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16/03/2012

Trente-six heures avant…

Travail ce jour sur l'idée que l'Apocalypse arrivera dans trente-six heures…

L'idée est d'abord dérangeante, surtout quand Christophe écarte d'emblée les recours aux adieux déchirants de nos êtres chers… Et puis, le crayon se met à aligner sur le papier des mots qui parlent de Moi…

Et finalement, j'accepte cette proposition. Simplement. S'il nous reste trente-six heures à vivre, que s'unissent une bonne fois mon âme et mon corps pour jouir de cette éternité!

 

Trente-six heures, le délai est très court !

 Mon esprit reste figé au bord de cet abîme,

 Impossible de choisir comment occuper le décompte…

 

Qu’est-ce qui pourrait me sembler plus important que la jouissance de l’air du petit matin qui emplit mes poumons,

 Me gonfler de cet instinct de vie, respirer, inspirer, aspirer, expirer… Non , pas ce mot-là…

 Retenir mon souffle et jouir de toutes les sensations

 Emplir à ras bord une mémoire qui explosera bientôt en un Néant étincelant.

 

Saisir en une seule brassée de souvenirs hurlant les corps de tous ceux que j’ai aimés, touchés, embrassés, enlacés, bercés, soignés, nourris, de la tendresse de mon amour…

 
 

Trente-six heures… Il en reste combien maintenant ?

 Ne pas s’affoler.

Il n’est plus temps de trancher et d’établir des priorités…

 Qu’ai-je fait du temps que j’ai gaspillé ?

Rien qui mérite qu’on y ancre une existence,

Puisque demain nous serons tous éparpillés

Dans le Grand Oubli…

 
 
 

Alors, j’irai là-haut…

 Tout en haut de la colline qui domine la mer

Et je me noierai à force de regarder les flots bleus.

 Je m’assiérai sur les pierres brûlantes de soleil,

 J’irradierai mon corps de lumière et de chaleur

  Et quand je saurai que ma peau desséchée sera saturée ,

Quand je ne capterai plus la lumière par mes yeux brûlés

 Quand mon corps ne sentira plus la joie du sang qui bat sous le derme

Alors, je saurai que le couperet est prêt  à  tomber

 

 

À l’ultime seconde, je sauterai dans la mer

 Je noierai l’idée même de mon existence sous l’écume trop blanche.

 

13/03/2012

Coup d'oeil…

Hyères, ville du sud, petit nice, provence, photos

 

Devinette à usage des promeneurs du Sud:

— Où sommes-nous?

Pas à Nice, ni chez nos voisins transalpins, malgré le linge qui sèche aux fenêtres…

Cette maison magnifique, évocation d'un art de vivre au soleil se situe au fond d'une  rue très étroite,  terminée en cul-de-sac (Ah la saveur de ce mot ! ).

 

Hyères, ville du sud, petit nice, provence, photos

 

La rue du Puits à Hyères

Illustration particulière d'un aspect méconnu de la ville, loin des palmiers revendiqués en symbole. La vieille ville est dépaysante, quasiment inaccessible aux voitures, veinée de ruelles pentues et tortueuses, aux maisons serrées, ventrues, souvent avares de regards … Les promeneurs débouchent tout à coup sur une placette carrée, comme l'oustaou rou, que rien n'a annoncé. Et là, au débouché de l'entrelac des venelles, une enseigne colorée à la simplicité presque naïve signale l'entrée d'un domaine du rêve…

Se laisser tenter.

Pénétrer dans l'antre des livres enchantés .

Franchir le pas de la Poésie…

Hyères, ville du sud, petit nice, provence, photos







 

07/03/2012

Pourquoi les Mutines refusent la butine

Ce titre bien étrange est extait du film vidéo que je voudrais partager ce soir  avec vous.

Au cours des séances  ACL hivernales,   Christophe*  nous a gentiment mais fermement conduites à créer nos  contes. Manière d'ouvrir notre imagination aux  libertés d'univers dé-raisonnables, de nous inciter à jouer avec l'irrationnel au service de nos démonstrations et pourquoi pas de confronter le réel à la poésie de l'invraisemblable?

Allez savoir pourquoi dès la recherche des premiers éléments, je me suis retrouvée sur la piste d'un conte écolo… Mon fond  fille-de-la-campagne sans doute, un zeste de "c'est-dans-l'air", deux ou trois mesures de Belle-Provence-à-protéger, et cerise sur le gâteau, quelques figures de fées et de génies qu'habilement Maître Christophe a poussées dans nos paniers.

Rédiger constitue la partie visible du plaisir d'écriture. Mais la préparation du sujet, même féérique, nécessite de creuser un peu le domaine abordé; je me suis donc mise en chasse de documents qui définissent exactement les maux que je comptais soigner au fil des mots de mon  conte… Au détour  de ma chasse, j'ai découvert ce film qui dresse un si  terrible constat. Fidèles souris-lectrices, ne m'en veuillez pas: je ne résiste pas à l'envie de le partager avec vous.

L'Homme détruit sa planète avec l'inconscience étrange d'un enfant inconséquent… Pis même, il me semble bien qu'il est souvent fier de ses constructions les plus machiavéliques…

 
La terreur pesticide 1/6 par v0x_p0puli


La terreur pesticide 1/6 par v0x_p0puli

Cette série de 7 vidéos intitulées le Titanic apicole  est franchement plus effrayante que les films dits d'horreur! Le plus inquiétant réside sans doute dans la réalité et la proximité de la catastrophe. Il n'y a pas de contrées sur la Terre qui  puissent échapper à l'expansion du problème, d'autant que  le défaut le mieux partagé sur les cinq continents semble être cette cécité -surdité induite par le virus qu'on appelle profit…


* Christophe Forgeot, que je remercie pour  le travail qu'il nous pousse à accomplir, sans nous donner l'impression d'une contrainte, mais plutôt d'une stimulation de nos moyens enfouis sous la couette de nos complexes…Pour les souris distraites, petit retour en arrière ici


24/02/2012

Le tapis du salon

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Annie Saumont

Julliard 2012

ISBN : 978-2-260-01997-8

 

 

 À sa manière discrète, Annie Saumont occupe le territoire des Lettres Françaises avec une indéfectible constance. Depuis les années 60, elle s’est imposé en donnant à la Nouvelle la reconnaissance d’un réel genre littéraire. Ce qui n’a rien d’évident au pays de l’Académie française, où la tentation est grande de minimiser ce mode narratif.

Une fois de plus,   Annie Saumont démontre comment la Nouvelle repose sur la concision extrême du récit. Loin de tronquer l’intrigue ou de simplifier la psychologie des personnages,   elle aiguise avec une acuité particulière les mots qui déroulent  son histoire. Elle   nous livre ici  un recueil composé d’une vingtaine de nouvelles rassemblées sous ce titre, le tapis du salon, qui intitule également trois des pièces de l’ouvrage.

Des histoires brèves certes, aux horizons divers. Mais c’est surtout le ton adopté par l’auteure,   et son style haché, elliptique  jusqu’au système, qui définit l’unicité du recueil. En réalité Annie Saumont traque dans un dédale d’objets anodins ou de faits mesquins le détail qui scelle le sort de ses personnages. Elle dresse par exemple dans la mort du poisson rouge, une atmosphère de sérénité champêtre, où de charmantes familles divertissent leurs non moins charmants bambins en leur offrant un poisson rouge. :

« Calme journée. Pas un souffle de vent.

Mélanie et Antoine sont au jardin. Ce pourrait être la première phrase du premier conte d’un premier livre de lecture.

Mélanie arrache une herbe folle. Antoine écrase du pied une motte de terre grasse.

Pas le moindre frémissement des rideaux à la fenêtre du salon qu’Antoine a ouverte après le petit-déjeuner.… »

En quelques pages, nous identifions trois familles sans histoires, si ce n’est celles de nos quotidiens, myopie de la tendresse parentale et éclairage malicieux des inventions enfantines, jusqu’à ce jeu…

« On joue à la fin du monde ?

Quand le jeu a commencé, si on dit pouce c’est de la triche.

Fallait réfléchir avant.

Fallait dire non pour les cow-boys, la balançoire.

T’as dit oui pour la fin du monde. On continue. »

Une pirouette, un battement de cils plus tard,   l’Éden est soufflé par un vent d’apocalypse, qui secoue le lecteur et bouscule l’ordonnance de ce  petit monde  trop bien léché.

Parfait exemple de cet art de l’ellipse,   le début de  Quartiers d’automne

«  Promenade-danse. Danse-promenade. Le parc est vert. Quatre danseurs ont monté un ballet. Pas vraiment un ballet, des séquences. Ici et là.

Il y a notre petite Ida.

Pelouse. Arbres. Un épicéa. Un sophora-pleureur. Un saule. »

On entre ainsi par le décor  dans la quête des personnages qui se cherchent, s’épient, se débattent contre le mal-être, l’absurdité, la  méchanceté, la perversité des situations.

 

Annie Saumont adore avancer sans avoir l’air d’y toucher.

Elle privilégie volontiers les situations où la rumeur et le non-dit travaillent en minant le terrain à l’insu du personnage central. À cet égard, les trois nouvelles qui portent le titre générique sont  exemplaires.

Dans la première, c’est un pauvre gosse, le narrateur, recueilli par Yole et Sarie, qui  élèvent comme elles peuvent leur petit cousin orphelin. Le tapis offert par l’amoureux de Sarie est trop beau pour la modeste maison. Bien encombrant. Un vrai piège. On le range et on l’oublie… Mais un jour, le narrateur qui a bien grandi, retrouve ses deux cousines enveloppées dans le tapis… 

La seconde de ces nouvelles consacrées au tapis du salon repose sur une inadéquation de situation similaire. Le narrateur est élevé par sa sœur Isa, faute d’un père capable d’assumer son veuvage. Par les mots de ce gamin à la vie rustique, on saisit combien la sœur aînée tente d’organiser leur vie et de s’ouvrir un avenir, jusqu’au jour où l’adolescent mal dégauchi tache le tapis… La chute tombe comme un couperet, rapide et impitoyable.

Ma préférée à cet égard reste la seconde, intitulée vacances

Il vous reste à entrer  à pas légers dans ces tranches de vie esquissées à traits vifs et rapides, comme ces croquis au charbon ou à la sanguine qui servent d’étude du sujet. Et vous découvrez que l’esquisse transmet plus de force que la peinture bien léchée.

 Mais surtout prenez votre temps pour savourer distinctement ces nouvelles.  Mon seul regret est d’avoir lu trop vite le recueil, les enchaînant les histoires sans respiration, ce qui a eu pour effet de mettre en évidence la technique d’écriture, gâchant mon innocence de lectrice.

 

 

22/02/2012

Chacun son chemin…

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La grippe battait rageusement sous mon dôme crânien samedi dernier quand la factrice est venue déposer un baume délicat destiné à mieux faire passer nos potions amères.

 

C’était l’édition 2011 du recueil des nouvelles du Moulin des Contes.

Autour du thème chacun son chemin,  les valeureux postulants ont battu leurs campagnes intimes, parcouru les déserts de leurs fantasmes,    balisé leurs sentiers intérieurs  comme  autant de petits poucets, pour finalement rendre leurs textes à la fin de l’été.

 

Pour ma part, je me suis lancée dans l’aventure en compagnie d’un  gentil fantôme…

Une anecdote familiale qui tenait presque du secret, tant son héroïne  a tardé à livrer  sa confidence, un soir de hasard. Et encore a-t-il fallu que la maladie libère les nœuds du tabou. La filiation change alors de regard, l’aïeule fragile acquiert tout à coup une part de mystère, dont elle ne lève qu’un tout petit pan.

À partir de quelques phrases rapportées, d’une lettre longtemps cachée,   je me suis mis en quête de retracer un double itinéraire imaginaire.

Le petit chemin, vieille ritournelle chantonnée par ma vieille Dame, devient un fil d’Ariane qu’il faut patiemment défiler pour exhumer une réalité historique tragique. Je m’y suis bien appliquée et je suis fière de mon récit, je vous le dis sans me vanter.

 

Je suis donc  reconnaissante à Catherine Brutinel et le jury  de l’association Lire  à Hyères de l’avoir adjoint aux nouvelles qui composent leur recueil.

La semaine prochaine, quand les dernières manifestations éructives de notre mal saisonnier  se seront définitivement rétractées, nous partirons en excursion sur les routes  et gravirons les ruelles pentues du centre ville  pour aller quérir   d’autres exemplaires  promis du précieux recueil.

 

 


16/02/2012

Romantisme conjugal

 

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Si la personne que tu aimes tremble quand tu la prends dans tes bras...

Si ses lèvres sur les tiennes sont ardentes comme la braise...

Si sa respiration est secouée de spasmes...

Si tu vois dans ses yeux briller une lueur spéciale...

 

CASSE-TOI ... C'EST LA GRIPPE !


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Du fond de mon lit où la grippe me tient captive,

Je vous  confie assurément

Mon Prince Charmant n'a pas fui dans l'heure…

Et si la fièvre obscurcit mon jugement

Ces roses offertes si galamment

Pimentent mes tisanes de douceur

Et illuminent de tendresse cette semaine festive



 

11/02/2012

Contre mauvaise fortune

Puisque la  fée Neigeuse m'a privée hier de la distribution des Prix au Moulin des Contes, je ferai bon coeur  contre ce  sort mauvais .

 

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Pendant que nous regardions le ciel se déverser en pointillés floconneux, j'ai essayé de capter les efforts des mésanges SDF venues se réconforter à notre soupe populaire:

 

P1030860-2.jpg

 

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Les clichés ne sont pas bons, mais c'est vraiment difficile de saisir l'instant sans bouger.

Il en est deux qui  ne nous prêtent aucune attention, tant ils s'égaient dans la poudreuse: Copain et Guss s'amusent comme des fous… Bataille de boules de neige avec le maître

 

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09/02/2012

Instantané de notre campagne

Images de neige, de verglas, de campagne blanchie et de matin brumeux…

Le charme de l’hiver opère, les JT déversent le sujet à l’envi.

Deux  longues semaines  consacrées au feuilleton tempétueux

Allez-vous échapper à ce nouvel ennui ?

 

Nous on a le temps d’en profiter,

Les départs au petit matin blême nous sont épargnés.

France grelottante, petits plats du terroir et crêpes en soirée

Notre moral est dopé aux actualités.

 

Tandis  que nos chiens envahissent la cuisine,

Aux pieds de GéO qui dégustent ses magazines

Le jardin est livré à nos  derniers pensionnaires

Indifférents à la chaleur communautaire.

 

Les pies ne nous font pas souci,

Tourterelles et pigeons explorent  les abris

Le  paysage se fige,

L’attente  est frileuse, l’atmosphère venteuse,

Mon humeur boudeuse.

 

Devant nos fenêtres, de petites ombres fugaces s’évadent

Des usages de prudence,   folles elles s’offrent l’incartade, 

Se posent furtivement en quête de miettes

Subsistance conséquente  contre la disette

Silhouettes ébouriffées des rouges-gorges aux plastrons bouffis, 

Mésanges charbonnières arborant cravate noire sur livrée de jade.

 

Demain la neige annonce son retour

Menace de troubles à l’attente du jour

Rendez-vous soumis aux caprices du climat

Le  Moulin des Contes abandonné aux  frimas

Comment faire bonne figure à tant d’aléas ?

 

 

 

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