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18/07/2011

Berceau des civilisations…(1)

La frange sud-ouest du Pays, c’est un peu la finis-terre de l’Asie… Carrefour de tant de civilisations ( notre guide, Yalçin en dénombre 47 !), cette terre accidentée de chaînes montagneuses abruptes aboutit aux confins orientaux de la Méditerranée. Impressionnée encore par les réminiscences de ma lecture de Yachar Kemal,( cf. Regarde donc  l’Euphrate charrier le sang…)  mon regard fasciné rattache sans cesse la terre aux îles  d’en face, si proches et si semblables.  Je conçois ce festonnage d’îles côtières comme une couture  divine reliant la Turquie à son voisin Grec. La Mer Égée n’est que l’écrin commun à ces terres au relief tourmenté. La géologie tellurique les a façonnées,   les hommes s’en disputent la domination depuis des millénaires,   mais rien n’est plus artificiel face aux strates déposées depuis les temps immémoriaux.

 

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les hommes regardent la côte au plus près…

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                                         Dalyan Caunos: tombeaux rupestres IVe siècle avant JC


Voyage donc en  Turquie égéenne…
Vestiges de cités au renom prestigieux.
Première découverte, le recul de la mer a condamné irrémédiablement chacune d’elles au déclin. Les échanges marchands et la propagation des idées sont alors intimement liés. L’accès à la mer est primordial dans le monde méditerranéen.  Mais l’ingéniosité des hommes s’affronte à Mère Nature et les sables gagnent sur la mer…

 C’est ainsi que Priène domine actuellement la plaine de la Söke, riche vallée fertile propre aux cultures vivrières (céréales, fruits, légumes) et au coton. Un escalier monumental mène au site.

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Adossés au Nikkale, la montagne (ou forteresse) de Satan, les vestiges de l’ancienne cité sont réellement impressionnants. Le théâtre accueillant 5 000 spectateurs donne une idée de  l’importance du site, le nombre de places équivalant au dixième de la population concernée.  Nous calculerons ainsi que Milet atteignait 250 000 personnes à son apogée et la population d’Éphèse est estimée à 500 000 habitants . Comment ne pas être interpellé par  les dispositifs d’adduction et d’évacuation des eaux, dont on peut relever les traces aux portes de Priène.

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 Occupée d’abord par les Hittites, puis sous influence hellénistique par les Ioniens, la cité est vouée au double culte de Dionysos et d’Athéna.  À quelques enjambées du théâtre, le temple d’Athéna se signale par ces quatre colonnes restées fièrement debout. Les tremblements de terre successifs, qui secouent toujours la région, ont eu raison du bâtiment, comme en témoigne ce champ de fragments…

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Le Bouleutérion, équivalent d’une salle du conseil, témoigne de l’organisation politique de la ville : cinq vastes portes en assuraient l’accès et l’éclairage, relayé la nuit par les torches car l’obscurité ne pouvait envahir l’endroit des débats.

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À l’époque byzantine (IVe siècle après JC jusqu’au XIe),   la cité est encore  active. Dans les ruines du petit temple attenant au théâtre une église byzantine est érigée

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16/07/2011

Turquie …

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Les Vacances, comme les histoires d’Amour, n’ont qu’un temps: en refluant, elles laissent les corps repus et les esprits saturés de Béatitude. Mais la mémoire est fille d’Ingratitude, et Oubli menace de trahir nos souvenirs  à mesure que nous réintégrons la Vraie vie…

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Carte postale de voyage ou récit de campagne ?

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Mon esprit hésite et tangue entre deux options également tentantes. Tandis que GéO s’investit dans le montage vidéo des clips qu’il a patiemment et méticuleusement cueillis au fil du périple, vais-je  chatouiller le clavier jusqu’à poser enfin les traces  fidèles et indestructibles de nos enchantements ?

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Le vent soufflait vigoureusement sur Bodrum au premier jour de notre halte… Idéal pour arpenter le port et  la cité sans souffrir de la chaleur. De fait, nous ignorons rapidement le côté station balnéaire en vogue; le Château  Saint Pierre  nous offre l’ombrage de ses jardins étagés et l’intérêt des vestiges du musée d’archéologie sous marine…

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À l’abri des remparts de la forteresse édifiée par les Chevaliers de Saint Jean dès 1406, nous admirons de multiples pièces d’architectures, sarcophages ou amphores remontés des profondeurs de la mer Égée.  Excellente mise en bouche pour le périple que nous engageons dès le lendemain.

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Éole s’affole en contrebas, mais les caïques glissent  sans frémir… Petite prière furtive cependant pour que le calme revienne avant la semaine suivante.

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23/06/2011

Chutes…

- Ça démarre très mal, cette journée… Ferais mieux  de rester couchée. Pas moyen pourtant… Plus de lait pour le prochain biberon.

Malgré le mal de tête lancinant qui l’a atteinte au plus profond de son sommeil, Sylviane sait qu’elle doit se procurer la précieuse poudre pour Lilly, avant qu’elle ne se réveille, d’ici moins d’une demi-heure. La pluie qui tambourine sur les vitres au moins aussi fort que la migraine vrille ses tempes la dissuade d’habiller les enfants pour sortir… Et puis surtout, éviter que le bébé de six mois ne se réveille avant qu’elle ait le temps de préparer le prochain ravitaillement.

Un coup d’œil au coin salon : Léo s’est levé et habillé seul, il a l’habitude… Il s’est aussi préparé son petit-déjeuner comme un grand, du haut de ses cinq ans : le paquet de biscuits traîne sur la moquette à côté du canapé et  sur la table basse une briquette de lait chocolaté écrasée témoignent de son autonomie.

- Je sors une seconde Léo, souffle-t-elle à son fils, tu restes avec Lilly, mais ne la réveille surtout pas…Je vais au coin de la rue chercher du lait, je reviens dans un quart d’heure…

Léo ne détourne même pas la tête de l’écran de la télé où il regarde les dessins animés depuis un bon moment. Il opine simplement  du chef pour montrer qu’il a compris, comme d’habitude.

 Dans sa hâte, Sylviane enfile son pantalon de survêtement par-dessus son pyjama, elle glisse le plus gros de ses cheveux rebelles dans le chouchou qui traîne sur le lavabo, endosse son vieux blouson  à capuche ; elle glisse le porte-monnaie déjà trop plat dans la poche et claque machinalement la porte derrière elle.

- J’aurais dû prendre la clé ! Tant pis, Léo m’ouvrira, mais ça risque de réveiller Lilly.

 Fugace pensée disparue aussitôt  tandis qu’elle se lance dans l’escalier du petit immeuble où elle occupe encore un deux pièces étriqué au troisième étage, sans ascenseur évidemment.

 

 

Resté seul, Léo en a assez de ces dessins animés déjà vus plusieurs fois. Il éprouve le besoin de se dégourdir les jambes et en traversant l’entrée que vient de quitter sa mère, il se saisit du ballon qu’il a laissé tomber là la veille, en remontant du square. Le souvenir brûlant de la gifle que lui a value son dernier tir dans l’appartement arrête son pied à temps. S’il cassait encore quelque chose, Maman serait furieuse. Et puis s’il drible, le bruit va réveiller Lilly…

Alors, il ouvre la porte de l’appartement ; sur le palier, il ne cassera rien…

 

Au début, le ballon roule doucement vers la porte de la voisine, la vieille, très vieille Madame Saboura. Un petit tacle professionnel permet d’éviter le choc contre le battant de bois, qui n’aurait pas manqué de faire sortir la voisine. Léo n’a guère envie qu’elle s’offre encore à le garder, avec ses vieux biscuits rassis… Mais il a poussé le ballon un rien trop fort et celui-ci roule vite vers les marches. Le voilà qui rebondit rapidement sur les degrés, prenant de la hauteur au fur et à mesure. La course de la sphère s’achève pile dans la porte de droite, au deuxième étage. Le choc est terrible pour les Dutellier, qui achèvent leur toilette.  Pour Robert Dutellier, c’est l’alarme qui ouvre la porte à sa paranoïa latente.  Il se persuade qu’il s’agit d’un tir d’arme à feu dans le hall de l’immeuble et somme Anne, sa femme, d’appeler la police, tandis qu’il s’enferme aux toilettes, histoire de laisser les voyous se calmer…

Sur le palier, le ballon reprend de la vigueur après ce heurt, il rebondit de plus belle jusqu’à la rampe, dont il attaque la tranche de trois-quart. Ce faisant il évite la porte de l’appartement de gauche et c’est dommage, car il aurait tiré de sa torpeur suicidaire Hervé Galinet, abruti par les curieux mélanges alcool-cannabis et  autres substances  inusitées avec lesquelles il lutte contre la dureté des temps. Galinet n’a rien entendu au fond de son brouillard cérébral. Pourtant dans sa cuisine, l’eau bout depuis un quart d’heure dans une casserole, elle  continue de déborder à gros flots sur le brûleur à gaz qui menace de s’éteindre sous les vagues bouillonnantes. Mais Hervé Galinet a oublié qu’il avait envie d’un café…

 

 Léo s’est élancé dans la cage d’escalier, à la poursuite de son ballon rouge et noir. Malgré ses cinq ans seulement, il a conscience que sa maladresse ne passera pas inaperçue. Il espère encore rattraper l’objet avant que l’un des voisins ne s’en mêle. Sans pitié, le  ballon prolonge sa descente infernale vers les appartements du premier. Du plat de la main courante, il atterrit en face sur la courbe du mur,    entraîné dans ce mouvement de va et vient par la synergie, la force de la chute multipliée par la vitesse des rebonds… La sphère caoutchoutée a acquis sa vitesse maximale quand elle percute la tête d’Adèle Saboura, de retour de ses courses matinales. Adèle, la voisine de Sylviane, a  atteint quatre-vingt-six ans et peine à marcher, mais pour rien au monde elle ne renoncerait à son appartement du troisième, qu’elle entretient seule, s’acharnant à refuser l’aide de la mairie pour les courses et les menus travaux. Agrippée à la rampe de la main droite,   sa canne dans la main gauche ne l’empêche pas de saisir les barreaux pour tirer  sur se bras et hisser ses pieds enflés, un degré après l’autre, les trois étages à grimper comme un défi journalier au temps qui passe. Elle a entendu les chocs successifs et deviné plus qu’elle n’a vu l’ombre du projectile. La violence de l’impact ne lui laisse aucune chance et tandis que son corps tout cassé s’affale par-dessus la rambarde, elle atteint le carrelage du hall  au rez-de-chaussée plus vite que l’objet assassin.  Le ballon marque une halte sur le palier du premier, brise au passage l’applique murale qui éclaire les parties communes. Il semble déconcerté par les morceaux de verre qui se déposent sur le parquet, zigzague un instant comme une boule de billard avant de rouler mollement vers la dernière volée de marches. Le premier degré franchit, sa chute infernale reprend, sans violence, comme s’il avait épuisé sa brutalité dans l’agression d’Adèle.

 

Léo saute maintenant les marches du plus vite qu’il le peut… S’il le pouvait, il descendrait sur la rampe, mais il n’est pas mûr encore pour imaginer de telles acrobaties. Alors il s’élance vaillamment dans le vide, bravant sa crainte de tomber comme son ballon… Il arrive sur le palier du premier étage, il n’a pas vu la chute de la vieille Adèle, il se tenait contre le mur et n’avait pas le panorama sur l’ensemble de la cage d’escalier… Mais il a entendu la résonance terrifiante de l’impact. Il n’aime pas la sensation du verre pilé sous les semelles de ses chaussons. Encore un étage, il est certain que son ballon n’ira pas plus loin que le hall de l’immeuble… Alors il pose le pied sur la marche suivante, encore une fois, il entend distinctement le dernier rebond du caoutchouc gonflé sur le dallage… Cette fois, Léo imagine tellement fort la butée de l’objet contre le portail de la rue, il se voit déjà en train de le ramasser et de remonter le plus rapidement possible auprès de Lilly…

À la troisième marche avant le sol, il réalise qu’il n’a pas la clé de l’appartement… Mais sa pensée disparaît dans l’éblouissement soudain de l’énorme boule de feu qui mange la cage d’escalier dans son dos. Il n’a même pas conscience du vacarme qui secoue  le quartier tout entier. Le souffle de l’explosion le propulse contre les conteneurs des poubelles comme une poussière minuscule et sa dernière pensée avant de s’évanouir est pour ce ballon qu’il voudrait ne plus lâcher… Un bien vilain ballon qui  lui a échappé sans ménagement, qui a provoqué tant de dégâts mais n’a pas su déranger la bonne personne. Dans l’appartement d’Hervé Galinet, l’eau a fini par éteindre la flamme de la cuisinière, laissant s’échapper le gaz. Les coups de boutoir répétés par les différentes chutes ont fini par ramener l’homme à l’envie de son jus matinal ; dans son semi coma, il a allumé les lumières sans sentir l’odeur putride des émanations… Les pompiers ont travaillé longtemps afin d’extraire les victimes ; personne ne pourra  jamais imputer au ballon le décès d’Adèle.

Léo, lui a compris, mais il n’a rien dit quand les pompiers l’ont enfin trouvé au milieu des gravats, recroquevillé dans le ventre éclaté des poubelles.   Il a bien trop peur que Maman lui confisque le ballon qu’il tient très fort contre son cœur.

 

 

 

12/06/2011

Tête-à-tête

Délicieux tête-à-tête avec Mathis, trois jours volés au quotidien et à GéO, moments de tendresse et de complicité avec mon petit-fils…

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Nous ne nous étions pas vus depuis février.
Autant dire l’éternité pour Mathis, qui n’a pas encore la pratique des souvenirs…
 Bien que nous prenions soin de lui faire entendre le son de ma voix au téléphone, notre bout de chou n’a pas pu mémoriser mon visage, mon odeur, ma manière de me mouvoir, mes intonations et mes rires, tous les indices qui constituent la présence d’un être à vos côtés, tout ce qui manque pendant l’absence …

Mercredi fut une rude journée … Il a fallu de longues heures à ce petit bonhomme pour vaincre l’angoisse de l’inédit:  j’étais arrivée la veille au soir cependant, le temps de prendre nos mesures respectives, bain et dîner sous le regard encourageant de Papa et Maman, Mathis s’était montré avenant. Mais voilà, la porte refermée sur la valise de Papa, Maman déjà en vol au-dessus de l’océan… Un abîme d’angoisse s’est ouvert dans le cœur de ce petit homme livré à l’abandon… 

À la mi-journée cependant, les esquisses d’une première intimité se sont manifestées…
Un  nouveau gros câlin sur le canapé, quelques rires et chansonnettes, je me suis allongée pour soulager mon dos… Mon escargot (ah ! les dents en préparation) s’est autorisé à ramper sur mon ventre et lentement, il est venu pointer son index sur mon visage, poussant l’audace à caresser mon nez… Le souffle d’un ange  glisse entre nos regards, Mathis observe attentivement ma face si proche… Un sourire naît du fond de sa prunelle noisette, détend les contractures du visage, étire à peine les commissures de sa bouche… Est-ce gagné ?

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La confiance se gagne par étapes. Nous sommes allés goûter avec Jeanne et Sidonie, le temps d’une balade au Parc, Mathis apprécie  les retrouvailles avec son univers habituel… Le retour à la maison n’en est que plus cruel !  Loin de la détente, le  rituel du bain est devenu mon Trafalgar…  Mais le miracle est venue d’une intuition maternelle… Il n’y a qu’une mère pour sentir ces choses-là : le temps d’une pause entre deux réunions, Ma Douce appelle pour prendre des nouvelles. Miracle ! Au son de sa voix, Mon petit Bonhomme oublie son chagrin et retrouve le goût de sa soupe… Pendant que nous bavardons (mon angoisse à moi, c’est qu’Audrey se noue les tripes en pensant que son petit n’est pas bien…) Mathis ouvre grand sa bouche, ses yeux s’illuminent de reconnaissance… Maman encourage  une bouchée, puis deux, dix… Nous arrivons au fond du pot, Mathis a dîné royalement!

La chambre est plongée dans la pénombre, volets tirés sur les émotions de la journée… Nous nous installons sur le fauteuil pour l’histoire du soir… Mathis se laisse faire, il s’abandonne au creux de mon bras, puis se redresse sans à coups, tirant sur mon col, il s’appuie sur mon torse, pose la tête sur mon épaule. Je ne bouge plus. De longues minutes, je murmure à voix basse de tendres petits mots d’amour, le souffle de l’enfant me répond, d’abord encore hoquetant, il s’apaise progressivement… 
À la détente de ses muscles contre mon corps, je sais qu’il s’est endormi, serein, confiant…



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Je pense au Renard du Petit Prince et je sais que notre tête-à-tête sera prodigieux…
 

04/06/2011

C'est l'histoire…

C'est l'histoire  est un jeu de créativité proposé dans le cadre de l' ACL.

Les lignes en vert constituent le point de départ d'une histoire. C'est  Galina qui a donc imaginé la situation que je me suis ensuite appliquée à dérouler… Lorsque nous nous sommes revues quinze jours plus tard, elle ignorait comment j'avais mené son affaire…

 

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Tempête à bord…

 

 

    C’est l’histoire de cette traversée et de son équipage sur le paquebot “Cambodge “. J’avais alors vingt-trois ans. Mes malles étaient entassées dans la cale parmi d’autres et inaccessibles. Je passais le plus clair de mon temps à visiter le paquebot avec ses couloirs, ses escaliers, ses écoutilles à n’en plus finir. Parfois même, je prenais des portes et des couloirs sans savoir où ils me mèneraient. Mais ce qui me plaisait le plus, c’était de me retrouver à la coupée du commandant.

    Là, j’observais la passerelle du paquebot s’étendant devant moi, se terminant en pointe, comme une flèche, faisant corps avec l’étendue de l’Océan.          

 

**

    Comme souvent, ce jour-là, je m’étais glissée dans la coupée, avec l’accord tacite et bienveillant des marins de quart. Depuis mon  poste d’observation, je réalisais peu à peu une certaine tension des hommes à leurs postes.

             Au loin, l’horizon s’assombrissait et devenait menaçant. Le commandant pris le message que lui tendait son personnel radio.

          - Nous allons rencontrer une tempête, assez forte, informez le personnel et l’équipage, lança-t-il.

         À peine avait-il donné ses ordres que  l’apparence des flots autour de nous s’était complètement modifiée. Du bleu profond auquel nous étions habitués, la mer avait viré au gris sombre, se creusant de plus en plus profondément, les crêtes  mouvantes et désordonnées  s’ornant de larges festons blancs.

    Semblant prendre conscience de ma présence pourtant discrète, le commandant m’ordonna de regagner les ponts inférieurs avec les autres passagers. Son ton était tellement déterminé que j’obtempérai sans répliquer.

