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12/06/2011

Tête-à-tête

Délicieux tête-à-tête avec Mathis, trois jours volés au quotidien et à GéO, moments de tendresse et de complicité avec mon petit-fils…

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Nous ne nous étions pas vus depuis février.
Autant dire l’éternité pour Mathis, qui n’a pas encore la pratique des souvenirs…
 Bien que nous prenions soin de lui faire entendre le son de ma voix au téléphone, notre bout de chou n’a pas pu mémoriser mon visage, mon odeur, ma manière de me mouvoir, mes intonations et mes rires, tous les indices qui constituent la présence d’un être à vos côtés, tout ce qui manque pendant l’absence …

Mercredi fut une rude journée … Il a fallu de longues heures à ce petit bonhomme pour vaincre l’angoisse de l’inédit:  j’étais arrivée la veille au soir cependant, le temps de prendre nos mesures respectives, bain et dîner sous le regard encourageant de Papa et Maman, Mathis s’était montré avenant. Mais voilà, la porte refermée sur la valise de Papa, Maman déjà en vol au-dessus de l’océan… Un abîme d’angoisse s’est ouvert dans le cœur de ce petit homme livré à l’abandon… 

À la mi-journée cependant, les esquisses d’une première intimité se sont manifestées…
Un  nouveau gros câlin sur le canapé, quelques rires et chansonnettes, je me suis allongée pour soulager mon dos… Mon escargot (ah ! les dents en préparation) s’est autorisé à ramper sur mon ventre et lentement, il est venu pointer son index sur mon visage, poussant l’audace à caresser mon nez… Le souffle d’un ange  glisse entre nos regards, Mathis observe attentivement ma face si proche… Un sourire naît du fond de sa prunelle noisette, détend les contractures du visage, étire à peine les commissures de sa bouche… Est-ce gagné ?

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La confiance se gagne par étapes. Nous sommes allés goûter avec Jeanne et Sidonie, le temps d’une balade au Parc, Mathis apprécie  les retrouvailles avec son univers habituel… Le retour à la maison n’en est que plus cruel !  Loin de la détente, le  rituel du bain est devenu mon Trafalgar…  Mais le miracle est venue d’une intuition maternelle… Il n’y a qu’une mère pour sentir ces choses-là : le temps d’une pause entre deux réunions, Ma Douce appelle pour prendre des nouvelles. Miracle ! Au son de sa voix, Mon petit Bonhomme oublie son chagrin et retrouve le goût de sa soupe… Pendant que nous bavardons (mon angoisse à moi, c’est qu’Audrey se noue les tripes en pensant que son petit n’est pas bien…) Mathis ouvre grand sa bouche, ses yeux s’illuminent de reconnaissance… Maman encourage  une bouchée, puis deux, dix… Nous arrivons au fond du pot, Mathis a dîné royalement!

La chambre est plongée dans la pénombre, volets tirés sur les émotions de la journée… Nous nous installons sur le fauteuil pour l’histoire du soir… Mathis se laisse faire, il s’abandonne au creux de mon bras, puis se redresse sans à coups, tirant sur mon col, il s’appuie sur mon torse, pose la tête sur mon épaule. Je ne bouge plus. De longues minutes, je murmure à voix basse de tendres petits mots d’amour, le souffle de l’enfant me répond, d’abord encore hoquetant, il s’apaise progressivement… 
À la détente de ses muscles contre mon corps, je sais qu’il s’est endormi, serein, confiant…



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Je pense au Renard du Petit Prince et je sais que notre tête-à-tête sera prodigieux…
 

