08/10/2014
Am Fluß
Au bord du fleuve, le long du fleuve, sur le fleuve…
Le Rhin, Seigneur des fleuves, Voie Royale que nous suivons d’abord du Nord au Sud, de Cologne à Coblence, avant d’enfourcher le fleuve sur le pont feutré d’une embarcation touristique. Naviguer sur les eaux denses, au flot ample et rapide, remonter le courant et le temps, à la poursuite d’une légende.
la falaise
La Lorelei nous a ignoré, et notre embarcation ne s’est échoué ni transpercé sur un récif.
Le ciel pourtant s’était alourdi de nappes épaisses, brouillard et nuages nimbant les rives de la lumière propice aux visions fantomatiques.
- sur le rhin
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01/07/2014
Hyamas- Bienvenue à bord!
Καλώς ήρθατε
Il nous attend solidement amarré au quai.
Loin des géants des mers qui cloquent sur l’horizon comme des icebergs d’acier aux ventres alourdis, l’Aegeotissa ne promet ni luxe ni vitesse.
Mais il a fière allure, avec sa structure de bois rutilante. Il en impose même, par ses 30m de longueur et ses deux ponts aux lattes de teck. Nous verrons très vite que rien ne manque pour notre agrément, douche de pont et échelle de coupée pour les bains en mer, deux salons extérieurs à l’ombre, une plage pour bains de soleil, des cabines pontées, sans compter l’accueil de l’équipage.
La passerelle brinquebalante franchie, le pont arrière accueille nos pas encore hésitants. Malgré la fatigue du voyage — une nuit bruyante à l’hôtel d’Athènes et l’interminable traversée en Ferry — nous sommes impatients de découvrir notre sweet home. Impatience teinté d’une once d’appréhension, pour être honnête : Et si… Après tout… Le confort sera rustique, on le sait, on a délibérément choisi ce genre de bateau plutôt qu’un hôtel- grand- comme- une- ville flottante. Mais l’autre inconnue du problème réside dans la cohabitation avec les autres passagers…
L’accueil est immédiatement rassurant. La faconde de Maria nous pousse déjà dans le carré-salon-salle à manger pour l’Ouzo de bienvenue. Son discours ferme et rôdé nous laisse peu de temps pour réfléchir davantage : répartition des cabines, annonce succincte du programme. Une trépidation discrète signale la mise en route des moteurs, les manœuvres du départ s’effectuent alors que nous sommes déjà à table. Pas le temps d’observer davantage le petit port de Parikia, nous quittons Paros en direction du Sud: Tout à l’heure, nous ferons escale à Ios
En attendant, nous déjeunons à la grande table du carré. À la découverte de la cuisine de bord, que concocte délicieusement Spiridoula. Les mets généreux nous sont apportés par Antonis, qui cache sous ses larges lunettes noires la vigilance et la rigueur de son service. Antonis illumine nos repas de son sourire, de sa gentillesse, de sa joie de vivre. Ses qualités sont contagieuses, l’ambiance à bord est parfaitement détendue, les premiers rires éclatent, se répondent, montent en tonalité. Cet effet n’est pas dû qu’à l’Ouzo : les petits vins (surtout le blanc) servis au pichet sont appréciés, les convives oublient la retenue policée du continent. À Ormos où nous abordons sur Ios, les joies de la baignade et la découverte du village aux soixante églises sont des plaisirs partagés unanimement.
En matière de relations humaines, il n’est pas de règles, sinon la bienveillance et le respect. Il peut se produire qu’un esprit chagrin (on en a tous fait l’expérience) sème des graines de discorde. Mais les dieux étaient à bord cette semaine, et l’osmose s’est installée spontanément. Si quelques affinités particulières se sont avérées, elles n’ont en rien freiné la dynamique des échanges, conversations à bâtons rompus du petit-déjeuner au coucher, nous baignant d’une délicieuse aura de bien-être partagé. De sorte que la semaine a filé trop vite sur nos consciences heureuses, le départ sonnant comme un arrachement du cocon amical. Nous étions tous sincèrement désireux de tisser un peu plus solidement la toile de cette amitié à venir.
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23/09/2012
Dresde
Retour de Dresde, nos yeux encore habités des contrastes visuels qu’offre la cité.
Clair obscur baroque, ces silhouettes en contre-jour résument un des aspects qui frappent tout d’abord quand on aborde la ville.
Et puis rapidement, la notion d’espace, la respiration élargie par la voie majestueuse que trace l’Elbe au couchant chasse l’impression statique en noir et blanc qui nous a surpris.
au débouché de la rue Taschen Berg et du palais Zwinger
Cour intérieure du palais Zwinger
À notre regard formaté par les espaces urbains étroits et encombrés, les rues semblent désertes et silencieuses, étrangères à la cohue des métropoles.
Cette première journée s’achève sur la révélation de la chaleur véritable qui a fait grandir cette ville doublement royale…
Perspective sur la Frauenkirche au couchant:
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05/05/2012
Lot surprise
Au programme de notre week-end prolongé chez Anna et Jean-Paul au Moulin Bessou, outre la fête d’anniversaire organisée pour le maître de maison, nos hôtes nous ont offert de belles balades alentour.
Leur chaleureuse demeure ancienne, restaurée au fil des années est nichée au fond d’un vallon, que longe la Séoune. La rivière est étroite, mais elle coule vigoureusement à la rencontre de la Gandaille, juste avant de couder pour rejoindre la Garonne en amont d’Agen. La Barguelonne suit un parcours sensiblement parallèle à partir de Villesèque, elle arrose Montcuq puis Lauzerte, où elle se grossit du Lendou ; elle file alors droit au Sud et devance la Séoune pour rencontrer la Garonne dès Valence d’Agen. C’est dire que ce territoire est très arrosé, une multitude de petits cours d’eau veinent les terres et contribuent au verdoiement du paysage valonné. De quoi nous ravir, tant il est vrai que nos collines, pourtant habillées des forêts du Var, n’offrent pas la même palette de verdure.
Rayonnant sur les trois départements contigus, le Lot, le Tarn et le Lot et Garonne, nous sommes allés de découvertes en ravissements : Par l’ingéniosité de la pente d’eau de Montech, créée dans les années 70 par l’ingénieur Jean Aubert, ce procédé aurait pu économiser du temps aux bateliers. Hélas, la navigation fluviale avait déjà plus de passé glorieux que d’avenir commercial, et la rentabilité du système n’a pas été à la hauteur des attentes économiques… Il reste un but de promenade le long du canal du midi qui ne manque ni d'écluses, ni de charme…
Les grandes villes (Toulouse, Montauban, Cahors) drainent les énergies, mais la région s’enorgueillit à juste titre de son patrimoine architectural. Les Anglais l’ont bien compris, eux qui s’y sont volontiers implantés au cours de la seconde moitié du XXème siècle. Heureusement, car ils ont restauré des demeures promises à l’abandon par les décès des Anciens. Nos excursions à Montcuq, Lauzerte, Penne d’Agenais ou Tournon d’Agenais nous ont permis de découvrir le dynamisme des petites cités pour valoriser leurs vieilles pierres. D'autres visiteurs prennent leur temps pour admirer le paysage: ce sont les nombreux pélerins sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle. Nous avons croisé plusieurs d'entre eux dans les villages, canne en main ou vélo et packetage sur le dos, ils traversent le territoire par petites étapes et enrichissent leur méditation des merveilles découvertes.
les maisons à Montcuq
Lauzerte a conservé son caractère médiéval et joue admirablement du contraste des formes anciennes et des matériaux actuels :
À Penne d’Agenais ce sont les bords du Lot qui apportent le calme et le charme d’une cité endormie sous l’orage.
Délaissant la basilique Notre Dame de Peyragude, pur produit du XIXème et son cimetière en espaliers, nous nous sommes promenés dans ses ruelles désertes.
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Au détour d’une courbe, cette crypte à murs ouverts nous étonne :
Les immeubles juxtaposent volontiers les marques de leur grand âge :
De Tournon d’Agen, nous retiendrons, outre son marché aux fleurs et l’art des paysagistes locaux, cette pendule lunaire qui veille sur le sommeil des habitants.
206-
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19/02/2011
Nihao
Dans ma bulle, aujourd’hui, il est dix-neuf heures** à Wuhan…
- Où ça ?
- À Wuhan, chef lieu de la province de Hubei, Chine, juste là…
C’est bien là que sont partis nos tourtereaux depuis dix jours maintenant. Aurélien visite la famille de Jing.
Beau voyage aux antipodes (presque) de notre façon de vivre. Et comme la technologie nous y autorise, de temps à autre, il partage par mail ses impressions. Je m’autorise à vous en livrer quelques-unes, en attendant les photos et les clips que nous ne verrons pas avant leur retour.
Nihao* nous dit Aurel, en parfait Mandarin dans le texte, bien sûr…
En quelques lignes, notre voyageur dresse un tableau rapide de la ville, de son extension tentaculaire, et des excursions dominicales…
« La ville de Wu Han est extrêmement grande. Les rues sont des 4 voies comme nos autoroutes, et la ville s'étend à l'infini: Hier, après deux heures de route, j'ai demandé où on était:
- "À Wu Han"!
Et pourtant ça roulait bien. Contrairement à ce que j'imaginais, le trafic n'est pas très dense, mais il n'y a aucune règle sur la route, et malheureusement la plupart des voitures sont dépourvues de ceintures de sécurité. Assez flippant, car ils pilotent vraiment n'importe comment. Ceci dit, les conducteurs roulent plutôt lentement, ce qui leur permet d'éviter les accidents, qui seraient inévitables autrement. Je filmerai la prochaine fois que je serai en voiture, c'est un spectacle à voir au moins une fois dans sa vie... »
Nous sommes passés aux choses sérieuses en escaladant le mont Mulan, en fait un pèlerinage bouddhiste où l'on va de temple en temple afin de faire des voeux auprès de différentes divinités, dont certaines sont spécialisées (pour les études, pour l'argent, l'amour etc.) tandis que les autres sont généralistes. Plutot Marrant. Cela dit, aller quémander la bienveillance de Mulan se mérite, car c'est tout en haut de la montagne.
Ce matin, la boîte mail nous délivre un nouveau reportage de son carnet de voyage.
Cette fois, Aurélien s’amuse des activités de bienvenue dans sa belle-famille, où tout le monde se montre accueillant. Je vous offre un résumé succinct, après avoir pris soin d’accentuer le texte écrit de là-bas sur un clavier qwerty, ce qui est déjà plus confortable que le clavier à caractères locaux !
"Comme prévu nous voyons beaucoup de monde, heureusement tous se montrent très gentils. J'ai appris un peu à jouer au Mah-Jong. J'ai même gagné plusieurs parties (avec un peu d'aide...) Nous avons aussi fêté le nouvel an. Ici, pas de feu d'artifice officiel de la part des autorités, ce sont les gens qui achètent les leurs et les allument devant chez eux. Une ambiance unique...
Je n'ai toujours pas croisé un autre occidental en près de dix jours! C'est une des grosses différences avec l'occident: Chez nous on croise toutes les ethnies dans nos rues, mais ici tout le monde est chinois (sauf moi). Ça me fait drôle d'être dévisagé dans la rue tout le temps, mais je m'habitue. "
Imaginez-vous que je voyage moi aussi à la suite de mon messager intercontinental … J’enfourche témérairement ma souris telle une amazone high tech, et d’un preste clic, cap au Levant, me voici survolant nos contrées européennes, puis le Moyen Orient, enfin les vastes étendues asiatiques, avant d’effectuer un atterrissage impeccable sur les rives du Chang Jiang, l'immense fleuve boueux dont les méandres sont visibles ci-dessus sur le troisième cliché extrait de Google earth ...
L’agglomération est en effet reconnue comme la douzième plus grande ville de la Chine, dédiée aux activités industrielles et universitaires. Si Aurélien n’a pas l’occasion d’y croiser des Européens, c’est sans doute qu’il est totalement immergé dans la bulle de la famille de Jing.
Leur séjour durera jusqu’à la fin du mois, j’aurai donc encore quelques informations piquantes à vous transmettre…
Tandis que ma bulle affective se gondole et migre aussi vers Sèvres, que j’ai quitté il y a maintenant une bonne semaine. Je m’y étais octroyée un petit séjour en célibataire, histoire de profiter des derniers jours du congé maternité de ma Douce et d’aller emplir mon cœur des mines de Mathis. De ces moments chaleureux volés à mon quotidien maximinois, je vous raconterai volontiers mes souvenirs mirobolants de l’exposition Cranach célébrant la réouverture du musée du Luxembourg…et l’anecdote du club des grands-mères, ayant partagé un bout de wagon avec certains écoliers parisiens en route pour les vacances chez Papy-Mamy, en l’occurrence Papé et Poupette, s’ils se reconnaissent…
En attendant, Mathis jouit de sa dernière conquête, la chaise haute puisqu’il s’adonne maintenant au goûter compote de fruits… Quelle étape ! Il ne lui a pas fallu longtemps pour se familiariser avec la cuillère et le goût un peu étrange de la pomme cuite vapeur et sans sucre… encore un petit convive envers qui il ne faudra pas se contenter de belles paroles pour le tenir à table !
* Nihao= bonjour en Mandarin, langue courante dans cette Province.
**décalage horaire par rapport à la France: + 8 heures.
15:42 Publié dans Blog, goutte à goutte, O de joie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : carnet de voyage, chine, wuhan, famille, nouvelles | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer