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27/05/2016

Le goût de la lecture

 Ça n'est pas pour me vanter, comme disait autrefois Philippe Meyer en préambule de ses chroniques matinales, mais demain, je descends passer la journée au Jardin des Lettres, où mon amie Catherine reçoit des auteurs jeunesse pour une rencontre mémorable entre jeunes lecteurs et  pourvoyeurs de mots, d'histoires, de BD, de rêves…

Et je réalise qu'une de mes plus grandes joies grand-maternantes, c'est le partage des câlins lecture avec mes petitous. Voilà une activité que je n'échangerai pour aucune autre…

 

 

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N'allez pas croire qu'Ève ignore qu'elle tient le livre à l'envers… En bonne conteuse, elle tourne les illustrations vers son public!

Le goût de lire vient en effet dès le plus jeune âge, et n'a rien de solitaire alors. Objet familier, le livre appartient au quotidien et à ses découvertes . 

Je suis tranquille, la génération de mes "petitous" fera vivre encore bien  des libraires…

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06/01/2016

À l'année qui s'ouvre…

 

2016, voeux

À mes souris-discrètes-et-fidèles

…Et au lecteur de passage

Je souhaite une multitude de projets

Un Arc en ciel d'émotions 

L' élan de l'Azur

et la Fantaisie

Pour ciel de lit.

Que cette année vous soit 

2016, voeux

Nos regards amicaux et tolérants

nos voix à l'unisson 

Nos lectures dynamisantes

nos échanges vivifiants;

Que l'Amour  nous grandisse

Que nos peines nous fortifient

Que nos soucis tombent dans l'oubli.

2016, voeux

 

 

15/11/2015

Bouton pause…

  Haut les cœurs ! Loin d’oublier la compassion et la solidarité avec les victimes des attentats et les souffrances de nos malades, j’ai envie de partager deux ou trois anecdotes qui prêtent à sourire. Après tout, ces trois dernières semaines passées en compagnie de mes petits-enfants ont été joliment agrémentées par les remarques de mon inénarrable Mathis dont certains d’entre vous reconnaîtrez la malice. Allez, prenez ces quelques gouttes d’antidote pour oublier la rudesse du monde :

 

Après la visite de l’exposition dinosaures au Palais de la découverte :

 — Les dinosaures, ils n ‘ont pas de chance : ils sont morts pour toute la vie…

 

mots d'enfants, sourire, famille,  un autre regard

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Au retour de Saint Max, dans l’ascenseur de la gare de Lyon, Maman lui demande d’appuyer sur le bouton d’accès au parking. Mathis cherche la bonne touche sur le boîtier de commande, puis livre ce petit commentaire :

— Tiens ici, ils ont un étage de cloches.

    Maman de prévenir aussitôt :

—Oui, mais on s’abstient de leur rendre visite !

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    Quelques temps plus tard, nous évoquons certains malaises ressentis et l’expression »j’ai la tête qui tourne » revient dans la conversation. Mathis, inquiet, observe sa Maman, et demande tout à coup :

 — Ta tête elle tourne comme ça ?

     Et il exécute un prompt demi-tour de la face, soumettant ses jeunes cervicales à un sévère tour de vis. Bienheureuse souplesse des enfants !

 

La nuit tombe bientôt sur les étangs de Corot où s’achève la promenade dominicale. Mathis a bien couru dans les sous-bois, il s’est caché, a joué aux aventuriers. Mais la pénombre chasse les derniers rayons du soleil, la visibilité s’est amoindrie, Papa rassemble les troupes pour le retour.

— Mathis, quand je te dis de t’arrêter, c’est tout de suite !

— Mais Papa, j’ai pas entendu, j’ai du p’tit miel dans les oreilles. Et j’en ai beaucoup, de quoi nourrir au moins cinq Winnie!

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30/09/2015

L'homme semence

 Quel joli titre n’est-ce pas pour la reprise de nos séances café-lecture ?

 

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Pour inaugurer la nouvelle saison de nos partages autour d’un livre et d’un verre, Catherine et Hélène  ont convié Cécile à illustrer musicalement le propos. Dans l’arrière-salle des Grignot’à jeux, chez Géraldine et Julie, l’ambiance était chaleureuse et très cosy, à la mesure de ce petit bijou de littérature féminine. Écrit en 1919, ce manuscrit n’a été remis à l’éditeur qu’en 1952, par sa petite-fille, selon les volontés de son aïeule soucieuse sans doute de ne pas blesser les témoins des faits rapportés.

 

 .

L’homme semence est une histoire singulière et touchante. Autobiographique ? Sans doute, même si quelques universitaires se sont intéressés au texte pour  en élucider les circonstances historiques et débattre de la qualité de l’écriture, au langage si simple qu’il en devient étincelant de pureté, et que rehaussent quelques pépites de vocables locaux, distillés au fil du texte pour rappeler la saveur du terroir.

 

Nous sommes en 1852, dans   un village des Alpes-de-Haute-Provence, en face de la montagne du Lure, dont la narratrice nous confie qu’elle ressemble à une main d’homme vue de profil, main d’homme dont elle manque terriblement. Car le village s’est vu dépouillé de tous ces hommes par les armées de Napoléon III. Le nouvel empereur n’a pas pardonné aux hommes de la région qui se sont dressés contre son coup d’état. Le maire du village, père de la narratrice mourra en déportation, mais Martin, le fiancé de notre conteuse a été abattu dès le départ parce qu’il tentait de fuir cet enlèvement forcé. Depuis ce drame, les femmes se sont organisées pour pallier au manque de bras, elles travaillent dur et témoignent d’une solidarité profonde. Solidarité qui les pousse à un pacte secret qu’elles devront respecter. Car un jour le village isolé reçoit une visite…

 

Ça vient du fond de la vallée. Bien avant que ça passe le gué de la rivière, que l’ombre tranche, comme un lent clin d’œil, le brillant de l’eau entre les iscles, nous savons que c’est un homme. Nos corps vides de femmes sans mari se sont mis à résonner d’une façon qui ne trompe pas. Nos bras fatigués s’arrêtent tous ensemble d’amonteiller le foin. Nous nous regardons et chacune se souvient du serment. Nos mains s’empoignent et nos doigts se serrent à en craquer les jointures: notre rêve est en marche, glaçant d’effroi et brûlant de désir.

 

Le véritable talent de Violette Ailhaud consiste à évoquer en termes véridiques et sensuels le manque charnel d’amour. Elle parle sans fausse pudeur du désir et du besoin logé dans le corps, elle crée des images évocatrices qui nous touchent droit au cœur et au derme, jusqu’au frisson. 

 

Le temps nous presse, nous oppresse. Bientôt nous avons l’impression que ce temps nous crie après. Nous étions installées calmement dans l’attente, bercées dans la certitude qu’un homme viendrait. Et voici que la proximité de cet homme bouscule notre patience et trans- forme la bonne chienne qu’elle était, couchée à nos pieds, en une louve affamée.

Violette Ailhaud dévoile les pudeurs et les atermoiements de la conquête de cet homme. Un homme qui comprend le marché imposé par la communauté du village. Ce sont des pages très touchantes qui nous sont délivrées au rythme de la voix d’Hélène,   émotion qu’accompagne la guitare de Cécile et qu’elle illustre de trois chansons qui s’intègrent parfaitement dans l’évocation.

Pour accompagner le manque, Cécile a chanté  la quête de l’homme de la Mance,   la tendresse de Bourvil illustre le manque d’amour, et enfin Une sorcière comme les autres d’Anne sylvestre ponctue ce grand moment.

 

https://www.youtube.com/watch?v=wEhw9AMYOoA

https://www.youtube.com/watch?v=TQLlIgj_LFQ

 

Un grand merci à toutes les trois.

 


 

 

Éditions Paroles  les mains de femme.

http://www.editions-parole.net/siteinteractifparoleeditions/wp-content/uploads/2012/03/Extrait-HOMME-SEMENCE.pdf

29/09/2015

Oui, la littérature est vivante !

 

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Ce week-end a eu lieu à Toulon la Fête du Livre.  Un partage entre  plaisir et  travail quand même, puisqu’ il s’agissait  pour moi de prêter mains fortes à nos libraires, Gérard Desprez et Catherine Fousse,   qui animent  respectivement depuis des années le bateau blanc à Brignoles et  le jardin des Lettres à Saint Maximin la Sainte Baume (lien avec le site).   Une occasion unique qui m’était offerte de côtoyer les écrivains invités. Outre Alaa El Aswany, invité d’honneur du salon, présent sur le stand la Joie de Lire, nos voisins, de nombreux auteurs illustraient de leur présence la richesse et la diversité de cette rentrée. Sans chercher à être injuste, mon petit mémo ne peut qu’évoquer les auteurs présents dans l’espace du jardin des Lettres, celui du bateau blanc étant dévolu aux auteurs de BD.

