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31/10/2014

Philosophie

Tandis que nous descendons en ville, Mathis se plaint du soleil qui éblouit et fait remarquer qu’il y a des pare-soleil dans la voiture de son Papa. J’acquiesce, puis souligne que le soleil est aussi notre ami : par cette matinée fraîche, il nous réchauffe et nous procure de la lumière, ce qui est bien agréable.  Mathis renchérit, il est d’accord pour les bienfaits du soleil mais «  quand même le soleil nous éblouit ». Pour conclure, je lui dis :

— Tu sais , le monde n’est pas parfait, il y a des avantages et des inconvénients…

  Eh oui, le monde n’est pas parfait, mais on fait avec !

 

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19/10/2014

Le Goût des mots

Fine observatrice de nos sociétés, analyste pertinente de nos comportements et de nos motivations, Françoise Héritier consacre ce nouvel essai à la jouissance du langage. Chacun de nous perçoit d’abord  sa langue maternelle par les sens : l’ouie évidemment en premier chef. Mais l’auteur nous convie à retourner puiser dans nos premiers rapports aux mots les sensations  initiales, parfois plus abruptes et détachées de l’organisation du sens du discours.  Dans ce qu’elle appelle « cette parlure intime (…) assez mécanique (…) au delà- des encordages du sens »,   chacun de nous peut raviver le souvenir d’un mot que l’on a déformé involontairement en lui attribuant une image, une odeur, une couleur. Dans mon expérience propre, je me souviens que mon frère et moi nous battions pour être  celui qui s’assiérait autour de la table familiale sur un “ tas-de-bourets “ :Nous étions une famille nombreuse et les chaises traditionnelles occupaient trop de place dans la cuisine de la ferme. De même ma belle-mère, née parisienne, s’amusait-elle à évoquer sa méprise enfantine au sujet des « sergents d’huile » censés assurer la civilité des trottoirs et des carrefours de la capitale. C’est dire que les propositions de l’anthropologue font mouche immédiatement et avivent notre curiosité pour la suite de son propos.

Ce rapport affectif posé, Françoise Hériter développe les références aux couleurs des sons et des mots,   ce que Rimbaud  a définitivement révélé grâce au  sonnet Voyelles (1872). Mais en sa qualité d’ethnologue, l’auteure élargit la  spontanéité poétique et élabore  le recensement  de registres de mots, elle désigne comme la catégorie la plus courante ceux dont sens et assonance s’associent naturellement. Puis  viennent ceux qui créent de la « sidération, les mots qui ne ressemblent pas à la chose, qui ne lui vont pas, qui basculent dans l’étrangeté ’  » (page 17). Enfin la troisième catégorie, plus spécifique à chacun d’entre nous, regorge de trésors inventifs puisqu’elle est constituée de « tous les mots qui ont d’emblée pour moi un autre sens que celui qu’ils ont  ordinairement. ».

Je me garderais de reproduire ici les multiples exemples illustrant la démonstration.  Certains sont amusants, d’autres étonnants, la plupart déclenchent une petite madeleine enfantine  dans notre mémoire de lecteur.  Françoise Héritier projette sa recherche sur les expressions populaires, « les lieux communs qui servent à communiquer directement une expérience concrète doublée d’une émotion sans passer par le truchement d’une pensée analytique et explicative abstraite.( Page 36).

Au lecteur de  découvrir les énumérations que nous livre l’essayiste. En la matière, sa plume est prolixe. Considérons pour preuve  la liste établie pages 41-42 des différents termes s’apparentant au registre émotionnel: environ 200 mots tout de même ! il en ira de même des différents registres de mots ou d’expressions  communes, qu’elle dresse avec délectation, et que les amateurs de  verbalisation apprécieront largement au fil des pages consacrées à ces rubriques. Pour ma part j’avoue avoir trouvé de tels recensements un peu trop longs. 

La limite de l’exercice est atteinte ici, et l’on aborde  enfin un nouvel usage du recours  prolifique aux maximes toutes faites. La dernière partie de l’ouvrage de Françoise Héritier nous réserve un divertissement plus  amusant et productif, et dont s’inspirera sans doute quelque animateur  d’atelier d’écriture de ma connaissance!  Avec humour et méthode digne des Oulipo et autres essais surréalistes, Françoise Héritier  construit quelques saynètes n’utilisant que ces fameux lieux communs répertoriés. Je vous livre ici un court extrait de la seconde histoire, mais les trois exemples rachètent amplement la lassitude dénoncée un peu plus haut :

«  Je vais bientôt casser ma pipe, je le sens, mais j’y vais à reculons, croyez-moi. Je ne suis pas un saint. J’ai couru le guilledou, mais j’ai aussi assuré.

