06/08/2014
portraits…
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13/04/2013
Chagall au musée du Luxembourg
Le retour du soleil donne des envies de lumières, de couleurs et d’audace. L'occasion de raconter hier à nos amis ma visite à Chagall au musée du Luxembourg le mois dernier nous donne envie de prolonger les bienfaits de cet enchantement. L’exposition parisienne est intitulée Une vie entre guerre et paix, et permet de prendre la mesure d’un destin chahuté par les turbulences de l’histoire. Nombre d’adolescents, trop jeunes pour les avoir vécus, peuvent ainsi comprendre combien le XXème siècle, si proche encore, a été une période historique mouvementée.
Mais Chagall l’exilé possède l’incroyable vertu de surmonter les horreurs vécues par le pouvoir de ses couleurs et de sa vision onirique. L’espace, dans ses œuvres, perd la lourdeur de la gravité. Les perspectives s’ouvrent autant horizontalement que verticalement, les plans se superposent et s’enroulent avec grâce.
Un des thèmes dominant célèbre toujours l’amour, et le moment précis du Mariage comme acmé du bonheur :
Le déroulement de l’exposition montre l’enracinement dans les origines, et la peinture devient une relation du vécu, une narration sublimée des horreurs du pogrom, à la symbolisation des racines :
Impossible de ne pas être touché par le syncrétisme spirituel que nombre d’œuvres mettent en évidence. Marc Chagall possédait une lucidité spirituelle qui lui a permis d’illustrer bien avant les Églises le rapprochement de nos symboles religieux :
Toutefois, évoquer Chagall sans nommer la puissance de sa palette, ce serait ignorer la rémanence des couleurs qui continuent d’enluminer notre vision bien longtemps après que l’on ait quitté les lieux. Les bleus, les rouges, les jaunes, la lumière étrange qui auréole les traits, contribuent à l’intensité des œuvres, même quand beaucoup d’entre elles ont été réalisées sur des récupérations de carton.
Paysage bleu
bouquet et cirque rouge
cantique des cantiques
Certes, de notre côté, nous attendons toujours avec impatience l’ouverture du Mucem, qui nous promet un panorama des arts méditerranéens. Cependant, Jocelyne et Jean Pierre ont mis dans leur poche à surprises une autre adresse qui méritera le détour, pour tous les heureux habitants de la région comme pour tous ceux qui s’apprêtent à la grande migration vers le Sud. Depuis le 8 mars dernier et jusqu’au 5 janvier 2014, les carrières de Lumières des Baux de Provence sont le cadre d’une exposition projection d’œuvres regroupées sous l’appellation « Monet, Renoir... Chagall. Voyages en Méditerranée ». La palette est bien plus large que le titre ne le laisse entendre: s’y côtoient , outre les maîtres cités, Vernet, Signac, Cross, Camoin, Derain, Vlaminck, Manguin, Valtat, Matisse, Bonnard et Dufy.
À bon entendeur…
12:36 Publié dans Blog, goutte à goutte, Sources | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : marc chagall, peinture, photos, musée du luxembourg | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
26/01/2013
Zen attitude
Pour la densité du blanc immaculé
Pour l'élaboration si parfaite des corolles
Pour le plaisir du partage
Et puis comme ça, pour rien,
Pour les deux heures de yoga
que Jean nous a offertes
avec sa générosité désintéressée
et pour l'anniversaire d'Evelyne
qui m'a adressé un si gentil message
je vous offre les demoiselles
qui éclairent ma demeure.
Bon week-end
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02/02/2012
Contraste
Il y a tout juste une semaine, je vous adressais ici-même un bouquet de mimosa cueilli à Saint Aygulf.
Aujourd'hui, ma provende photographique se teinte de blanc…
Les fleurs de coton blanches qui se sont déposées inlassablement mardi sur notre colline ne sont pas moins impressionnantes.
Par la magie d'un ciel neigeux, notre vie a basculé dans le Noir et Blanc.
Notre acuité visuelle perd sa palette habituelle, nos perceptions de couleur et de relief se sont amenuisées sur l'écran mouvant qui fascine nos regards:
Notre petit peuple ne demande pas son reste: Copain et Guss se régalent.
Frileux, nous regagnons nos tanières après un dernier regard sur un jardin prêt à s'effacer dans le crépuscule floconneux
Événement rare dans notre chaumière, Géo a fermé les volets. Le paysage frigorifié s'est doublement effacé de nos consciences toute la nuit.