Avant de m’épancher sur les auteurs dits « parisiens », j’aimerais revenir sur les « régionaux », écrivains passionnés et impliqués dans l’écriture de leurs romans, soutenus par des « petits éditeurs », ceux qui ont pignons sur rues provinciales et ne disposent que de moyens réduits en matière de publicité : Pas de service de presse, pas d’émissions médiatiques, pas de renommée nationale. Pourtant, ils sont présents du matin au soir, jusqu’à la dernière minute précédant la fermeture, ils ne quittent le chapiteau qu’après les derniers badauds pour réinvestir leur place  un quart d’heure avant l’arrivée du premier visiteur le lendemain. Chacun d’eux témoigne pugnacité et courage pour défendre ses œuvres. À partager ces trois jours avec Christine Baron, René Barral, Charles Bottarelli,   Martine Peyron  et Martine Pilate, je suis heureuse de les citer  et de leur transmettre mon admiration. Et pour faire bonne mesure, je pointerai aussi qu’outre les librairies indépendantes qui les soutiennent, ces auteurs presque anonymes bénéficient d’un lectorat fidèle. Si la renommée se mesurait aux ouvrages vendus sur place, nul doute que ces artisans de la plume seraient autrement considérés. Certains visiteurs viennent tout exprès pour eux, cela s’entend. D’autres achètent des ouvrages dédicacés pour les offrir, d’autres encore se munissent d’histoires ayant pour cadre un paysage connu autant que fantasmé  pour les soirées d’hiver qui s’annoncent.

 Réunis autour de la même table se côtoyaient donc nos conteurs locaux et nos hôtes en séjour partagé avec la manifestation  de Manosque. Organisation compliquée, navettes insuffisantes, un casse-tête pour les programmateurs comme pour les écrivains, parfois bousculés entre interviews, séances de signatures, lectures et forum des écrivains, toutes animations se succédant au long des trois journées. Entre accueil des auteurs et encaissement des ventes, amis- souris- fidèles- et-  discrètes, la goutte d’O a bien sué ! De quoi remplir un océan… de mots.

Vous n’avez pas manqué de remarquer mon coup de cœur pour les Otages intimes de Jeanne Benameur. Figurez-vous que cette belle dame des Lettres étaient présente sur notre stand, en chair et en os, bien entendu.  Exactement comme je l’imaginais, une personnalité rayonnante autant que  discrète, une attention sans faille dédiée à toutes les rencontres : Jeanne Benameur écoute son public, elle prête la même attention aux uns et aux autres, elle se plie volontiers aux exercices imposés alors même qu’on peut deviner une lassitude surmontée. Jeanne Benameur écrit de beaux livres comme elle est une belle personne…

Propos retenus ici et là, au cours des petits échanges entre deux signatures ou volés en passant à côté du forum pendant son intervention : Le silence nourrit les mots, il permet d’entrer en résonance…

Quand j’écris, je n’utilise pas la même langue que celle que je parle. L’écriture devient une langue d’exil.

Ces paroles sont extraites de ma mémoire, elles ne sont pas contextualisées, donc c’est un exercice dangereux, mais elles sont pour moi qui les ai recueillies comme des gouttes de rosée sur le désert : elles peuvent faire pousser de belles fleurs, même éphémères.

Hédi Kaddour pour sa part s’est montré plus réservé, mais cet homme discret vit manifestement de sa littérature. Les outrances langagières ne sont pas sa tasse de thé, il ne cherche pas les sunlights et pourtant, son œuvre est belle et ses Prépondérants déjà bien reconnus par l’ensemble de la critique.

La caricature ci-dessus signée Philippe Carrese décrit bien la maturité et la drôlerie de cet homme grand et débonnaire. Il offre ses croquis à ses voisines, petites perles d’humour autant de respirations dans l’agitation et le bruit ambiants. Reste pour moi à découvrir les romans de cet écrivain qui se revendique marseillais autant que citoyen du monde.

 

23/09/2015

Ce que cachent nos collines

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Nos collines recèlent de nombreuses surprises, qu’il faut savoir dénicher en sortant des routes ordinaires. Les randonnées à pied réservent aux marcheurs les beautés de l’automne qui s’installe doucement.

Passant par « les jardins égaux «  de Bras, nous avons admiré ces courges achevant de se dorer au soleil, parmi quelques dahlias  sagement rangés, des tomates alignées  et une armée de poireaux aux longs feuillages en bataille.

Et puis nous n’avons pas quitté  le village  sans jeter un regard à l’ancienne chapelle templière qui se trouve aujourd’hui complètement sertie dans les bâtiments ruraux.

 

Patrimoine caché, colline du var, randonnées pédestres

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Au  détour du bois, il faut se glisser entre les fils de clôture pour rendre une visite impromptue aux compagnons de Cadichon. Certains persistent à snober les intrus, d’autres se laissent gagner par la curiosité, c’est humain  n’est-ce pas.

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Les hommes justement se suivent à la trace. Les collines conservent les empreintes de  leurs passages même quand la végétation s’est refermée autour des ruines. L’homme se distingue par ce qu’il a bâti, et je trouve émouvant que des siècles plus tard,   d’autres hommes tout aussi anonymes que les premiers aient le courage de relever les pierres tombées.

Il y a dans nos collines des centaines de petits oratoires ou de chapelles que la bonne volonté des amateurs sauve du néant.

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Celle-ci était dédiée à Saint Étienne. Pour la trouver, depuis le village, il suffit de suivre le petit chemin qui mène à Peyrourier. Bonne promenade…

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09/09/2015

Var à pied

 

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Un des principaux attraits de la randonnée pédestre réside dans le plaisir de la découverte. Le marcheur est patient, curieux et en principe discret. Non loin de la confluence du Cauron et de l’Argens, qui diffuse la cantate cristalline des eaux mêlées, on pénètre avec respect au cœur des collines du Var.

La nature se dévoile dans la lumière de cette fin d’été, soleil et ombres alternent avec douceur. C’est le temps de l’alliance de l’homme et de la nature, les vendanges sont en cours, mais même la présence de l’homme se veut mesurée. Au carrefour des  bois et des vignes, elle semble nous attendre pour nous inciter à lever le nez.  De la terre au ciel, de nos pas vers nos pensées, l’artiste secret nous invite par surprise .

 

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Une signature énigmatique en bas de cette œuvre  disposée au creux d’un chemin que ne peuvent fréquenter que machines agricoles et piétons-musardiers.

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Cette balade entre Bras et Saint Maximin révèle ainsi d’autres surprises : Un  Christ accueillant de rares visiteurs devant une chapelle restaurée par  Pierrot et son fils , derniers tailleurs de pierre du village de Bras. Pas moins d’un an de travail à allure forcée raconte-t-il avec fierté quand il nous présente le bâtiment qu’un mécène  lui a demandé de sauver. Cette chapelle d’origine templière probable n’est accessible qu’à quelques privilégiés en temps normal, mais elle recèle encore quelques trésors dans son écrin de pierres brutes.

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12/01/2015

Le temps de la réflexion

Hier était encore le temps de l'action. Hier, nous étions submergés d'émotions. Hier nous sommes descendus dans la rue  pour démontrer  notre rejet de la haine, notre volonté de refus de la violence.  Peu d'entre  nous  se sont rassemblés dans les rues, sur les places, autour des symboles de notre histoire pour complaire à de pseudo leaders en qui nous ne croyons plus.

Quatre jours durant, le peuple français a été livré aux émotions. Aujourd'hui recommence la vraie vie, le moment où la réflexion sera notre plus sûr moyen d'avancer à nouveau, sans découragement. Sans accepter de laisser partir au souffle du temps ce qui a été partagé sans calcul, sans céder  aux tentatives de récupérations. Pour alimenter ce temps de réflexion,  je vous convie à écouter Boris Cyrulnik dans cet extrait d'interview. Cet homme à la voix douce et posée,  a le don de me rassurer, et de donner foi en l'Homme, c'est peu dire.

  http://bcove.me/yt3oo2dt

Un seul danger à suivre ces propos, l'envie d'aller acheter son dernier ouvrage, les âmes blessées, qui m'accompagnera sans doute dans les semaines à venir…On en reparle bientôt?