J’ai grandi à la va comme je te pousse, toujours un peu triste comme un chien battu. J’ai longtemps rongé mon frein dans mon coin avant de me lancer dans l’arène. Mais quand j’ai démarré, c’était sur les chapeaux de roues. Sans tambour ni trompette, j’ai fait mon petit bonhomme de chemin… » (Pages 97-98)

En conclusion, l’auteure confesse avoir «… jouer avec les mots pour s’en servir de la manière la plus rentable  et la plus œcuménique  possible tout en sauvegardant l’étincelle primitive de la compréhension du réel à travers les sons purs. » Elle ajoute : « Les sons sont porteurs de sens. À nous d’en tirer parti pour créer un monde … ». Mine de rien, Françoise Héritier nous glisse une recette destinée à redynamiser notre  sens de la communication englué  trop souvent dans la pratique mécanique de notre langue. En considérant chaque élément du langage comme un jeu, elle  leur attribue une nouvelle saveur  et nous ouvre les pistes d’une jouissance créatrice à tous les niveaux d’expression.

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Le Goûts des mots

Françoise Héritier

Odile Jacob (novembre 2013)

ISBN :978-2-7381-3001-3

 

La Passion selon cinq matous

Ce petit livre, acheté un peu par hasard lors d’un salon du livre, présente la  chronique gentillette d’un été dans un village de l’arrière-pays Ardéchois ou languedocien, vue à hauteur de museaux. L’auteure Martine Pilate se régale manifestement à l’usage du lexique local dont elle parsème volontiers ses anecdotes. Le lecteur n’en sera pas dérouté pour autant, l’éditeur a prévu la traduction en langage courant en fin de récit.

Ce sont donc quelques brefs chapitres qui permettent d’aborder les scènes de la vie courante dans une communauté qui se vit hors du temps. Les touristes attendus sont toujours des « estrangers », ils ont  donc rarement le beau rôle, si ce n’est un certain  André qui compte pour l’exception. Rien de bien original dans le fond ni dans la forme, ce petit ouvrage de 120 pages permet de passer un moment léger pour qui se régale d’anthropomorphisme vis-à-vis de nos compagnons poilus.

 

Martine Pilate, la passion selon cinq matous, chronique, amour des chats, matous, parler régionnal

La Passion selon cinq matous

Martine Pilate

Éditeur Lucien Souny (2009)

ISBN : 978-2-84886-251-4

08/10/2014

Am Fluß

 

Au bord du fleuve, le long du fleuve, sur le fleuve…

Am Fluß, le Rhin, carnet de voyage, rhénanie palatinat, les fleuves allemands

Le Rhin, Seigneur des fleuves, Voie Royale que nous suivons d’abord du Nord au Sud,  de Cologne à Coblence, avant d’enfourcher le fleuve sur le pont feutré d’une embarcation touristique. Naviguer sur les eaux denses, au flot ample et rapide, remonter le courant  et  le temps, à la poursuite d’une légende.

 

 

 

Am Fluß, le Rhin, carnet de voyage, rhénanie palatinat, les fleuves allemands

 la falaise

 La Lorelei nous a ignoré, et notre embarcation ne s’est échoué ni transpercé sur un récif.

Le ciel pourtant s’était alourdi de nappes épaisses, brouillard et nuages nimbant les rives de la lumière propice aux visions fantomatiques.

- sur le rhin

Am Fluß, le Rhin, carnet de voyage, rhénanie palatinat, les fleuves allemands

Am Fluß, le Rhin, carnet de voyage, rhénanie palatinat, les fleuves allemands

 

Am Fluß, le Rhin, carnet de voyage, rhénanie palatinat, les fleuves allemands

Am Fluß, le Rhin, carnet de voyage, rhénanie palatinat, les fleuves allemands

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20/09/2014

Entre nos mains

Mains qui prient  et  pansent nos manques… Mains dispensant les gestes attendus,  mains fortes jamais inertes, mains tendues, mains jointes pour mieux enserrer nos pensées. Mains ouvertes sur le jardin des amitiés… Merci à Alice et à  Anne-Marie pour cette magnifique journée partagée

musée Rodin, amitié,

13/08/2014

Une part de ciel

Claudie Gallay n’a  décidément rien perdu du  talent  qui lui permet de mouler ses personnages par la seule force des mots. Dès l’incipit du roman, la narratrice prend vie à travers l’écriture d’un récit en forme de journal où elle note les conditions de son retour dans la vallée de son enfance. Carole retrouve son frère Philippe et sa sœur Gaby, qui n’ont jamais quitté la région. En ces premiers jours de décembre, Carole ne sait pas encore quelle sera la durée de son séjour, mais le motif de son voyage  apparaît rapidement telle une convocation quasi immanente de leur père. Celui-ci s’est fait une spécialité d’adresser à sa famille  des boules de verre contenant paysages et flocons de neige artificiels en guise d’avertissement de ses passages prochains.  Ces messages  impérieux autant qu’imprécis agissent  toujours sur la fratrie, assignation à une attente inquiète nourrie de souvenirs et d’espoirs…

Le fond des préoccupations de Carole s’épanouit sur cette vacuité forcée aux cours de l’expectative sans limites provoquée par l’envoi du vieil homme.  La narratrice retrouve dans cette vallée retirée les connaissances qui ont accompagné sa vie jusqu’à son départ pour d’autres horizons.  Entre-temps,    Carole s’est mariée, est devenue professeur de cuisine dans un lycée professionnel en même temps que traductrice pour un éditeur de Saint -Étienne. Mais son compagnon—  qu’elle nomme toujours le père des filles   l’a quittée et celles-ci, devenues adultes, viennent de partir aussi pour de lointaines expériences. Le cœur de Carole est vide et lourd, disponible pour la nostalgie et  l’introspection.

J’aime l’art de Claudie Gallay   qui sait dessiner avec   vigueur des personnages entiers, sincères et durs : Les trois membres de la fratrie, aux destins bien différents, mais aussi moult personnages secondaires dont les silhouettes peuplent avec vraisemblance les paysages brumeux et pluvieux de la montagne industrieuse. Les états d’âme de ses personnages permettent de développer tout à tour bien des aspects de la vie, conférant une valeur universelle aux cas particuliers décrits.  Il est question avec finesse de l’avenir de cette vallée, entre respect des activités traditionnelles et pulsion d’ouverture à une économie touristique, mirages de profits  et de  dynamisme social.  Au plan personnel et affectif, ce retour aux sources peut-il réchauffer les cendres du passé ? Que propose  Jean, ami d’enfance et premier amour avec ses  multiples attentions ? Que dit  cette chasse aux clichés de l’attente et des ombres qui couvent dans les non-dits des habitants de la vallée ?

Le nœud de l’affaire se  pressent  dans le rapport de Philippe et de Carole à Gaby, la benjamine.  Elle est des trois celle qui semble la plus perdue, celle qui fait toujours les mauvais choix,   celle que la vie n’aime pas.  À la manière du Petit Poucet, Claudie Gallay sème tout au long des lignes du roman des éléments de souvenirs qui peu à peu s’organisent comme les pièces du puzzle de Diego, le restaurateur. Dans le passé, la famille a vécu un terrible drame, l’incendie de leur maison, au cours duquel leur mère, figure tutélaire détenant le pouvoir  idéalisé d’aimer, a dû choisir… Et ce choix, forcé ou non, a inscrit de manière indélébile l’avenir de chacun.

Tout est là, cette responsabilité que nous portons à notre égard comme à celui des êtres que nous aimons :  Nos parts d’ombre et de lumière, nos élans et nos obstacles, nos pulsions de vie et nos désirs de mort.  Les touches de peinture que posent les mots de l’auteur révèlent les drames intimes et les réparations fragiles. La surprise, en toute analyse, apparaît justement dans le secret des forces accumulées dans l’adversité. Qui s’en sort le mieux ? Qui vit  au plus près de sa nature profonde ?  

 La réussite de ce roman tient pour partie au contexte social et économique que Claudie Gallay excelle à bâtir. Elle est également une fine observatrice de la nature dont elle sait transmettre la beauté quotidienne, celle qu’on ne voit plus à force d’y vivre, autant que la grandeur quand les circonstances deviennent inhabituelles ou dangereuses. Elle développe surtout une manière d’écrire au ras de l’âme des personnages, donnant à chacun le ton exact qui l’habille de vérité.  Je tiens une part de ciel pour une de mes meilleures lectures de ces dernières semaines et j’ai plaisir à partager mon admiration pour cette écrivaine. Puissiez-vous y trouver le même  contentement…

 

lecture, roman, Claudie Gallay, littérature française

 

 

 

Une part de ciel

Claudie Gallay

Actes Sud (août 2013)

ISBN : 978-2-330-02264-8

10/08/2014

Lune mutine

La lune est mutine et joue à cache-cache dans le ciel de Provence…

été, orage, anodineries,lune

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Et les moustiques s’en donnent à cœur joie, dessinant sur mes jambes des colliers de perles roses, gonflées de poison qui démange.

été, orage, anodineries,lune

Prédateurs en action, ça donne des frissons

 

été, orage, anodineries,lune

 

Cet été orageux profite aux insectes, mais il allège aussi les corvées d’arrosage, regardons le bon côté des choses. Et puis la piscine, a enfin retrouvé sa transparence, la bataille contre les algues a été rude, mais Géo ne s’est pas découragé… 

été, orage, anodineries,lune

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06/08/2014

portraits…

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Moi, j'aime la compote…

portraits d'enfants, famille, petits-enfants, photos L'Art d'être Tantine

 

portraits d'enfants, famille, petits-enfants, photos À deux, c'est mieux…

 

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la préférée du Papa 

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On peut toujours s'occuper de plus petit que soi…

 

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Ah! L'inestimable plaisir du Mac Do…