Au matin, Résurrection
Dès 8 heures, une chaleureuse palette de roses chasse les images de la veille.
Admirez la délicatesse des touches de couleurs:
Apothéose!
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27/01/2012
Couleur hiver
Sainte Maxime sous un ciel plombé, hier nous avons porté nos pas jusqu’à la côte. Rare ambiance d’hiver, un camaïeu de gris engloutit les reliefs du paysage, absorbe les sons, lisse la houle jusqu’à réduire la mer en un miroir statique.
Malgré les restaurants bondés, la ville est engourdie, figée sous l’effet d’un charme brumeux.
Sur la jetée du port, les bateaux en hivernage ont laissé des trous, comme les dents de lait désertant un sourire d’enfant.
Mais sous la gangue grise, il suffit de lever le nez.
Au détour d’un virage, aux portes de la ville, les mimosas se parent, ils se pomponnent , prêts à déverser le soleil à pleines volées… Ils diffusent déjà leur parfum dans l’atmosphère immobile. La profusion et la vitalité du printemps ne demandent qu’à éclater …
18:44 Publié dans Blog, goutte à goutte | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : sainte maxime, photos, hiver, gris, mer, nature, mimosas | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
19/07/2011
Berceau des civilisations…(2)
Souris-fidèles rassurez-vous, je n’ai nulle intention de vous présenter le guide complet de nos visites. Soit, vous êtes fans et vous avez de longues dates traîné vos cothurnes dans les champs de reliques…
Mais tant qu’à évoquer les Merveilles de la planète, je ne saurais conserver égoïstement les images du monde révolu sans lequel notre société actuelle n’aurait pas eu la moindre chance d’émerger. À l’époque du collège, quand ce sont les programmes scolaires qui entrouvrent nos esprits perméables à l’infinité des perspectives de l’histoire, nous engrangeons des rêves et des concepts. Mais comment donner corps, visages, sensations et reliefs aux ombres évoquées ? L’ère du tourisme saisonnier offre cet avantage de permettre à chacun de saisir le bout de quelque fil trop bien rangé dans sa mémoire…
Sur quelques centaines de kilomètres, de Çannakale à Antalaya, la côte sud-ouest regorge de sites historiques très riches. Depuis deux décennies, de gros efforts de l’État turc ont permis d’améliorer considérablement les conditions de circulation: la chaîne montagneuse du Taurus entre Izmir et Marmaris se traverse preque entièrement grâce à un réseau de routes à quatre voies. Les activités engendrées par le tourisme participent à l’élan économique du pays, et les Turcs avec qui nous parlons sont très fiers de l’amélioration de leurs conditions de vie. Ils sont également conscients de leur disparité, et nourrissent, me semble-t-il, un certain ressentiment à propos du manque de confiance affiché par les hésitations européennes.
Car sur ces terres, ce sont les premières civilisations qui nous ont laissé en héritage l’idée que l’Homme, à l’égal des dieux, était Maître de son destin. En ce lieu, sur les étendues d’herbes sèches où nous admirons les colonnes doriques destituées de leur majesté, dans ces champs de statues défiant les ravages des temps, nous courrons après le miroir de nos illusions. Quelle civilisation parmi toutes celles qui ont bâti ici cité et royaume, forteresse ou mausolée, temple et agora, quelle est celle qui a donné à l’homme le plus de chance de se réaliser ?
Quatre millénaires avant l’ère chrétienne qui nous sert de jalon comptable, les Hittites, les Attis, les Sumériens, les Assyriens, les Arméniens, les Phrygiens et les Lydiens, les Perses, des Égyptiens enfin les Hellènes avant les Romains, ont vécu, combattu, construit, marchandé et cultivé, créé des réseaux et avili d’autres hommes, étendu leur territoire avant de péricliter .
Tombeau Lycien de Caunos IVè siècle avant JC
D’autres ont suivi sur ces terres mêmes, et cette poursuite vitale n’est évidemment pas achevée. Après les bouillonnements du Christianisme triomphant et l’errance du Schisme de 1054, Constantinople et l’influence byzantine ont fini par refluer sous l’invasion des Seljukides, venus de l’Est au XI siècle. L’Empire Ottoman à partir du XVe fera trembler l’Occident sur ses bases, des rives du Maghreb aux portes de Vienne… On voit trop bien maintenant combien la Turquie moderne demeure un nœud gordien dans l’équilibre des forces au Moyen-Orient, carrefour d’influences profondes… Avons-nous eu raison de la maintenir dans l’entrebâillement de notre porte ? Vaste débat.
Retour sur les magnificences de Milet, cité rayonnante du VIIe siècle avant notre ère jusqu’au IVe après JC… Port marchand et surtout cité intellectuelle flamboyante, patrie d’un certain Thalès dont la mémoire hante toujours les classes de nos lycées.
Pour l ’anecdote, la rencontre de ce Thalès ( 625-547) nous adresse une jolie leçon d’humilité. Outre ces talents de mathématicien et de philosophe, le bonhomme était rusé politique et fin connaisseur en astronomie. Wikipédia vous contera comment son nom est associé au calcul d’une éclipse solaire, mais j’aime assez la version de notre guide Yalçin ( se prononce Yoltchen !!!) pour vous la rapporter.
Thalès avait acquis une jolie fortune fondée sur la renommée de ses talents philosophiques et de l’école qu’il avait créée. Cependant, on peut être sage et dépenser sans compter… Notre Maître se trouva donc un jour trop dépourvu pour honorer ses dettes envers un certain créancier irascible de surcroît. Acculé par les raisons pugnaces du paysan mauvais prêteur, Thalès eut l’idée lumineuse d’engager un pari osé, en faisant miroiter l’alarme du jour vaincu par la nuit en plein midi. L’homme un peu balourd accepta le pari… Le lendemain, à son grand effroi, les ailes de la nuit s’étendirent sur ses champs. Frigorifié par la disparition de l’astre du jour et la crainte de perdre ses récoltes, il se rendit, bien obligé d’acquitter son débiteur.
Accès aux thermes de Faustine
De l’usage successif des lieux… De la majesté des thermes ioniens à la modestie de l’échelle byzantine .
19:47 Publié dans goutte à goutte, O de joie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : récit de voyage, écriture, turquie, photos, milet | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
18/07/2011
Berceau des civilisations…(1)
La frange sud-ouest du Pays, c’est un peu la finis-terre de l’Asie… Carrefour de tant de civilisations ( notre guide, Yalçin en dénombre 47 !), cette terre accidentée de chaînes montagneuses abruptes aboutit aux confins orientaux de la Méditerranée. Impressionnée encore par les réminiscences de ma lecture de Yachar Kemal,( cf. Regarde donc l’Euphrate charrier le sang…) mon regard fasciné rattache sans cesse la terre aux îles d’en face, si proches et si semblables. Je conçois ce festonnage d’îles côtières comme une couture divine reliant la Turquie à son voisin Grec. La Mer Égée n’est que l’écrin commun à ces terres au relief tourmenté. La géologie tellurique les a façonnées, les hommes s’en disputent la domination depuis des millénaires, mais rien n’est plus artificiel face aux strates déposées depuis les temps immémoriaux.
les hommes regardent la côte au plus près…
Dalyan Caunos: tombeaux rupestres IVe siècle avant JC
Voyage donc en Turquie égéenne…
Vestiges de cités au renom prestigieux.
Première découverte, le recul de la mer a condamné irrémédiablement chacune d’elles au déclin. Les échanges marchands et la propagation des idées sont alors intimement liés. L’accès à la mer est primordial dans le monde méditerranéen. Mais l’ingéniosité des hommes s’affronte à Mère Nature et les sables gagnent sur la mer…
C’est ainsi que Priène domine actuellement la plaine de la Söke, riche vallée fertile propre aux cultures vivrières (céréales, fruits, légumes) et au coton. Un escalier monumental mène au site.
Adossés au Nikkale, la montagne (ou forteresse) de Satan, les vestiges de l’ancienne cité sont réellement impressionnants. Le théâtre accueillant 5 000 spectateurs donne une idée de l’importance du site, le nombre de places équivalant au dixième de la population concernée. Nous calculerons ainsi que Milet atteignait 250 000 personnes à son apogée et la population d’Éphèse est estimée à 500 000 habitants . Comment ne pas être interpellé par les dispositifs d’adduction et d’évacuation des eaux, dont on peut relever les traces aux portes de Priène.
Occupée d’abord par les Hittites, puis sous influence hellénistique par les Ioniens, la cité est vouée au double culte de Dionysos et d’Athéna. À quelques enjambées du théâtre, le temple d’Athéna se signale par ces quatre colonnes restées fièrement debout. Les tremblements de terre successifs, qui secouent toujours la région, ont eu raison du bâtiment, comme en témoigne ce champ de fragments…
Le Bouleutérion, équivalent d’une salle du conseil, témoigne de l’organisation politique de la ville : cinq vastes portes en assuraient l’accès et l’éclairage, relayé la nuit par les torches car l’obscurité ne pouvait envahir l’endroit des débats.
À l’époque byzantine (IVe siècle après JC jusqu’au XIe), la cité est encore active. Dans les ruines du petit temple attenant au théâtre une église byzantine est érigée
15:54 Publié dans goutte à goutte, O de joie, Sources, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : récit de voyage, turquie, écriture, photos | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
12/04/2011
Au-dessus des Calanques
Aux portes de la ville, cette nature fascinante s’ouvre en un espace quasi désertique, rude et coloré, lumineux et rugueux, immuable et fragile, nous ne sommes pas les seuls à désirer nous y perdre…
Depuis qu’elle habite Marseille, notre amie Simone côtoie volontiers cette côte escarpée, côté terre le plus souvent. Une de ses activités favorites consiste à arpenter ces cailloux en tous sens. Outre sa bonne forme physique qu’elle conserve précieusement, Simone s’est munie de bonnes chaussures, d’une carte détaillée sur laquelle elle dessine ses escapades, les chronomètre et en note les caractéristiques … Depuis qu’elle a arrêté son projet de trek à la Réunion, Simone s’est même procuré deux bâtons de marche nordique, ce qui confère à sa silhouette menue un look technique et professionnel tout à fait impressionnant***…
Notre sportive avait donc repéré un itinéraire abordable pour notre groupe amical, afin de nous permettre de confronter nos perceptions au ras de l’eau à celles qu’offrent ces hauteurs.
Égayé par la promesse d’une journée ensoleillée sur des chemins balisés, notre groupe s’est engagé à sa suite pour une randonnée pédestre qui nous a permis de profiter de panoramas exceptionnels.
Ne cherchez pas Simone, notre guide ouvre la voie tandis que les dilettantes devisent avec insouciance…
Simone réapparaît promptement , rendue à l’obligation d’entraîner ses troupes…
Il nous faudra dorénavant maintenir le rythme et cesser d’amuser la garrigue !
La voilà cette garrigue si bien chantée par Giono, Daudet, Mistral, Pagnol…
Tandis que le sentier s’élargit en une large artère caillouteuse, nous progressons à l’intérieur du plateau en une longue montée régulière.
Nous débouchons très rapidement sur la rencontre du ciel et de la mer à l’infini. D'abord, les couleurs de ces deux éléments se fondent harmonieusement, les restes de brumes matinales poudroient l’horizon d’une subtile irisation argentée.
Pause déjeuner à l’ombre des grands pins
Le vent se lève à l’heure de rompre la pause , et le paysage acquiert alors cette acuité des contrastes que soulignent les effets du Mistral : roche blanche aveuglante, végétation scintillante dans l’éclat de son printemps, azur dense de l’air et de l’eau…
Récompense attendue de tous les marcheurs de crêtes : jusqu'ici aimantés par l'horizon dessiné de haute lutte entre ciel et roche, nos regards plongent tout à coup vers l'abîme en contre-bas. La palette des couleurs s’enrichit d'un miroitement plus tendre, à la mouvance précieuse de l’onde émeraude. Nous dominons la calanque d’En- Vau…
Terre des dieux, dit-on couramment de la Belle Provence… Certes, mais au vu du relief tourmenté, les dieux d'alors se sont vigoureusement empoignés! En témoignent encore ces falaises vertigineuses où les arbustes se jouent des lois de la pesanteur et des forces du vent :
Nous débouchons tout à coup sur les ruines d’un refuge abandonné, pour y découvrir le charme de ce champ d’Iris livré à sa propre survie…
Sur le chemin du retour, dernier regard vers le cap Canaille
Il en est un qui s’en souviendra et n’a pas manqué d’apprécier la sollicitude de son maître. Si la tendresse grandit celui qui la donne, Nougat quant à lui jouit d'un point de vue aérien…
*** Sous ces taquineries se cachent toute ma gratitude pour l'organisation de la randonnée et mon admiration pour ton dynamisme communicatif… En bref, mille mercis à toi.
10:13 Publié dans goutte à goutte | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : marseille, calanques, nature, photos, écriture | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer