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07/10/2008

goutte à goutte ô combien …

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Constat du jour dans un petit coin de la contrée que nous surveillons avec un intérêt tout particulier.
Il existe entre collines et mer une petite vallée particulière, peu fréquentée, à l’abri des regards car la route qui y mène est étroite et sinueuse, et pour tout dire, pas vraiment bien indiquée.

Nous l’avons découverte au hasard de nos vagabondages et ce matin, sur la route de Sainte Maxime, le ciel zébré et l’inspiration du moment nous ont poussés à bifurquer vers cette oasis.

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En vue du pont passerelle que nous avons baptisé le pont de Madison, il suffit de rater le virage et nous stationnons en contrebas, le long d’un curieux plateau rocheux micassé. Au soleil, la plate-forme étincelle. De l’autre côté du lit de la rivière, les ruines d’un moulin témoignent d’une opulence révolue, nous les avons maintes fois parcourues avec respect…

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Le site habituellement verdoyant est marqué à l’ouest par une retenue barrant tout le front de la rivière, créant un joli débord qui ruisselle sur la plate- forme et alimente une fosse profonde , juste à l’endroit où le moulin fut jadis bâti et nourri du courant ainsi renforcé. Cette eau affleurante use la roche et lui permet de lustrer ses pépites dans les rayons du soleil, d’où l’attrait irrésistible de cet endroit.
Mais aujourd’hui, le spectacle est désolant.
Le plateau nous offre son aridité brutale. Il ne reste rien de cette splendeur, sinon ce plateau nu, de rares bouquets d’herbes blanchies, les mousses brunies accrochées à la roche.
Ici GéO contemple le barrage asséché, rempart inutile veillant sur le lit tari.

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La fosse naturelle devant l’ancien moulin s’est vidée de l’essentiel de son eau. Il suffit de regarder les rochers de la faille pour retrouver le niveau habituel des eaux. Plus loin sur le plateau, quelques bois flottés se sont échoués lors du dernier orage, il y a déjà bien trop longtemps.

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Une plage est apparue, avant que l’Aille ne reprenne son cours minuscule, réduit à l’état de gué .
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Quelques anfractuosités des roches ont conservé un semblant de flaques.
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Et là, petit miracle du jour, la princesse du marais a pointé le bout de son nez… Regardez, c’est cadeau !

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15/07/2008

L'Homme au chapeau et à la carabine…

On dirait qu’il s’est caché sous l’ombre de l’arbre.
Ça doit faire plus d’une heure maintenant qu’il est tapi sur son vieux fauteuil, quasi immobile, le visage dissimulé sous la double pénombre du chapeau et du Mûrier.
Les jambes semi allongées devant son siège, les bras reposants sur les accoudoirs blancs qui tranchent sous le hâle prononcé de sa peau, le torse nu, luisant de sueur. Du haut de son corps, de sa tête, on ne perçoit que le tissu verdâtre du couvre-chef, posé là comme pour masquer son regard de chasseur.

John Wayne domestique, il adosse sur ce vieux siège sa silhouette massive, moins tassée par les ans que par sa volonté de marquer son ascendant sur ce bout de terre rongée de chaleur. Son immobilité dresse une barrière tacite entre les femmes qui s’agitent dans la maison et sa veille hiératique sous l’arbre unique de ce coin de jardin.
L’air s’alourdit encore à mesure que s’égrène le temps de cette matinée torride.
Quelques mouches bourdonnent autour de lui, il n’y prête aucune attention, pas même quand l’une d’elles se pose effrontément sur son coude et entreprend insolemment la descente de son avant-bras. Elle progresse vers sa main, légère, effleurante, chatouillante. Il attend la dernière limite de l’insupportable avant de lever brusquement son poignet, décollant son bras tout entier de l’engin qui barre sa poitrine ruisselante. Dans la pénombre du feuillage, éclaircie un bref instant par une brise ténue, la crosse en bois dévoile la teneur de l’objet qu’il berce ainsi silencieusement depuis si longtemps.

Calée par son genou droit et l’accoudoir du fauteuil, la carabine repose comme un enfant sur son torse, embrassée par ses mains jointes. S’est-t-il assoupi ainsi, comme une mère exténuée d’avoir bercé son bébé jusqu’à l’endormissement ? S’est-il seulement imprégné des souffles brûlants de l’été et des bruissements des insectes ? S’est-il plutôt retranché de la société des hommes et de leurs vaines occupations communes ?
L’homme est seul, immobile, silencieux, abandonné dans l’ombre feuillue à l’emprise de ses sombres desseins.
Car, si l’œil de l’observateur zoomait subrepticement sur la silhouette figée là-bas, une foule de détails à peine perceptibles trahiraient l’extrême tension du chasseur. Posté depuis le début de la matinée, il guette patiemment l’ennemi, attentif à ne pas trahir sa présence et la menace qu’il fait peser sur ceux qui nuisent à sa tranquillité.
Il s’est établi veilleur et gardien, défenseur du lieu et sa stratégie de sentinelle se fige dans l’attente de l’attaque.

Il a admis qu’il devra patienter longtemps, résister à l’impérieux besoin de se dégourdir, à la soif et à la chaleur, mais après ces dernières semaines d’attaques sournoises, de faits accomplis insidieux, de dégâts furtifs, il s’est levé déterminé à en finir une bonne fois pour toutes, quel qu’en soit le prix.
Et le voilà à son poste, sourd au chant des cigales, indifférent au léger clapotement de l’eau dans la piscine toute proche, inaccessible aux bavardages confus qui bruissent de la maison et rebelle aux appels l’invitant à se rafraîchir.

Dans cinq minutes, un quart d’heure tout au plus, il sait qu’elles reviendront, les sales bêtes, elle remonteront du haut de la colline et passeront par-dessus la cime des Rouvres, marqueront sans doute une halte dans la ramure du grand chêne blanc, derrière la haie de la piscine, puis en chœur, en duo charmeur, elles viseront leur étape suivante, l’antenne râteau qui trône encore sur le pignon, à l’aplomb de la terrasse, balançant avec mépris leur fiente dégoulinante sur le seuil de la cuisine.
Alors, et alors seulement, certain de punir les vraies coupables, il épaulera lentement son arme déjà chargée de cartouches au gros sel, il visera calmement, sûr de son bon droit, et si la chance est avec lui et ne brouille pas son regard perçant par une goutte de sueur traîtresse, il fera voler quelques plumes de leurs queues…

Les pies alarmées par cette attaque inattendue se passeront le mot, alerteront leurs escadrons multiples du danger de cette halte, et l’armée entière des dames noires s’exilera quelques jours, quelques semaines peut-être, laissant la place aux pigeons et tourterelles avides de les remplacer, jusqu’à ce que notre chasseur reprenne son poste et défende son territoire.
Dieu, que le combat de l’Homme et de la Nature est éternel!

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17/06/2008

or-chidées or not -chidées

Depuis que Pierre a tenté de nous apprendre à repérer les Merveilles de la Nature , nous nous exerçons à garder nos yeux ouverts, et le travail n’est pas mince !
Samedi dernier, nous voici donc en route pour aller dîner chez un ami, sur une route que nous n’avions pas empruntée depuis fort longtemps. L’itinéraire est sinueux, la voie étroite bordée de talus abrupts et luxuriants, après ce printemps exceptionnellement pluvieux. Les coquelicots fleurissent partout, les genêts mêlent leurs ors vifs au rouge et vert, quelques chardons et asters sauvages complètent la palette, c’est un régal, à cette heure vespérale où la lumière illumine le tableau.
Tout à coup, je repère un mauve nettement plus vif, et signale à GéO les bouquets mirifiques qui tapissent le talus. Il ralentit, observant sur cette petite route déserte le spectacle qui s’offre à nous.

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Comme nous n’avions pas prévu l’appareil à portée de main, nous avons remis au lendemain les témoignages de ces découvertes, échafaudant entre-temps quelques hypothèses au vue des formes spécifiques de nos fleurs.


Nous sommes encore ignares, autant se servir d' outils modernes pour dégrossir le travail de repérage… Bien en prend à GéO, puisqu’en quelques clics avisés, il parvient à établir un tableau comparatif de nos découvertes.

La fleur colorée vivement et regroupées en grappes serrées : DSCF1744.JPG

la forme ensachée des pétales : DSCF1740.JPG

la tige particulière, ligneuse et lianescente, enserrée dans une gangue plate : DSCF1743.JPG

Foin de nos orchidées sauvages inconnues, espèce unique de ce biotope, découverte par GéOde, et que nous pourrions baptiser de nos délires !!!

Ces admirables bosquets qui bordent les talus de Bras et ses environs, et nous n’en n’avons repérés qu’à cet endroit pour le moment, ce sont certainement des pois de senteur, sauvages évidemment, mais parfaitement répertoriés, identifiés…et cultivables dans tous les jardins de France et de Navarre…

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Et les véritables orchidées, me direz-vous, que deviennent-elles?
Notre petite dernière, la timide du fond du sous-bois, n'en finit pas de former sa hampe… La voici qui commence à peine à montrer son coeur et sa carnation, continuons de l'apprivoiser sans la déranger, si le dieu de nos canidés veut bien protéger sa faible constitution contre les jeux et les besoins de Copain

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09/06/2008

Petit Peuple

Repliés souvent à la maison ou au bureau pour cause de pluies orageuses, nous poursuivons notre observation assidue de l’adaptation de Copain à son nouvel habitat.

Tout d’abord, à la demande de sa « mère « de naissance, nous l’avons descendu au marché mercredi dernier. Apprendre la marche en laisse à ce petit chiot d’à peine trois mois, c’est une sinécure! D’autant que ce jour-là, Saint Max s’est mis en habit d’été et les allées recèlent de très nombreux obstacles. Passants distraits par les marchandises, femmes en grande conversation stationnant au beau milieu des travées (c’est une grande spécialité ici, faire salon debout, sans entendre les « pardon » qui réclament le passage), autres chiens de compagnie, habitués du parcours mais toujours curieux de reconnaissance quand passe un museau inconnu. Notre chevrière s’est montrée émue de retrouver son « Copain » et nous avons constaté qu’il l’avait instantanément reconnue. Ils se sont fait une sacrée fête !

Zuko et Copain sont maintenant parfaitement habitués à coexister, il arrive même que le petit dorme carrément dans les pattes de l’aîné, partageant leur espace sans difficulté. Chacun d’eux a sa gamelle personnelle, une grande pour Zuko, celle de diamètre plus modeste a été dévolue à Copain. Croyez-vous que le » petit bout de zan » soit le moins du monde intimidé par la taille impressionnante de l’Ancien ? Quand je m’approche avec les restes de nos repas à répartir, Copain saute sur mes jambes, réclamant par moult bondissements et frétillements de la queue l’accès prioritaire au plat prometteur… Il me faut insister :
–Zuko d’abord, Zuko, viens …
Notre bon gros benêt, toujours tenté par ce qui s’avale, s’avance, mais à notre grand étonnement, les manifestations du désir de Copain le freinent, et il cède la place. Il me faut alors pousser carrément le petit de côté, et parfois GéO doit intervenir pour que Zuko revienne à la dégustation… Pendant ce temps, je fournis au petit fripon sa portion, avalée en plein vol, si rapidement que le vorace se retrouve le nez dans la grande gamelle alors même que Zuko y tire encore sa grande langue au nettoyage appliqué des moindres traces de sucs.

Gros-Mimi en revanche se montre d’un abord nettement plus réservé, voire encore très distant. Il nous est arrivé d’intervenir en entendant les grincements et crachotements peu amènes qu’elle profère contre l’inconscient diablotin. Un matin, nous entendons d’abord un « kaï, kaï » urgent de Copain, tandis que par la vitre de la porte de la cuisine, je vois la petite boule noire se faufiler entre Zuko et la porte, passage très étroit car le berger s’allonge habituellement sur ce seuil, au plus près du contact des maîtres. Intriguée, je m’approche, imaginant dans un premier temps que Zuko s’est défendu contre le harcèlement câlin de son compagnon. Que nenni ! À l’opposé de la terrasse, Gros-Mimi s’est dressée sur la desserte du barbecue, fixant les deux chiens sans la moindre aménité! C’est la première fois que j’observe un regard félin aussi pugnace. Elle vit plutôt placidement, indifférente à tous, sauf à son maître adoré et à Zuko, son frère de lait pratiquement, qui peut tout lui faire, en particulier de longues grosses liches sur le cul, en toute intimité et sans fausse pudeur… À cet instant, nous sommes loin de telles privautés, Gros-Mimi a arrondi son dos, gonflé ses poils déjà impressionnants au naturel, elle fixe méchamment la porte et les deux carpettes velues allongées devant. L’avertissement donné sans frais, oublieuse de sa remarquable corpulence, Mimi bondit sur le sol et entreprend une véritable marche d’assaut vers nos deux compères. Le spectacle est impressionnant : d’une patte à l’autre, le tonnelet tricolore roule à la suite de sa belle tête léonine, la queue redressée, les oreilles pointées en avant, le regard fixé tel un grappin sur la cible… Laquelle geint et contourne son protecteur au fur et à mesure de l’avancée, cherchant manifestement une voie de sortie plus sécurisante. Dans son affolement, il ne pense pas à nous derrière la vitre, mais envisage manifestement de gagner les marches et l’accès au jardin, où GéO a déjà assisté à une jolie course à l’échalote comme celle qui se prépare.
Ce qui nous sidère, c’est la stratégie manifeste des belligérants! Autant Zuko reste serein face à la charge qui se rapproche dangereusement,( il nous semble entendre le tambour rouler tandis que les zébrures du pelage ondulent vers l’objet de la vindicte), autant la « victime » s’affole et gémit, confrontée à deux nécessités urgentes : soit il s’enfonce sous les dalles de la terrasse et se cache sous le carrelage, soit il prend son envol et se propulse dans le jardin, loin des griffes et dents ennemies. Au lieu de ces miracles escomptés, ce sont les maîtres qui jouent aux dieux lares, protecteurs du plus faible et restaurateurs de la Pax Familiae. Il est temps, Copain affolé a uriné sous lui, et Zuko n’en manifeste aucune gêne. Dans l’histoire, il l’a joué neutre.


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Dimanche matin studieux au bureau, j’entreprends de remplir les papiers de suivi de ma commande Wonderkitch’ de la veille. Eh oui, comme je « travaille », il faut bien suivre le mouvement, autant m’en débarrasser le matin pour suivre allègrement une finale Nadal- Federer que j’escomptais plus combative… Installée à mon bureau, je trie et recompte chèques et bulletins de commande, quand le petit bout de museau noir se glisse entre mes jambes, tandis que mon fauteuil s’ébranle sous les efforts du coquin pour se hisser sur mes genoux. J’ai compris ce qui m’a séduit chez Copain, ce comportement complice et sans complexe, à parité avec l’humain, il appartient à l’espèce des communicants. Zuko possède aussi cet art de la conversation, de regards enamourés en liches soufflées à l’oreille, comme Vulcain et Cannelle. La plus exigeante, mais aussi la plus personnelle demeurant sans conteste Eurydice et ses causeries impossibles à interrompre, elle savait exprimer tout ce qu’elle avait sur le cœur sans nous laisser loisir de s’échapper…
Bref, voici mon Copain installé sur mes genoux et mettant son grain de sel dans mes papiers. Doux moment dont il faut profiter bien vite, car au rythme où il dévore ses portions et au vu des photos sur les sites consacrés au dogue du Tibet, ce ne sera pas jouable très longtemps…
Un dernier mot pour souligner comment l’éducation se transmet naturellement par l’imitation : Copain singe parfaitement les attitudes et postures de son aîné, et nous sommes toujours amusés de contempler les deux compagnons, Laurel et Hardy de la maisonnée, alignés dans la même attitude…
Rien ne décourageant notre curieux, par imitation sans doute, car pour l’appel de la nature, il est encore trop tôt, le voilà qui s’approche sans bruit de Gros-Mimi abandonnée sur la terrasse, et se met à lui appliquer le traitement de faveur emprunté à Zuko : profitant de la queue en panache de notre demoiselle, il entreprend ce que nous appellerons donc un nettoyage du fumet… La belle, habituée, se laisse faire, détendue, profitant de l’instant, …Jusqu’au moment où elle tourne la tête pour remercier son bienfaiteur. La réponse est rapide, instinctive : sa patte se détend et le polisson penaud se rétracte, non sans gémir sous l’effet du piquant de la griffe… Qui s’y frotte s’y pique, il n’est pas si aisé de s’installer en vainqueur dans le cœur de Gros-Mimi !


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http://wwwtibetanmastiff.fr/
http://site.voilà.fr/sectiondoguestibet/

http://wwwdokhyi.be

30/05/2008

La piscine est en crue…

Il y a seulement quelques semaines, nous pleurions sur la sécheresse endémique et les fissures griffant la terre au sortir de l’hiver…

Je me suis largement répandue sur les promesses de prouesses nautiques que le dispositif ingénieux de GéO allait nous permettre, m’appuyant sur ma longue expérience de sept printemps pleins vécus ici, sur ce bout de colline provençale.

Et voici le cycle rompu, Dame Nature, en sa sagesse, sait ménager des ruptures. Elle nous a réservé le printemps le plus pluvieux que les indigènes maximinois aient connu, de mémoire trentenaire, bien sûr…

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GéO s’emploie à vider la piscine, j’ai eu le temps de fixer le niveau de l’eau : record absolu, les skimmers sont totalement submergés et GéO s’inquiète d’un éventuel débordement. Nous voici dans la situation paradoxale d’arroser un jardin saturé par les pluies drues de ces deux jours…

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Sur la bâche, les traînées de boue saharienne sont bien visibles à nouveau, malgré un nettoyage complet mercredi.

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Et notre ourson noiraud, poil hirsute sous la douche improvisée, me suit comme une petite ombre piégeuse, il contourne le grillage qui entoure la piscine et s’infiltre sous la haie de lauriers cerise, histoire de ne pas perdre de vue la maîtresse et son curieux œil noir…

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21/05/2008

COPAIN !!!

Cette petite boule de poils noirs, dans mes bras, ce mercredi 21 Mai, c’est encore une SURPRISE.…

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L’événement du jour sera sans conteste l’arrivée inopinée de COPAIN !

Comme d’habitude, nous sommes descendus au marché de Saint Max en retard sur nos prévisions, et bien décidés à en faire rapidement le tour… GéO arrête le programme :
- Tu files chez ta fromagère, je prends l’huile d’olive et la viande…

Là-dessus, il me quitte en toute urgence, frayant son passage entre les groupes de badauds, sans un regard en arrière, capitaine au long cours, déterminé à affronter la marée humaine sans s’éclabousser au passage des écueils…

Nettement plus décontractée, je progresse à mon rythme, et parviens sans grand encombre jusqu’à l’étal de Cécile, ma chevrière préférée sur le marché. Nous nous retrouvons avec plaisir tous les mercredis, qu’il vente à grande trompe ou qu’il pleuve à seaux, Cécile tient son stand avec sa gentillesse souriante. Comme je choisis ma provende parmi ses produits, un petit gémissement attire mon attention.
- Qu’est-ce qu’il lui arrive, à ce petit chien, sous la table ?
- Ben, c’est mon Copain, il commence à en avoir assez du marché, mais je suis bien obligée de l’attacher… À propos, vous ne seriez pas preneuse, vous, d’un gentil chiot comme lui ?
…Évidemment, je dois vous prévenir qu’il va devenir grand… Son père est un berger du Tibet et sa mère…
Je n’ai pas bien entendu la provenance de la mère, parce qu’entre-temps, la petite boule noire a entrepris de grimper le long de mon jean, puis, comme je me suis penchée vers elle, de me débarbouiller consciencieusement les mains puis le visage, quêtant mon approbation de ses yeux énamourés.
Le tour était déjà joué, rien à faire pour entendre les cloches de la raison, Cécile l’a compris en un clin d’œil…
- Ne vous en faites pas, je vous le donne…
Ô la traîtresse !!!
Il me reste à courir le marché, le cœur battant, pour retrouver GéO, pas moyen d’imaginer une seule seconde qu’il ne sera pas d’accord, mais je conserve malgré moi la volonté de partager ce coup de folie…
Un chien, un nouveau compagnon, un nouvel arrivant pour regonfler notre petit peuple en nette régression depuis le départ de mon Eurydice… Quoique, si ma raison avait eu son mot à dire…elle aurait protesté contre la rapidité de ma décision.

Je rattrape donc GéO juste comme il achève son achat d’huile, et le somme :
- Viens vite, j’ai trouvé un chien…

Dans les travées encombrées, je lui confie, malgré mon essoufflement, les mille et une qualités du petit chiot qui nous attend chez sa maîtresse. Il est temps, une autre postulante caresse goulûment la peluche consentante.
Mon cœur s’affole tandis que mes yeux cherchent l’attention de Cécile.
- Ah vous voilà déjà ! Alors, vous le prenez ? Je suis bien contente que ce soit vous, vous allez l’aimer, ça se voit dans vos yeux…
GéO prend à peine le temps de réfléchir, il est vrai que nous étions plus ou moins décidés à combler l’absence de Hulk en cherchant un compagnon pour Zuko, mais c’était un projet flou, reporté à l’automne prochain, après la saison d’été, les vacances…
Cette fois, c’est le coup de foudre, et comme l’affirme si souvent GéO:
- Quand on a un premier mouvement, inutile de tergiverser, malgré toutes les raisons qu’on peut énumérer, on revient toujours à la première idée…
La petite peluche a connu un accueil au moins aussi enthousiaste que le nôtre de la part de Zuko. Ce n’est qu’en fin de journée, maintenant que nous sommes au bureau et qu’il dort entre mes pieds, que le grand benêt gentil a cessé son débarbouillage !
Je vous raconterai la rencontre de la Peluche et du Grand Benêt lors du prochain épisode, pour l’heure, je rejoins la famille au 1er repas commun…Ouf !

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20/05/2008

Orchidées

Dans mon jardin, il y a donc des Merveilles.

Pour être tout à fait honnête, je le savais déjà. Outre la couleuvre qu’Aurélien a tenté d’apprivoiser, puis l’énorme crapaud qui sieste parfois sur la bâche à bulles dès que notre petit monde lui offre assez d’intimité,

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Nous avons croisé encore la route du hérisson qui s’enroule quand il nous surprend au bain nocturne. Nous ne comptons plus les geckos qui squattent sans vergogne le Poulous accueillant, mais aussi le garage et le bureau.

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En ouvrant justement le Poulous au ménage de printemps, nous avons dérangé un bon gros rat soyeux, lové dans le coffre du canapé clic clac. Raminagrobis venait tout juste de s’installer, si on se fie aux quelques déjections qu’il nous a laissées, et commençait à nidifier les galettes de mousses entreposées dans sa cachette. Notre intrusion l’a dissuadé et nous avons perdu sa trace …

Notre territoire est un royaume partagé, mouches, moustiques et araignées ne dédaignent pas notre compagnie, bêtes du bon Dieu, animaux de compagnie y règnent en bonne entente…Enfin, ce n’est ni mieux ni pire qu’ailleurs. Manquait cependant la découverte affinée de la végétation naturelle, jusqu’à la visite de l’ami Pierre.



Parmi les chênes verts et les herbes folles qui poussent sous leur ombre, notre sous-bois sert d’écrin à des orchidées ! Des merveilles de la nature, qui poussent seules dans ce sol rocailleux, habituellement crevassé de sécheresse. Comme nous avons renoncé à modeler le paysage à notre esthétique, en dehors des rosiers qui s’y plaisent et de quelques lavandes élevées à la «va comme je te pousse », les mauvaises herbes s’en donnent à cœur joie. Parfois, il m’arrive d’être saisie de désherbisation* aiguë, tempérée par l’usage de mes seules mains éradicatrices. Heureusement, cette technique a permis la préservation du biotope, ainsi que nous l’a longuement expliqué Pierre, spécialiste remarqué de cette flore rarissime. Depuis des années en effet, Pierre dresse l’inventaire des espèces qu’il repère, les photographie et les magnifie, il a même commis plusieurs expositions à Ginals et dans le département du Tarn, ainsi qu’en Normandie. Dans l’attente de son site personnel où Pierre partagera ses connaissances avec la fougue et la générosité qui le caractérisent, je vous signale les sites suivants:



http://orchideesduhautbugey.chez-alice.fr/page-orchidee_sauvages.html

http://pagesperso-orange.fr/pm/blais

ce dernier site répertoriant tout particulièrement les orchidées de Provence, il apparaît intéressant de signaler nos trouvailles en Provence verte, dans des secteurs différents des sites répertoriés.

Afin de reconnaître et apprécier les différentes espèces rencontrées dans vos balades partout en Europe, et apprendre à préserver l’environnement nécessaire à leur préservation.

Dans notre jardin, Pierre a identifié 4 espèces différentes dont je vous livre la primeur :

Tout d’abord, la céphalantère damasonium, la plus prolifique à cette période, quatre à cinq nichées réparties sur l’ensemble du terrain :
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Puis l’himanglossum robertium, déjà en stade post floraison
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La délicate céphalantère rouge.

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Et enfin la mystérieuse pousse au bout du sous-bois, qui se cache encore et dévoilera son inflorescence avant peu, je surveille, Pierre, c’est promis et t’enverrai les clichés, la demoiselle a entrepris timidement sa mue.

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Nous avons, bien entendu, profité du week-end pour étendre notre champ d’exploration et dans la colline qui s’étend derrière la maison, nous avons débusqué quelques variétés supplémentaires, constituant un échantillonnage assez riche : pas moins de dix familles en fait, sur un périmètre de trois à quatre kilomètres autour de la maison, c’est assez prometteur.

* désherbisation: parfois, il me semble bon de chatouiller notre si belle langue, en toute humilité et sans forfanterie, juste pour m'approprier l'image. Pardon à toutes celles et ceux qui s'en trouvent offensés

06/03/2008

Le Mieux est l'ennemi du Bien

Surprise du jour, c’est pas raté !!!

Par cet hiver si doux, voilà un bon moment que les arbres fruitiers sont en fleurs dans notre belle vallée… Nous avons même dégusté les premières asperges produites par notre maraîcher local la semaine dernière. Le retour d’un froid relatif nous vaut bien l’inconvénient de ressortir les pulls, pas encore rangés au fond de l'armoire. Rien d’affolant en ce début Mars, néanmoins, certains producteurs de fruits ont manifestement redouté le regain des gelées matinales sur leur verger.

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Peut-être savez-vous qu’il existe un dispositif assez simple pour protéger les arbres en pleine floraison quand s’annonce un épisode glacial. Il consiste en une pulvérisation d’eau au moment du petit jour, l’écoulement continu du jet évitant la prise instantanée du gel sur les pétales, ou pire, sur les fruits en formation.

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Au réveil ce matin, la température sur la fenêtre de la cuisine avoisinait les 4°, ce qui représente un petit zéro au milieu du jardin. Nous sommes descendus un peu plus tard en ville, et la température extérieure affichée par l’ordinateur de bord s’élevait déjà à 6 °. Encore frisquet en milieu de matinée, mais le soleil voilé promettait de doubler la mise d’ici deux heures. Nous abordons donc la départementale qui mène au centre ville, quand mon regard se fige sur l’aspect spectral du verger que longe notre route. Le temps que j’interpelle mon chauffeur pour signaler cette étrangeté, nous étions passés. GéO, vous le savez, n’est jamais en retard pour s’informer et nous rebroussons chemin au premier rond-point, pour constater que je ne me suis pas trompée : une gangue de glace a saisi les branches des arbres au milieu du verger, formant des stalactites impressionnantes et destructrices…

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Vous pouvez le constater, les dégâts sont considérables, les branches cassées nombreuses, et comme je n’ai pris les photos qu’après notre retour, vers midi, entre-temps la température ambiante avait atteint alors les 10 ° et la fonte des glaçons était avancée. L’effet général est donc atténué, mais sans doute serez-vous comme nous atterrés pour ce malheureux arboriculteur, qui n’imaginait pas à quel point son dispositif déclencherait la catastrophe. Inutile de préciser que partout ailleurs, les arbres ont bonne mine et ont résisté sans difficulté au friselis du gel matinal.

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Eh oui, le progrès est parfois bien …redoutable, le Mieux est l’ennemi du Bien, merci à ma grand-mère de m’avoir enseigné ce début de sagesse…