05/05/2012
Lot surprise
Au programme de notre week-end prolongé chez Anna et Jean-Paul au Moulin Bessou, outre la fête d’anniversaire organisée pour le maître de maison, nos hôtes nous ont offert de belles balades alentour.
Leur chaleureuse demeure ancienne, restaurée au fil des années est nichée au fond d’un vallon, que longe la Séoune. La rivière est étroite, mais elle coule vigoureusement à la rencontre de la Gandaille, juste avant de couder pour rejoindre la Garonne en amont d’Agen. La Barguelonne suit un parcours sensiblement parallèle à partir de Villesèque, elle arrose Montcuq puis Lauzerte, où elle se grossit du Lendou ; elle file alors droit au Sud et devance la Séoune pour rencontrer la Garonne dès Valence d’Agen. C’est dire que ce territoire est très arrosé, une multitude de petits cours d’eau veinent les terres et contribuent au verdoiement du paysage valonné. De quoi nous ravir, tant il est vrai que nos collines, pourtant habillées des forêts du Var, n’offrent pas la même palette de verdure.
Rayonnant sur les trois départements contigus, le Lot, le Tarn et le Lot et Garonne, nous sommes allés de découvertes en ravissements : Par l’ingéniosité de la pente d’eau de Montech, créée dans les années 70 par l’ingénieur Jean Aubert, ce procédé aurait pu économiser du temps aux bateliers. Hélas, la navigation fluviale avait déjà plus de passé glorieux que d’avenir commercial, et la rentabilité du système n’a pas été à la hauteur des attentes économiques… Il reste un but de promenade le long du canal du midi qui ne manque ni d'écluses, ni de charme…
Les grandes villes (Toulouse, Montauban, Cahors) drainent les énergies, mais la région s’enorgueillit à juste titre de son patrimoine architectural. Les Anglais l’ont bien compris, eux qui s’y sont volontiers implantés au cours de la seconde moitié du XXème siècle. Heureusement, car ils ont restauré des demeures promises à l’abandon par les décès des Anciens. Nos excursions à Montcuq, Lauzerte, Penne d’Agenais ou Tournon d’Agenais nous ont permis de découvrir le dynamisme des petites cités pour valoriser leurs vieilles pierres. D'autres visiteurs prennent leur temps pour admirer le paysage: ce sont les nombreux pélerins sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle. Nous avons croisé plusieurs d'entre eux dans les villages, canne en main ou vélo et packetage sur le dos, ils traversent le territoire par petites étapes et enrichissent leur méditation des merveilles découvertes.
les maisons à Montcuq
Lauzerte a conservé son caractère médiéval et joue admirablement du contraste des formes anciennes et des matériaux actuels :
À Penne d’Agenais ce sont les bords du Lot qui apportent le calme et le charme d’une cité endormie sous l’orage.
Délaissant la basilique Notre Dame de Peyragude, pur produit du XIXème et son cimetière en espaliers, nous nous sommes promenés dans ses ruelles désertes.
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Au détour d’une courbe, cette crypte à murs ouverts nous étonne :
Les immeubles juxtaposent volontiers les marques de leur grand âge :
De Tournon d’Agen, nous retiendrons, outre son marché aux fleurs et l’art des paysagistes locaux, cette pendule lunaire qui veille sur le sommeil des habitants.
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27/04/2012
Au jardin de Mathis
Sans surprise, Mathis affiche volontiers ses préférences pour les petites sportives rouges
Ce mois d’avril justifie le dicton, bonnet et écharpe ne sont pas remisés, n’en déplaise aux optimistes qui ont déjà tout rangé… N’empêche, le jardin, lui, s’en porte à merveille !
Sur les petits lopins, point de lapins urbains mais cerfeuil, salades et radis manifestent une vitalité partagée avec les fraisiers.
Attention aux escargots, Mathis, les limaces attaquent !
Ce n’est pas faute d’efforts cependant :
Si ce n’était le froid humide, ma semaine sévrienne a été délicieuse, évidemment. Mathis progresse tellement vite, il faut se presser de savourer la fraîcheur de chaque étape ! Sébastien a dressé un catalogue de 32 mots ( admirez la précision) mais je suis certaine qu’une semaine après mon départ, d’autres apports sont venus enrichir le dictionnaire Mathis. Car, honnêtement, certains vocables jouent artistiquement d’une certaine approximation, que son entourage trouve charmante, mais qui nécessite la médiation d’interprète dès lors que le discours est porté sur la place publique…
- « Awa » dit mon petit-fils en me quittant vendredi dernier.
L’ondulation des doigts au bout de sa menotte renseigne la grand-mère attendrie sur l’adieu déchirant qui vient de lui être délivré.
20:04 Publié dans Blog, goutte à goutte, O de joie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mathis, jardin, avril, famille | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
24/04/2012
Quatre jours en cadeaux
Eh bien non, notre week-end n’a pas été vampirisé par …François, Nicolas, Marine et les autres… Certes nous avons accompli, sans conviction ni passion, ce qu’il est convenu d’appeler un devoir, mais la pêche au plaisir était ailleurs.
D’abord, Aurélien a dû choisir sa monture :
Entre les deux, son cœur a balancé quelque temps, mais finalement, il s’est laissé convaincre sans trop de peine
Ce week-end magique s’illustre encore par une grande balade dans le massif de la Sainte Baume, aux chemins balisés bien plus escarpés qu’il n’y paraît :
Un coup d’œil à la vallée où tout paraît si petit, et les railleries de la Blanquette, la chevrette imprudente de M. Seguin, nous reviennent à l’esprit à la vue des bâtiments de l’hôtellerie, réduits à la taille d’une maquette :
La forêt est luxuriante en ce début de printemps, et le panorama chèrement conquis nous coupe le souffle.
Loin devant les neiges miroitantes des contreforts Alpins qui semblent si proches, la Sainte Victoire émerge de la brume
La grotte de Marie Madeleine attire les pèlerins depuis fort longtemps, et l’imagerie catholique n’a pas manqué d’y laisser les marques temporelles d’expression de la piété… Du kitsch, du baroque, des cierges brûlant dans la pénombre suintante du sanctuaire, mais toujours le respect du lieu :
Les prodiges accomplis par l’homme pour dépasser sa condition peuvent-ils rivaliser avec la tapisserie de cette œuvre miniature offerte à nos regards ?
19:19 Publié dans Blog, goutte à goutte, O de joie | Lien permanent | Commentaires (2) | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
11/04/2012
Chasse aux oeufs
Week-end pascal et tradition au programme des apprentissages de Mathis !
Muni de l’attirail approprié, en l’occurrence le panier maison astucieusement confectionné et décoré, notre petit chasseur se met hardiment en route pour récolter les œufs que les cloches ont généreusement lâchés dans la campagne environnante. Foi de chasseur d’œufs en chocolat, la provende matinale sera abondante.
Mener sa tâche à bien n’est pas chose facile. Il faut du doigté et de l’organisation. Mathis a pensé sa quête, il établit une stratégie, étudie le terrain au plus près :
Au bout d’un moment, la gibecière, le panier regorge de trésor amassé. La charge est trop lourde, ou bien c’est la tentation qui devient trop forte. Harassé mais concentré, Mathis cherche du secours…
Heureusement, Maman n’est pas très loin… Ses grandes mains sauront recueillir le fruit de tant d’efforts…
Ce que l’histoire ne vous dira pas, ô mes fidèles souris, c’est que la morale ne paie pas toujours le chasseur de ses efforts. Je gage que Papa n’a pas donné sa part aux chats!
17:47 Publié dans Blog, goutte à goutte, O de joie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : pâques, tradition, chasse aux oeufs, famille | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
07/04/2012
Iris
16:04 Publié dans Blog, goutte à goutte | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : printemps, floraison, iris, pâques. | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
03/04/2012
Jardinier en herbe
Tandis que je m’acharnais dimanche dernier contre un carré d’herbes rebelles, inadéquates dans la plate-bande où les tulipes mènent maintenant la danse, j’ignorais qu’à l’autre bout du pays un jardinier débutant s’initiait gravement au mystère des semis…
Les habitants de la résidence ont mis à la disposition des jardiniers en herbe un petit lopin, guère plus grand qu’un bassin, bien suffisant pour transmettre à la génération toute neuve l’envie de faire pousser quelque chose. C’est vrai qu’il y de la magie sous terre !
Les petites graines minuscules que Milan et Mathis viennent d’y déposer vont travailler dans le secret, bien cachées sous la couverture du sol. Dans quelques jours, nous irons surveiller les petites pousses qui perceront le couvercle…
Alors, nous saurons peut-être si ce sont quelques radis, petites pépites roses et blanches, des pieds de salades ou d’odorantes herbes pour parfumer les légumes de printemps.
Ça tombe bien, je serai bientôt sur Sèvres pour assister à cette éclosion de nature.
Quel joli printemps en vue !
16:11 Publié dans Blog, goutte à goutte | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : printemps, nature, jardins, jardiniers | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
01/04/2012
Gratitude
Une fois n’est pas coutume.
Il me paraîtrait indécent de vous renvoyer couramment les chiffres « d’audience » de mes gouttesdo.
Quel intérêt ?
J’ai la vanité de penser que vous vous moquez comme d’une guigne de ces nombres alignés… Vous venez fureter ici par distraction, par sympathie, voire par empathie…
Gouttesdo n’a pas d’ambition communautaire, commerciale ou professionnelle, de sorte que les voraces publicitaires n’ont jamais jeté le moindre dévolu sur ses pages.
Depuis quatre ans et demi que j’expose mes ressentis, c’est votre encouragement muet que je guette quand je consulte les statistiques que la plate-forme met à ma disposition. Mes souris discrètes et fidèles, vous m' avez gratifié d’un nombre record de visites! En mars, plus de dix mille pages ont été lues… 10 208 exactement, waouhhh…
Alors je prends le risque de me montrer vantarde, j’ai l’air de fanfaronner, mais je voudrais surtout vous dire Merci.
Merci, merci de m’accorder un peu de votre temps, de fureter dans les multiples pages et catégories du blog, de chiner mes notes de lectures ( votre centre d’intérêt majeur ce mois-ci), de revenir sur des articles anciens, de reprendre quelques-unes de mes pages pendant que je vaticine ailleurs…
À moins que…
Nous sommes le 1er Avril aujourd’hui. Se pourrait-il que Hautetfort, qui héberge ce site, ait entrepris de flatter mon ego par ce volumineux poisson de saison ?
12:12 Publié dans Blog, goutte à goutte | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : blog, lecteurs, fidélité, statistiques | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
25/03/2012
Nettoyage au Jardin …
Bienvenue au beau temps !
La semaine écoulée a été rude pour tous, l’atmosphère générale assombrie par une actualité où l’horreur et la barbarie le disputent à l’incompréhension. Et pourtant, là où le recueillement dans l’émotion et la compassion s’impose comme seule réponse à cette folie meurtrière, nous sommes baignés dans les flux d’infos, d’opinions, de reportages creux— non, rien de nouveau, le présumé coupable ne bouge plus— en interminables expertises de spécialistes. Et comme chaque fois que le danger est passé, nos hérauts médiatiques relaient la diatribe: — fallait-pas, y’avait-qu’à…
Le printemps sonne à point l’heure des pulsions ménagères.
Descendons au jardin arracher les mauvaises herbes, détruire les graines de folie qui pourrissent nos plantes bandes et le cours de nos pensées.
Mes gouttes d’O évitent habituellement la pollution politique, mais certains mots poussent sous le sarcloir ; ils réclament d’être dits, écrits, chantés et contés afin de fissurer la gangue du quant à soi et des avis raccourcis.
Notre société ne va pas bien, elle engendre des monstres, celui de cette semaine n’est pas le premier, de sinistre mémoire. Mais la solution n’est pas dans la vitupération, les faux débats agités pour faire de l’audience. Pollution de nos âmes, le racisme ordinaire est latent, larvé, prêt à émerger de son trou à la première occasion, et son réveil constitue un méfait supplémentaire — dégât collatéral— du tueur de Toulouse et Montauban.
Il appartient à chacun de nous de ne pas se réveiller un jour dans la peau de Madame Dupont La Joie. Ne pas continuer à faire la sourde oreille aux petits avis chauvins et gratuits distillés au compte-goutte, se dire que ce n’est pas notre faute, qu’on n’a pas vu, rien compris, mal évalué les aspects du problème.
Dupont La Joie n’est que le prototype du méchant-lâche-mesquin-râleur-raciste-et-borné ordinaire. Il concentre les tares usuelles, ce qui finit par allumer le projecteur sur ses nuisances. Mais dans la vraie vie, nous côtoyons une multitude de clones inaboutis du personnage, qui véhiculent leur racisme ordinaire par flots de mails et de remarques saumâtres déversées à l’attention d’un public déjà convaincu, classées à la rubrique il faut bien que je m’exprime, moi !
Le climat des élections est évidemment propice à l’exercice.
Les meurtres barbares de Mohammed Merah aussi, hélas.
Et le discours va s’amplifiant : tu vois bien c’est encore un Maghrébin, un Arabe, un musulman.
La télévision, la radio, l’ensemble des médias audio et écrits ont délivré à foison la parole des représentants des diverses communautés impliquées, unis pour essayer de calmer par anticipation ces querelles latentes…
Rien n’y fait, du tsunami d’informations qui tournent en boucle, notre contempteur n’extrait que sa preuve irréfutable — tu vois bien, ils vont bientôt tous nous bouffer!
Je nettoie mon jardin, je nettoie la maison, je jette mes vieux papiers, traces dérisoires d’un passé qui fût mien, et j’essaie de nettoyer mon âme des remugles de notre époque.
Inlassablement, un parallèle me vient. L’histoire n’est-elle pas un éternel recommencement ?
Au siècle précédent, les années trente, années de crises par excellence— crise financière de 1929, effondrement économique des USA et des pays d’Europe, chômage et insécurité, ont abouti aux solutions que l’on sait. La montée des fascismes ne doit rien au hasard.
Nous avons quatre-vingts ans de recul, une guerre mondiale, des idéaux perdus, de multiples conflits de moins en moins locaux ont enflammé la planète de l’Europe et l’Asie en passant par l’Amérique latine et l’Afrique, mais nous avons développé des moyens de communication et d’étude infinis, et pourtant ?
Plus jamais ça, entendait-on au sortir de la Grande Guerre …
Plus jamais ça…
Mais nous sommes Dimanche, il fait beau, c’est l’heure d’été et la soirée s’annonce douce et longue…Versons un peu de vin doux sur ces gouttesd’O amères.
Hier soir, en me régalant de ma daurade grillée au fenouil, j’ai soudain réalisé que je ne savais pas si mon poisson avait été tué suivant la méthode Casher ou Hallal … Quelle Horreur ! Comment savoir si ma daurade a souffert longuement ou si elle a trépassé sereinement, assurée d’être cuisinée et dégustée avec tout le respect dû à sa dépouille ?… Du coup, je la sens qui trésaille dans mon estomac, qui réclame justice à grands cris, et mon corps bataille vigoureusement entre deux options : soit je cède à ma conscience traumatisée et je rends à Dame Nature le cadavre à peine décomposé, soit je conserve l’énergie et les calories que ce met délicieux me transmet et, mes forces revenues, je sors au jardin pour nettoyer la Nature des scories hivernales.
19:07 Publié dans Blog, Courant d'O | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : écriture, barbarie, racisme, printemps, crise sociétale, affaire merahl | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer