03/01/2010
À l'année qui vient
Une nouvelle année qui pointe le bout de son nez, et je perçois un frisson d’attente fiévreuse.
Que faut-il en attendre?
Augure-t-elle de bonnes nouvelles?
Ce chiffre tout rond est-il enfin le signe d’une décennie dynamique, d’un élan tout neuf, propice au glorieux fatum antique…
À l'heure des bilans autour de l'année défunte, combien parmi nous préfèrent occulter les traquenards et nouvelles défaitistes du front: les affaires qui s'affaissent, le climat qui s'affole, les extrémistes aux opinions radicales, l'intolérance et la misère…
Une année écoulée, un plein panier de bonnes et mauvaises journées, nos esprits charnels préfèrent adopter des limites claires pour le temps consommé. Et d’aucuns penseront in petto :« combien m’en reste-t-il ? »
Vaillant, le 1er Janvier s’est levé sur un jour grisou.
Le type même de la journée idéale consacrée à cocooner autour du canapé, occupés tout d’abord à profiter de ce temps mort pour reconstituer le nid initial. Nouvelles lectures sur les genoux, discussions alanguies sur les projets à mettre en route dès la rentrée, petites et grandes confidences intimes dévoilant un coin de nos désirs les plus ardents, puisque les plus secrets… L’intimité de la maison en ce jour pluvieux et venteux, dont le but avoué est de se remettre des agapes, prétexte pour mieux savourer ce moment de halte hors du décompte usuel de nos jours.
Et maintenant que nous avons savouré à cœurs repus la tendresse et la joie évidentes de vos présences, il nous reste une maison vide à combler de souvenirs d’étreintes et de regards complices. Un réfrigérateur à vider et des armoires à ranger. Des livres à lire, chouette, et des occupations à reprendre, retrouver le cours des événements, lier les envies d’avant et l’activité du monde courant.
Une nouvelle année ?
Une suite de Vie, de temps à consommer avec gourmandise, une envie de savoir à alimenter, et pour moi, un tout nouveau projet à mettre en train: Le hangar accueille mes fiches de lectures et plus si affinités… Le lien à droite est déjà actif, si l’envie vous saisit de parcourir les notes de ce site communautaire consacré à la littérature en particulier, mais ouvert à toutes formes d’art. Vous remarquerez, il me semble que le ton des articles est accessible et enthousiaste, frais et dénué de mercantilisme…
Il m’appartient d’ouvrir cette nouvelle page, de sortir de mon nid et donner un essor à ces fiches de lectures que quelques visiteurs de gouttesdo suivent régulièrement.…
Voilà un superbe moteur pour démarrer cette année nouvelle.
Je vous souhaite à vous tous ami(e)s du clavier et de la souris une année pleine de promesses et de tendresse, de désirs et d’émotions positives, de création et de réalisation…
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24/12/2009
Joyeux Noël
17:49 Publié dans goutte à goutte | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : noël, fête, convivialité | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
21/12/2009
Les yeux de Mourad
Soraya Allouche ne peut retenir un soupir en franchissant la porte d'enceinte de la centrale. Ce nouvel entretien avec sa jeune cliente n'a encore rien donné, mais elle espère que son message finira par franchir la barrière mentale que la jeune Souad a dressée entre sa vérité et le monde réel. La jeune avocate redoute le poids de cette affaire, en passe de transformer une tragédie d'ordre privé en fait de société. En témoigne déjà la poignée de journalistes qui guettent sa sortie. Elle sait qu'elle doit absolument les éviter pour le moment, ajuste ses lunettes noires, remonte le col de son manteau et sert nerveusement sa mallette contre elle.
Tandis qu'elle presse le pas vers sa voiture, elle imagine la jeune fille de retour dans sa cellule, seule devant les feuilles de papier qu'elle lui a confiées. Ce que Souad ne peut dire maintenant, en prise au traumatisme des événements, Soraya est persuadée qu'elle saura trouver les mots nécessaires dans la solitude de la réclusion. L'avocate ignore encore la teneur des éléments du drame, mais elle est intimement persuadée que la confession qu'elle attend de Souad lui permettra d'obtenir la modification de l'acte d'accusation qui pèse sur le destin de la prévenue : passer de tentative de meurtre avec préméditation à légitime défense, n'est-ce pas le rêve de tout avocat ?
C'est en remontant le temps que Souad a fini par libérer le tumulte des impressions qui l'oppressent. Elle s'est glissée à nouveau dans le cœur de cette fin d'après-midi où son sort s'est noué. La confession qu'elle remettra à son avocate n'est pas achevée, elle a pris la forme d'un journal intime centré sur le moment précis où elle a dû prendre sa décision. Souad ne pourra jamais formuler plus précisément le fil conducteur du drame.
La prison de Mourad a des murs, forcément.
La mienne est fermée par les yeux de Mourad.
Demain il sort de prison.
Ça fait trois ans qu'il y est enfermé. Ça fait trois ans que je suis libre.
Libre de vivre sans peur au milieu de ma famille.
Mais s'il revient demain, ma famille sera à nouveau la sienne.
Une famille ordinaire autour de notre mère et de mes frères, les grands et les petits.
Mes sœurs, je n'en ai plus. Mourad les a fait partir.
Sefana, ma préférée, elle n'a qu'un an de plus que moi, a été mariée l'année dernière. Pour elle, c'est le pire. Elle est partie, partie définitivement je crois.
Mourad a choisi un cousin, fils du frère de ma mère... Le lien avec le Pays, il a dit à ma mère. Et elle a obéi.
Elle a obéi à son fils aîné, comme toujours. Sans broncher. Et j'ai perdu ma sœur.
On s'est écrit trois fois, toutes les deux. Puis son mari a lu mes lettres, il lui a interdit de poursuivre notre correspondance. Sefana s'est retrouvée exilée dans sa belle-famille, condamnée à la peine conjugale : faire des enfants, cuisiner et tenir la maison de son mari, accepter tout ce qu'il décide pour elle, dans un pays qu'elle connaît à peine. Au mieux, elle va devenir une deuxième Boussaïna.
Boussaïna est la plus âgée des filles. Notre aînée. Mariée-quatre-enfants, tout est dit.
Mourad sort de prison demain.
Il revient à la maison et, à part moi, toute la famille se réjouit.
Malik et Bilal, mes petits frères, sautent sur le sofa. Ils profitent de l'absence de ma mère. Elle est partie en toute urgence faire des courses pour préparer le retour de son fils prodigue.
Il vaudrait mieux que je surveille les deux athlètes sur canapé, mais j'ai besoin de mettre de l'ordre dans mes idées. J'ai prétexté mes devoirs pour le lycée. Pourtant, j'ai du mal à me concentrer sur ce travail qui m'intéresse habituellement. Ce soir, j'ai l'impression d'étouffer, mon cœur bat à toute vitesse... J'ai peur, alors histoire d'ordonner mon angoisse, je gribouille mes idées. Des idées, j'ai intérêt à en trouver de bonnes pour éviter que ça recommence. J'ai une confiance nulle dans mon avenir...
Ou plutôt, je sais trop bien comment ça va se passer, recommencer comme avant.
J'ai eu trois ans de tranquillité.
Les trois années que Mourad a passé en prison.
J'ai réussi à éviter les parloirs en famille, les dimanches de visite.
J'ai obtenu d'aller au lycée, malgré les colères de Mourad. Il a dit à ma mère que je ne devais pas "prendre la grosse tête", qu'il ne fallait pas que je "m'y croie", que je devais continuer à aider à la maison. À chaque visite, il lui a dit: «surveille Souad et visse-la bien »... Ma mère rapporte les ordres de Mourad comme s'il était son mari, elle accepte tout sans broncher. C'est sa faute si Mourad est aussi dur avec nous.
D'un autre côté, je dois reconnaître qu'elle a bien voulu quand même que j'aille à Jean Zay. Avant moi, Soufiane était le seul à être allé dans un lycée. Mais lui, c'est un garçon, et mon père était encore vivant. Alors forcément, Mourad ne faisait pas la loi. Mourad n'a pas dû aller longtemps à l'école... C'est un souvenir vague, j'étais encore petite quand mon père a été écrasé par sa machine à l'usine. Maman s'est retrouvée seule avec nous sept, je n'avais que huit ans, et mes deux derniers frères n'étaient que des nourrissons. D'abord mon oncle Khaled s'est occupé de nous, puis Mourad a grandi. Mais il était déjà méchant, bien avant. Je n'ai pas souvenir d'être descendue à la cave sans crainte, à cause des pièges qu'il m'y tendait. Et après il a commencé à me faire mal, exprès, pour voir si j'allais me plaindre.
Il pleut à verse. La pluie tambourine sur les vitres. J'ai gribouillé les gouttes qui tombent comme des flèches sur la marge de ma copie. Au début, mon stylo a tracé des traits légers et nombreux, juste une ombre sur les lignes de la marge. Puis j'ai réalisé que mes hachures évoquaient des javelots, et je les ai accentuées, serrées, appuyées sur la page pour que les pointes transpercent Mourad devant la porte de la prison, demain matin. Je voudrais bien que mon dessin se réalise, comme une prière des religions primitives.... Il paraît qu'il y a des gens qui croient à ces sortilèges. Moi, je ne peux pas accepter ces sornettes, je veux devenir scientifique. Passer mon bac S à la fin de l'année. Les profs y croient tous. Ils me disent que j'ai le niveau. Que je pourrai faire la fac, aller à Paris, à Jussieu...
Mourad a été arrêté vers le milieu de ma troisième, il a pris trois ans. L'idéal, ç'aurait été qu'il y reste jusqu'après mon bac... Mais en fait, avec la prison d'avant le procès, et la remise de peine, je n'ai pas eu le temps d'être prête... Et puis, qui va se soucier d'une fille de seize ans, bientôt dix-sept, qui voudrait juste décider d'elle-même ? Il me manque deux trimestres ... Il faut que je trouve une solution pour tenir jusque-là.
Parce que si je reste ici comme une gourde à attendre Mourad, il va me regarder de ses yeux noirs, froncer ses énormes sourcils et m'ordonner de descendre à la cave, sous n'importe quel prétexte... Et personne ne s'étonnera... Il me rejoindra, comme avant... JE NE VEUX PAS QUE ÇA RECOMMENCE !
C'est carrément impossible de ne pas obéir à Mourad.
C'est à cause de ses yeux. À cause de cette façon particulière de nous regarder... Comme s'il y avait dans son regard la volonté d'un prophète...C'est la force qui lui a permis de s'imposer partout...Personne ne s'oppose à Mourad. En comptant les trois barres qui forment notre quartier, il a presque une cinquantaine de types sous ses ordres. L'avantage pour nous, c'est qu'on est protégé des autres bandes. C'est-la-sœur-à-Mourad, c'est une marque de privilèges, même après son arrestation... Pourtant, c'est lui que je redoute, c'est lui qui veut m'enfermer dans la famille, comme un oiseau dans une cage.
Mourad sera libéré demain... Ça veut dire que je n'ai que ce soir pour décider de ce que je dois faire. De ce que je veux devenir.
Comme Myriam et Soraya. Elles ont quitté la cité, elles se sont émancipées. C'est vrai, elles l'ont fait, je devrais donc pouvoir y arriver. Je me souviens que leur départ a beaucoup fait jaser, que beaucoup disaient que ça déconsidérait les parents. Mais Sefana et moi, on avait compris que c'était la jalousie, tous ces ragots.
En fait, les parents de Soraya devaient plutôt être fiers d'avoir une fille avocate ! Mais ils faisaient semblant de rester modestes, parce qu'ils voulaient être tranquilles. En attendant, elles habitent ailleurs, et plus personne ne se préoccupe de les surveiller.
C'est ça la Liberté, L'Égalité ...
Pour la fraternité, ce qu'il y a de sûr, c'est que c'est un piège. Au premier sens du mot, c'est le droit à la tyrannie. ... Si j'en avais un jour le pouvoir, je ferais enlever ce mot-là, fraternité, parce que dans tous les cas, il n'est jamais appliqué dans le bon sens. Les mots et la réalité ne font pas toujours bon ménage...
Si je pouvais partir ailleurs ... Voilà une idée à creuser. Continuer à habiter ici, c'est idiot, Mourad n'acceptera jamais que je ne reste pas à la maison...
... Et ma mère, elle comprendrait ma mère ?
Elle comprend quoi à notre vie, ma mère ?
Jamais elle n'a dit le moindre mot contre Mourad, contre ses trafics, ses activités, sa façon de nous commander tous...
Elle ne dit rien non plus contre Soufiane, qui a abandonné tous ses boulots les uns après les autres. Pourtant avec sa formation d'électricien automobile il peut trouver un emploi, quand il veut. Mais il a préféré jouer au petit soldat pour son frère aîné.
Je suis certaine qu'elle n'a pas protesté quand Mourad a organisé le mariage de Sefana depuis la centrale. De sa cellule, il a trouvé le temps d'écrire au bled, de combiner ses projets ... Sefana a été mise au courant la semaine avant son départ. Elle est partie seule, avec Soufiane pour représenter la famille ... Et personne n'a trouvé cette situation anormale. Elle s'est débattue, elle a voulu se sauver, nous avons pleuré et crié jusqu'à perdre nos voix toutes les deux, mais elle a fini par suivre Soufiane, et basta... Plus personne n'en parle, j'ai parfois l'impression d'être la seule à me souvenir de ma sœur, si proche, si gaie, si généreuse. Même quand nous nous disputions, elle était toujours la première à revenir et à faire la paix.
Je cherche la photo où nous sommes toutes les deux, allongées sur notre lit. C'était peu de temps avant ... Elle y est magnifique, avec ses longs cheveux bouclés : séance maquillage en chambre sur les conseils de Biba. Superbe! Digne d'une série genre Miss Cité des Cerisiers !
Cette photo-là, il faut que je la cache, mieux vaut que Mourad ne tombe pas dessus. Soufiane, il s'en moque, il ne rentre jamais dans ma chambre, la chambre des filles. Mais Mourad, il est bien plus curieux, plus exigeant. Rien ne lui échappe...
Comme avant, il nous regardera à tour de rôle, de ses yeux noirs impénétrables. Ça va durer un moment et le silence s'installera finalement, comme si son regard avait le pouvoir de déshydrater nos langues, sécher nos gosiers, ankyloser nos cerveaux. Quand il aura bien plombé l'atmosphère, il se redressera contre le dossier de sa chaise, il soupirera, et de petites étoiles commenceront à briller sur ses prunelles, elles perdront cet aspect mat et lourd, marc de café séché. D'un coup, il aura les yeux rieurs, illuminés d'étincelles pétillantes alors que ses lèvres resteront figées. En un instant, il paraîtra très beau, aussi charmant qu'un prince de contes, à cet instant, on aura tous envie de l'aimer ...
Son ordre partira comme un coup de poing, personne ne protestera.
J'ai aidé les petits à leurs devoirs, c'était facile. Ensuite, nous avons tous dîné et Soufiane m'a embêtée en me demandant pourquoi je faisais la tête. Il semblait attendre que je saute de joie... Je me suis soudain sentie mal à l'aise. D'habitude, c'est à peine s'il me voit. Ce soir, il n'a cessé de me taquiner au sujet de ma tête, de mon humeur, de ce que je devrais préparer pour demain... C'est là qu'il m'a fait peur.
Qu'est-ce que Mourad lui a dit de moi ?
Qu'est-ce qu'il a reçu comme consigne à mon sujet ?
Sans délirer, je suis persuadée que Soufiane connaît une partie de mon secret, punition sans raison qui permet à Mourad de me blesser à volonté...
À volonté, c'est à moi de décider, de montrer ma volonté de ne plus être son jouet...
À moi d'apprendre à lutter contre le regard de Mourad.
À moi de savoir comment l'empêcher de ruiner ma vie.
Il paraît qu'il existe des associations d'entraide pour les filles et les femmes.
Il faut que je trouve Soraya. Elle comprendra le problème. Elle connaît Mourad, c'est sûr, ils ont grandi pratiquement en même temps. Elle est avocate, donc, elle connaît les lois de France et celles de notre quartier. Si je lui parle de Mourad, elle saura sûrement combien il est malfaisant...
Et même si je blessais Mourad, si je ... Elle saurait sûrement me défendre.
La société nous rend Mourad, elle croit avoir assez puni le chef de bande, alors il me reste à me battre pour moi-même. Je n'ai vraiment pas le choix.
En rangeant la photo de Sefana, tout à l'heure, j'en ai trouvé une plus ancienne, où nous sommes tous réunis autour des parents, installés comme des rois sur le canapé, Bilal et Malik, encore bébés, sur leurs genoux. Nous sommes disposés en couronne autour d'eux, à la façon des familles royales sur les photos de Gala. Mourad et Soufiane sont debout à l'arrière-plan. Boussaïna, toute menue, se tient devant Soufiane, sans le cacher. Sefana et moi sommes figées devant Mourad. Il a posé ses mains sur nos épaules : je fais une grimace parce qu'il me pince le cou et je me suis tout à coup souvenue avoir été grondée parce que j'avais gâché le cliché en gigotant. C'est une parfaite photo de famille. Elle avait été prise pour être envoyée au bled.
En remontant de la cave, un jour de mes douze ans, j'ai pris ce cliché vieillot dans la boîte à photos.
J'ai longtemps caché cette image dans les toilettes, sur le dessus des étagères où sont rangés nos produits d'entretien.
Un soir, je suis restée longtemps dans ce cabinet, parce que j'avais dû fabriquer une compresse d'eau fraîche pour l'appliquer sur la brûlure de cigarette que Mourad m'avait faite en bas du ventre, au milieu de la toison qui commençait à tout juste à pousser. Il trouvait ça drôle de brûler ce duvet avant qu'il frise. J'avais mal, mais je ne pouvais pas montrer les marques à cet endroit-là. Pour passer le temps, j'ai repris la photo dans sa cachette. Mon idée première, le jour où je l'avais subtilisée était de la déchirer et de la jeter dans les toilettes. Mais je n'avais pas osé sur le moment, de peur que des morceaux flottent et me trahissent.
Ce soir-là, la douleur de la brûlure s'est estompée, quand de la pointe de mes lacets, j'ai crevé les yeux de Mourad.
Sur la photo.
C'est ça, ma porte de sortie.
Si Mourad perd ses yeux...
Maintenant, que Mourad reste aveugle ou qu’il meurt, quelle différence…
Puisque qu’elle a eu la force de lui jeter au visage l’huile brûlante de la poêle à brick, elle a effacé son pouvoir maléfique…
Elle peut bien habiter une prison de béton, la souffrance de Mourad est devenue sa geôle à vie.
Elle ne regrette rien.…
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20/12/2009
Mésaventure d'une petite plume
Voilà un bon moment que je n'abonde plus ici en débordements verbaux…
Ce n'est pas tant que je sois devenue mutique du clavier…
Je ne boude pas non plus, quoique je ne croule pas sous les commentaires, soyons lucide…
Néanmoins, je m'aperçois que les petites souris lectrices et lecteurs continuent d'être fidèles et j'en suis fort contente. Et me sens votre obligée, en quelque sorte…
Je m'en vais donc vous exposer mes deux justificatifs:
a) La semaine dernière a été plutôt froide, disons glaciale, et comme notre contrat EDF est particulier, nous ne chauffons pas le bureau les jours d'EJP *. De lundi à vendredi, la température ici est passée progressivement par 15°, 12°, 8°, 7°, 5,4° vendredi soir. Franchement, une demi-heure quotidienne pour relever l'essentiel des mails, ça suffit. Je titille mon clavier avec des gants de laine, vous imaginez sans trop de peine le comique de ma prose…
Nous chauffons à nouveau depuis hier matin, et ce soir la température au bureau est idyllique: nous plafonnons à 16,5°! Waouh, quel confort! Je récupère des neurones qui décongèlent len-te-ment…
Évidemment, ce n'est pas la vraie bonne raison.
b) La vraie bonne raison, c'est que je me suis lancée un défi…
J'avais répéré sur le site le hangar un concours de nouvelles.
- Ah, me suis-je gourmandée, avant de tourner ta dizaine et de trépasser , faudrait bien mesurer ta prose aux regards de gourmets producteurs!
Je me suis lancée, sans m'en vanter, pour oeuvrer à ma main selon les contraintes imposées: thème la liberté, 5 pages maximum, police corps 12. Il y a des années, j'avais reçu un autre conseil avisé: respecter un interligne de 1,5 afin d'épargner la fatigue des lecteurs.
Ça n'a l'air de rien, mais ce n'est pas si commode. Et puis sans doute avez-vous noté mon côté débordant. Saine gymnastique que ces limites…
Alors, voilà, j'arrive au bout, au point que je me suis fixée, soit deux jours avant la date butoir…
Et vous savez quoi?
En première page du site, une note grise comme un faire-part de deuil…
Le concours est annulé.
Tout simplement…
Y'a pas de doute, vous n'allez pas y couper, c'est gouttesdo qui va en profiter!
* EJP= Effacement Jours de Pointe, il fallait penser à une dénomination pareille…
EDF et ses tarifs! EDF recrute une équipe de cerveaux habilités à dresser de véritables labyrinthes tarifaires dont les particuliers ne sortiront plus jamais vainqueurs. Comme une majeure partie des administrations, le challenge pour les rédacteurs consiste à rédiger les offres de la façon la plus absconse possible…
19:17 Publié dans Courant d'O | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : écriture, blog et littérature | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
26/11/2009
Amitié et amitiés
Un peu kitsch, ce bouquet composées de roses de Novembre ?
Sûrement, mais je les ai trouvées belles et nobles, entièrement vouées à l’éclat de leurs couleurs, à l’épanouissement de leurs corolles denses et parfaites … La couronne constituée par tous ces pétales m’offre l’évocation idéale du sentiment éprouvé lors de la visite d’Annick, Florence et Alice à la maison, voilà une dizaine de jours.
Observez la structure particulière des pétales : leur entrelacement illustre l’enchevêtrement des relations amicales au long d’une existence. Belle image de l’Amitié et des amitiés qui entourent et protègent nos cœurs de vie.
Ce week-end éclair nous a permis d'accueillir Annick, en coup de vent, mais je lui sais gré de nous l’avoir accordé. J’ai toujours connu Annick en train de courir, de se démener pour trouver une solution aux multiples problèmes que rencontre toute mère de famille qui roule en solo. Toutefois, au cœur même de ses soucis, Annick a souvent procédé en discutant, en confrontant ses ressentis et ses angoisses aux avis de ses amies. Son esprit ouvert lui permet d’apprécier les divergences ou les similitudes de situations, de se forger sa vérité, quitte à affronter les conséquences de ses choix. Ce qui me touche en elle est sa volonté combative de positiver et d’avancer… Son honnêteté intellectuelle et sa lucidité, que j’ai retrouvées intactes, bien que nous n’ayons plus eu l’occasion d’échanger ainsi depuis plusieurs années.
Autre bonus du week-end, Annick était accompagnée de Florence et d’Alice, les cadettes de la fratrie, que j’ai comptées jadis parmi mes élèves. L’amitié née en cette période est largement payée de retour : il est touchant et agréable de retrouver à l’âge adulte les jeunes femmes et de les écouter exposer leurs projets et leurs plans d’avenir. Que de chemin parcouru ! Elles ont atteint l’orée de leur maturité, et m’ont impressionnée par leur vision pragmatique du futur. Leur confiance en la vie, c’est à leur mère qu’elles la doivent. Merci donc à l’Amitié pour leur passage à Saint Max.
L’Amitié est pour la plupart d’entre nous le meilleur ressort du sentiment d' exister, l' appréciation d' épaulement dans les mauvais jours, l' exaltation par le partage des moments heureux. Qui ne rêve de prolonger à l’infini cette fusion extra-sexuelle du lien à l’autre que l’on croit avoir vécu à l’adolescence ?
Avoir été pensionnaire, c’était dans mon cas personnel, avoir noué des attaches privilégiées avec mes congénères… De fait, à l’autre bout de la chaîne de vie, ces amitiés de jeunesse n’ont pas survécu à l'érosion du temps, aux éloignements physiques et aux divergences de cheminement.
Les amitiés adolescentes sont éphémères, elles durent le temps nécessaire à la sortie du nid et s’effacent souvent à la confrontation des choix amoureux …
Que sont devenues Jacqueline, Viviane, Michèle et les autres ?
C’étaient mes amitiés de jeunesse, et après elles, d’autres figures ont occupé mes pensées, d’autres rencontres ont partagé mes discussions, d’autres personnalités ont construit le réseau de mes amitiés. À leur tour, l’une après l’autre, elles se sont fondues dans la brume du passé. Elles sont entrées au musée des amitiés révolues.
Toute amitié non entretenue devient fleur fanée.
Les premières amitiés étaient si entières que je croyais qu’elles dureraient à tout jamais.
Les amitiés de l’âge adulte n’étaient pas moins sincères sur le moment, mais j’ai toujours su, malgré les nombreuses barrières qui ont bloqué la formulation de l’aveu, qu’elles étaient des amitiés opportunistes, puisqu’elles étaient liées à nos couples, à l’évolution de nos familles. Ces amitiés-là fonctionnaient comme un interminable labyrinthe de miroirs, où de dîners en week-end campagnards, des vacances partagées aux sorties courantes, les échanges se bornaient à se renvoyer indéfiniment l’image du même épanouissement consensuel.
Les premières amitiés étaient abruptes comme les chrysalides que nous étions. Les secondes se sont raffinées par l’enregistrement de codes sociaux. Les premières se sont évanouies dans un espace indéfini, entre la fac et la mise en couple. Les secondes se sont fondues dans le brouillard opaque levé à l’heure des dissensions et du divorce. Quelques promesses d’amitiés sincères à la saveur embarrassée au moment d’être proférées. C’est qu’il est particulièrement malaisé de soutenir un seul membre d’une équipe qui se désunit. Ces amis-là ont généralement rompu les amarres, sans heurts, sans reproches et sans larmes, juste par défaut de présence.
Je me souviens d'un ami qui définissait ce syndrome en figurant son cercle relationnel sur une soucoupe. Lui se situait au centre de sa sous-tasse, il occupait franchement l’espace plan nécessaire à l’équilibre du récipient. Autour, sur la porcelaine incurvée qui entoure le fond, les gens tournaient sur un manège en forme de toupie : tantôt proches du centre, grâce à l’attraction centripète des sentiments passionnés, puis par la force centrifuge des événements sociaux, propulsées vers l’extérieur avec le reflux des histoires achevées. Un beau jour, chacun d’entre nous pouvait atteindre le bord de l'assiette et disparaître dans l’abîme de l’oubli…
Les véritables amis, celles et ceux qui traversent les courants existentiels et se maintiennent près du centre, sont ceux que l’on rencontre en Pays de Solitude , sinon de détresse. Chacun peut reconnaître son cercle véritable quand les liens perdurent aux chagrins, aux déménagements, aux errements professionnels et affectifs. De ma période parisienne, je me réjouis des attaches toujours vaillantes avec mon Trio Sensible, même si les entrevues sont devenues rares, elles résonnent toujours du même vibrato. Grande Richesse. De la page construite dans ma-maison-au-bord-de-la-forêt,où ce Trio a joué aussi sa partition, je peux me vanter aussi de quelques amarres solides… D’autres se sont usées avec le temps, certaines ont des pics d’émergence, comme si la marée haute les recouvrait pudiquement pour mieux les mettre à jour, bien au sec, en période de basses eaux : La vie avec ses nombreux va-et-vient… Mais il ne faut jamais rien regretter, de nouvelles rencontres se sont produites, d’autres visages occupent les multiples pétales de mes roses… Ce bouquet de novembre, c’est un livre de l’amitié qui se feuillette à loisirs.…en marche vers l’automne personnel qui me guette, il sent encore très bon.
18:41 Publié dans Courant d'O | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écriture, journal, amitié, images et fleurs | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
22/11/2009
Cinéma: Le concert
Un petit coup de blues en ce dimanche grisou de novembre ?
Quand le ciel est si bas et l’humidité de l’air si dense qu’on pourrait toucher les gouttes en suspension, il nous reste deux choix : rester sous la couette, surtout si l’on y est en bonne compagnie, ou aller chercher du réconfort et du rêve sur la toile…du cinéma.
Pour notre part, nous avons testé mardi dernier Le Concert, de Radu Mihaileanu, alléchés par les divers conseils de Simone et d'Annick. Et nous avons passé une excellente soirée…Donc, ce programme convient parfaitement bien à l’ambiance brumaire de cet automne.
Une fois encore, Radu Mihaileanu s’attache à un sujet qu’il connaît du plus intime de sa vie, puisqu’il est lui-même fils d’un journaliste juif et communiste, victime des camps durant la seconde guerre mondiale. Imprégné sans nul doute des leçons paternelles, Radu, né en Roumanie en 1958, a fui en 1980 de régime Ceaucescu. Un passage en Israël nourrira ses inspirations futures, mais c’est en France qu’il se forme aux arts cinématographiques, en suivant les cours de l’IDHEC. Son premier long-métrage s’intitule Trahir (1993) et met en scène les démêlés d’un poète roumain avec le régime stalinien… Son second long-métrage, Train de Vie, a eu l’heurt d’être très remarqué, aussi bien à Venise qu’au festival de Sundance, (l’académie du cinéma fondée notamment par Robert Redford, à l’opposé des critères d’Hollywood,). Dorénavant reconnu comme cinéaste auteur, Radu Mihaileanu a encore créé un opus touchant et délicat avec Va, vis et deviens en 2006. Ces films témoignent d’une habileté à se servir d’une émotion retenue, teintée d’un humour au second degré, mélange d’autodérision et de cocasserie.
Le concert se situe au premier chef dans la veine franchement comique. La charge du système soviétique rappelle les meilleurs moments du dictateur de Charlie Chaplin…Mais dans le dernier tiers de l’histoire, nous dérivons insensiblement vers l’émotionnel et le film s’achève entre ses deux versants, rire et émotion, de sorte qu’il apparaît comme inclassable. Comédie émotive ou mélo humoristique ? Ni l’un ni l’autre sans doute, mais l’ensemble constitue une œuvre grand public qui mérite amplement le succès déjà inscrit à son palmarès. Dès sa sortie la semaine dernière, il était en tête des sorties de la semaine.
Andrei Filipov ( Aleksei Guskov, excellent !) est une des innombrables victimes de la censure des années Brejnev, ère de glace du communisme russe. Ayant refusé d’abandonner ses musiciens juifs, ce chef d’orchestre a été interdit d’exercice et doit gagner misérablement sa vie en qualité d’homme de ménage dans le théâtre même où il a été déchu. Humiliation suprême, lui dont la vie est faite de musique, doit nettoyer les lieux où d’autres exercent leurs talents. Un hasard lui permet un jour de subtiliser une invitation émanant du Châtelet, à Paris, où il a joué du temps de sa splendeur… La comédie est en marche, avec ses invraisemblances qu’il faut accepter de bon cœur, comme le code fondamental de la comédie. Nous entrons dans le registre du farfelu, avec ses critères : l’amitié inconditionnelle des compagnons d’infortune, les coups de gueule, la dénonciation du système des apparatchiks, qui paient les figurants pour faire foule, aussi bien pour grossir les pseudos manifestations que pour établir la notoriété au cours des mariages… Entre en scène alors une cohorte d’individus plus débrouillards et sans scrupules les uns que les autres, du pointilleux censeur, corrompu comme les autres, aux « roms » haut en couleurs, trafiquants en tout genre et musiciens instinctifs… La comédie s’envole vers une intrigue totalement fantasmatique, que la mise en scène colorée et mouvementée entraîne dans une sorte de musicothérapie par le rire. Au passage, tout le monde en prend pour son grade: le système soviétique épinglé par tous les bouts : administration désuète et inefficace, double casquette des petits chefs, système économique déstructuré, grandes et petites affaires se résolvant grâce à l’article 22, celui qui dit :" dém… merde-toi, oh pardon, aide-toi et le ciel…fera de son mieux… " Mêmes les caractères caricaturaux des juifs y sont repris à la sauce Rabbi Jacob cette fois. Apparaît enfin le personnage pur de cette histoire, la violoniste française Anne Marie Jaquet, interprétée par Mélanie Laurent, qui prête à son personnage sa frêle silhouette gracile. À partir du lien supposé entre la musicienne française et le chef d’orchestre déchu, le spectateur entrevoit une nouvelle dimension à cette comédie digne de Gérard Oury. Je me garderai de vous en dire davantage afin de laisser le champ libre à votre imagination … Sachez seulement que le courant émotionnel ne prend pas brutalement le relais sur la comédie loufoque mais s’intègre progressivement au récit, sans rompre la farce. Sortez vos mouchoirs pour éponger vos larmes de rire mêlées aux larmes d’attendrissement et laissez-vous embobiner par cet énorme canular. En ces temps moroses où même le sport a perdu son lustre et sa noblesse, il est recommandé de s’octroyer une large rasade de franche rigolade incluant l’autodérision en dose homéopathique "slavatrice".
Un dernier mot pour signaler les interprètes du film, tous plus heureux les uns que les autres d’endosser leurs personnages, de François Berléand à Lionel Abelanski, sans oublier Miou Miou égale à elle-même, même si son rôle paraît plus anecdotique.
19:37 Publié dans Sources | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le concert, radu mihaileanu, comédie, cinéma | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
08/11/2009
Théâtre à Saint Max
Il n’y a pas que Ducros qui se décarcasse…
Les petites villes se démènent pour offrir à leurs concitoyens des moments de détente variés.
Côté culture, Saint Max joue des pieds et des mains. Notre petite commune de plus de 13 000 habitants dispose de cinq écoles primaires, deux collèges publics, un lycée public depuis 2 rentrées, et un lycée privé professionnel qui a offert une formation à de nombreux élèves du Canton.
La vie associative y est également remarquablement développée : une bonne centaine d'associations répartissent leurs efforts sur les multiples secteurs de la vie communautaire : des anciens combattants aux clubs sportifs, culturels, entr’aide sociale, parents d’élèves et comité de jumelage. Chorale, bibliothèque et culture font bon ménage, et le forum de septembre offre de nombreux loisirs à qui veut bien s'en donner la peine.
Mais la municipalité n’est pas en reste pour offrir du divertissement.
Hier soir notamment, elle avait programmée une représentation théâtrale. Plutôt que de s’offrir une énième soirée télé, nous avons décidé de descendre en ville frotter nos postérieurs à la rudesse des chaises métalliques de la salle des fêtes….
La pièce annoncée , Moi, mon mari, mes emmerdes, a du être remplacée au dernier moment par un programme impromptu, servi par deux comédiens, Philippe Urbain et Emmanuel Carlier, seuls en scène dans un décor de paillotes et de détritus de chantier. Des éclairages rutilants, une bande son assez tonitruante, le confort minimaliste offert aux rangées de spectateurs, nous voilà bien loin des ambiances de spectacle conventionnelles dans les grandes cités. Ce serait presque ambiance kermesse, mais le public est au rendez-vous. Malgré le changement de dernière minute, la salle est pleine et c’est tant mieux, car les deux comédiens qui se démènent sur la scène méritent amplement l’écho des rires qui fusent d’entrée de jeux.
La pièce jouée, vacancesdemerde.com, a été écrite par nos deux acolytes, et les compères trouvent même l’astuce d’impliquer les Maximinois par leurs répliques taquines au cours de leurs prestes échanges. Évidemment, le public, bon enfant, réagit dans le sens espéré, et le dialogue entre la salle et la scène devient chaleureux. Du coup, les joueurs ne se retiennent plus et leur comédie connaît un succès mérité. À force de jeux de mots rebondissants et de situations absurdes, le comique de situation se révèle efficace…nous sommes tous gorges déployées à oublier les menues misères et les soucis de nos existences ordinaires, une heure et demi durant. Pas de casse-tête intello déprimant en ce samedi soir de novembre, pluvieux et frisquet, et à la sortie du spectacle, l’assistance familiale témoigne de cette ambiance conviviale et chaleureuse.
De plus amples renseignements sur le spectacle présenté
http://www.l-affiche.com/page_artiste_spectacle.asp?rec=355
12:51 Publié dans goutte à goutte | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, culture, petite vile, saint maximin la sainte baume | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
03/11/2009
Déception et solution…
Ah, la vie des internautes n’est décidément pas un fleuve tranquille…
Alors que j’avais atteint ce pallier de fonctionnement dans gouttesd’O où tout semblait couler de source et se mettre en place comme on respire, , voilà que je m’aperçois d’une étrange difficulté : du jour au lendemain, plus moyen d’intégrer de nouvelles fiches de lecture dans la liste Sources. Mais si, vous voyez bien, à gauche, les jolies petites vignettes présentant les livres qui quittent ma table de chevet et entreprennent un séjour autonome, passant par chez Audrey, ou chez Simone, voire jusque chez Marie-Geneviève au gré des circonstances et des visites…
Aux non initiés des pratiques blogueuses, sachez que Haut et Fort, la plate-forme qui héberge gouttesd’o a résolu de ne plus donner dans l’altruisme : nous sommes passés à l’ère du tout payant, c’est de bonne guerre. Moyennant finance, nous sommes censés bénéficier d’un outil performant, no limit…No worry !
Néanmoins, alors que je m’attelle à rattraper le retard considérable que j’ai pris à formuler mes fiches de lecture, je fais face à une déconvenue sévère : pas moyen d’intégrer la fiche de lecture du tome 2 de Millénium à la liste source.… Les deux vignettes similaires, faces noires encadrées de vermillon pour donner du relief au médaillon central, voilà qui aurait paré la colonne des livres d’un joyau rutilant !
Après moult efforts et essais malencontreux, je me résous à demander l’aide des techniciens de la plate-forme. Las ! mon « ticket », lancé comme un SOS désespéré le 19 octobre, ne trouve sa résolution que le 2 novembre, après, il est vrai, une brève demande d’éclaircissement en date du 21/10. Je pensais être abandonnée à mon sort, jugée peu représentative dans le foisonnement de la blogosphère… Sans que je puisse trouver la notification de cet état de fait, le nombre d’items dans les listes de livres est donc limité à 33…
Entre-temps, je me suis donc résignée à publier la fameuse fiche dans les notes usuelles du blog, déçue d’interrompre ma belle liste de bouquins, frustrée par l’incohérence d’un tel rangement : cela me semble aussi incongru que d’imposer au chocolat le voisinage de carottes dans son réfrigérateur, ou de mélanger intimement les chaussettes et les soutien-gorge dans le tiroir à lingerie !
Aujourd’hui, prenant le taureau par les cornes, j’ai entrepris de chercher un nouvel hébergeur pour mes fiches de lecture, à laquelle je tiens à donner, principe de « vieille instit », sans doute, une cohérence… Bon, l’affaire n’a pas été si simple, mais voilà, par curiosité, si le cœur vous en dit, essayez donc ceci : http://odelectures.canalblog.com/.
Je ne suis pas encore convaincue, « faut voir… ». L’idée serait de dissocier totalement les centres d’intérêt …
Mais demain est déjà un autre jour et les préparatifs du dîner m’appellent…
19:58 Publié dans goutte à goutte | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blogosphère, difficulté technique, adresse nouvelle | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer