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11/04/2011

Tant de printemps…

Il y a dans la vie des printemps qu’on ne vit pas toujours à vingt ans.
Il y a des printemps en fleurs et des printemps en pleurs.
Il y a des printemps en hiver et des saisons à l’envers.

Sur la planète bleue, les couleurs s’encanaillent
Sur la palette  tous les verts  virent en pagaille
Vert tendre,  vert anis,  vert amande, vert d’argent …
Nos prunelles s’ensoleillent sous ce foisonnement.

L’attente est trompeuse qui s ’accroche à l’habituel
Des ardeurs d’accouchement dans ce rituel,
Espérance ou Bienveillance d’une Mère Nature
Parfois si tendre, parfois si crue et dure …

08/04/2011

Marseille au Levant

À l’est de Marseille, la ville oublie ses grouillements, ses ruelles escarpées, ses grondements de trafic saturé, ses maisons entassées autour du vieux port usé jusqu’à la corde des clichés pittoresques.

 

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Les forts qui ferment l’entrée de la ville ancienne ne défendent plus les intrusions touristiques, les parements ostentatoires des villas cossues, des quartiers luxueux, des bâtiments revendiquant l’Histoire…

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Corniche Kennedy, plage des Catalans, du Prophète…Passe la ville trop urbaine, elle s’encanaille aux détours des chantournements de la côte… Les rochers se suivent, les promeneurs plongent le regard vers les grèves populaires, les quartiers enclos  derrière  les barrières de leurs escarpements. Les maisons se serrent sur la roche en un jeu d’équilibre précaire , où les chats se promènent en liberté de toitures en terrasses…

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Soudain, la cité se perd dans le désert de pierres blanches…
 Les dernières constructions humaines s’effacent dans la muraille calcaire, proposant d’autres nids aux abris intemporels…

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***

Marseille l'intemporelle soumise aux caprices d'Avril…

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  Callelongue, port en exil,  accueille Aurélien en poisson d’avril
  Marseille s’embrume et nous enrhume
  À l’abri des regards,   la vue sur le village se mérite
  Les rochers s’allongent maintenant à l’ombre des nuages
  L'œil doit guetter le dernier rayon du  soleil rasant blanc derrière le paravent de ses îlots secrets.

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(1er avril 2011)

***



Un printemps explosif, Marseille scintille sous le soleil…
La ville capricieuse change de parure en un instant.
Au ras des flots, l’aventure se mène en pérégrinations marinières

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L’esquif glisse le long des remparts naturels, sous l’à-pic des falaises, les calanques s’explorent par effraction.
 

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La nature protège ses ondes de murailles invincibles et de soldats minéraux

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 Seul le marin adroit décèlera l’entrée du passage.

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Inlassable curiosité humaine, il nous faut saisir ces paysages sauvages.
 L’homme s’incruste cependant sur de hardis destriers nautiques
La pénétration ultime mène à la rencontre de la pierre et de l’eau.
Le minéral et l’ondoyant s’épousent à l’abri de l’anse,
 Où l’homme triomphe enfin  sur la plage de sable fin.

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28/03/2011

A C L…

Comme chaque année, les prémices des beaux jours activent en nous des fourmillements. Les plus rationalistes d’entre nous mettent  sur le compte des fameuses  hormones ces désirs de changements, ce bouillonnement d’idées nouvelles, cet engouement d’activités  renaissantes,  voire  même un regard soudainement critique vers nos silhouettes enrobées… Selon les âges, les goûts, les préoccupations fondamentales des uns et des autres, le Renouveau de la Nature sonne l’heure des branle-bas de combat dans la garde-robe, des régimes drastiques pour contrer l’invasion des bourrelets, des résolutions et des projets de villégiature…

Eh bien qu’on se le dise, pas pour moi !
Je me remets au travail !
Si, si, vous pouvez me croire.  Enfin, quand je dis travail, le mot est un peu trop connoté. Nuançons : j’ai résolu de travailler davantage mon bon plaisir d’écrire. Vous voilà rassurés !

 J’ai une petite théorie bâtie au fils de mes ans…Ma vision de la vie est que nous passons notre temps à faire des rencontres, qui influencent  nos  décisions et pèsent sur nos choix,  ce qui oriente nos cheminements,  qui nous poussent à aller ici ou là plutôt qu’ailleurs…  Ce qui génère d’autres rencontres qui… Bref, le hasard et la nécessité se donnent souvent la main pour ménager au fil de nos destins  des surprises.  À nous de slalomer entre accidents et catastrophes, et de ne pas manquer de rebondir sur les trampolines à bonnes idées. Ma rencontre avec Christophe Forgeot au moulin des contes en décembre dernier m’est apparue appartenir à la seconde catégorie. 
J’ai donc cheminé une partie de l’hiver  sur l’idée d’intégrer un Atelier d’écriture, pour voir… Au mois de mars, l’activité a démarré à Néoules et ma foi, après deux séances,  je conviens volontiers que l’expérience me paraît positive. Le fait de se réunir à cinq ou six personnes disposées à partager leur goût des mots et leurs envies d’écrire, de ménager des temps d’écoute attentive et réciproque alternant avec les défis de créations à vif, sur un thème imposé ou une structure modélisée, c’est amusant,  revigorant pour les neurones. En fait, c’est l’exact pendant des séances  hebdomadaires de gymnastique  auxquelles je soumets mes articulations et ma musculature. (Parce que j’ai bel et bien une musculature, peut-être discrète, mais… réelle !)
 
Donc, grâce aux Ateliers de Création Littéraire ( ACL) de Christophe Forgeot*, j’entends bien, deux fois par mois, verser un peu d’huile lexicale dans les rouages de mon cervelet, asperger d’engrais mes lobes temporaux, colmater les fuites de mes synapses par injection de reviviscence grammaticale, ensemencer les friches de mes champs cognitifs, soumettre mon imagination à l’entraînement intensif  d’exercices inventifs, fantaisistes ou techniques.
Bien entendu, je ne saurais manquer d’arroser mes gouttesd’o à cette source régénérante.



* À titre informatif et pour les souris intéressées par la démarche, le blog  poétique de Christophe Forgeot figure ici http://christopheforgeot.artblog.fr/
Poète aux activités multiples,  son parcours est disponible sur Wikipédia  http://fr.wikipedia.org/wiki/Christophe_Forgeot

J’ ai également apprécié la page du site ci-dessous intitulée Être sensible.
 http://membres.multimania.fr/mirra/poeForgeot.html


26/03/2011

Points de vue…

On  sait combien les témoignages sont subjectifs…
Naguère, je vous contais les retrouvailles amusées de GéO et de sa première Dulcinée (première d’une longue liste, si l’on prête l’oreille aux légendes…), récit que j’avais intitulé Amours d’antan. Un petit clic sur ce titre joliment bleuté, et hop, mon point de vue de témoin particulier de l’événement réapparaît…

Depuis GéO s’est hasardé lui aussi sur les voies des concours webistiques.  À l’occasion de la Saint Valentin, le site  http://disnous.fr/ avait organisé un concours de nouvelles sur le thème des premières amours. GéO s’est amusé à rédiger SA version de cet épisode piquant  et l’a adressé au site en toute discrétion. Or voilà que le jury a été sensible au charme de l’anecdote et notre GéO est récompensé, oui, oui, par une troisième place !!! Le plus beau de l’affaire est que nous attendons pour lors une récompense qui promet d’être concrétisé par un coffret de champagne au nom d’une certaine veuve bien connue des amateurs… 

Ce succès de GéO nous réjouit et m’offre l’occasion d’une petite réflexion sur la subtilité des témoignages… Nous  vivons chaque événement selon nos critères : caractères, sensibilités diverses, disponibilité et réceptivité, mais la manière de relater les faits dépend aussi de facteurs qui créent une différence subtile. Aussi m’a-t-il paru amusant d’ouvrir une rubrique  à l’encre de…  GéO , et de publier, avec son accord, son texte. Certaines d’entre vous, fidèles souris critiques,  profiteront  demain des gouttes de pluie promises pour jouer à comparer les deux versions.  Et d’aucuns en profiteront pour souligner combien je m’égare parfois dans la menée de nos aventures … Mais moi, je ne gagne pas de champagne… Tout au plus ai-je droit à votre fidélité  distinguée et votre considération assidue, et à mes yeux, ça n’a pas de prix !!!


À l’encre de …  GéO
Premières amours



Août 1958, enfin les congés. Depuis une année que je travaille, les vacances scolaires ne sont plus que souvenirs. Je pars camper avec ma moto en Normandie où trois amis me rejoindront. Mais surtout, je suis heureux, je vais revoir Gilberte dont je suis tombé amoureux, il y a un an. Depuis nous avons commencé un échange épistolaire qui va devenir quotidien. Comme la distance et le temps abolissent progressivement toute retenue, nos écrits sont devenus parfois chauds et osés. Aussi, lorsque nous nous retrouvons face à face, nous avons l’étrange impression d’être en présence d’un être étranger, figé, totalement différent de celui avec qui nous avons correspondu si librement. Elle travaille cet été à l’épicerie du village et semble vouloir maintenir une certaine distance entre nous. Ce n’est pas ainsi que j’avais imaginé nos retrouvailles. Pourtant, c’est réel, nos relations se distendent. Cela me perturbe, mais j’espère que les vacances finies, nous reprendrons notre correspondance et que tout rentrera dans l’ordre.
   Hormis cela, le mois passe comme un rêve. Nous sommes souvent rejoints par des amis du cru. Les journées comme les soirées sont animées.
   Puis nous reprenons Gilberte et moi, nos écrits mais je sens bien que le cœur n’y est plus. Je profite d’un pont, en Novembre, pour faire un voyage express afin de la voir. Bien que prévenue, elle refuse de sortir de l’Hôtel où elle travaille. Il fait nuit. Face à la mer qui bat dans le port, devant la bâtisse éclairée, dans le froid et le vent qui me transperce, je la regarde une dernière fois, l’apercevant derrière une fenêtre du premier étage. La rengaine de Colette Renard “Tais toi, Marseille” me trotte dans la tête et ajoute à mon désespoir. Dans la pénombre elle m’observe sans un signe. Le cœur lourd, je me résous enfin à partir. Dès le lendemain, désespéré, je rentre à Paris. Nous ne nous reverrons jamais. 
Ce fût mon premier chagrin d’amour.

Juin 2009. Avec mon épouse, nous envisageons un “pèlerinage” sur les lieux de notre jeunesse. Elle veut revoir les pêcheries de sa jeunesse et moi, ma Normandie. Nous trouvons sans difficulté  une chambre d’hôtes dans une petite commune que j’ai bien connu. Notre logeuse, Michèle Vincent, est pour moi une parfaite inconnue. Pas un instant, je ne me doute que Gilberte se dissimule sous ce nom. Elle a changé de patronyme par son mariage, et de prénom pour reprendre celui de son mari décédé.  Imaginez ma surprise lorsque, après m’avoir demandé si je connaissais le village, elle se fait reconnaître en m’avouant qui elle est ! Elle de son côté était persuadée de mon identité, n’ayant personnellement changé ni de nom, ni de prénom.
Et ce sont les retrouvailles... cinquante-deux ans ont passés...
Voilà, l'histoire est ré-écrite et la suite a été super sympa, l’accueil si naturel de sa part et de celle de son compagnon Dominique, la soirée passée tous les quatre ensemble dans leur jardin et tous ces souvenirs. Une étape qui restera gravée dans notre mémoire comme une plongée dans notre jeunesse.


23/03/2011

Modestes Violettes

Nature, écriture, fleurs sauvages, respect de la natureViolettes si modestes  que l’œil du promeneur s'oblige à détecter parmi l’amas de feuilles  mortes dans la colline…
 
Je me souviens à peine de ces poèmes destinés à nos mémoires enfantines, les « leçons de morale »  qui débutaient chaque journée scolaire dans les années 1950… La République d’alors avait à cœur de transmettre à ses enfants le sens des Vertus au même diapason que le Catéchisme du jeudi, parmi lesquelles la modestie s’imageait par la discrète apparition de ces tapis mauves…
Mais si l’œil se prend à observer la délicatesse de leur composition,  il apparaît  que le Créateur n’a pas  négligé de les doter d’attraits raffinés et complexes: composition des pétales, couleur, odeur, saveur, rien ne lui manque…

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Sous l’Azur retrouvé, la balade du jour nous permet d’adresser à  nos lointains amis Pierre et  Mireille un petit clin d’œil en forme d’orchis sauvage avec cet exemplaire d’ himantoglossum robertianum* que le maquis de notre colline conserve jalousement d’année en année

 

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 Celles-ci émergent fièrement du tapis roux, et leurs hampes se hissent à hauteur de regard, histoire de bien claironner l’installation du Printemps. ouf !


Quel que soit l’emblème choisi, les couleurs pavoisées, j’aime la traque aux cadeaux sauvages que Dame Nature concocte inlassablement… Pourvu que l’Humain se souvienne des leçons anciennes et retrouve assez de sagesse et de modestie  pour lui témoigner respect et sauvegarde !

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* N’allez surtout pas me croire si savante, si je me permets de lui donner son nom  c’est que j’ai autrefois pris copie des leçons de l’ami Pierre…

04/03/2011

Ânodineries

Parce que , ce matin, l'air pétillait légèrement

Comme pour annoncer l'ébullition du printemps

J'ai chaussé mes pouces verts et sans décompte,

Rempoté les plantes à l'étroit dans leur pot d'origine.…

Évidemment, pour tout un chacun, l'activité est anodine

Et ne mérite pas une publication en grandes pompes!

Mais quand vous aurez pris le temps de contempler mes beautés,

Quand vos mirettes se seront chaviré sur leurs robes de fées,

Quand la délicatesse des pétales épanouis aura ciselé votre regard,

Alors,  vos neurones fatigués par l'agitation de la semaine écoulée

Marqueront la pause:  vendredi soir, il n'est pas trop tard,

Profitez de mes Damoiselles qui pour nous  se sont troussées.

 

 

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22/01/2011

Notre Petit Roi

 

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Il a ensoleillé la maison durant ces 3 jours passés chez nous.
Je me suis réjouie de le tenir dans mes bras, sur mes genoux
Et j’ai grandement  profité de ses sourires et de ses babillages…
Au risque de susciter  la réprobation devant  mes enfantillages,
J’ai reçu, je l’avoue sans culpabilité, mon petit-fils à l’égal d’un Roi.

Roi Mage comme il convient en cette période bénie de grand émoi.
Enfant innocent et cependant  porteur de tant d’attentes,
Nourrisson repu que ses parents accompagnent avec fierté
 Moult questionnements,   trésor de  patience et d’attention incessantes.

 Mathis s’éveille, indifférent à toute cette vigilance déployée.
À capter ses expressions souveraines, d’autres souvenirs travaillent
Du temps où Leur bien-être reposait sur mes épaules,
 Où Leur contentement résonnait dans mes entrailles 
Et je regarde ma fille investir à son tour ce beau rôle.

Un petit d’Homme comme tant d’autres, mais il est Nôtre.
Et de ce privilège, il faut extirper l’intrinsèque saveur,
Profiter des éclats d’un rire soudain, du passage inopiné d’émotions nouvelles
Saisir la subtile pensée qui s’organise, le fragile hasard du geste ponctuel.
Ce Roitelet domestique n’exige rien, il nous réveille au Bonheur.

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 Mais de tous ces pouvoirs exercés sur son entourage, Mathis n'a cure…

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19/12/2010

Le moulin des contes

Nichée dans une ruelle minuscule, au sommet du centre historique d’Hyères, il faut bien chercher pour débusquer la librairie intitulée le moulin des contes.
  L’affaire n’a  pas été simple : frigorifiés,   nous avons erré une bonne demi-heure dans les ruelles glacées de la cité, que nous ne connaissions ni l’un ni l’autre. Même  le fidèle Tom Tom, héros de la technologie itinérante, n’avait pu nous mener  à bon port dans ce dédale de rues piétonnes. Il nous a donc fallu franchir un véritable labyrinthe  de rues étroites, pentues et serpentines, dessinant une spirale ascendante jusqu'au cœur de la vieille ville. Enfin  nous parvenons devant  la porte du lieu, où un mail de Catherine Brutinel nous avait conviés, en ce vendredi 17 décembre.  La  discrète rue du puits existe bel et bien, et nous y découvrons une  accueillante vitrine à l’ancienne, aux panneaux abondamment recouverts  de posters divers…

La porte franchie, nous sommes accueillis par le maître de céans, qui nous convie à nous fondre dans l’assemblée déjà réunie. La pièce où nous venons d’entrer paraît exiguë en regard du nombre d’invités qui bavardent entre les étals. Mon regard est  immédiatement attiré par les superbes marionnettes mises en scène sur toute la longueur du mur de droite… Deux ou trois alcôves ont été aménagées pour favoriser leur mise en valeur; leurs atours chatoyants, les faces maquillées des poupées de bois, les attitudes dans lesquelles elles ont été figées m’évoquent irrésistiblement le Marionnettentheater de Schönbrunn, découvert en septembre dernier.
Le centre de la pièce est occupé par de larges tables offrant aux visiteurs les couvertures aguichantes de livres, dont la plupart sont destinés à un public d’enfants. Je comprends pourquoi la seule personne capable de nous aiguiller un peu au cours de notre pérégrination était une jeune maman…

   Mais les contes de ce moulin ne s’adressent pas aux seuls enfants.
   Christian et Catherine Brutinel ont  à peine modifié cet  ancien moulin à huile, désireux d’en préserver les traces de vie antérieure, et tant pis pour la gêne relative occasionnée par une rigole creusée dans le pavement autour de la dalle de meulage.  Ainsi  aménagé, l’endroit semble hors du temps, et perd sa mine de commerce pour se métamorphoser en antre de la culture. D’ailleurs, je m’aperçois rapidement que d’incertaines piles de confitures voisinent aimablement avec des carnets de notes, des agendas aux couvertures régionales, des éditions de volumes qui n’apparaîtront jamais dans les rayons librairie des supermarchés. 

Éloigné des artères commerçantes de la ville, le couple a choisi d’offrir un centre de rencontre aux amoureux des livres et de la lecture, sans limite d’âge ou de centre d’intérêt, si ce n’est le désir de communiquer à l’unisson autour des mots, en échangeant des histoires et des mythes, en partageant le plaisir de la lecture avec ceux et celles qui rêvent d’écrire.


Depuis des années,   Christian et Catherine Brutinel consacrent leur énergie à la transmission des contes, ainsi qu'ils le définissent sur leur site au lien ci-dessous.
http://contes-actes83.monsite-orange.fr/index.html

 Soutenus notamment  par le parrainage du Lions club, ils ont en outre étendu cette noble ambition à l’association culturelle Lire à Hyères  aux objectifs  exposés sur la page d’accueil du site référencé ici :  http://lireahyeres.monsite-orange.fr/.
Parmi ces activités, l'annonce du concours annuel de nouvelles thématiques a semblé m' adresser un clin d’œil proprement irrésistible…



Au printemps dernier, je me suis donc  lancée dans l’aventure qui me tient à cœur depuis des lustres.
Lecteurs et lectrices anonymes mais fidèles,vous n’êtes pas sans avoir remarqué que de temps à autre, je publie sur ces pages  des textes fictionnels ou de menus poèmes plus ou moins sérieux. Sans ouvrir ici un bureau des plaintes, il est honnête de constater que mes petites histoires, plus ou moins fignolées, n’ont guère suscité d’échos.… Par  modestie, manque d’intérêt, ou indifférence totale de mes souris-lectrices, je ne sais, mais  face à un tel désert, immense est mon sentiment de solitude…
  À l’automne 2009, décidée à prendre mon destin en main, je vous contais comment j’avais résolu d’envoyer un premier texte au Hangar, site proposant  alors un challenge de nouvelles. Ma mésaventure, relatée alors ici : http://gouttesdo.hautetfort.com/archive/2009/12/20/mesave...
m’a tout de même permis d’entamer avec ce site communautaire un partage de notes de lecture qui se poursuit encore à ce jour, malgré les aléas des parcours de chacun… 

Mais l’idée était en germe et j’ai poursuivi ma démarche, jusqu’à débusquer cette occasion  radicale  de me frotter aux regards de lecteurs volontaires.  Sans me vanter ni me bercer d’illusions, j’ai donc adressé  en juin dernier à Lire à Hyères deux nouvelles peaufinées par mes soins.

 Cette démarche suppose la gestion d'une légitime impatience. Nos écrits voyagent,  et il faut accepter de les perdre de vue…  Silence accepté pendant tout l’été,   silence persistant en ce début d’automne.
 Indubitablement  convaincue que mes talents ne devaient pas être reconnus en ce bas et vil monde, j’ai fini par publier ici la seconde des nouvelles en jeux, La dauphine et le baby-foot *, en priant le ciel qu’un lecteur au moins manifeste un début d’intérêt… Las !
Jusqu’au 1er novembre dernier… Un mail cordial de Catherine Brutinel m’informait que ma nouvelle Retour**  était retenue pour la publication du recueil des prix 2010.  Je n’avais pas décroché de distinction particulière, mais un de mes textes serait dorénavant couché sur le papier … Un grand calme se fit en moi… Enfin !

 Est-ce dû au gène sceptique de mon caractère, avant de vous confier mes émotions, il me fallait être sûre et certaine  que je pourrais voir de mes yeux ces quelques lignes imprimées. C’est chose faite depuis vendredi, et mieux que ça… j’ai entendu deux ou trois petites notes célestes arpégeant  la poésie de mon écriture… Mais chut ! J’ai bien trop peur  qu’un manque brutal de modestie de ma part n’étouffe définitivement les flammèches à peine allumées  de la renommée…

Pour références et avec mes remerciements:

Éditions du Moulin des Contes

3bis rue du puits

83400 Hyères

 Tel 04 94 35 79 28

 

* http://gouttesdo.hautetfort.com/archive/2010/10/30/la-dau...

** http://gouttesdo.hautetfort.com/archive/2009/01/30/retour...