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30/05/2008

Speedy (dé)confiture.…

Cette semaine, j’ai donc tenu ma première réunion pour Wonderkitch’ en solo !

Voilà un bon moment que je préparais mentalement ce passage à l’acte et m’impatientais de le VIVRE, exactement comme dans ma vie précédente j’anticipais dès le 20 août, nuits et jours, les rentrées scolaires et le moment où je me tiendrai au milieu du nouveau groupe d’élèves le matin de la rentrée. …
Ma nouvelle rentrée a eu lieu ce dernier mercredi de Mai, au milieu d’un groupe d’ « instit’ » justement, clin d’œil malicieux du cours des choses, qui montre une fois encore comment se créent des ponts reliant une page à l’autre de notre vie.

Évidemment, tout pont s’érige sur une structure, et le pilier qui tient la construction, c’est l’Amitié, qui porte aujourd’hui le prénom de Marie-b, amitié en sauts de puce d’une page de vie à une autre, d’épisodes en chapitres clos, nous nous sommes retrouvées l’année dernière à plus de huit cents kilomètres de notre point de départ. Je vous parlais de pont, celui-ci ressemble à un viaduc traversant la géographie physique et sentimentale de nos existences.

Me voici donc à Hyères, dans un quartier tranquille de la ville, accueillie à bras ouverts par la maîtresse de maison, organisatrice de la réunion par amitié pour sa collègue, qui le lui a demandé par amitié pour moi… Les piles du pont, les jambages à l’infini que nos petits dessinent…

J’ai préparé pour cet atelier deux recettes à réaliser ensemble afin de permettre à l’assistance de manipuler les ustensiles, en pensant au matériel intéressant à acheter pour mes clientes potentielles, aux recettes faciles et rapides pour femmes actives, aux outils fonctionnels et séduisants… Parmi ceux-ci, un mixer mécanique , baptisé Speedy par la multinationale, tient habituellement ses promesses de rapidité et de fiabilité… J’ai monté moi-même plusieurs crèmes chantilly à la maison en un tour de main, grâce à l’engin, d’un usage simplissime. Je suis donc certaine de mon effet, dans le déroulé de ma leçon, c’est le passage le plus probant et, sans aucun doute, petite Perrette débutante, je me réjouis à l’avance du régal offert à mon public, je prévois les conséquences concrètes de la dégustation sur les ventes…

Las, comme Perrette justement, c’est bien dans ma certitude sereine que se niche le caillou qui fait trébucher !
Ce jour-là, il règne sur toute la région un ciel orageux, bas, chaud, humide. La maîtresse de maison nous a installées sur la terrasse qui jouxte la cuisine. Par commodité, elle a sorti tous les ingrédients requis pour la recette du moelleux au chocolat, y compris la crème fleurette entière, à réserver pour la seconde phase de l’opération dégustation, dès que le gâteau sera cuit dans le four à micro-onde. J’ai bien repéré au cours de la démonstration ce petit pot suant sur la table, et tout en poursuivant la conversation, je me suis glissée dans la pièce attenante pour le remiser dans le réfrigérateur. Mais de fait, la cuisson du biscuit ne demandant que six minutes, nous passons rapidement à la phase sauce Chantilly …Et le flacon de fleurette est ressorti aussitôt…
Plusieurs convives se portent volontaires pour exécuter les rotations de la manivelle sur le fameux speedy, j’ai prévenu qu’une soixantaine de tours suffisait pour obtenir une crème fouettée ferme et aérée . Nous comptons allègrement la minute d’efforts accomplis, mais en soulevant le couvercle, les mines gourmandes se mâtinent de déception : la crème est encore liquide, onctueuse concédons-nous, mais son ruissellement sur les pales interdit de la considérer comme Vraie Chantilly.

