorieuses, quand il perçut le commentaire ténu de l’hôtelière:
- Je suis la sœur de l’épicière…
…Séquence émotion…
De part et d’autre de la ligne téléphonique, on pausa, on soupira, sostenuto, on inspira…avant d’entonner mezza voce :
- …La sœur de Madame Pain ?… Gilberte ?
- Ouiii, Gilberte…( pianissimo)
GéO avait déjà repris ses esprits, il avait retrouvé sa sonorité habituelle:
- Ah ah, c’est pas croyable, vous vous souvenez de nous ? Mais j’aurais pas deviné, à votre nom…
- C’est que …Gilberte, j’aime pas… J’ai jamais aimé mon prénom, alors j’ai pris celui de mon mari…
- Voilà pourquoi j’ai appelé par hasard, Michèle Vincent, je ne pouvais pas deviner…
- Moi, je n’ai pas reconnu votre voix, mais le nom et le prénom, là, ça m’a intriguée… Mais avant d’être certaine…
- Eh oui, ça fait combien… dans les cinquante ans, plus même, on est déjà en 2009 !
- On ne va pas compter maintenant, mais je crois bien qu’on aura du mal à se reconnaître !
Sur le coup, GéO était tellement enthousiaste qu’il fut tenté de programmer la semaine entière à Commes le Bouffay ! C’est qu’effectivement la surprise était de taille et l’émotion s’appréciait à la valeur du souvenir…
Gilberte avait été l’objet des tendres pensées qui avaient occupé son esprit et contribué à développer son talent épistolaire pendant une bonne année, entre les étés 1956 et 1957, avant Annie et le service militaire, c’est dire à l’âge tendre et formateur des idylles clandestines…
GéO narre volontiers ses apprentissages, professionnels ou affectifs. Cette période de fin d’adolescence, en particulier, sonne souvent dans ses souvenirs comme un moment intense de sa formation : l’école Dorian où il a côtoyé les professeurs qui lui ont appris méthode et débrouillardise, où il a rencontré Jean-Claude, celui-là même qui nous honore toujours de son amitié, malgré le temps et les aléas, ce Jean Claude qui a partagé mille et une aventures, dont les inoubliables équipées dans les falaises de Commes le Bouffay… Ce soir-là, les bouffées de nostalgie bienheureuse emplissaient son regard et sa voix quand il commentait :
- Tu te rends compte, Gilberte, qui m’apportait les camemberts avancés pour les copains en échange de nos caresses, oh bien pudiques, nos amours de l’époque… On n’allait pas bien loin dans nos explorations érotiques, tu penses, on avait bien trop peur, on était encore timides et pas très sûrs de nous…
Et puis, quand on s’est revu après avoir fantasmé sur l’Amour en s’écrivant pendant toute une année, on s’est retrouvé face à face, et on s’est senti tout bêtes, sans reconnaître en l’autre l’idéal qu’on s’était réciproquement créé…
Quand même, moi, j’étais déçu quand j’ai compris qu’elle me fuyait, et je suis revenu seul aux vacances d’hiver suivantes, pour comprendre et la reconquérir… Et je peux dire qu’elle m’a fait du chagrin, quand elle a refusé de descendre de la chambre où elle travaillait alors pour me rencontrer et m’expliquer… Oui, en un sens, Gilberte est ma première histoire d’amour, avec son beau côté… et mon premier chagrin d’amour !
***
Nous nous sommes donc rendus sur la côte normande en Juin dernier, de Deauville à Port en Bessin, nous avons longé les plages du débarquement quelques jours après la visite historique de Barack Obama… Une pause rapide à Arromanches, une seconde halte plus minutieuse aux canons de Longue, et GéO trépigne un tantinet, expliquant malgré son impatience comment les garçons du groupe exploraient le site, entassaient du matériel dans les restes cadenassés des anciens bunkers abandonnés, ignorants du danger représenté par les tonnes de munitions encore enterrées sous le béton dévasté et la falaise. Nous avons arpenté la prairie surplombant la mer, savourant le temps magnifique, les couleurs rehaussées du paysage, l’espace offert à nos regards… Mais GéO nous presse…
- C’est là, tout près, on y est…
Nous avons garé la voiture sur le parking aménagé, à côté d’un accès à la plage en contrebas. GéO nous emmène d’abord vers le coin précis de la falaise où ils établissaient leur campement. Nous avons apprécié religieusement le souvenir ému et précis de notre mentor, et je pressens qu’il s’octroie un suspense intérieur particulier…
Notre pèlerinage se poursuit devant l’ancienne maison des Jaillet, la famille d’accueil qui avait d’abord reçu GéO et Daniel en vacances enfantines, dans l’après-guerre où les escapades familiales n’étaient pas encore fréquentes, au regard des moyens et des modes de vie de l’époque.
Nous abordons enfin les bâtiments où se tenait la fameuse épicerie…
Un portail blanc clôt la courette. En face, une aile à deux étages, longée par une galerie, est desservie par un escalier extérieur. Les rambardes sont repeintes de neuf, l’apparence du site est coquette, pimpante. Sur la droite, le bâtiment de retour ferme l’ensemble, et GéO traduit :
- Cette aile, c’était là l’épicerie-bar-tabac, qui faisait quasiment office de tout. Mais c’est drôlement restauré, dis donc, ils ont fait un sacré boulot. T’aurais vu l’allure d’avant…
Effectivement, l’endroit respire la réhabilitation, le neuf, l’aménagement… Mais il est désert. À nos coups de sonnettes, nos appels, nos tentatives pour entrer…Personne ne répond.
- C’est bizarre quand même… Ils doivent bien nous attendre, surtout qu’on n’est plus anonymes !
Pour passer le temps, Marie-Geneviève et moi entamons une nouvelle balade de quelques pas dans le village désert. Manifestement, ce n’est pas l’heure de pointe dans ces rues aux maisons fleuries mais vides d’activité. Tout est silencieux, fermé, endormi. GéO s’est décidé à faire le tour des bâtiments de l’ancienne épicerie et tout à coup son rire sonore retentit comme un signal de victoire. L’air vespéral nous apporte l’écho d’exclamations féminines ponctuées d’hilarité. Nous rebroussons donc chemin et découvrons enfin la maîtresse des lieux aux côtés de son ancien amoureux.
Un sourire épanoui éclaire son visage. Ses yeux bleus lumineux croisent les miens avec naturel et spontanéité, elle offre l’éclat de sa figure ouverte encadrée de cheveux mi-longs, parfaitement coiffés. Un magnifique top décolleté rose fushia, rehaussé d’un collier harmonieusement assorti, dessine une silhouette élégante. La personne est avenante et les présentations sont bienveillantes.
Nous engageons un début de conversation banal, voyage bien déroulé et beau temps, quand notre hôtesse interrompt brusquement son propos :
- Oh, je vois que vous avez de bonnes têtes, vous n’êtes pas coincés, alors je me lance. Avec Dominique mon compagnon, on s’est dit : s’ils ont l’air un peu serrés, comme ça ( elle grimace une mimique en dessinant un arrondi serré avec ses lèvres) on dit rien, ils se débrouillent. Mais s’ils ont l’air sympa, ce serait bien de les inviter à dîner dans le jardin, puisqu’il fait beau !
Alors, ça vous dit ?
L’invitation est spontanée, comme on le voit, sans chichi.
Ce n’est pas pour nous déplaire!
Nous voilà installés dans le jardin, soirée de plein air inaugurale sous ce ciel normand. Nous dégustons sans façon des rillettes de maquereaux, un barbecue du même met, une salade copieuse… Le poisson a été pêché le matin même par Dominique, qui en bon gars du coin, accompagne ses copains pêcheurs sur leurs embarcations. Un régal, dans la bonne humeur et l’émotion.
Place d’abord aux souvenirs communs… Nous écoutons, attendris, jusqu’à ce que la dame lâche un commentaire incongru :
- En fait, je sortais avec toi, c’était bien, mais je lorgnais aussi sur ton copain !
Éclat de rire général, l’ego de Géo est peut-être un poil écorné, mais il s’en sort plutôt bien , avec une jolie pirouette à sa façon . Et puis, à cinquante-deux ans d’écart, il y a prescription…
Le soleil couché, un petit frais s’étend sur le jardin et comme j’enfile mon troisième pull, promise à une silhouette de bibendum, Michèle propose de servir café et pousse-café dans la maison. La conversation s’y poursuit à l’aise, nous suivons les péripéties des parcours de chacun et celui de Michèle n’est pas le moins intéressant. Comme nous tous, la chienne de vie ne lui a pas épargné beaucoup d’épreuves, et la Dame a dû batailler et reprendre son ouvrage plus souvent qu’à son tour…
Le temps passe si vite que nous n’avons pas réalisé l’avancée de la soirée quand Michèle s’écrie :
- Et si on ouvrait une bouteille de champagne ?
- Là, maintenant, mais il est minuit passé, on devrait aller se coucher…
- Ben justement, il est minuit, c’est pas formidable cette soirée qu’on est en train de vivre ? Avec Michel, mon mari, quand on commençait l’amour, et que c’était bien, on ouvrait toujours une bouteille, et là, ça devenait…
Il n’en faut pas plus pour convaincre GéO… Les yeux de Michèle sont explicites, le plaisir de ces retrouvailles vaut largement d’être arrosé du divin breuvage, d’autant qu’il n’y aura pas de contrôle routier sur la route de nos chambres…
La générosité de cette femme, son entregent, son affabilité non feinte, la fraîcheur de cette découverte, en un mot, je dirais que cette soirée à été l’une des plus réussies de notre été, qui n’en a pourtant point manqué, comme il se doit. Bien sûr, on s’est promis de se revoir, les adresses ont été échangées et nous espérons bien que le téléphone nous apportera bientôt la promesse du passage de nos hôtes.
Cinquante-deux ans après…
Ça donne à penser…
Et si… Si elle était descendue de la chambre, en novembre 1957…
Si… Si la vie ne lui avait pas repris son mari aussi stupidement…
Si… Gilberte-Michèle n’était pas revenue habiter un hameau où rien ne l’appelait…
Si je n’avais pas eu envie d’aller traîner à Saint Pair…
Si…
Que d’opportunités qui ne tiennent qu’à un tout petit si…
19:36 Publié dans Conte-gouttes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écriture, nouvelle, récit, souvenirs, tendresse, normandie | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
04/11/2008
Trois petits tours et s'en reviennent…
Cette semaine parisienne est passée si vite, si riche de bons moments et de tendresse…
J’ai devancé GéO de quelques jours pour cocooner un peu, retrouver ma nichée en célibataire. Ce voyage s’est révélé instructif à plus d’un égard, je vous prépare une décoction à ma façon.
Entre ma Douce et mon Aurel, nous nous sommes offert quelques doux moments, régalades de fous rires à garder en mémoire. L’avantage de voir grandir ses enfants, c’est qu’à un certain niveau de relation, ils vous considèrent facilement comme la tête de turc, et vous devenez la cible favorite de leurs taquineries. Ce qui, à tout prendre, montre qu’on existe bel et bien et qu’on tient une place singulière dans leur environnement. L’inconvénient d’habiter loin d’eux entraîne une certaine nostalgie qui se compense par la densité des échanges quand nous nous retrouvons. J’aime ces confidences croisées au matin, autour de la séance de manucure, ou l’hilarité d’Aurélien tentant vainement de m’apprendre à piloter, à l’aide d’un stick, un bolide bondissant dans les rues virtuelles d’un circuit. Heureusement qu’à l’écran, la voiture est incassable, il y avait de quoi mobiliser tous les services d’urgence des hôpitaux londoniens !
Autre Grand Moment, la journée passée en compagnie de John et Jean-Claude.
Nous avions programmé le grand palais et L’exposition Picasso et ses maîtres. Naturellement, quinze jours à l’avance, il n’y avait plus moyen d’obtenir les billets coupe fil et nous nous sommes retrouvés le long du serpentin de queue. Mazette ! La chance veut que nous ayons toujours quelques sujets de conversation pour occulter les trois heures d’attente nécessaires pour accéder enfin au guichet d’entrée. Dans la file, les esprits s’échauffaient tout de même et des applaudissements « bon enfant » marquant la fin des deux heures consenties au départ, le ton est monté nettement au cours du dernier tiers, soit une heure pour parcourir dix mètres environ. Eh oui, quand vous êtes si près du but, la marche d’accès au perron du bâtiment si proche semble narguer ceux qui patientent… de moins en moins. Une brave dame dernière nous s’est mis à crier de plus en plus fort, réclamant « plus de démocratie dans l’accès à la culture », s’offusquant sans doute que quelques privilégiés entrés avant nous demeurent si longtemps en extase devant les toiles des Maîtres, bloquant l’accès aux visiteurs suivants…
L’exposition enfin offerte à nos yeux, nous nous sommes égaillés dans les salles combles. Le concept consiste à mettre en parallèle les toiles qui ont stimulé et inspiré le travail de Picasso, de son enfance à son grand âge, et l’on conçoit bien ce travail incessamment mis et remis en place, alors même que l’artiste cherche une voie d’expression différente, la technique et l’inspiration réalisent un aller-retour permanent. Picasso ne renie jamais ses prédécesseurs, il cherche une autre forme. Le fond constitué est richissime, de Zurbaran au Greco (son saint Martin) , Goya évidemment, mais aussi, à ma surprise, deux petits Cranach, Manet, Nicolas Poussin, Ingres, Cézanne, vous pourriez me reprocher de ne pas tous les citer, Delacroix et son célébrissime autoportrait, où l’on mesure le cheminement de Picasso sur deux de ses autoportraits 1901 et 1906, l’approche est intéressante. Bref, égoïstement, nous avons consacré deux larges heures du précieux temps de ceux qui faisaient la queue à contempler toutes les œuvres présentées, à en déguster avec délectation la substantifique moelle, à en boire l’intrinsèque essence jusqu’à plus soif… Mais nous avions tout de même faim… Mes amis m’ont alors invitée à satisfaire cette faim charnelle grâce aux bienfaits de l’omelette aux cèpes, concoctée amicalement par le patron du Sancerre en plein après-midi… Il n’y a décidément qu’à Paris que de telles omelettes se préparent : nos assiettes étaient recouvertes d’un dôme de cèpes de Bordeaux, à l’arôme et la saveur inégalée, à croire qu’il les avait cueillis à l’instant, dans le sous-bois du champ de Mars !
Bref, vous pouvez en juger, de Superbes Grands Moments.
Mais il m’a bien fallu interrompre ce douillet séjour chez ma Douce, et retrouver mon GéO, si généreux de m’avoir prêtée ainsi à mes enfants. J’avais oublié ce que l’expression temps-de-Toussaint veut dire… Rude rappel aux considérations d’un temps révolu… Ce mercredi-là, la température du ciel seine et marnais a refusé de monter plus haut que 3°. Malgré les indispensables allées et venues dans les locaux de Chanteloup, nous étions frigorifiés et bien heureux du feu de bois préparé par André et Éliane à Santeny. Une chaude et chaleureuse soirée, comme toujours, où nous avons fait la connaissance de leurs deux charmantes pensionnaires. Paloma est une adorable petite fille de deux ans, qui a bien vite surmonté sa timidité. Quant à DEAL, que nous avons plus ou moins secrètement promis à Copain, la mignonne est encore un peu agitée, il faudra remettre le moment de convoler, attendre que sa fièvre adolescente passe et offre quelques répits pour apprécier les caresses.
Vous dire que notre petit peuple nous attendait avec impatience est un euphémisme. Inutile de les cantonner derrière la grille à notre retour. On se serait cru à l’Olympia un soir de concert à la belle époque de Johnny ! Après les grandes démonstrations de joie est venue l’heure du bilan… GéO n’étant parti que quatre jours, comment Copain a-t-il pu saccager autant de lampes solaires, de toile verte, de tuyaux d’arrosage, de… J’arrête l’inventaire, on va encore se fâcher tout rouge, piquer une colère noire, lui faire une peur bleue… Arc-en-Ciel de sentiments, que sa langue toute rose a tôt fait de tempérer.
19:45 Publié dans goutte à goutte | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris, tendresse, enfants, amitié, peinture | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer