30/03/2010
Beaux gestes…
Une fois n’est pas coutume, je voudrais vous rapporter ici une nouvelle recueillie ce jour au journal télévisé d’Élise Lucet.
Cette nouvelle nous a tous deux touchés, pour ce qu’elle porte de témoignage positif (enfin !!!) sur l’Homme. Entendez par là, s’il vous plaît messieurs, le Genre Humain, en ces multiples exemplaires des salariés d’une entreprise d’embouteillage d’eau minérale du centre de la France. Compte tenu de l’exemplarité de leur comportement, il n’y a aucune raison de préserver leur anonymat… Il s’agit donc de l’usine Badoit à Saint Galmier.
Hors donc, dans cette entreprise, l’un des salariés, Christophe Germain, se trouva confronté à un des pires drames qui peut atteindre un père : la maladie de son fils, le jeune Mathys, atteint de leucémie. On sait combien cette maladie est fatale chez les enfants, et l’état du garçonnet s’aggravant, les salariés de l’entreprise se sont concertés pour proposer à la direction d’offrir leurs jours de RTT à leur collègue afin de lui permettre d’accompagner son enfant jusqu’au terme de son martyre… Ils ont inventé un concept formidable : le compte RTT de solidarité !
Le reportage spécifiait que la direction du personnel avait accepté le marché sans difficulté.
Conscients d’avoir bénéficié d’une vraie solidarité, le couple souhaite concrétiser la démarche, afin que d’autres parents dans la peine puissent s’appuyer sur une mise en place similaire. La question se pose alors, car un tel geste n’est hélas, pas si naturel. Les collègues de Christophe Germain ont imaginé spontanément. Le RH de l’entreprise a dû accepter et faciliter l’adaptabilité du poste de travail. Je pense pour ma part que ces jours travaillés au nom de leur collègue leur ont paru légers, en regard de ce qu’ils apportaient…
Ce qui me paraît exemplaire, et je le soulignais dans le fonctionnement des « Colombes de l’Amitié » il n’y a pas si longtemps, travailler avec des collègues aussi attentifs est un réel bonheur. De par le monde, j'imagine que se produisent tous les jours des gestes similaires. Mais je préfère prendre le temps de relayer cette histoire, ne serait-ce que pour la rendre contagieuse… Qui sait ? En ces temps de préparation Pascale, on veut croire que l’Homme est l’Avenir de notre civilisation…
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27/03/2010
Donner de la Voix…
Partage et complicité, deux piliers de l'Amitié qui tissent mon lien avec Simone.
Petit hommage à la curiosité et l'ouverture d'esprit de mon amie, puisque c'est à elle que je dois cette rencontre musicale que j'aimerais bien vous communiquer aujourd'hui.
* Grieg, la chanson de Solvieg, Karen Vourc'h soprano, Susan Manoff au piano
Depuis son retour à Marseille, Simone fréquente assidument l'Opéra, et s'applique comme elle le fait en tous domaines, à se pénétrer de l'essence de l'art… Convertie à la musique lyrique, elle ne rate pas une occasion de tirer profit des opportunités offertes: Grâce à son abonnement annuel à l'opéra, elle suit l'ensemble de la programmation, ce qui lui a permis quelques savoureuses découvertes… En l'occurence, la programmation de La sainte de Bleeker Street, de Gian Carlo Menotti, représentée à Marseille en février lui a permis de repérer la très jeune Soprano dont la voix accompagne cette note.
Enchantée par la découverte de l'artiste, Simone s'est procuré le CD dont j'extrais quelques moments, afin de contribuer à mon tour à faire connaître cette voix qui m'a également touchée. J'espère exciter votre curiosité et votre envie de découvrir plus avant Karen Vourc'h, jeune soprano franco-norvégienne.
**Jean Sibelius, Roses noires, ( Svarta Rosor), Karen Vourc'h, Susan Manoff
Pour composer le CD qui me sert de support, elle a choisi justement de revenir à sa source en interprétant en norvégien les chansons de Grieg, de Sibelius, auxquelles elle adjoint quelques mélodies de Debussy où elle exerce avec subtilité les richesses des sonorités de son timbre… À vous de juger sur pièce, grâce à ces quelques extraits …
***Claude Debussy, beau soir, karen Vourc'h et Susan Manoff
Karen Vourc'h a été élue Révélation artiste lyrique lors des Victoires de la musique classique en 2009.
Ancienne normalienne en Physique, elle a commencé sa formation de chant à Zurich, et sa jeune carrière est jalonnée de quelques récompenses prestigieuses… Elle s'est déjà produite dans le rôle de Pamina de la Flûte enchantée, et d'autres grands rôles mozartiens, mais aussi dans la Quatrième symphonie de Mahler… À bon entendeur!
***extraits du CD Tll Solveig chez APARTÉ little Tribecca
Site officiel de Karen Vourc'h: http://www.karenvourch.com/
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26/03/2010
Signes avant-coureurs
Comme chaque année, nous guettons les signes annonciateurs de la délivrance…
Mais les frimas ont tant étiré leur gangue sur la contrée que l’on n’y croyait plus.
Jusqu’à ce moment où la surprise opère à nouveau…
Un juste frémissement de l’air, une soudaine envie de s’agiter au dehors, d’oublier le confort du salon ou du bureau pour ramener enfin un peu d’ordre dans le gigantesque chantier du jardin abandonné aux délitements hivernaux et à la destruction inventive autant que méthodique de notre terrassier local…
Et puis, cette image de notre dernier retour de marché, association heureuse des mets d’hiver et des primeurs de notre terroir :
Un rayon du jardin pour égayer le retour des amis-migrateurs, en l'occurence la visite de Jean-Claude et Josiane qui nous a réjouis…
Dernier signe définitif annonçant la fermeture imminente de la page hivernale:
À Sainte Maxime, les ablutions de printemps ont lieu sur la cale sèche,
Les bateaux se font faire une toilette, sans pudeur
Ils exhibent leurs dessous sans fausse honte au ravalement annuel.
photo
Les opérations de Radoub ont débuté et diffusent dans l’atmosphère humide un parfum étrange de peinture et de gelcoat dominant largement les senteurs habituelles de la ville.
Maman les p’tits bateaux ont-ils des jambes ?
Eh oui, même des roues, qui l’eût cru ?
Pourquoi n’en profitent-ils pas pour s’échapper?
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23/03/2010
Rossini à Marseille
Ce vendredi de la mi-mars, soirée « filles » en compagnie de Simone… La programmation choisie pour la circonstance promet d’être brillante, puisque l’Opéra de Marseille présente une œuvre très peu connue de Gioacchino Rossini : le Voyage à Reims, ou si l’on préfère en VO : Il Viaggio a Reims o sia L’Albergo del Giglio d’oro.
L’Opéra de Marseille se situe derrière le vieux port, en symétrie de la Bourse par rapport à la Canebière. La perspective de la rue de Beauvau qui débouche sur l’esplanade Ernest Rayer offre un cadre serré au péristyle qui constitue le dernier vestige du bâtiment initial. Érigé peu avant la Révolution française, inauguré le 31 octobre 1787, l’œuvre de l’architecte Joachim Bénard, a brûlé presque entièrement le 13 novembre 1919. Au cours d’une répétition de l’Africaine, de Giacomo Meyerbeer, l’incendie se propagea si rapidement que la quasi-totalité du bâtiment fut détruite. Seules, la colonnade du péristyle à l’extérieur, la majorité des murs-maitre et, fait exceptionnel, la frise d’Antoine Bourdelle qui encadre la scène ont résisté aux flammes.
Les travaux de restauration ont nécessité trois années, et c’est Gaston Castel qui signe cette reconstruction. L’inauguration a lieu le 3 décembre 1924, et Marseille s’enorgueillit d’être la seconde ville de province, après Bordeaux, bénéficiant d’un Opéra. Toutefois, la gestion de ce lieu prestigieux ne revient à la municipalité qu’après la seconde guerre mondiale.
C’est donc dans un théâtre à l’italienne, chaleureux et d’une bonne qualité auditive que nous avons assisté au Voyage à Reims. Œuvre curieuse en vérité, ni Opéra ni oratorio, le sujet de ce voyage obéit aux règles d’une œuvre de commande.
« Plus que la quintessence de l’opéra rossinien, Le Voyage à Reims en est une excroissance caricaturale. Tout pour le chant, rien pour la dramaturgie: tel est ce tribut payé à la gloire du bel canto. Avec quatorze premiers rôles et seulement quatre seconds, il représente un casse-tête pour les directeurs artistiques, doublé d’un gouffre pour les argentiers. » Telle est la définition qu’en livre en 2002 Stéphane Villemin à propos de la création de l’œuvre à Toronto.( http://www.scena.org/nav/send.asp?id=17012&lan=1)
Le livret de Luigi Balocchi, inspiré de la Corinne de Germaine de Staël, a été confié au jeune Rossini pour exalter la Restauration. L’œuvre est créée à Paris, au Théâtre Italien le 19 juin 1825. L’argument en est très mince, dénué de toute dramaturgie, ce qui permet de comparer l’œuvre à « un opéra cabaret d’actualité », ce qui définit assez bien la revue constituée par ce spectacle :
Dans le décor d’un hôtel de Plombières, luxueuse station thermale en vogue en ce début de XIXème siècle, les habitués se réjouissent de l’opportunité de rejoindre Reims où doit avoir lieu le sacre de Charles X, le roi de la Restauration de la monarchie française. Cette petite société très cosmopolite est constituée de Coquettes et de leurs prétendants, guère plus sérieux que leurs belles. L’art de Rossini tient tout entier dans la succession d’airs remarquables qui permettent à chacun des rôles d’exprimer l’essence de l'Art Lyrique. Je n’entrerai pas dans les subtilités des scènes de séduction et de jalousie qui se répondent avec le charme de la musique, vous aurez compris que c’est d’un intérêt limité. En revanche, nous avons été charmées toutes deux par la mise en scène délurée, un tantinet insolente qui souligne le côté superficiel de l’argument en lui conférant un ton déjanté, proche de l’humour de notre époque.
Les costumes évoquant plutôt les années folles, le décalage créé établit une distance suffisante pour que le zèle flatteur de l’œuvre initiale se délite dans la comédie ambiante.
Le soir où nous avons assisté à la représentation, les rôles principaux étaient tenus par Hye Myung Kang , remarquable dans le rôle de la poétesse Corinna, à mon sens la plus belle partition, Elizabeth Bailey incarnant la comtesse de Folleville, ainsi qu’Oxana Shilova en Madame Cortese. Quant à Kleopatra Papatheologou, elle nous a ravies dans le rôle de La Marchesa Meliba, ce rôle de soprano profond était magnifiquement tenu par la tessiture pleine et riche de cette jeune chanteuse. Dans l’ensemble une distribution sans faute, même si je ne m’attarde pas sur les rôles masculins, la soirée n’a souffert d’aucune faiblesse, et le public a littéralement ovationné l’ensemble de la troupe. Ce qui me paraît très encourageant pour les jeunes chanteurs qui embrassent une carrière ardue, où le chemin de la reconnaissance est particulièrement âpre, alors que le travail de la voix est exigeant et l’accès aux distributions un parcours du combattant incessant. Pour cette tournée, c’est le CFPL (centre français de promotion lyrique) qui essaie de mettre en place une filière de reconnaissance et de distribution, afin de faciliter la construction de carrière à de jeunes chanteurs. La ville de Marseille organise également un concours afin de promouvoir les talents en éveil…
Aux Bordelais maintenant de profiter en cette fin mars de ce savoureux programme.
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15/03/2010
Les Colombes de l'Amitié
Petit retour attendri sur le groupe d’où est née la note précédente : L’Amitié n’est pas un don qui tombe du ciel comme une pluie printanière, encore que… Comme tous les sentiments, elle a besoin qu’un ensemble de paramètres soient réunis, que les échanges soient réciproques et l’intérêt mutuel…
Or il se trouve que la dernière école où j’ai pratiqué possède cette singularité étrange :
Aussi loin que remonte la mémoire des plus anciennes, le groupe des « instits » a toujours constitué une unité amicale, conviviale, joyeuse, animée d’une volonté de réussite collective.
Grâce soit rendue à cette page de ma vie. Mon arrivée dans notre petite école au cours des années 90, chargée d’un bagage familial plutôt pesant, mais motivée par une furieuse envie de m’y caler pour construire quelque chose de différent. Quoi, je l’ignorais, je savais juste ce dont je ne voulais plus. Dès le mois de juin précédent mon ralliement à la cause Sainte Colombe, l’accueil de l’équipe en poste s’est révélé extraordinairement chaleureux. Premier contact aux cafés croissants rituels du samedi matin, alors encore en vigueur, puis à la session de formation continue, à Nogent, où les conversations en délire avec Anne-Marie ont renforcé mon enthousiasme…
Est-ce dû à l’école, à l’histoire spécifique de ce petit îlot autonome dans une petite ville qui navigue entre campagne et grande banlieue ? Toujours est-il que de mémoire « d’instits », cette franche solidarité y a toujours régné. J’apprends avec bonheur que l’entente des « nouvelles » semble largement aussi patente. … Neuf ans après mon départ, le rappel des Colombines lors de nos retours est toujours aussi vivace, le rassemblement rayonnant du bonheur de passer quelques heures ensemble.
2010
Anita l’a défini très justement : Sainte Colombe nous unit par la Bienveillance qui éclaire les regards. Bienveillance constatée comme il se doit à l’égard des enfants qui nous sont confiés, et comme il faut bien s’aimer soi-même pour aimer autrui, Bienveillance fondatrice de l’esprit d’équipe. Les Colombines cultivent le don de l’Amitié, elles acceptent l’Autre comme elle est, et la somme de toutes les différences crée une harmonie spontanée où chaque personnalité s’épanouit sans fard et sans retenue : l’humour distancié d’Éliane, la fraîcheur d’Anita, la fantaisie d’Anne-Marie, les éclats de rire de la blonde Sylvie, la patience de Laurence, la discrète vigilance d’Alice, la pétulance de Brigitte… Tout cela mixés parfois aux accents décontractés d’Éric, le surveillant général, plutôt en charge du collège, mais toujours disponible pour nous dépanner. Et puis, ce rite bien particulier qui n’appartient qu’à notre brune Sylvie : chaque matin, elle se tient dans la cour, à l’endroit où les rangs sont en cours de formation…Naturellement, elle n’est jamais seule, parents, élèves ou collègues l’entourent déjà. À la manière d’un chef d’orchestre qui maîtrise à merveille sa partition, elle suspend la conversation en cours afin d’adresser un Bonjour particulier et quasi solennel à chaque nouvelle arrivante. Elle seule sait instiller dans ce seul mot, Bonjour, un message inscrit en filigrane qui se personnalise dès qu’il est propulsé dans l’air, et se charge instantanément d’informations précises et pertinentes. Ce bonjour ferme et courtois sonne comme: « Je te souhaite une bonne journée ! – Où en es-tu ? -As-tu bien dormi ? - Ta soirée d’hier a-t-elle été bonne ? - Tes soucis avec tes enfants sont-ils gérables ? - Comment te portes-tu, Toi ? »
On n’échappe pas à la vigilance d’une telle amie : alors, si d'aventure, votre fiston de 16 ans est ressorti pendant la nuit et que vous l’avez attendu avec angoisse, si les factures arrivées au courrier de la veille vous donne des sueurs froides, si la voiture menace ruine et que la voisine renverse les poubelles dans la rue, si vous sortez de votre nuit chiffonnée par un mauvais sommeil, vous confessez le tout dans le minuscule espace-temps de ce bonjour devant les rangs à demi formés.
Un échange de regards, un bonjour attentif, un sourire bienveillant, la plus faible d’entre nous sait qu’au premier moment libre, elle trouvera dans la présence des autres le réconfort nécessaire…
Combien de café-récré ont donné lieu à de petits complots bienveillants pour venir en aide à telle ou telle que menaçait une détresse passagère ou un souci profond ?
Face à cette cohésion, nombreux sont les parents qui s’en félicitent, certains que les enfants bénéficient de cette entente jamais rivale, si volontiers complémentaire. Et si là comme ailleurs le monde n’est pas parfait, les solutions-miracle pas plus inspirées par les mânes de notre sainte patronne que par le saint-esprit, au moins puis-je assurer sans mentir que chaque enfant confié y a trouvé sa place le regard bienveillant de nos Colombes de l’amitié.
19:25 Publié dans O de joie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : écriture, récit, souvenirs, journal | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
08/03/2010
Perles d’O pour courant d’amitié
Nous avons tous nos Palmarès Personnels qui valent au Panthéon de nos modestes existences autant que les médailles olympiques rudement gagnées ou les statuettes en bronze doré attribuées lors de cérémonies rutilantes de paillettes, de glamour et de discours mûrement préparés.
Nos Oscars personnels, nous les forgeons à l’aulne de nos Grands Moments, et cette année, au faste d’Hollywood, je prends le risque d’opposer la Félicité d’une soirée à Santeny.
Avez-vous remarqué comme les mauvaises nouvelles circulent plus rapidement que les informations agréables ? À suivre au jour le jour les journaux télévisés, la presse écrite ou la radio, le buzz se fait autour des catastrophes naturelles, des décès, des disparitions et des difficultés économiques et sociales.
Loin d’ignorer que nous vivons dans un monde cruel, je préfère quant à moi exposer les meilleurs échos qui fleurissent le cours de nos existences.
- And the winner is ?…
Notre périple de la semaine dernière recélait donc des trésors de joie de vivre. En la matière, dès que j’ai découvert que notre programme comprenait une halte chez Éliane et André, je savais qu’il y avait encore de la convivialité dans l’air, des retrouvailles et des fous- rire en perspectives.
Et la surprise de découvrir quelles seraient les comparses présentes au rendez-vous…Car GéO peut se montrer peu disert, et observer une grève de la mémoire à discrétion, malgré mes subtiles tentatives d’investigation… J’ai compris vendredi que nous passerions par Brie, ce qui me paraissait une halte à minima, pèlerinage obligé de nos escapades parisiennes … Cette fois, On m’avait prévenu que je devais garder mes initiatives au frigo.
Et de fait, Elles étaient presque toutes là, malgré les vacances de février, prêtes à entonner d’une seule voix l’Alléluia sacré des amitiés :
Pour la circonstance pourtant, les ruses avaient vaincu mes supputations : Anne-Marie m’ayant assuré la veille qu’elle se consacrait justement à son fils lors de son passage exceptionnel en France, Laurence m’ayant convaincue du séjour chez sa mère à Golfe-Juan…
La tablée était riche pourtant de toutes ces présences amicales, que pour la circonstance je sors de l’anonymat et jette en pâture à la une des gouttesdo.
Ni Annick, ni Christelle et Marc n’échapperont aux éclaboussures de joie et à l’expression de ma reconnaissance pour leur présence chaleureuse. Quant aux instigateurs, André, Éliane et GéO, ils ne perdent rien pour attendre, comme on dit ici, ils s’en accampent ! Cependant qu'à mon tour je pérore et m’escrime à remercier :
19:24 Publié dans O de joie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : récit, écriture, amitié, partage | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
05/03/2010
L' Ange
Notre voyage- surprise de cette fin février s’est révélé une fois encore un retour aux sources du cœur : Le complot mené par Nouchette et GéO n’a peut-être pas pris la forme imaginée initialement par les compères, mais comme il s’agit d’une histoire d’Ange, il a bien fallu s’adapter aux conditions nouvelles.
Notre Ange se porte bien. Il s’est fait tirer le portrait en multiples exemplaires; déjà photogénique, il multiplie les poses à l’envi, mais conserve jalousement son mystère.
À une certaine manière d’exiger le repos de sa mère, je le soupçonne de veiller déjà sur ses parents… À tout le moins, Nouchette ne risque pas de commettre des excès de table, ni de bricolage…À moins d’établir son campement dans le coin toilettes fleuri du nouvel appartement…
J’adore l’idée que ma fille vit en co-location intra-utérine.
Cette pensée éveille une foule de souvenirs, de sensations plénières entre euphorie exaltée et malaises diffus. Des bouffées de plénitude béate alternant avec ces spasmes vomitifs du petit matin, le dégoût soudain de certains mets succédant à une tenace fringale. Nous avons toutes connu ce sentiment décalé de n’être plus tout à fait l’unique Maître de notre corps, cette l’obligation de se plier à des règlements intérieurs où l’on n’a pas son mot à dire… Vaille que vaille, semaine après semaine, l’Ange établit son nid, creuse sa place au sein du ventre accueillant, pousse ce qui le gêne et commence à ériger une rotondité à peine perceptible sur la silhouette de sa génitrice. Comment expliquer ce sentiment de fierté à regarder ainsi évoluer celle qui reste ma Douce, et qui m’apparaît en songe comme l’Enfant Révélé qu’elle fut à mes yeux émerveillés?
Ces deux-là ont encore six mois pour s’accoutumer à la solidarité physiologique, puis il leur faudra apprendre la séparation organique… Avant l’ultime moment de la confrontation face-à- trois-faces. Parce que le Père a aussi son mot à dire, son envie de protection, d’intervention, sa projection personnelle ; qu’attend un futur Papa quand il assiste, médusé et impuissant aux nausées de sa bien-aimée transformée d’un coup en marmotte revendiquant d’habiter jour et nuit sous la couette ? Il s’attendrit sûrement devant les métamorphoses, simultanément patient et curieux, attentif aux angoisses qui pointent et aux étapes incontournables. La séance photo de la première échographie représente la première entrée en contact, un rendez-vous concret où l’Ange revêt d’un coup une existence propre, il a un physique, certes encore un peu flou, des attitudes, des sursauts marqués quand la technicienne blasée secoue son antre.
Effets paradoxaux du progrès, cette surveillance vidéo lui vole son intimité : elle anticipe considérablement la prise de contact, elle répond à des questionnements qu’elle a suscités : Le squelette est vérifié, les doigts décomptés, le crâne examiné, les membres inspectés, les mesures normalisées. Dans la nuit des temps, les femmes enceintes n’avaient aucun moyen de contrôle sur le mystère de la Vie auquel elles participaient, souvent involontairement. Cette formidable avancée technologique ouvre l’affreuse boîte de Pandore du perfectionnement.
Que ma Douce vive sa grossesse sereinement me paraît une finalité nécessaire et suffisante pour préparer de beaux jours à cet Ange qui vient à nous. Je n’ai pas de meilleur vœu à formuler pour accompagner mon enfant parvenu à l’étape même de notre première rencontre.
Une si belle aventure…
19:31 Publié dans O de joie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : récit, nouvelle, journal, écriture, grossesse, naissance, échographie, joie, bébé | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer