22/01/2011
Notre Petit Roi
Il a ensoleillé la maison durant ces 3 jours passés chez nous.
Je me suis réjouie de le tenir dans mes bras, sur mes genoux
Et j’ai grandement profité de ses sourires et de ses babillages…
Au risque de susciter la réprobation devant mes enfantillages,
J’ai reçu, je l’avoue sans culpabilité, mon petit-fils à l’égal d’un Roi.
Roi Mage comme il convient en cette période bénie de grand émoi.
Enfant innocent et cependant porteur de tant d’attentes,
Nourrisson repu que ses parents accompagnent avec fierté
Moult questionnements, trésor de patience et d’attention incessantes.
Mathis s’éveille, indifférent à toute cette vigilance déployée.
À capter ses expressions souveraines, d’autres souvenirs travaillent
Du temps où Leur bien-être reposait sur mes épaules,
Où Leur contentement résonnait dans mes entrailles
Et je regarde ma fille investir à son tour ce beau rôle.
Un petit d’Homme comme tant d’autres, mais il est Nôtre.
Et de ce privilège, il faut extirper l’intrinsèque saveur,
Profiter des éclats d’un rire soudain, du passage inopiné d’émotions nouvelles
Saisir la subtile pensée qui s’organise, le fragile hasard du geste ponctuel.
Ce Roitelet domestique n’exige rien, il nous réveille au Bonheur.
Mais de tous ces pouvoirs exercés sur son entourage, Mathis n'a cure…
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05/03/2010
L' Ange
Notre voyage- surprise de cette fin février s’est révélé une fois encore un retour aux sources du cœur : Le complot mené par Nouchette et GéO n’a peut-être pas pris la forme imaginée initialement par les compères, mais comme il s’agit d’une histoire d’Ange, il a bien fallu s’adapter aux conditions nouvelles.
Notre Ange se porte bien. Il s’est fait tirer le portrait en multiples exemplaires; déjà photogénique, il multiplie les poses à l’envi, mais conserve jalousement son mystère.
À une certaine manière d’exiger le repos de sa mère, je le soupçonne de veiller déjà sur ses parents… À tout le moins, Nouchette ne risque pas de commettre des excès de table, ni de bricolage…À moins d’établir son campement dans le coin toilettes fleuri du nouvel appartement…
J’adore l’idée que ma fille vit en co-location intra-utérine.
Cette pensée éveille une foule de souvenirs, de sensations plénières entre euphorie exaltée et malaises diffus. Des bouffées de plénitude béate alternant avec ces spasmes vomitifs du petit matin, le dégoût soudain de certains mets succédant à une tenace fringale. Nous avons toutes connu ce sentiment décalé de n’être plus tout à fait l’unique Maître de notre corps, cette l’obligation de se plier à des règlements intérieurs où l’on n’a pas son mot à dire… Vaille que vaille, semaine après semaine, l’Ange établit son nid, creuse sa place au sein du ventre accueillant, pousse ce qui le gêne et commence à ériger une rotondité à peine perceptible sur la silhouette de sa génitrice. Comment expliquer ce sentiment de fierté à regarder ainsi évoluer celle qui reste ma Douce, et qui m’apparaît en songe comme l’Enfant Révélé qu’elle fut à mes yeux émerveillés?
Ces deux-là ont encore six mois pour s’accoutumer à la solidarité physiologique, puis il leur faudra apprendre la séparation organique… Avant l’ultime moment de la confrontation face-à- trois-faces. Parce que le Père a aussi son mot à dire, son envie de protection, d’intervention, sa projection personnelle ; qu’attend un futur Papa quand il assiste, médusé et impuissant aux nausées de sa bien-aimée transformée d’un coup en marmotte revendiquant d’habiter jour et nuit sous la couette ? Il s’attendrit sûrement devant les métamorphoses, simultanément patient et curieux, attentif aux angoisses qui pointent et aux étapes incontournables. La séance photo de la première échographie représente la première entrée en contact, un rendez-vous concret où l’Ange revêt d’un coup une existence propre, il a un physique, certes encore un peu flou, des attitudes, des sursauts marqués quand la technicienne blasée secoue son antre.
Effets paradoxaux du progrès, cette surveillance vidéo lui vole son intimité : elle anticipe considérablement la prise de contact, elle répond à des questionnements qu’elle a suscités : Le squelette est vérifié, les doigts décomptés, le crâne examiné, les membres inspectés, les mesures normalisées. Dans la nuit des temps, les femmes enceintes n’avaient aucun moyen de contrôle sur le mystère de la Vie auquel elles participaient, souvent involontairement. Cette formidable avancée technologique ouvre l’affreuse boîte de Pandore du perfectionnement.
Que ma Douce vive sa grossesse sereinement me paraît une finalité nécessaire et suffisante pour préparer de beaux jours à cet Ange qui vient à nous. Je n’ai pas de meilleur vœu à formuler pour accompagner mon enfant parvenu à l’étape même de notre première rencontre.
Une si belle aventure…
19:31 Publié dans O de joie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : récit, nouvelle, journal, écriture, grossesse, naissance, échographie, joie, bébé | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer