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10/02/2009

coeurs de soleil

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Un peu  de soleil accroché sur les arbres, dans la trouée d'azur…

La route s'ensoleille entre ces murs fébriles.

Corpuscules  aériens agités par le vent, les haies odorantes jalonnent notre périple.

 

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15/12/2008

La relève

Ce tout petit billet du soir pour souligner qu’un talent réel se signale quand il peut toucher tout le monde, et que la reconnaissance d’un talent ne tient pas qu’à la promotion convenue des milieux branchés.

J’ai écouté le slam d’un chouchou actuel des radios, et j’ai plaisir à reconnaître l’émotion qui m’a saisie en entendant ces mots--là, lyriquement orchestrés par sa voix aux sonorités claires et profondes.

Il chantait comme Jacques Brel, quand le poète parlait de ces gens-là ou des chagrins de Jeff.
Il m’a semblé alors entendre à nouveau cet accent universel qui est une véritable expression artistique. Et puis un peu par hasard puisque je ne suis pas vraiment fan des émissions variétés, à la télévision, je l’ai vu, cet homme magnifique, au regard direct, aux traits de Prince Éthiopien, ce qu’il n’est pas, mais il m’a paru si beau ce tout jeune homme, qu’il en a la noblesse telle qu’on l’imagine à la lecture de Pierre Loti.

Alors, évidemment, je me suis renseignée : Abd Al-Malik n’est pas un débutant, il sort déjà son troisième album et n’a pas besoin de mes gouttes d’O pour assurer son succès. Mais il me plaît de saluer le talent de la relève et dire mon plaisir à constater que toujours quelque chose émerge, la Création est une force vive à toutes les époques, les contextes les plus divers peuvent être source de créativité, d’inventivité. Tant qu’il y aura des talents variés pour dire la Vie, la chanter ou la danser, transmettre les émotions et les espoirs, la civilisation n’est pas fichue.
Écouter Abd Al-Malik impulser tant de forces vives à ses contemporains, « Ça c’est du lourd » !

Un autre jeune homme, à la poésie plus douce, plus taquine, plus tendre, ce qui n’exclut pas une pointe d’ironie pour piment de ses rimes, c’est Renan Luce. À suivre et à écouter avec attention, celui-là aussi, même si GéO relègue dans le même sac les « susurreurs » de mots tranquilles. À nous, « les vieux de la feuille », de lutter contre la tentation de remiser les jeunes talents dans un agglomérat inconsistant, comme si seuls les souvenirs de nos jeunes années valaient la compagnie de nos retraites douillettes. Il y a dans le renouveau des jeunes talents plus d’inventivité et d’humanisme que dans les rengaines éclusées des vingt années révolues. Franchement, quoi de plus tarte que les chansons des années 80?

Un jour, je vous parlerai aussi des émois que je dois à Lynda Lemay. La force de ses chansons qui résonnent comme autant de Nouvelles fortes où elle témoigne de mille vies vécues, de déchirures si tragiques, en corollaire d’un regard renouvelé par son humour corrosif. Je suis amoureuse de ses expressions si neuves qui accompagnent et allègent mes sempiternelles corvées ménagères que toute femme est censée accomplir naturellement, simplement parce que le sort (et surtout le poids des traditions qui arrangent bien nos hommes, hélas !) ) l’a dotée du syndrome VMLR, le gène Vaisselle-Ménage-Lessive-Repassage. Et je souhaite tant que nos filles y échappent, à écouter la relève, il me semble parfois que ce doux rêve progresse…à pas comptés.

12/10/2008

Venimeuses

Ou encore:
"Ce que Carla doit endurer!"*


Longtemps sourde muette et aveugle à ce si puissant ressort humain, j'ai attendu ma cinquième décennie pour m'y frotter le cuir…Et alors là, je vais vous dire: ça pique, ça racle, ça mord et ça brûle. En un mot ça agace et ça détruit.
Oh les situations sont multiples! J'ai caressé un temps l'envie tenace d'en dresser un répertoire, une suite de "Caractères" en belles Lettres, celle-ci avec ses amitiés inventées, celle-là avec l'inventaire de ses vacheries distillées au compte-gouttes,parfois par personnes interposées, celui-là encore avec ses envies et sa mauvaise foi, toutes les remarques hypocrites et les ficelles coupe-jarret.
Et puis à quoi bon tomber dans le piège de leur accorder tant d'importance, à ses faux dévots de l'amitié, à ces pissent-vinaigre familiaux, à ces despotes racornis sur un rêve d'allégeance, fondé sur qui, sur quoi?
Tout est prétexte aux jaloux: une amitié qui se crée sous leurs yeux, quelques kilos de moins sur les hanches qui pèsent sur le coeur en face, quelques compliments trop publics, un meuble en héritage ou même un malheur dont on parle et un Bonheur qu'on reconstruit, crime suprême!… La palette est vaste, infinie pourrait-on dire, et presque personne n'y échappe.
Alors sans règlement de compte particulier mais dans le but bien défini de jeter la coupe au loin et de me débarrasser des scories de ces jalousies larvées qui grouillent sous nos pavés, je me suis amusée un brin et bois la lie: je confie mon délire à la toile, si ça vous amuse, c'est parfait mais éphémère, , si ça vous lasse, fuyez, ça ne vous rattrapera pas…

De tous les fléaux de l’Humanité
Le plus écoeurant, Ce Virus infâme
Logé au coeur, il pourrit les âmes
Tare les fratries, gâte les amitiés
Se joue de nos amours, ficelle nos peines
De ses recettes "Querelles pleines."

Sur son chemin, muni de deux outils
Bien aiguisés, parés et apprêtés,
Il darde ses aiguillons, ses flèches
Empoisonnées comme des pointes sèches
Au plus profond des liens régentés
Par la tyrannie de Haine ressentie.

Dès le berceau on l’a vue réagir
À la bile du nouveau- né, son fiel
Ajouté, débordant sur ses frères
Son haleine surie, ses jeux pervers
Instituant leur devoir potentiel
« À la Petit’ vous devez obéir!»

Calomnie et Zizanie pour amies
Elle s’entoure d’une volée d’ennemies
Aveuglées de médisances choisies
Bonnes paroles, mensonges à demi
Elle sème à tous vents, message trahi
Vérités arrangées, Amour banni.

D’une voix forte, parfois, elle aboie :
Ses franches remontrances ouvrent grand
Le débat, la mesure du désarroi
Elle s’épanche, déverse ses émois,
Réclame Attention et Dévouement,
Compassion, Profession de Foi…

Méfiance pour sa victime émue !
Elle ne suit qu’une règle, qu’une loi
Sur les Humains, elle a jeté sa glue
Sous Pardon ni Pitié elle ne ploie
Calomnie et Zizanie pour amies
Sur le Monde règne La Jalousie.


*Rassurez-vous, je n'établis aucun parallèle entre ma petite personne et la superbe jeune femme qui parade sur les unes des magazines, merci à elle de ne pas se froisser du clin d'oeil …

20/05/2008

Orchidées

Dans mon jardin, il y a donc des Merveilles.

Pour être tout à fait honnête, je le savais déjà. Outre la couleuvre qu’Aurélien a tenté d’apprivoiser, puis l’énorme crapaud qui sieste parfois sur la bâche à bulles dès que notre petit monde lui offre assez d’intimité,

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Nous avons croisé encore la route du hérisson qui s’enroule quand il nous surprend au bain nocturne. Nous ne comptons plus les geckos qui squattent sans vergogne le Poulous accueillant, mais aussi le garage et le bureau.

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En ouvrant justement le Poulous au ménage de printemps, nous avons dérangé un bon gros rat soyeux, lové dans le coffre du canapé clic clac. Raminagrobis venait tout juste de s’installer, si on se fie aux quelques déjections qu’il nous a laissées, et commençait à nidifier les galettes de mousses entreposées dans sa cachette. Notre intrusion l’a dissuadé et nous avons perdu sa trace …

Notre territoire est un royaume partagé, mouches, moustiques et araignées ne dédaignent pas notre compagnie, bêtes du bon Dieu, animaux de compagnie y règnent en bonne entente…Enfin, ce n’est ni mieux ni pire qu’ailleurs. Manquait cependant la découverte affinée de la végétation naturelle, jusqu’à la visite de l’ami Pierre.



Parmi les chênes verts et les herbes folles qui poussent sous leur ombre, notre sous-bois sert d’écrin à des orchidées ! Des merveilles de la nature, qui poussent seules dans ce sol rocailleux, habituellement crevassé de sécheresse. Comme nous avons renoncé à modeler le paysage à notre esthétique, en dehors des rosiers qui s’y plaisent et de quelques lavandes élevées à la «va comme je te pousse », les mauvaises herbes s’en donnent à cœur joie. Parfois, il m’arrive d’être saisie de désherbisation* aiguë, tempérée par l’usage de mes seules mains éradicatrices. Heureusement, cette technique a permis la préservation du biotope, ainsi que nous l’a longuement expliqué Pierre, spécialiste remarqué de cette flore rarissime. Depuis des années en effet, Pierre dresse l’inventaire des espèces qu’il repère, les photographie et les magnifie, il a même commis plusieurs expositions à Ginals et dans le département du Tarn, ainsi qu’en Normandie. Dans l’attente de son site personnel où Pierre partagera ses connaissances avec la fougue et la générosité qui le caractérisent, je vous signale les sites suivants:



http://orchideesduhautbugey.chez-alice.fr/page-orchidee_sauvages.html

http://pagesperso-orange.fr/pm/blais

ce dernier site répertoriant tout particulièrement les orchidées de Provence, il apparaît intéressant de signaler nos trouvailles en Provence verte, dans des secteurs différents des sites répertoriés.

Afin de reconnaître et apprécier les différentes espèces rencontrées dans vos balades partout en Europe, et apprendre à préserver l’environnement nécessaire à leur préservation.

Dans notre jardin, Pierre a identifié 4 espèces différentes dont je vous livre la primeur :

Tout d’abord, la céphalantère damasonium, la plus prolifique à cette période, quatre à cinq nichées réparties sur l’ensemble du terrain :
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Puis l’himanglossum robertium, déjà en stade post floraison
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La délicate céphalantère rouge.

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Et enfin la mystérieuse pousse au bout du sous-bois, qui se cache encore et dévoilera son inflorescence avant peu, je surveille, Pierre, c’est promis et t’enverrai les clichés, la demoiselle a entrepris timidement sa mue.

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Nous avons, bien entendu, profité du week-end pour étendre notre champ d’exploration et dans la colline qui s’étend derrière la maison, nous avons débusqué quelques variétés supplémentaires, constituant un échantillonnage assez riche : pas moins de dix familles en fait, sur un périmètre de trois à quatre kilomètres autour de la maison, c’est assez prometteur.

* désherbisation: parfois, il me semble bon de chatouiller notre si belle langue, en toute humilité et sans forfanterie, juste pour m'approprier l'image. Pardon à toutes celles et ceux qui s'en trouvent offensés

09/11/2007

Lumière du matin sur Porquerolles

Le clapot léger troue doucement la voie royale de mon sommeil, sans rompre immédiatement mon rêve.
À ma gauche, je perçois sa place vide et fraîche. Il est déjà levé. Un mouvement, déplacement imperceptible de son poids sur le pont au- dessus de ma tête impulse une brusque envie de le rejoindre, d’autant que le soleil darde brusquement un jet de lumière sur mes paupières, à travers la vitre embuée du hublot. Il n’est pas encore six heures, mais en ce samedi de mai, l’astre du jour a déjà surmonté la colline qui garde la petite cité insulaire.
M’emparant du mug de café qu’il a préparé, je traverse à pas de plume le carré, évitant tout bruit susceptible de réveiller nos invitées, et je grimpe à mon tour sur le cockpit. Comme je l’avais pressenti, il se tient à l’avant du bateau, le Fuji dans la main droite… De l’autre main libre, il m’accueille d’un geste ample pour m’amener à embrasser la tranquillité de la baie. Pas besoin de mots, en effet, devant ce royal lever …
Les navigateurs alentour sont enfin rendus au silence de leur tardif endormissement et ne goûteront pas la lumière dorée qui nous enveloppe et irradie notre bonheur. Ni nos demoiselles qui dorment encore d’un juste sommeil, nous l’espérons, après ces harassants mois d’hiver dans les brumes urbaines. Elles nous sont arrivées exténuées, agacées, vampirisées par toutes les exigences de leurs vies professionnelles, leurs espoirs toujours repoussés, l’exacerbation d’un avenir qui tarde à éclater… Leur bonheur fuit le quotidien, à force de formatage et d’urgences.
Ma joie de ce matin, c’est de les savoir là, dans l’étroite cabine, abandonnées à la vacance du week-end, isolées des tracas, leurs consciences flottant peut-être sur les effluves mêlées d’eucalyptus et du champagne de la veille. Ma joie de ce matin, c’est de me réveiller avide de partager ce petit moment où nous sommes seuls debout sur ce pont suintant encore l’humidité nocturne, café matinal SUR la mer. Tandis que la baie s’illumine doucement sous la lumière translucide et crue, l’eau se ride à peine au passage d’un pointu glissant vers le large. Pendant cette demi-heure cadeau, nous sommes seuls éveillés sur ces pannes, jusqu’à l’envol d’une mouette qui ébroue le paysage. Suivant des yeux son parcours, nous découvrons la silhouette d’un promeneur solitaire quittant la jetée. Fin du Moment Magique.
Dans un instant sans doute, nos filles vont se lever, la parole nous reviendra, les gestes habituels s’enchaîneront et la journée sera belle. Un léger tangage indique que quelqu’un a bougé en bas, dans le carré.
- Tiens, dit-il, il est presque sept heures, je vais voir si je nous trouve des croissants chauds …

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08/11/2007

Une à une…

Une à une les gouttes d'eau de nos humeurs glissent et rejoignent l'océan de nos ressentis. Nos échanges, nos disponibilités, nos dons, nos rejets et nos rebellions aussi, qui nous ballottent, nous bercent ou nous poussent … Accepter ou regimber, refuser ou changer, bouger, hurler, tempêter, avaler de bon ou mauvais gré, éclabousser pour jouer, pour piquer, plonger, couler, nager, flotter surnager et reprendre la barre…Vivre en somme