 

    Il était d’ailleurs grand temps de se mettre à l’abri. En quittant le pont supérieur, j’eus le temps de regarder par les baies vitrées du grand salon. Je vis passer en un éclair ce que j’identifiais comme des matelas ou des couvertures de transats, que le personnel n’avait pas eu le temps de ramasser. »Profits et pertes » pensais-je en souriant. L’instant d’après, le navire plongea violemment dans un creux et je me retrouvais accroupie sur le sol, résolue à trouver rapidement un moyen de stabiliser ma posture.

 

***

 

    Nous étions assez nombreux  réunis dans le salon du pont moyen, où se déroulaient régulièrement les spectacles nocturnes proposés pour égayer les soirées à bord. À cette heure de la journée, il était habituellement désert, mais son décor cosy semblait tout à fait approprié pour éviter de penser au ciel subitement assombri, aux éclairs aveuglants qui se déchaînaient maintenant tout autour de notre paquebot. Comme moi, la plupart des passagers étaient résolus à faire confiance à notre capitaine et à l’équipage. Les histoires de croisières entendues ça et là faisaient suffisamment état de leurs expériences… Ils en avaient tous vu d’autres ! À l’abri de l’écrin aveugle que formait cette salle de spectacle, les passagers faisaient front avec patience.  La dépression semblait sérieuse et malgré sa taille respectable, notre navire était agité de soubresauts intempestifs. Le capitaine avait expliqué par l’intermédiaire du réseau de communication interne qu’il essayait de ne pas dérouter le navire mais qu’il devait manœuvrer au plus près pour prendre  les lames de trois quarts afin de maintenir la stabilité du bâtiment. Rassurés par ces commentaires, les voyageurs reclus plaisantaient,   forçant parfois la note, comme s’il s’agissait de sauver la face.    Peu à peu cependant, et malgré les collations proposées par le personnel dévoué, chacun se sentit gagner par un malaise désagréable, de plus en plus manifeste à la longue. Les conversations s’éteignirent au fil des heures.  Nous cherchions à suivre les mouvements du paquebot, persuadés qu’en acceptant  mentalement ces déplacements brutaux, nous échapperions à l’inévitable mal de mer qui s’annonçait de plus en plus dominateur… Hélas, nos efforts n’étaient pas également récompensés.

    Les haut-parleurs grésillèrent  enfin. Réconfortés, nous nous redressions déjà sur nos banquettes, quand la voix du Capitaine  requit notre attention :

    - Mesdames et Messieurs, la tempête que nous traversons actuellement risque de se prolonger toute la nuit…  Compte tenu des conditions particulières, ceux d’entre-vous qui le désirent pourront se restaurer d’un repas froid  au self- service du pont moyen, puis nous vous prions de regagner vos cabines le plus rapidement possible. En aucun cas vous n’êtes autorisés à sortir sur les ponts supérieurs. Merci de votre compréhension.

    Ce message eut pour effet d’accentuer le découragement qui guettait certains d’entre nous. Je vis en particulier le visage de ma voisine se froisser en une mimique trahissant son angoisse. En dépit de son âge mûr, elle semblait sur le point de pleurer comme une fillette éperdue.

 

****

 

    Au milieu de la déroute générale qui s’annonçait, j’entendis alors la voix claironnante de l’un des animateurs de nos soirées divertissantes… Son timbre nasillard et instable, comme s’il était en mue perpétuelle, était aisément reconnaissable. Accentuant le déséquilibre que le tangage du paquebot lui imposait, l’homme se dirigeait vers l’estrade arrondie réservée aux spectacles. Ses comparses habituels le rejoignirent à leur tour. Dans la confusion des heures précédentes, personne n’avait reconnu leurs silhouettes, mais leur intervention les sortaient de l’anonymat. L’un d’eux se mit au piano, et même si ses doigts n’attrapaient qu’une note sur trois, la mélodie endiablée qu’il semblait poursuivre dopa l’assistance. Sans réfléchir, je me mis à fredonner cette musique  qu’en temps habituel je n’apprécie qu’à dose homéopathique. Je n’étais pas la seule à réagir de cette façon. Les animateurs se mirent à frapper dans les mains, manœuvre pourtant risquée car il leur fallait surtout assurer leur position verticale ! Inévitablement, l’un d’entre eux perdit l’équilibre et se retrouva affalé devant la grand-mère prête à pleurer tout à l’heure. Ragaillardie, elle ne put s’empêcher d’éclater de rire et tenta de prêter main-forte au comédien étalé à ses pieds. Ce fut le début d’un sketch inattendu. Faisant mine d’aider son voisin, chacun endossa le rôle des dominos, et charivari du navire ou pas, voilà le salon envahi de clowns à quatre pattes, se livrant à des galipettes  involontaires ou provoquées, accompagnés d’un fond sonore délirant et tapageur.

    En quelques minutes, Angoisse et Impatience avaient cédé la place à l’hilarité et au défoulement enjoué.

     Confortés par ce succès, les animateurs enchaînèrent les numéros que  la tempête réinterprétait avec force remous. Ces saynètes déjà vues au cours des soirées précédentes paraissaient tout à coup nettement plus drôles, leur effet comique contaminant les assistants qui ne résistèrent pas tous à la tentation d’y ajouter un grain de sel de leur cru… Si bien que la salle était en effervescence depuis plus de deux heures, sans que quiconque ait prêté attention aux interventions diffusées depuis le poste de commandement.

 

     La nuit s’avançait cependant, et avec le point de l’aube, le vent perdit enfin de sa force. L’amplitude des lames s’amenuisait imperceptiblement, mais dans la salle peu s’en rendirent compte en temps réel. L’excitation générale avait permis d’occulter le désagrément des roulis et la crainte légitime devant les colères de la mer.

 

 

*****

 

     De mémoire de Capitaine, jamais une si longue traversée n’avait connu une ambiance pareille !

    Après un repos bien mérité, équipage et passagers se retrouvèrent à tous moments du périple comme les membres privilégiés d’une compagnie confraternelle. Il semblait difficile d’échapper à cette solidarité née de l’épreuve dominée ensemble.

             Alors que le début de la traversée m’avait apporté l’ivresse des espaces infinis dépourvus d’horizon, la volupté de remplir mes poumons d’air vif saturé d’embruns, d’emplir  mon esprit d’images et de sensations de liberté entre ciel et mer, voilà que le plus beau moment de ce voyage avait eu lieu dans le ventre aveugle  de ce paquebot, au même titre que mes valises entassées dans la soute. Quelle ironie !

      Au plus vif  de la tempête, le commandant et ses marins de quart, bien trop occupés à leur poste pour s’enquérir du confort des passagers, n’avaient pas eu connaissance de notre désobéissance à leur injonction de repli dans nos cabines. Ignorant la liesse qui nous avait unis, ils attribuaient cette atmosphère si  subtilement chaleureuse à notre soulagement et notre reconnaissance pour leur qualité de pilotage. Personne n’a  ensuite songé à les détromper.

    Voilà des années que j’ai accompli ce voyage qui devait changer ma vie à tout jamais… J’avais embarqué le cœur partagé entre le déchirement de quitter ce pays d’Asie qui m’avait vu grandir, et une insatiable curiosité pour l’Europe et ses promesses…

    S’il me fut donné un moyen de surmonter mon dilemme, c’est à cette tempête que je le dois. Car cette nuit-là, j’ai partagé un moment de solidarité inoubliable, et  j’ai souvent revu la petite grand-mère au bord des larmes… Car sous son regard bienveillant,   au milieu des heurts du tangage,  j’ai embrassé pour la première fois l’homme qui, bien des années plus tard, est devenu le père de mes enfants 

 

28/05/2011

Immuable ?

Près d’un an déjà  que nous n’avions pointé le museau du Leyla dans les eaux de l’anse de Taillat.
Le cap lance sa presqu’île suffisamment loin dans la mer pour nous offrir un véritable mur de retranchement, contre les vents et les  courants.
Surtout, cette muraille rocheuse abrite un échantillonnage  pertinent de la flore et la faune méditerranéennes.

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Ce jeudi, la mer parfaitement plate nous invitait au repos total…
Un calme absolu régnait sur les eaux tranquilles.
Mêmes les cigales, résidentes habituelles de la péninsule , n’étaient pas encore à poste. Les paresseuses attendent la proclamation de l’été pour  s’afficher, elles ne se fient pas aux premières sensations de chaleur estivale, ce sont des prudentes qui ne s’éveillent en quête d’épousailles qu’en accord avec leur calendrier biologique.
… Aucune stridulation pour accompagner le contrepoint du clapot contre la coque.

D’autant que nous étions à peu près seuls au monde. Dans quelques semaines, ce calme sera inconcevable, il faudra slalomer entre les embarcations de toutes tailles et de tous types,  s’accommoder des cris perçants des baigneurs excités,  s’habituer aux relents mêlés des crèmes anti UV et des pique-nique à toute heure…

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Pour l’heure, GéO et moi jouissons de notre chère solitude…
Le bateau à peine ancré, GéO a déjà piqué une tête, m’intimant de le suivre sans délai. Que nenni, vous me savez précautionneuse de ma chère petite peau… Je veux savoir à quelle sauce je risque de m’assaisonner… Ma foi à  24°, les eaux de la baignade méritent une petite visite…


Sauf qu’au moment de glisser mon corps brûlant dans l’onde fraîche et azurée du site, je remarque quelques petits corps manifestement étrangers qui flottent au gré du courant. Des morceaux sans identité précise se laissent mollement pousser vers le rivage, à deux  cents mètres de notre mouillage…
J’ai déjà un pied à l’eau mais je le remonte promptement. Et du plat-bord, je ne peux que contempler la dérive de ces déchets, écoeurée de constater qu’une fois de plus, la mer n’est pas, aux yeux de certains, la Matrice de vie. Nos contemporains lui ont définitivement dévolu la fonction de poubelle à ciel ouvert. Toute la journée, par intermittence, nous allons regarder ces déchets de caisse noire dériver mollement au gré des courants.

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Et pourtant, est-il possible et raisonnable de naviguer sans être conscient de la beauté et de la fragilité de la mer ?
Est-il possible et raisonnable de négliger l’équilibre des éléments ?
Immuables, telles nous apparaissent  chaque année nos retrouvailles avec les paysages que nous affectionnons .
Roches immuables, permanence de la mer mouvante et nourricière, régularité des mouvements de marées,  cycle éternel de l’eau…Mais pour combien de temps encore ?
Combien de générations après nous pourrons encore profiter innocemment de ça ?

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18/05/2011

Pas si facile…

Pas si facile, la piscine…

Il y a des familles où la pratique du sport va de soi…
Chez nous, le rapport à l’eau est primordial.
La réouverture de la piscine comble d’aise notre Copain. Mes souris-fidèles auront  sans doute  souvenance de son plaisir manifesté dès le premier contact avec l’onde bleue du bassin. Privé de baignade quand la saison estivale s’évanouit, notre petit poilu-noiraud part en quête de compensation : sous les averses les plus diluviennes ou glacées,   rien ne peut empêcher Copain de  patauger avec délectation,   de se crotter le poil à loisirs,  de s’enterrer des pattes aux oreilles dans la gadoue. Ce chien de race indéterminée bénéficie d’une nature amphibie qui atteste qu’il n’est pas né pour le désert.
À la longue, j’ai observé la rapidité du séchage de son pelage, pourtant fourni et long … Malgré les sauts qu’il affectionne et la durée des baignades, l’eau ne pénètre jamais l’épaisseur de la toison. Comme les canards, dont il est peut-être parent malgré les apparences, Copain ne mouille que la superficie de sa fourrure.

À l’inverse, Guss le chien roux porte une robe rase. « Tant mieux, ai-je pensé mesquinement,  moins de poils à balayer … » Depuis son arrivée en décembre dernier, Guss a beaucoup grandi, il dépasse Copain depuis lurette, et son bon appétit aidant, le voilà membre de la confrérie des plus de 30 kilos . C’est dire que ses câlins impétueux s’avèrent parfois encombrants. D’autant qu’il habite mal  les volumes de son corps, ses gestes restent d’une maladresse que le Maître juge touchante malgré les ravages … sur les pantalons blancs des visiteurs.  Mais si Copain est à l’aise avec l’eau, qu’elle stagne au sol ou tombe du ciel, Guss réinvestit  précautionneusement l’abri de la maison à la moindre goutte. En de nombreux points, nous constatons des ressemblances comportementales avec Zuko, qu’il n’a pourtant pas connu.  Nous attendions donc avec une  certaine impatience les réactions de notre second pensionnaire quand viendrait la saison des jeux d’eau.

***



Ce sont nos voisins qui vont apprécier l’été et les séances de piscine à l’heure canine…
 Ainsi quand je m’offre une petite séance longueurs, Copain s’installe habituellement sur la marche moyenne, le corps immergé en grande partie, il se rafraîchit tranquillement en attendant que la maîtresse achève ses aller et retour. Certes, il apprécie moins la trempette statique et préfère les séances « va-chercher-le-joujou », mais son bon fond le rend patient aux caprices des humains.

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 Guss s’avère d’une nature moins confiante. GéO le pense inquiet pour moi. Du moins le maître  a tiré cette conclusion  en observant l’acharnement  que manifeste notre nouveau compagnon  à suivre mes parcours  depuis la margelle du bassin. Ce sont ses commentaires qui, à la longue, risquent de devenir gênant pour la sérénité de nos relations avec le voisinage. Maintenant qu’il a atteint une taille respectable, sa voix a acquis une puissance grave qui déborde des frontières de notre jardin.  Que faire ? Mes invectives "tais-toi, moins fort, doucement" proférées dans l'effort  demeurent sans effet, on s’en doute.


Alors GéO est passé en phase professeur.
Professeur de plaisir natatoire… Géo aime bien.
Chaque été, un petit-fils, un petit- neveu,   une amie aquaphobe,  un chien de passage deviennent l’espace d’une visite les élèves appliqués profitant des leçons d’un mentor avisé. Cet été, ce sera trop tôt pour Mathis, j’ai déjà posé les limites à l’exercice.  Mais Guss est à point pour devenir le premier bénéficiaire  de la saison.


Ce n’est pas si facile…
Guss avance une patte…et la retire. Malgré les 28° affichés, il semble penser «  c’est trop froid… »
GéO appelle patiemment, il montre le joujou, il tapote la surface de l’eau avec l’objet de toutes les convoitises canines… Rien n’y fait.
GéO lance le joujou… Que Copain va chercher sans hésitations et ramène triomphalement au maître, sous le nez du Guss fort dépité. Car Guss est un dominant, et sur la bonne vieille terre ferme, Copain ne fait plus le poids depuis des mois. Mais quand le terrain de jeu devient mou, fuyant, et frais comme la surface de la piscine, les rôles s’inversent.

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Reste à Guss la surveillance acharnée racontée plus haut : suivre les évolutions du nageur avec force commentaires acrimonieux… Dont nos voisins profiteront sans vergogne !
L’été 2011 s’annonce jappant Waf Waf !!

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Tout de même,   à force, ce qui devait arriver s’est produit : le faux-pas …Et notre lascar s’est retrouvé au milieu de  la bassine…Enfin, de la piscine. De toute urgence, il a fallu l’aider à se sortir de là, car le but de la manœuvre, c’est bien sûr de lui apprendre l’usage des trois marches.
 

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Vient heureusement l’heure de la réconciliation…

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12/04/2011

Au-dessus des Calanques

Aux portes de la ville, cette nature fascinante  s’ouvre en un espace quasi désertique, rude et coloré, lumineux et rugueux, immuable et fragile, nous ne sommes pas les seuls à désirer nous y perdre…
Depuis  qu’elle habite  Marseille, notre amie Simone côtoie  volontiers cette côte escarpée, côté terre le plus souvent. Une de ses activités favorites consiste à arpenter ces cailloux en tous sens. Outre sa bonne forme physique qu’elle conserve précieusement,  Simone s’est munie  de bonnes chaussures, d’une carte détaillée sur laquelle elle dessine ses escapades, les chronomètre et en note les caractéristiques … Depuis qu’elle a arrêté son projet de trek à la Réunion, Simone s’est même procuré deux bâtons de marche nordique, ce qui confère à sa silhouette menue un look technique et professionnel tout à fait impressionnant***…
Notre sportive  avait donc repéré un itinéraire abordable pour notre groupe amical, afin de nous permettre de confronter nos perceptions au ras de l’eau à celles qu’offrent ces hauteurs.
 Égayé par la promesse d’une journée ensoleillée sur des chemins balisés, notre groupe s’est engagé  à sa suite pour une randonnée pédestre qui nous a permis de profiter de panoramas exceptionnels.

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 Ne cherchez pas Simone, notre guide ouvre la voie tandis que les dilettantes devisent avec insouciance…
P1010106.JPGSimone réapparaît promptement , rendue à l’obligation d’entraîner ses troupes…
 Il nous faudra dorénavant maintenir le rythme et cesser d’amuser la garrigue !

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La voilà cette garrigue si bien chantée par Giono, Daudet, Mistral, Pagnol…

 

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  Tandis que le sentier s’élargit en une large artère caillouteuse, nous progressons à l’intérieur du plateau en une longue montée régulière.

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 Nous débouchons très rapidement  sur  la rencontre du ciel et de la mer à l’infini. D'abord, les couleurs de ces deux éléments se fondent harmonieusement, les restes de brumes matinales  poudroient l’horizon d’une subtile irisation argentée. 

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Pause déjeuner à l’ombre des grands pins

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Le vent se lève à l’heure de rompre la pause , et le paysage acquiert alors cette acuité des contrastes que soulignent les effets du Mistral : roche blanche aveuglante, végétation scintillante dans l’éclat de son printemps, azur dense  de l’air et de l’eau…

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Récompense attendue de tous les marcheurs de crêtes :  jusqu'ici aimantés par l'horizon dessiné de haute lutte entre ciel et roche, nos regards plongent tout à coup vers l'abîme en contre-bas. La palette des couleurs s’enrichit d'un miroitement plus tendre, à la mouvance précieuse de l’onde émeraude. Nous dominons la calanque d’En- Vau…

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Terre des dieux, dit-on couramment de la Belle Provence… Certes, mais au vu du relief tourmenté, les dieux d'alors se sont vigoureusement empoignés! En témoignent encore ces falaises vertigineuses où les arbustes se jouent des lois de la pesanteur et des forces du vent :

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Nous débouchons tout à coup sur les ruines d’un refuge abandonné, pour y découvrir le charme de ce champ d’Iris livré à sa propre survie…

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Sur le chemin du retour, dernier regard vers le cap Canaille

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Il en est un qui s’en souviendra et n’a pas manqué d’apprécier la sollicitude de son maître. Si la tendresse grandit celui qui la donne,  Nougat quant à lui jouit d'un point de vue aérien…

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*** Sous ces taquineries se cachent toute ma gratitude pour l'organisation de la randonnée et mon admiration pour ton dynamisme communicatif… En bref, mille mercis à toi.