Il en faut plus que ça pour désorienter des enseignantes, habituées à considérer que l’échec nourrit l’apprentissage ! Une seconde volontaire prend le relais sans plus de succès. Nous élaborons alors une stratégie de recherche, retenant l’hypothèse que le climat orageux et la chaleur lourde ont modifié la réaction des produits. Une première fois, nous introduisons le bol du Speedy dans le congélateur, cinq minutes, le temps de s’extasier sur le moule en silicone qui permet un démoulage parfait à chaud, sans usage de matières grasses : ah, la bonne conscience des gourmandes !
Le délai de congélation se révèle insuffisant pour rattraper la consistance désirée, malgré le redoublement d’énergie sur la manivelle, que je reprends à mon tour, après notre hôtesse… Cette fois, le chœur des profs décide une sanction de quinze minutes, que nous mettons à profit pour éplucher les légumes destinés à l’estouffade de concombre aux crevettes… Hum, à l’énoncé de la recette, notre imagination titillent nos papilles… Françoise, une des assistantes, manifestement connaisseuse et fan des produits Wonderkitch’, entonne la démonstration des qualités de la cocotte, du coupant inaltérable des couteaux, de l’efficacité du tranchoir à légumes… Je me reposerais presque, si mon petit ego ne se tourmentait du coulant de la sauce blanche !
Les légumes enfournés dans la cocotte-miracle, nous nous résignons à déguster notre excellent moelleux au chocolat sous son lit de crème couvrante…
C’est savoureux, délicieux, onctueux, crémeux, mais pas moussant, pas aérien, alors que nos palais étaient en droit d’accéder à la sensation du moelleux de la pâte fondant dans le nuage délicat de la crème, les deux matières s’enchevêtrant sous la pression combinée de la langue et du palais.
Me voilà fort déconfite, malgré l’intérêt que mes compagnes accordent aux catalogues et aux différents ustensiles que j’ai exposés dans le séjour.… L’après-midi tire à sa fin, chacune a fait son profit de l’expérience, j’empoche mes commandes, grandement satisfaite du succès de l’entreprise et de l’émulation dynamique dont je me suis abreuvée, mais derrière l’euphorie de la performance persiste la vision d’un nuage floconneux s’écrasant mollement dans l’assiette, dégoulinant sans la moindre élégance sur ma renommée culinaire à peine constituée…

La piscine est en crue…

Il y a seulement quelques semaines, nous pleurions sur la sécheresse endémique et les fissures griffant la terre au sortir de l’hiver…

Je me suis largement répandue sur les promesses de prouesses nautiques que le dispositif ingénieux de GéO allait nous permettre, m’appuyant sur ma longue expérience de sept printemps pleins vécus ici, sur ce bout de colline provençale.

Et voici le cycle rompu, Dame Nature, en sa sagesse, sait ménager des ruptures. Elle nous a réservé le printemps le plus pluvieux que les indigènes maximinois aient connu, de mémoire trentenaire, bien sûr…

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GéO s’emploie à vider la piscine, j’ai eu le temps de fixer le niveau de l’eau : record absolu, les skimmers sont totalement submergés et GéO s’inquiète d’un éventuel débordement. Nous voici dans la situation paradoxale d’arroser un jardin saturé par les pluies drues de ces deux jours…

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Sur la bâche, les traînées de boue saharienne sont bien visibles à nouveau, malgré un nettoyage complet mercredi.

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Et notre ourson noiraud, poil hirsute sous la douche improvisée, me suit comme une petite ombre piégeuse, il contourne le grillage qui entoure la piscine et s’infiltre sous la haie de lauriers cerise, histoire de ne pas perdre de vue la maîtresse et son curieux œil noir…

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24/05/2008

Acclimatation

Notre famille s’est donc agrandie… Un événement, une joie, de la tendresse en bouffées excitantes …et une Grosse Bêtise, sûrement !

Il ne faut jamais regretter ses coups de cœur…
La première nuit, nous nous sommes tous deux éveillés à l’écoute des bruits, dans la cuisine contiguë, épiant malgré nous l’entente des deux animaux, leur besoin de sortir, les gémissements potentiels du chiot transplanté… Rien n’a justifié cette insomnie relative, si ce n’est la petite voix intérieure qui susurre « ce n’est guère raisonnable »…

Depuis trois jours, notre quotidien se ralentit considérablement, à l’observation attendrie de ce bout de zan noiraud, confirmé en bonne santé par la véto. Reste à parer aux multiples idées fantaisistes qui germent déjà dans l’esprit vif de notre explorateur. Les coins de nappes dentellisés, il n’a pas tardé à monter à l’assaut des fils électriques et sa présence à nos pieds dans le bureau n’est qu’un moyen transitoire de se rassurer, il y a tant de câbles tentateurs par ici ! Simple vérification tandis que je pianote ce rapide message, mais non, tout va bien, il s’est endormi entre les pattes de Zuko.

Le gentil Zuko s’est excité toute la journée de mercredi, à laver de sa langue vigoureuse cette peluche odorante de senteurs inconnues… À l’heure du souper, il s’est calmé et la soirée s’est déroulée dans une ambiance câline, presque Noël, nous nous sommes retrouvés à réveillonner dans la cuisine, ventre affectif de la maisonnée, avant de les installer là pour la première nuit.

La cohabitation semble réussie, Gros Mimi conserve néanmoins une prudente réserve : elle tolère les bondissements soudain de la boule hirsute, mais du plus loin possible.
Copain devrait être débaptisé, né en 2008, il pourrait s’appeler DARK, ou son extension Dark Vador, Darky, ou même Darkos, pour coller à l’actualité. Droopy ou Derrick, Dragon pour le souffle épique ou Doudou comme le suggère amoureusement Mélissa notre petite voisine de dix ans qui s’attendrit et me confie :
- Moi, dès que j’ai dix-huit ans, je me prends un chien rien qu’à moi !
Allez savoir, pour GéO, Copain est le compagnon attendu parmi le petit peuple de la maisonnée. Ce prénom semble emblématique de sa destinée. Pourquoi pas ? Copain tu es, Copain tu restes…



21/05/2008

COPAIN !!!

Cette petite boule de poils noirs, dans mes bras, ce mercredi 21 Mai, c’est encore une SURPRISE.…

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L’événement du jour sera sans conteste l’arrivée inopinée de COPAIN !

Comme d’habitude, nous sommes descendus au marché de Saint Max en retard sur nos prévisions, et bien décidés à en faire rapidement le tour… GéO arrête le programme :
- Tu files chez ta fromagère, je prends l’huile d’olive et la viande…

Là-dessus, il me quitte en toute urgence, frayant son passage entre les groupes de badauds, sans un regard en arrière, capitaine au long cours, déterminé à affronter la marée humaine sans s’éclabousser au passage des écueils…

Nettement plus décontractée, je progresse à mon rythme, et parviens sans grand encombre jusqu’à l’étal de Cécile, ma chevrière préférée sur le marché. Nous nous retrouvons avec plaisir tous les mercredis, qu’il vente à grande trompe ou qu’il pleuve à seaux, Cécile tient son stand avec sa gentillesse souriante. Comme je choisis ma provende parmi ses produits, un petit gémissement attire mon attention.
- Qu’est-ce qu’il lui arrive, à ce petit chien, sous la table ?
- Ben, c’est mon Copain, il commence à en avoir assez du marché, mais je suis bien obligée de l’attacher… À propos, vous ne seriez pas preneuse, vous, d’un gentil chiot comme lui ?
…Évidemment, je dois vous prévenir qu’il va devenir grand… Son père est un berger du Tibet et sa mère…
Je n’ai pas bien entendu la provenance de la mère, parce qu’entre-temps, la petite boule noire a entrepris de grimper le long de mon jean, puis, comme je me suis penchée vers elle, de me débarbouiller consciencieusement les mains puis le visage, quêtant mon approbation de ses yeux énamourés.
Le tour était déjà joué, rien à faire pour entendre les cloches de la raison, Cécile l’a compris en un clin d’œil…
- Ne vous en faites pas, je vous le donne…
Ô la traîtresse !!!
Il me reste à courir le marché, le cœur battant, pour retrouver GéO, pas moyen d’imaginer une seule seconde qu’il ne sera pas d’accord, mais je conserve malgré moi la volonté de partager ce coup de folie…
Un chien, un nouveau compagnon, un nouvel arrivant pour regonfler notre petit peuple en nette régression depuis le départ de mon Eurydice… Quoique, si ma raison avait eu son mot à dire…elle aurait protesté contre la rapidité de ma décision.

Je rattrape donc GéO juste comme il achève son achat d’huile, et le somme :
- Viens vite, j’ai trouvé un chien…

Dans les travées encombrées, je lui confie, malgré mon essoufflement, les mille et une qualités du petit chiot qui nous attend chez sa maîtresse. Il est temps, une autre postulante caresse goulûment la peluche consentante.
Mon cœur s’affole tandis que mes yeux cherchent l’attention de Cécile.
- Ah vous voilà déjà ! Alors, vous le prenez ? Je suis bien contente que ce soit vous, vous allez l’aimer, ça se voit dans vos yeux…
GéO prend à peine le temps de réfléchir, il est vrai que nous étions plus ou moins décidés à combler l’absence de Hulk en cherchant un compagnon pour Zuko, mais c’était un projet flou, reporté à l’automne prochain, après la saison d’été, les vacances…
Cette fois, c’est le coup de foudre, et comme l’affirme si souvent GéO:
- Quand on a un premier mouvement, inutile de tergiverser, malgré toutes les raisons qu’on peut énumérer, on revient toujours à la première idée…
La petite peluche a connu un accueil au moins aussi enthousiaste que le nôtre de la part de Zuko. Ce n’est qu’en fin de journée, maintenant que nous sommes au bureau et qu’il dort entre mes pieds, que le grand benêt gentil a cessé son débarbouillage !
Je vous raconterai la rencontre de la Peluche et du Grand Benêt lors du prochain épisode, pour l’heure, je rejoins la famille au 1er repas commun…Ouf !

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20/05/2008

Orchidées

Dans mon jardin, il y a donc des Merveilles.

Pour être tout à fait honnête, je le savais déjà. Outre la couleuvre qu’Aurélien a tenté d’apprivoiser, puis l’énorme crapaud qui sieste parfois sur la bâche à bulles dès que notre petit monde lui offre assez d’intimité,

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Nous avons croisé encore la route du hérisson qui s’enroule quand il nous surprend au bain nocturne. Nous ne comptons plus les geckos qui squattent sans vergogne le Poulous accueillant, mais aussi le garage et le bureau.

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En ouvrant justement le Poulous au ménage de printemps, nous avons dérangé un bon gros rat soyeux, lové dans le coffre du canapé clic clac. Raminagrobis venait tout juste de s’installer, si on se fie aux quelques déjections qu’il nous a laissées, et commençait à nidifier les galettes de mousses entreposées dans sa cachette. Notre intrusion l’a dissuadé et nous avons perdu sa trace …

Notre territoire est un royaume partagé, mouches, moustiques et araignées ne dédaignent pas notre compagnie, bêtes du bon Dieu, animaux de compagnie y règnent en bonne entente…Enfin, ce n’est ni mieux ni pire qu’ailleurs. Manquait cependant la découverte affinée de la végétation naturelle, jusqu’à la visite de l’ami Pierre.



Parmi les chênes verts et les herbes folles qui poussent sous leur ombre, notre sous-bois sert d’écrin à des orchidées ! Des merveilles de la nature, qui poussent seules dans ce sol rocailleux, habituellement crevassé de sécheresse. Comme nous avons renoncé à modeler le paysage à notre esthétique, en dehors des rosiers qui s’y plaisent et de quelques lavandes élevées à la «va comme je te pousse », les mauvaises herbes s’en donnent à cœur joie. Parfois, il m’arrive d’être saisie de désherbisation* aiguë, tempérée par l’usage de mes seules mains éradicatrices. Heureusement, cette technique a permis la préservation du biotope, ainsi que nous l’a longuement expliqué Pierre, spécialiste remarqué de cette flore rarissime. Depuis des années en effet, Pierre dresse l’inventaire des espèces qu’il repère, les photographie et les magnifie, il a même commis plusieurs expositions à Ginals et dans le département du Tarn, ainsi qu’en Normandie. Dans l’attente de son site personnel où Pierre partagera ses connaissances avec la fougue et la générosité qui le caractérisent, je vous signale les sites suivants:



http://orchideesduhautbugey.chez-alice.fr/page-orchidee_sauvages.html

http://pagesperso-orange.fr/pm/blais

ce dernier site répertoriant tout particulièrement les orchidées de Provence, il apparaît intéressant de signaler nos trouvailles en Provence verte, dans des secteurs différents des sites répertoriés.

Afin de reconnaître et apprécier les différentes espèces rencontrées dans vos balades partout en Europe, et apprendre à préserver l’environnement nécessaire à leur préservation.

Dans notre jardin, Pierre a identifié 4 espèces différentes dont je vous livre la primeur :

Tout d’abord, la céphalantère damasonium, la plus prolifique à cette période, quatre à cinq nichées réparties sur l’ensemble du terrain :
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Puis l’himanglossum robertium, déjà en stade post floraison
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La délicate céphalantère rouge.

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Et enfin la mystérieuse pousse au bout du sous-bois, qui se cache encore et dévoilera son inflorescence avant peu, je surveille, Pierre, c’est promis et t’enverrai les clichés, la demoiselle a entrepris timidement sa mue.

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Nous avons, bien entendu, profité du week-end pour étendre notre champ d’exploration et dans la colline qui s’étend derrière la maison, nous avons débusqué quelques variétés supplémentaires, constituant un échantillonnage assez riche : pas moins de dix familles en fait, sur un périmètre de trois à quatre kilomètres autour de la maison, c’est assez prometteur.

* désherbisation: parfois, il me semble bon de chatouiller notre si belle langue, en toute humilité et sans forfanterie, juste pour m'approprier l'image. Pardon à toutes celles et ceux qui s'en trouvent offensés

12/05/2008

Dites-le avec des fleurs…

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Après les délicieux week-ends passés auprès d’amis charmants, je voulais vous entretenir de mon jardin et de ses merveilles…
J’y reviendrai plus tard, car en rangeant ces fichus papiers qui s’accumulent sur mon bureau, je me suis soudain senti pousser une langue de vipère animée du besoin irrépressible de ne pas tout avaler comme une agnelle qu’on mène à l’abattoir. Je vous explique :

Il y a trois ans de cela, la Mutuelle, à laquelle je cotisais régulièrement depuis dix bonnes années, m’avait offert brusquement un splendide cadeau d’anniversaire, sous forme d’un courrier où elle m’informait que ma contribution mensuelle subissait un léger réajustement du fait de mon âge! Pour être bien claire, et sans me vanter, quoique…, je précise que je fêtais alors allègrement mes 55 ans,( dont je n’ai pas honte, puisque je me considère comme l’heureuse bénéficiaire de toute cette expérience !) Après quelques courriers peu amènes, nous en sommes arrivés à la situation qui se résume dans cette copie de ma lettre de rupture :

« LETTRE RECOMMANDÉE AVEC ACCUSÉ RÉCEPTION
Monsieur
J’ai bien reçu votre courrier du 15 avril et vous en remercie mais vous n’avez pas joint les spécifications générales d’adhésion. L’explication que vous me donnez concernant l’augmentation brutale de plus de 21% ne me satisfait pas d’autant que je n’en ai pas été avertie deux mois à l’avance comme le prévoient les textes, ce qui m’aurait permis de profiter de mon bon droit pour dénoncer un contrat qui ne me convient plus. Dans ces conditions, je vous demande de mettre fin au contrat cité ci-dessus et de le confirmer par écrit.
Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées. »


J’ai alors entamé des pourparlers avec quelques autres sociétés concurrentes, et devant la pléthore de candidats, je me suis finalement décidée à nouer de nouvelles relations suivies avec une Compagnie Suisse dont je tairais hypocritement le nom. L’agent qui me vantait les avantages de ses produits s’était dit indigné des pratiques du concurrent, inenvisageables dans la structure qu’il représentait. « Vous ne serez pas augmenté avant vos soixante ans, et encore, cela se fera raisonnablement », du moins était-ce ce que j’en ai retenu, outre l’assurance (ah ah !) d’obtenir des prestations couvrant : les yeux-les dents-le nez-la rate-les os, les…
Trois ans plus tard, je viens de passer un joyeux moment à correspondre avec mon assureur préféré et je ne peux résister au désir de partager le fruit de ma « saine colère », selon l’expression à la mode :

Monsieur

Vous m’avez adressé en toute fin avril un courrier relatif au montant de mes cotisations pour l’année à venir et je constate que cette fois encore l’augmentation que vous appliquez est très importante, puisqu’elle atteint 5,6%.

Si je considère vos augmentations successives depuis mon adhésion à votre Société d’Assurances, soit depuis 2005, on en arrive à 15,6% ! Il me semble que vous dépassez largement le taux d’inflation… Et la hausse des dépenses de santé officielle. Compte tenu des conversations téléphoniques que nous avions tenues à l’époque où vous m’affirmiez que ce genre de désagrément ne pouvait se produire dans votre compagnie, vous pourriez vous lancer dans la politique ! Pour ma part je ne vieillis que d’une année à la fois…
Trèves de plaisanterie, votre courrier est daté du 20 avril, mais le cachet de la poste est du 30-04-08. Il me semble qu’il est contractuel de soumettre une telle ampleur de vos augmentations à réflexion et prévenir vos adhérents des prochains tarifs au mois un mois plein à l’avance, de manière à laisser le choix d’accepter ou de refuser ces augmentations irraisonnées. D’autant que vos remboursements de soins, eux, ne suivent pas cette inflation, si j’en juge sur vos prestations en soins optique et dentaire… Cf. factures de mai 2007 et mars 2008.
Comptant que vous saurez apprécier l’ampleur de mon irritation, qui elle, n’est pas facturée hélas, je vous prie de recevoir l’expression de mes salutations.


Certes, ce billet d’humeur ne résoudra pas le dilemme, mais comme le souligne GéO qui bénéficie de la première lecture, en calculant pour moi les pourcentages … Mais au moins j’ai vidé ma bile et me mets ainsi à l’abri des affres d’un ulcère à l’estomac…, Donc je ne dépense pas en soins de santé, … Ne contribue pas au Trou, …Ne sollicite pas ma complémentaire santé… Et mon assureur ne m’en sera même pas reconnaissant ! ÇA MÉRITE UNE REMISE NON ?


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07/05/2008

Inauguration…

D'abord, d'abord ce sont les enfants qui s'y collent. Et ça n'a pas loupé, malgré le système mis en place par notre GéO, la piscine n'affichait guère plus de 22° en ce dernier week-end d'Avril, mais ni Anna ni Thomas n'ont résisté à l'appel du chatoiement bleuté… Et il a bien fallu que Papa se dévoue! Heureusement ses gènes danois l'ont aidé, il s'est fait une douce violence en invoquant les températures des bains estivaux dans sa mère-patrie. Habitués aux chaleureux 17° de la Baltique, comment ne pas se délasser à 22°? Nous sommes restés au bord, à surveiller tendrement cette équipée courageuse…

Le week-end suivant, un autre nordiste nous a bluffé. Guère féru de baignade au demeurant, Sébastien souhaitait récompenser par son exploit les efforts de GéO. La température de l'eau n'avait pas progressé , en raison du soleil voilé et des orages pluvieux des jours précédents. Le 1er Mai, Sébastien s'est donc retrouvé seul au bain, accompagné de notre bienveillante sollicitude, comme il se doit…

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Mais la partie ne fait que commencer. Ce lundi, le thermomètre affichait enfin le fameux 25° attendu, et nous nous sommes pris par la main. Pas question de tergiverser davantage, il fallait se décider. La bâche enroulée, quelques repêchages de feuilles et fignolages de présentation, et …prudemment, nous avons mis un pied sur la première marche…
Brr, pas terrible quand même la première impression. Je ressors pour vérifier la marque: 25,4°, ça monte!
Seconde tentative et déjà le choc initial s'atténue. L'étau de fraîcheur autour de mes tendres petons paraît moins glacé. Abordons la seconde marche, où mes mollets protestent en se contractant franchement. Quelques pas de danse ont raison du saisissement, il faut bien envisager la descente du troisième degré, le plus délicat, il sidère le haut des cuisses. Ah la sensation de resserrement des tissus, c'est bon pour lutter contre la cellulite, ça se déguste…
Et GéO pendant ce temps? Il fignole la propreté du bain, vérifie dix fois la chaleur de l'eau issue du circuit de chauffage, m'encourage de son mieux depuis le bord:
- Allez, viens jusque là, tu verras, elle sort à 32°, c'est bon.
Mais le jusque-là, il est au profond, à l'autre bout du bassin… Il faut donc que je me décide, d'autant que GéO, ayant lâché son épuisette à feuilles, va faire irruption sur mon terrain, enfin, dans l'eau et alors, je risque fort de me faire mouiller contre mon plein gré… Donc…
Voilà, j'y suis, la première longueur est bien un peu fraîche, mais dès le retour, ma peau reconnaît le bien-être espéré, la coulée fraîche et revigorante, l'aisance des mouvements, le plaisir et l'harmonie de l'élément liquide.
Dans ma coulée, GéO s'ébroue et constate:
- Ah, elle est quand même bonne! Ça marche mon système…
Voilà, le 5 mai 2008, nous nous sommes baignés, mouillés, trempés, la saison est entamée… Pierre et Mireille ne s'y sont pas trompés, qui s'annoncent pour vendredi, j'espère que les maillots sont déjà dans la valise…

06/05/2008

Émotion

Un numéro de portable …et la voix qui répond n’a pas changé. Quelque part sur le canal de Bourgogne, il enchaîne si naturellement et calmement, à mon questionnement :
- Oh oui, bien sûr je reconnais ta voix, elle n’a pas changé du tout !
La sienne non plus n’a pas changé, il parle avec calme et douceur, comme à cette période vieille de…, je n’ose le calculer, mais oui, voilà plus de trente ans, trente-trois même, carrément.
Nous avons longuement échangé des nouvelles, nos enfants respectifs d’abord, bien entendu. Il a une fille de vingt-trois ans, que je n’ai jamais vue, puisqu’il était reparti depuis longtemps. Mais l’oncle Jimmy de mes AA les a vus naître, il a été témoin de tant de nos joies, de nos efforts pour bâtir notre vie et aménager l’Atelier. Durant ces années de bonheur inconscient, il était à nos côtés, plus frère que nos fratries biologiques.

Parfois, quand je rangeais la cuisine en fin de soirées animées, il venait m’aider gentiment à ces petites tâches et nous discutions à voix feutrées, pour ne pas déranger les bébés qui dormaient dans les chambres contiguës. Tandis que des conversations encore fiévreuses qui se poursuivaient dans le séjour jaillissaient de temps à autre les derniers éclats, je m’employais à limiter la pagaille et James ponctuait mes gestes de remarques apparemment anodines … Il cassait la solitude de la maîtresse de maison, il adoucissait le dilemme entre profit des petites heures nocturnes au salon et préparation des biberons de l’aube et autres joies maternantes. Puis, le dernier toujours, il quittait l’Atelier, traversait Paris juché sur son immense vélo antique, pour dormir quelques heures lui aussi et revenir en fin de matinée prêter la main aux interminables travaux entrepris pour transformer le hangar de verre en appartement.
Il y a eu ces dix-huit mois de vie quasi commune, il y a eu l’épisode tragi-comique de sa chute sur la dalle de pierre qui nous servait de table, à cause d’une échelle mal calée. Il y a eu tant et tant d’anecdotes, de gags liés à l’approximation de la langue, de gestes gentils, de mots d’auteur qui dressent nos balises d’amitié:
- Je n’ai pas dit merci parce que chaque fois, on me répond : c’est pas la peine
Et à moi, ces soirs de fatigue où je ne me sentais plus du tout en forme, à force de petites nuits dans ce chantier voué à l’éternité, il savait me tendre la vaisselle sale avec ces quelques mots articulés de sa voix si douce :
- Euoh toua, Eodil, tou es quand même la Plou Belle !