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11/07/2013

L'étoile d'André

Mes chères souris-fidèles-et-discrètes, vous souvenez-vous combien je vous vantais l’an passé la hardiesse de Christine et de sa famille (http://gouttesdo.hautetfort.com/archive/2012/08/02/l-anni...)  ?  Promesse faite à André, leur fils handicapé cérébral et moteur, de l’emmener admirer les Goya au musée du Prado, Max et Christine avaient alors remué ciel et terre afin de rejoindre  Madrid (en fauteuil pour André et pédibus pour les vaillants accompagnateurs). Pèlerinage hors norme dont Christine et sa tribu sont revenus enchantés et motivés à la poursuite de leur engagement d’offrir la plus belle vie possible à leur enfant victime d’un accouchement prématuré.

 Le défi se renouvelle cette année, d’une tout autre manière.  Tous les détails de la belle aventure à découvrir sur le site des copains d’André,   je tente de faire bref : André a eu la chance d’être opéré en avril dernier par le professeur Nazarov, qui a pratiqué de nombreuses incisions en de multiples endroits du corps. Le succès de cette technique  s’est rapidement révélé, et les progrès d’André sont spectaculaires. Le professeur Nazarov et ses équipes ont également mis au point une technique de biofeedback qui permet de pérenniser et tirer le meilleur parti possible des récupérations musculaires, qui consistent en 4 stages kinésiothérapeutiques. Malheureusement, la France, au chaud derrière son fichu système de santé, ne reconnaît pas  ces avancées et bien qu’il ait obtenu une consultation dans un hôpital parisien, le professeur Nazarov est obligé de pratiquer ses interventions à l’étranger, ce qui signifie en premier lieu pour Max et Christine que les frais médicaux sont entièrement à leur charge… Grâce aux copains d’André, aux associations et autres donateurs généreux, André a pu se rendre à Barcelone pour la fameuse intervention du mois de mai. Reste à se rendre à Munich à 4 reprises au cours des 2 ans qui viennent, à raison d’un séjour tous les 6 mois.

Les sommes à réunir sont importantes, mais l’enjeu, l’autonomie physique  d’André, est à portée.

http://lescopainsdandre.fr

 

La bonne étoile d’André va-t-elle briller encore un peu ?

Saura-t-elle guider tous les sous nécessaires dans la bonne escarcelle ?

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Samedi dernier, une constellation amicale nous avait réunis dans le petit théâtre de verdure de Solliès  Ville, petite cité nichée à flan de coteau  près de Toulon. À l’initiative de Véronique,   François et Christophe*, nous nous sommes enchantés de musique, de saynètes  et de lecture, soirée d’été version auberge espagnole : bonne humeur et émotion garanties. Véronique a convaincu certaines de ses élèves de sa classe de violoncelles, et ses collègues musiciens de l’AMSVVV (ouf !), rejoints par les comédiens de l’atelier théâtre de Christophe. Soirée de charme et de plaisir, soirée illuminée par le sourire d’André. 

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* Christophe Forgeot: 

30/03/2010

Beaux gestes…

Une fois n’est pas coutume, je voudrais vous rapporter ici une nouvelle recueillie ce jour au journal télévisé d’Élise Lucet.

Cette nouvelle nous a tous deux touchés, pour ce qu’elle porte de témoignage positif (enfin !!!) sur l’Homme. Entendez par là, s’il vous plaît messieurs,   le Genre Humain, en ces multiples exemplaires des salariés d’une entreprise d’embouteillage d’eau minérale du centre  de la France. Compte tenu de l’exemplarité de leur comportement, il n’y a aucune raison de préserver leur anonymat… Il s’agit donc de l’usine Badoit à Saint Galmier.

Hors donc, dans cette entreprise, l’un des salariés, Christophe Germain, se trouva confronté à un des pires drames qui peut atteindre un père : la maladie de son fils, le jeune Mathys, atteint de leucémie. On sait combien cette maladie est fatale chez les enfants, et l’état du garçonnet s’aggravant, les salariés de l’entreprise se sont concertés pour proposer à la direction d’offrir leurs jours de RTT à leur collègue afin de lui permettre d’accompagner son enfant jusqu’au terme de son martyre… Ils ont inventé un concept formidable : le compte RTT de solidarité !
Le reportage spécifiait que la direction du personnel avait accepté le marché sans difficulté.


Conscients d’avoir bénéficié d’une vraie solidarité, le couple souhaite concrétiser la démarche, afin que d’autres parents dans la peine puissent s’appuyer sur une mise en place similaire. La question se pose alors, car un tel geste n’est hélas, pas si naturel. Les collègues de Christophe Germain ont imaginé spontanément. Le RH de l’entreprise a dû accepter et faciliter l’adaptabilité du poste de travail. Je pense pour ma part que ces jours travaillés au nom de leur collègue leur ont paru légers, en regard de ce qu’ils apportaient…
Ce qui me paraît exemplaire, et je le soulignais dans le fonctionnement des « Colombes de l’Amitié » il n’y a pas si longtemps, travailler avec des collègues aussi attentifs est un réel bonheur.  De par le monde, j'imagine que se produisent tous les jours des gestes similaires. Mais je préfère prendre le temps de relayer cette histoire, ne serait-ce que pour la rendre contagieuse… Qui sait ? En ces temps de préparation Pascale, on veut croire que l’Homme est l’Avenir de notre civilisation…

28/12/2007

Don du Sang

Nous vivons décidément dans un merveilleux pays.

Comme la plupart des Français moyens, Citoyens Appellation Solidarité Moyenne (ASM pour les accros aux sigles), nous avons prêté une oreille attentive aux campagnes récurrentes concernant les dons : don d’organes, en cas de grand malheur; don du sang, en cas fréquents de pénurie; dons de sous… De moins en moins, il devient lassant d’être ponctionné à tout bout de champ…

Bref, en payant récemment nos emplettes au supermarché local, je repère une petite pancarte placardée sur le montant de la caisse, avertissant d’une prochaine collecte de sang, ce vendredi 28 décembre. J’appartiens au groupe B-, groupe rare qui m’a valu d’être toujours bien accueillie dans les centres de collecte. Du moins jusqu’à aujourd’hui.

En fait, je me suis présentée deux fois au camion stationné sur le parking du centre commercial. Une première fois, en toute fin de matinée. Deux personnes assises à côté du réceptionniste patientent en remplissant les formulaires de renseignements habituels. D’autres volontaires engagés dans le sas derrière une petite cloison, attendent le médecin qui doit confirmer leur aptitude au prélèvement. Une forte odeur de café trop sucré flotte dans l’atmosphère confinée et le réceptionniste sourit vaguement en direction d’un responsable caché derrière mon dos. Me retournant, je découvre un homme en blouse blanche, dûment badgé « docteur », qui me regarde comme on observe un objet dont on envisage l’achat. Satisfait de son examen sans doute, il s’enquiert simplement :
- Vous êtes du coin ? Vous travaillez ici ?
- Non, non, je suis de passage, entre Nantes et Amsterdam, à cette heure-ci, je postule pour une pause-café…
- Ne le prenez pas mal, mais en fait, y’a beaucoup plus de monde que prévu, alors, comme il est bientôt midi, là les gens en ont bien pour une heure, le temps que je les vois, puis la prise de sang, ça fait trois quarts d’heure minimum. Pour vous, ça va pousser jusqu’à une heure…
J’ai conservé de mon éducation le complexe du dérangement. Enfants, nous étions systématiquement briefés avant chaque déplacement sur notre comportement :
- Vous ne parlez que si on vous adresse la parole, vous ne vous servez pas deux fois, vous ne vous faites pas remarquer…
Vous voyez le genre, il nous en est resté une vraie inhibition, une peur insurmontable de se montrer en surnombre, d’être importun, d'abuser… Et pourtant, nous nous soignons vigoureusement, faute de quoi, nous serions déjà engloutis dans l’épidémie d’égocentrisme ambiant. De sorte que par crainte de gêner, j’ai proposé de repasser dans l’après-midi, à la satisfaction manifeste de l’équipe.

Quinze heures trente, voilà qui nous paraît raisonnable pour opérer le retour. En effet, à part une jolie jeune femme qui papote avec le nouveau réceptionniste, personne n’encombre l’espace étroit du camion. À la teneur des propos échangés, j’en comprends aussitôt la raison. Le jeune homme explique à la gentille membre du personnel à ses côtés qu’il ne veut que des O.
- Le reste, c’est du gâchis, on en a trop.
Sceptique, je me glisse dans la conversation.
- Attendez, vous êtes en train de dire que vous avez trop de sang ? Mais j’appartiens à un groupe rare, il me semble qu’il est nécessaire de donner …
- Oh vous savez, on se complique plus comme ça. Maintenant, on prend du O, ça va pour tout le monde. Autrement, il faut trier, et ce n’est jamais le bon groupe qu’on a en réserve… Alors pour simplifier, on prend les O, les + et les -, et puis on est tranquille, parce que le sang, ça se périme, ça nous oblige à jeter… D’autant que ce matin, l’équipe a eu trop de monde, ils n’en pouvaient plus, on est au top des réserves, alors ça sert à rien de vous en prendre pour le jeter dans quelques mois.

Frustrée, je suis sortie de ce camion FRUSTRÉE !

Sans doute, j’admets que le public ignore les difficultés de gestion d’une denrée qu’on nous dit rare et précieuse. Mais les coûteuses campagnes d’appel aux dons ne devraient-elles pas faire état de la restriction énoncée par le courageux jeune homme du camion ?