18/05/2011

Pas si facile…

Pas si facile, la piscine…

Il y a des familles où la pratique du sport va de soi…
Chez nous, le rapport à l’eau est primordial.
La réouverture de la piscine comble d’aise notre Copain. Mes souris-fidèles auront  sans doute  souvenance de son plaisir manifesté dès le premier contact avec l’onde bleue du bassin. Privé de baignade quand la saison estivale s’évanouit, notre petit poilu-noiraud part en quête de compensation : sous les averses les plus diluviennes ou glacées,   rien ne peut empêcher Copain de  patauger avec délectation,   de se crotter le poil à loisirs,  de s’enterrer des pattes aux oreilles dans la gadoue. Ce chien de race indéterminée bénéficie d’une nature amphibie qui atteste qu’il n’est pas né pour le désert.
À la longue, j’ai observé la rapidité du séchage de son pelage, pourtant fourni et long … Malgré les sauts qu’il affectionne et la durée des baignades, l’eau ne pénètre jamais l’épaisseur de la toison. Comme les canards, dont il est peut-être parent malgré les apparences, Copain ne mouille que la superficie de sa fourrure.

À l’inverse, Guss le chien roux porte une robe rase. « Tant mieux, ai-je pensé mesquinement,  moins de poils à balayer … » Depuis son arrivée en décembre dernier, Guss a beaucoup grandi, il dépasse Copain depuis lurette, et son bon appétit aidant, le voilà membre de la confrérie des plus de 30 kilos . C’est dire que ses câlins impétueux s’avèrent parfois encombrants. D’autant qu’il habite mal  les volumes de son corps, ses gestes restent d’une maladresse que le Maître juge touchante malgré les ravages … sur les pantalons blancs des visiteurs.  Mais si Copain est à l’aise avec l’eau, qu’elle stagne au sol ou tombe du ciel, Guss réinvestit  précautionneusement l’abri de la maison à la moindre goutte. En de nombreux points, nous constatons des ressemblances comportementales avec Zuko, qu’il n’a pourtant pas connu.  Nous attendions donc avec une  certaine impatience les réactions de notre second pensionnaire quand viendrait la saison des jeux d’eau.

***



Ce sont nos voisins qui vont apprécier l’été et les séances de piscine à l’heure canine…
 Ainsi quand je m’offre une petite séance longueurs, Copain s’installe habituellement sur la marche moyenne, le corps immergé en grande partie, il se rafraîchit tranquillement en attendant que la maîtresse achève ses aller et retour. Certes, il apprécie moins la trempette statique et préfère les séances « va-chercher-le-joujou », mais son bon fond le rend patient aux caprices des humains.

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 Guss s’avère d’une nature moins confiante. GéO le pense inquiet pour moi. Du moins le maître  a tiré cette conclusion  en observant l’acharnement  que manifeste notre nouveau compagnon  à suivre mes parcours  depuis la margelle du bassin. Ce sont ses commentaires qui, à la longue, risquent de devenir gênant pour la sérénité de nos relations avec le voisinage. Maintenant qu’il a atteint une taille respectable, sa voix a acquis une puissance grave qui déborde des frontières de notre jardin.  Que faire ? Mes invectives "tais-toi, moins fort, doucement" proférées dans l'effort  demeurent sans effet, on s’en doute.


Alors GéO est passé en phase professeur.
Professeur de plaisir natatoire… Géo aime bien.
Chaque été, un petit-fils, un petit- neveu,   une amie aquaphobe,  un chien de passage deviennent l’espace d’une visite les élèves appliqués profitant des leçons d’un mentor avisé. Cet été, ce sera trop tôt pour Mathis, j’ai déjà posé les limites à l’exercice.  Mais Guss est à point pour devenir le premier bénéficiaire  de la saison.


Ce n’est pas si facile…
Guss avance une patte…et la retire. Malgré les 28° affichés, il semble penser «  c’est trop froid… »
GéO appelle patiemment, il montre le joujou, il tapote la surface de l’eau avec l’objet de toutes les convoitises canines… Rien n’y fait.
GéO lance le joujou… Que Copain va chercher sans hésitations et ramène triomphalement au maître, sous le nez du Guss fort dépité. Car Guss est un dominant, et sur la bonne vieille terre ferme, Copain ne fait plus le poids depuis des mois. Mais quand le terrain de jeu devient mou, fuyant, et frais comme la surface de la piscine, les rôles s’inversent.

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Reste à Guss la surveillance acharnée racontée plus haut : suivre les évolutions du nageur avec force commentaires acrimonieux… Dont nos voisins profiteront sans vergogne !
L’été 2011 s’annonce jappant Waf Waf !!

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Tout de même,   à force, ce qui devait arriver s’est produit : le faux-pas …Et notre lascar s’est retrouvé au milieu de  la bassine…Enfin, de la piscine. De toute urgence, il a fallu l’aider à se sortir de là, car le but de la manœuvre, c’est bien sûr de lui apprendre l’usage des trois marches.
 

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Vient heureusement l’heure de la réconciliation…

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08/05/2011

Aux beaux jours qui se profilent…

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Vous en rêvez ?
Nous l’avons fait pour vous !!!
Aujourd’hui 8 Mai, nous fêtons la victoire en piscinant… N’est-ce pas aussi chantant, aussi dansant, aussi claironnant  que les défilés de nos édiles et des fanfares municipales ?
N’allez pas croire que je dis ça pour me vanter …

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Quitte à refroidir votre franche admiration à l’égard de mon héroïsme, il me faut reconnaître que la patience est une vertu payante. Aujourd’hui, l’eau atteint 25°4 à l’heure de l’apéro.  En toute franchise,   nos vacanciers d’Avril ont été nettement plus bravaches. Outre Alexandre et Caroline que vous avez admirés dans leurs performances, Antoine et Arthur se sont carrément baignés sous les averses diluviennes de la  dernière semaine d’Avril. Heureusement que Copain les a accompagnés pour leur tenir  bien chaud sous la douche céleste ! J’espère que le ciel vendômois ne les a pas retrouvés enrhumés et dispensés de rentrée scolaire…

D’une allusion à l’autre, je ne saurai manquer de rassurer les admirateurs de notre Petit Peuple…
Après les frasques de Dé-strouk-tor en son temps, Copain a trouvé son maître ! Même si, devenu fataliste  GéO s’emporte  nettement moins, du coup le voisinage nous félicite régulièrement d’avoir déniché un chiot plus calme que ne l’était son prédécesseur… Que nenni !

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Ce serait mentir de laisser une telle réputation auréoler le pelage chatoyant de Guss.
Il nous arrive souvent de regretter un nom de baptême gentiment clownesque… En l’occurrence  GULLDOZER paraît mieux approprié.

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Et si d’aventure au détour d’une allée, ils vous paraissent si sages, ce n’est que l’illusion d’une pause: ces deux-là savent le poids des mimiques, le choc des photos… Ni vu ni connu je t’embrouille d’une bonne léchouille, je me fais pardonner… Si bien que le Maître oublie l’objet de sa vindicte…

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Quelle vie de chien


Dernière nouvelle du printemps provençal…Les chênes ont profité des orages pour nous offrir ces grappes de fleurs du plus bel effet…photographique. Gare au pollen jaune qui va  incessamment se propager au moindre souffle, envahir nos bronches  et  brûler nos yeux, se déposer en abondance sur les meubles de jardin, les voitures, la bâche de la piscine…
Que la Nature est belle, chantait le poète…

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16/12/2010

Les pieds dans le plat…

- Eh alors, que devient Guss ? Fais nous parvenir des photos, raconte…

Certaines amies lectrices me pressent un peu d’affûter ma plume au sujet du petit nouveau.
C’est vrai qu’il est  arrivé depuis plus de dix jours maintenant, et qu’il a parfaitement intégré la maisonnée, même si, tout mignon et dégourdi qu’il se montre, certaines règles lui échappent encore.
Nous passons donc beaucoup de temps avec notre petit peuple, d’autant que la froidure générale n’encourage pas les activités extérieures.
Douillettement réfugiés dans la chaleur du logis, nos pensionnaires ne se font pas prier pour répartir léchouilles et caresses aux maîtres gâtissants.
Simone est venue mardi  faire   connaissance avec le nouveau venu. Très à l’aise avec son monde, Guss s’est montré amical et  n’a pas tardé à rafraîchir les joues de notre amie de langoureuses caresses humides prodiguées du plat de sa langue toute rose.
De son côté, Copain, bien circonspect au début, s’est accoutumé à la présence envahissante du camarade encore pataud.

Si, d’aventure vous nous questionnez, comme il est d’usage,   sur l’origine et les caractéristiques raciales de notre petit dernier, nous pouvons sans risque paraphraser un dialogue d’anthologie emprunté à Michel Audiart:
- Oh oui, il en a aussi

Même Lydie, notre véto préférée reste dubitative quand on lui récite les tendances énoncées par les maîtres d’origine :
- Ah… du Beauceron ? Peut-être mais alors juste pour la taille des pattes

Pour l’essentiel l’observateur retrouvera, comme dans un met  gastronomique élaboré, différents ingrédients habilement mêlés par Dame Nature et Sieur Hasard, mais dont l’ajustement présente encore quelques mises au point aléatoires et fortuites parfois très comiques.
  Son museau présente plutôt des ressemblances avec les Labrador communs du coin. Un regard regorgeant de tendresse,   deux rayures blanches comme des virgules de coquetterie sur le nez… Son pelage caramel roux joliment rehaussé de chaussettes blanches au bout des pattes, de même que l’extrémité de la queue, ce qui ne manque pas de l’intriguer quand il vient à surprendre dans son champ de vision le tressautement de ce membre qui le suit en permanence. S'il quémande des jeux auprès de Copain, allez savoir pourquoi ses appels du pied, …euh des pattes, évoquent  une caricature de pas de l'oie, détermination  et  raideur très  militaires!


 La semaine dernière, les oreilles accaparées en une intense conversation téléphonique avec ma Nouchette,   je m’étais postée en sentinelle   derrière les vitres du séjour, un œil vacant pour suivre les ébats du bout’chou sur la terrasse. Le voilà qui s’avise tout à coup du pompon blanc  au bout de sa queue, accompagnant ses sauts de cabri. Aussitôt, l’envie lui prend d’attraper l’insolent et qui sait, de lui faire passer cette envie de filature permanente… Il entame derechef une danse exotique du plus curieux effet, saut extension en rotation sur la droite, museau tendu vers l’objet qui frétille de plus belle… Une magnifique exhibition, triple et même quadruple  Lutz dirait Nelson Monfort… Peine perdue évidemment, sauf qu’à la quatrième rotation, ses dents accrochent par inadvertance le rabat de la nappe qui protège la desserte du Barbecue… Le morceau du revêtement arraché dans l’effort suit le mouvement de notre acrobate, qui perd aussitôt de fil de son combat : le voilà tout éberlué, un trophée inattendu dans la gueule… La maîtresse sort vite fait pour remettre de l’ordre et éviter qu’il retienne  ce sentiment de jouissance que procure le déchirement de tous les dispositifs installés au jardin… J’ai encore en mémoire les séances de remise à l’heure des pendules quand Copain jouait sa partition Déstrouctor
Notre pensionnaire grandit vite. GéO souhaitait un grand chien, à la silhouette assez imposante pour inciter les visiteurs importuns à la prudence, sans qu’il soit nécessaire de dresser notre compagnon à la garde. Si l’on en juge par la  rapidité de sa croissance, jointe à l’appétit dévorant qu’il manifeste… Les vœux du Maître seront comblés.
En matière de repas, Guss n’est pas du genre modéré… Son estomac semble sans fond, et d’ailleurs sa robe affiche quelques plis prévus pour un remplissage prompt. Regardez cette séquence de nettoyage d’une assiette… Il en fait vite le tour et aucun minuscule atome de sauce  n’échappe à son coup de langue …

 

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D’ailleurs, le harnais dont GéO l’avait équipé lui a servi de dessert une des nuits dernières : au matin, il ne subsistait de la lanière que quelques centimètres … Nous cherchons encore le reste, mais il y a de fortes chances pour que le cuir et les poinçons qui paraient le collier soient déjà digérés et retournés à la terre… Certains objets vont connaître d’ici peu un destin écourté… J’ai déjà vécu ça quelque part…

 

 

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05/12/2010

Adoption

Persuadé que notre Copain ne saurait couler des jours vraiment heureux en solitaire, GéO s’est mis en tête de lui offrir un compagnon de jeux, un frère de soupe, un ami en somme apte à partager l’affection intarissable qui le lie aux hôtes de la maisonnée.

Les propositions n’ont pas manqué.
Fait marquant, les propriétaires de chiens et chiennes de la région semblent tous motivés par la reproduction de leurs fidèles amis à quatre pattes… Chiots de race ou chiots d’occase,  ceux à l’origine mâtinée de bergères d’ici et de gardiens des temples d’ailleurs; tel est d’ailleurs notre Copain. Ce dont nous ne saurions nous plaindre puisqu’il reste décidément un  compagnon très  câlin… Ses grosses bises quotidiennes,   ses embrassements spontanés peuvent surprendre parfois, mais il arrache à chaque nouvelle  rencontre les mêmes  commentaires amusés au sujet de ses débordements.  Il a suffi dès lors d’un jardinier tailleur de haie, amoureux des canidés, lui-même hôte débordé par son Cerbère et franchement désireux de répartir à la cantonade les fruits des amours de son molosse et de la chienne de son amie… Petite histoire de famille, comme on le pressent bien.
Ainsi est échu Guss à notre maisonnée.
D’une portée de quatre ou cinq chiots, ce petit bout de chou beige au museau rayé de blanc a su nous étonner lorsque nous sommes allés choisir le futur complice de Copain.
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Le grand jour de l’adoption a enfin sonné.
Hier après-midi, Guss est  arrivé sur les basques de ses maîtres  d’origine.
Les présentations se sont déroulées dans notre cuisine, où nous avions résolu le passage de témoin autour d’une pause-café pour atténuer la transition. Sous nos quatre paires d’yeux attentifs, le nouveau venu,   tremblant et couinant, s’est vite révélé assez curieux pour fureter en élargissant progressivement les cercles de ses pérégrinations.

Il en est un cependant qui n’a guère goûté la nouveauté.
Alors qu’il se montre habituellement familier et confiant, notre Copain ne s’est pas présenté à son avantage… Loin d’accueillir amicalement l’intrus, l’occupant des lieux s’est détourné, a reculé dès la première tentative de contact olfactif, s’est réfugié humblement derrière le rempart humain, abandonnant  sans fierté son coussin à l’exploration du visiteur. Du moins espérait-il sans doute que ce bambin importun ne ferait que passer…

L’affaire ne s’est guère arrangée après le départ des anciens maîtres. À nos tentatives de familiarisation, Copain a fini par répondre en émettant un léger roulement de gorge, protestation discrète mais indéniable. Il a fallu tout notre art consommé et le reste de la journée pour tenter d’organiser une cohabitation plus conviviale… Visite rapide du jardin malgré la nuit tombée,  détour par le bureau et ses tapis d’accueil, retour à la case repas… Rien n’y a fait, à l’heure de notre dîner, nous en étions encore aux positions d’observation réciproque sans aménité: couinement récurrent sous la table à l’abri des pieds de chaises, silence réprobateur de la sentinelle noiraude, promptement ponctué d’avertissement grondeur en réponse à toutes tentatives d’approche… La soirée s’annonçait lourde …

 

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Finalement, nous nous sommes convaincus que l’affaire s’arrangerait mieux si nous affections une apparente indifférence. Nous avons donc réintégré nos quartiers habituels, et le statu quo s’est installé sur la forme du chacun dans son coin, celui de Copain restant bien entendu l’accès au salon en barrant la porte…

D’un point de vue ménager, je ne tairais pas ma petite  préoccupation concernant les besoins de notre nouvel hôte… L’idée d’étaler les journaux dans la cuisine  ne me  tente guère, il me semble que c’est une manière d’accepter déjections et urine dans une pièce dont l’usage principal reste la préparation de la nourriture… Beurk!!!
D’un autre côté, Guss n’a pas été préparé à demander à sortir… Résultat,  quand  GéO a organisé la sortie-pipi-entre-hommes avant le coucher, Guss, qui n'est point sot,  a réussi un aller-retour rapide pour revenir se soulager sous la table de la cuisine, avant de rejoindre innocemment la bande des aînés, histoire de  humer les odeurs nocturnes en plantant son regard dans les étoiles …

 


 C’est peut-être ça qui motive mon humeur ménagère, armée de mon balai serpillière, j’envisage mes petits matins à venir comme la montée obstinée à l’assaut du pipi répandu…

Ô joie de l’adoption !

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N’empêche, il est drôlement mignon quand même…

 

27/11/2010

Changement d'ambiance

À l'ouverture des rideaux de notre chambre, ce matin, petit face à face incongru avec une mésange ébouriffée qui battait des ailes à quelques centimètres des vitres. Aussi surprise qu'elle par l'apparition virevoltante, je n'avais en main que les pans du tissu…Pas le temps de chercher un appareil pour fixer la magie de la rencontre!

 

Mais ce n'était pas bon signe, oh non,  pas bon du tout, cette gymnastique matinale de nos hôtes à plumes; un petit zéro affiché au thermomètre extérieur sur le rebord de la fenêtre dans la cuisine, c'est l'indication d'une véritable froidure… Nous nous sommes donc empressés avec Géo de concasser quelques croquettes pour nos amis , à défaut d'avoir prévu les boulettes de graines habituelles.

Dans la matinée, ça a commencé par le grésil, grosse semoule glacée, d’abord discrète puis de plus en plus drue.
L’accalmie du déjeuner n’a pas duré. À l’heure du café, la terrasse était blanche à nouveau. Intrigué par le velouté spongieux de cette moquette, Copain n’a eu de cesse d’aller goûter cette nouveauté.

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Finalement, il est rentré bien vite se coucher au pied du maître, ou plutôt s’affaler avec lui devant la télé… Eh oui, GéO se relâche, et les règles établies s’oublient. Notre Copain est en train de conquérir les fauteuils du salon, et je ne donne pas longtemps avant qu’il réussisse à partager notre lit… Que se passera-t-il quand le petit nouveau sera arrivé ?


Tout à coup le Grand Déverseur s’est énervé : En quelques minutes, la saupoudreuse s’est emballée et le jardin a disparu derrière les flocons. Notre jardin est enfoui sous la neige, comme les trois quarts du pays. Le week-end dernier un soleil radieux nappait le Bonheur de nos enfants, cette semaine s’annonce couette …

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Petit bonus…

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Guss ou Garou ?
Qui aurait pu résister, franchement ???
 Honnêtement, j’étais un poil réticente, mais  GéO sait bien comment s’y prendre…



 

 

 

05/08/2010

Sur l'onde, côté Verdon

Au sommaire de cet été qui s’annonce perturbé par la triste nouvelle relatée précédemment, soutenons notre moral en considérant  les moments agréables qui s’offrent en contrepoint.
La visite de nos Strasbourgeois, la semaine dernière, pour commencer…

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Les temps changent,  la nichée n’est plus si nombreuse, les deux « grands », Guillaume et Manu volent de leurs propres ailes, du moins pendant les vacances…

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Malgré l’expression de Gerd, la situation n’est pas si terrible…  En dépit du vent et du jeu dans la direction, Caroline contrôle!

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Sa fille aux commandes,  GéO apprécie, comme il se doit !

PICT0002.JPG père et fils embarqué…
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Origine du dicton:     «  fierrot comme un Alex !

 

 

 

 

 

 

…Qui saura bien à son tour mener de main de Capitaine notre esquif dans le sens du courant.

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Le sujet du jour nous ramène à une jolie balade en bateau électrique sur le Verdon, entre les lacs de Quinson et d’Esparron.
Depuis la création de la retenue par le barrage de Sainte-Croix, ces petits lacs annexes offrent un espace loisirs aquatiques en toute écologie : ne sont acceptées sur les flots que   les embarcations propulsées par le vent, les bras ou les moteurs électriques.
Résultats, un tourisme nautique bon enfant et sportif permet de profiter des gorges du Verdon en toute liberté…Dans un environnement à couper le souffle :

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Au rythme paresseux du moteur électrique, notre embarcation parcourt les 7 à 8 kilomètres du défilé en quelques deux heures et demie, ce qui laisse largement le temps d'admirer le paysage,  d'apprécier le vol majestueux des rapaces qui ont reconquis le Parc naturel du Verdon, d'échanger des propos aimables avec d'autres équipages croisant sur les mêmes eaux…voire  encore venir en aide à  d'infortunés pagayeurs pour  vider leur canoë submergé… Une véritable croisière aventureuse!

 

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L’histoire du site est particulièrement riche.

N’oublions pas que Quinson abrite, outre son lac, ses restos et le plus grand musée préhistorique d’Europe, les basses gorges du Verdon, impressionnantes par leur caractère abrupt et sauvage ; Même malmenée par le vent  comme ce jour-là, la nature verdoyante a  colonisé les flancs escarpés;  le défilé recèle d’autres surprises, comme ces grottes fameuses que nous avons tout loisir d’observer. Elles ont servi d’habitat, l’une d’entre-elles affiche toujours fièrement sa façade empierrée.
À fleur d’eau, ou en altitude :

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Revenons aux humeurs de notre famille Canards : comme ces infatigables nageurs,   la faim nous gagne, une halte déjeuner s’impose.
Naturellement GéO a bien prévu une glacière de boissons, eaux pour tous les goûts, rosé et p’tit blanc de la cave Saint Jean, l’échantillonnage des boissons est complet, mais les vivres consistants ( Maître mot chez nos Alsaciens!!!) viennent à faire cruellement défaut ! Vaillamment,  On essaie de  consoler la troupe  et de lui donner du courage en évoquant le dîner de la veille et surtout les agapes prévues le lendemain, il n’en demeure pas moins que… Les restaurants promis à Esparron jouent à cache-cache! Au bord de l’eau, il ne faut pas songer à se sustenter, pas le moindre établissement en odeur de collation.
- Si si, ils  sont en haut, nous crie gentiment le préposé aux appontages.
Il est deux heures, la faim a creusé de grands trous, que dis-je, des abîmes, dans nos estomacs, nos jambes manquent de force devant les sentes pentues qui mènent à ce qui nous semble le cœur de la civilisation. Nos déceptions enflent à mesure que nos ventres gargouillent, réclamant d’urgence  même un quignon, quand Caroline nous sauve la mise en dénichant le villageois compatissant qui a l'amabilité de nous mettre sur la bonne voie… Miracle, même à Esparron, le service se déroule non-stop dans la petite cité qui, sur son piton rocheux,  n’est endormie qu’en apparence …

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02/08/2010

On dit que c'est la vie…

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Une si belle image du Bonheur devrait protéger.
Comme un Talisman

l’attente prend figure d’Accomplissement.
Cette photo fixe un moment parfait.
Elle parle à l’Enfant qui a déjà pris place
Elle distille dans sa lumière tant de promesses…

Et pourtant…
Une telle sérénité bousculée en quelques instants…
La vie  arrive estompée par une étoile filante
Un chagrin soudain qui atteint ceux qu’on aime
Un abîme incommensurable détruit la chaîne
Pour  Seb et sa famille, l’Absence a désormais un visage.

Loin du drame, nous les rejoignons sans cesse par la pensée.
J’aurais aimé que mon petit-fils soit bercé par ses deux grand-mères
Une alternative de tendresse dont ont jadis été privés mes propres enfants…

Une vie s’en va, une vie arrive,
Famille orpheline à la croisée des destins
Si l’on pouvait retenir dans  nos mains,
Nos bras, nos corps, le Bonheur enlacé
Comme une icône enchantée.



Cette Photo est la  propriété  de Nicolas Riou (Juillet 2010)