05/02/2011
Demandez le programme…
Nul doute que vous jugerez ma tour un tantinet branlante… Et certainement incomplète. Je sais qu’il s’y glissera toujours une autre pièce, intruse à l’urgence capricieuse, mais je n’ai pas résisté bien longtemps en passant au jardin des Lettres… J’avais le plus beau des prétextes pour utiliser les bons de lecture que m’avait remis ma Douce. De son côté, Simone a glissé également dans mon escarcelle quelques titres sortis de sa propre récolte…
À moi de suivre maintenant …
D'autant que je complexe. Le ralentissement de mes notes de lectures n'a pas échappé à la perspicacité de ma fille, et il est grand temps que je m'y remette plus régulièrement. L'exercice n'a rien de rébarbatif, que le bouquin soit bon ou plus médiocre, il est toujours intéressant de s'octroyer un moment de retour. Ce qui revient à clore cette conversation intime tenue au long de quelques soirées avec le livre… Précisément, ce n'est ni l'auteur, ni à fortiori l'ensemble des personnages (encore que…) avec lesquels le lien se tisse, mais il existe une perception particulière, une appropriation instantanée que l'on sait être appelées à disparaître… Quelquefois, la force d'un sujet et/ou la manière de l'écrivain façonnent notre ressenti et notre pensée de telle sorte qu'on se sait changé. Ainsi je constate que certains bouquins imposent une reprise rapide, une réponse en quelque sorte par le truchement de cette note qui vous est alors adressée presque comme une supplique, une invitation pressante à le découvrir à votre tour… Parfois, il faut laisser couler quelques jours, quelques semaines avant de revenir sur un sentiment confus, une impression mitigée qu'il est agréable alors de sortir de ses propres limbes pour mieux maîtriser avec nos propres mots les idées et les perceptions rencontrées. À ce moment, je n'ai jamais envie d'aller voir ce que d'autres ont écrit sur le sujet. Mais après publication ici, ou (sur son alias odelectures) ou sur Lecture/Ecriture, qui fourmille de notes intéressantes, j'ai plaisir à confronter les différents points de vue…Et il se trouve toujours quelqu'un qui a déniché un angle inattendu, invisible à mon approche, et c'est comme une partie de ping-pong qui s'engage.
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28/06/2010
Les chaussures italiennes
Les Chaussures italiennes
Henning Mankel
Seuil Octobre 2009
ISBN : 978-2-02-094465-6
Des chaussures qui ne livreront le sens de leur existence énigmatique qu'à la méditation des événements savamment contés: où il apparaît que toute vie mérite réflexion et correction, tant que subsiste une once de bonne volonté au fond du coeur de l'Homme.
Le cours d’une vie bascule à la suite d’une erreur, qu’il est parfois très difficile d’accepter ou d’assumer. C’est le cas de Fredrik Welin, chirurgien renommé, qui a rompu net sa carrière à la suite d’« une faute » … Cet homme brisé, qui a choisi pour punition la solitude d’un
ermitage sur l’île héritée de ses grands-parents, est le narrateur d’une longue confession. Au cours de ce voyage intérieur sur les rives de sa vie, il s’efforce de remettre en place et de recoudre ensemble les pièces du puzzle intime négligées au cours de son parcours.
Fredrik Welin se reconnaît comme un vieil ours de soixante-dix ans reclus sur une île offerte aux tempêtes et aux rigueurs des vents de la mer. « J’ai organisé ma maison comme une forteresse imprenable, sur cet îlot dont j’ai hérité. Quand je grimpe en haut du rocher qui est derrière la maison, je vois la mer. Il n’y a rien d’autre, de ce côté, à part des îlots, de gros cailloux en réalité, dont le dos noir et luisant hérisse à peine la surface de l’eau ou la couverture de glace. Si je me retourne, sur mon rocher, je vois l’archipel intérieur, qui est nettement plus dense. Mais nulle part je n’aperçois d’autre maison que la mienne.
Bien entendu, ce n’est pas ainsi que j’avais imaginé les choses.
Cet endroit était censé devenir ma maison de campagne. Pas cette espèce d’ultime bastion où je vis reclus. Chaque matin, après m’être trempé dans mon trou – ou l’été, dans la mer-, je m’interroge. Comment ai-je pu en arriver là ?
Je sais ce qui est arrivé. J’ai commis une faute. Et j’ai refusé d’en assumer les conséquences. Si j’avais su ce que je sais aujourd’hui, qu’aurai-je fait ? Aucune idée. Mais une chose est sûre : je ne serais pas forcé de rester ici comme un prisonnier du bout du bout de l’archipel. » ( Extrait p 14)
Avant de découvrir qu’il n’est pas aussi prisonnier qu’il se l’imagine, Fredrik Welin va devoir affronter le regard des êtres qu’il a blessés au cours de sa vie. Ce retour aux sources représente un parcours inimaginable et insurmontable pour cet homme aigri et sauvage, qui s’inflige une immersion quotidienne dans les eaux glacés comme un rituel exorcisant sa solitude autant que ses erreurs.
Très rapidement, nous suivons Fredrik sur les fondements de sa vie, son rapport à un père réservé mais généreux, sa revanche sur la modestie de sa condition de serveur, le voyage quasi initiatique qui les a menés tous deux à une baignade mystique dans les eaux sombres d’un lac forestier, l’été de ses quinze ans. Il n’omet pas de restituer le malaise que lui a procuré dans sa jeunesse la dépression permanente de sa mère, dont les larmes au goût sucré ont inondé son enfance et scellé une méfiance viscérale envers l’univers féminin.
Le seul et dernier contact de Fredrik Welin avec le reste du monde s’établit au cours des visites régulières de Jansson, le facteur- coursier qui lui apporte son rare courrier et l’approvisionnement commandé. Jansson est un original hypocondriaque, les deux hommes entretiennent un curieux rapport de force.
Jusqu’au jour où surgit une silhouette inattendue, sur la glace derrière le rocher. Une vieille femme accrochée à son déambulateur, déposée sur la banquise comme par enchantement. Il s’avère qu’il s’agit d’un fantôme du passé de Fredrik, son amour de jeunesse lâchement abandonné au profit des ambitions carriéristes de l’étudiant qu’il était alors. Culpabilité et sentiment refoulés lui sautent au visage, tandis qu’il lui porte secours et l’héberge malgré lui dans sa demeure rustique, la pièce abandonnée à une immense fourmilière. Harriett a accompli ce périlleux voyage pour l’obliger à tenir une promesse faite au temps de leurs amours, mais bien sûr, ce caprice de moribonde recèle des détours inattendus qui vont permettre au vieux misanthrope de reprendre pas à pas les traces d’une vie éludée …
Il faut suivre le périple du vieux couple reconstitué sur les terres froides du pays, car pour tenir sa promesse, Fredrik accepte de l’emmener sur les lieux de son initiation adolescente. Dans le froid, l’aventure s’avère périlleuse, mais Harriett tient le coup, s’accroche remarquablement au fil ténu de sa vie en déliquescence, moralement soutenue par l’alcool autant que par un objectif secret. Piégé, Fredrik découvre enfin qu’il possède plus de racines qu’il ne le supposait. Seconde révolution de son existence, les faits l’obligent à revoir encore une fois sa ligne de conduite.
Inutile d’en raconter davantage sans déflorer les péripéties de ce roman à la fois intimiste et plus optimiste qu’il n’y paraît. En se retournant sur son passé et ses propres erreurs, l’homme découvre qu’il a en main les atouts pour réparer… Encore faut-il savoir le reconnaître, l’accepter, et se bousculer soi-même pour accepter la part de l’autre, rude combat pour la fierté de l’ermite volontaire :
« - Combien de temps comptes-tu être partie ? Si tu ne reviens pas, je veux que tu embarques ta caravane. Elle n’a rien à faire sur mon île.
- Pourquoi te mets-tu en colère ?
- Je suis triste parce que tu t’en vas et que tu ne vas sans doute pas revenir.
Elle s’est levée brutalement.
- Moi, a-t-elle dit, je ne suis pas comme toi. Moi, je reviens. Et en plus, je te préviens avant de m’en aller. (…) » Extrait page 289
Si la rédemption de Fredrik passe par de surprenantes relations féminines, celles qu’il a fuies toute sa vie, l’univers que décrit Henning Mankell n’est ni tendre ni compassionnel. Les femmes rencontrées sont des battantes, des blessées en lutte contre l’ordre d’une société injuste. L’auteur ne s’apitoie pas sur les faiblesses et les désarrois, il décrit les états d’âme comme des faits, non des jugements. Ses personnages se battent parfois avec maladresse, une rudesse qui touche le lecteur et leur donne du relief et de la véracité.
18:47 Publié dans Blog, Livre, Sources | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lecture, littérature suédoise, henning mankelroman psychologique | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
25/04/2010
Le droit des blogueurs
Au fil de mes balades dans la blogosphère je suis passée par chez Cynthia, qui officie sur son site personnel Cynthia et ses contes défaits entre autres, car à fréquenter ses belles pages et creuser plus avant les liens qu'elle y a adressés, il apparaît que Cynthia est très prolifique et sème sa bonne et belle parole sur de nombreux sites.
Mais Cynthia vient d'être victime d'une curieuse réaction dont la morale est plus qu'intéressante.
Sous le titre l’homme est un animal doué de raison (ou presque),elle publie l'affaire dans ses notes du 3 et 5 avril ( voir lien ci-dessus). Un bref résumé vous permet de saisir le sujet avant d'y aller voir vous même: elle a lu et (donc) commenté le roman Papoua de Jean Claude Derey. Comme l'ouvrage ne l'a pas emballée, la critique honnête qu'elle en a dressée fait part de ses réticences. Cynthia étant une blogueuse très active, sans doute Monsieur Derey s'est-il ému du retentissement de cet avis.… Il s'est alors livré sur le blog des contes défaits à plusieurs attaques dont la virulence n'a d'égale que la bêtise. Cynthia s'est défendue intelligemment en n'entrant pas dans l'exercice de sémantique injurieuse, mais le cas est intéressant. Pour tous les lecteurs et lectrices qui, comme je le fais aussi, avons plaisir à partager nos ressentis, nos émotions et notre plaisir au fil des notes de lecture, il paraît naturel d'être honnête et de nuancer, sans attaques personnelles évidemment, nos avis . C'est en regard de ce critère que l'on s'attache à visiter plus ou moins régulièrement les sites avec lesquels passent une affinité… C'est en tous cas, l'un des critères sous-jacents pratiqué par les sites où je collabore également.
Cynthia s’est remarquablement défendue, faisant montre de dignité et de distance face à la fureur puérile de son agresseur. Le débat est le suivant : tout auteur qui publie accepte de facto d’être lu par un public qu’il ne connaît pas. Il ne peut prétendre plaire à tous, tant par le thème qu’il développe que par la forme dont il use. Il ne se peut pas que Monsieur Derey ait apprécié voire admiré toutes les œuvres passées sous ses yeux et soumises à son libre jugement de lecteur. Nous mêmes, blogueurs et blogueuses qui osons transmettre nos avis, nous sommes souvent assez humbles devant l’œuvre achevée et publiée, sans pour autant flagorner les auteurs, ni même les éditeurs, même quand les sites concernés bénéficient d’ouvrage envoyés par ceux-ci, ce qui est le cas de Cynthia. Évidemment, un site aussi peu fréquenté que l’est gouttesdo ne va émouvoir personne dans le gratin germanopratin! Quoiqu’il en soit, je relaie l’affaire pour ce qu’elle m’a interpellée et m’attribue le logo mis à disposition par…faelys sur Petites Madeleines http://petitesmadeleines.hautetfort.com/ archive/2010/04/06/petite-charte-deviendra-grande.html
17:47 Publié dans Courant d'O | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : lecture, opinion, critique, tolérance, honnêteté intellectuelle | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
02/04/2010
les zeureux zélus
Eh non, je ne fais pas partie des « zeureux zélus » du jury du Livre Inter…
Allez savoir pourquoi, ils n’ont pas été convaincu par ma candidature, et pourtant, je m’étais appliquée !
Bon, il paraît qu’il y a eu plusieurs milliers de lettres de fervents enthousiastes, d’amoureux des livres, de lecteurs avides de partager… Alors forcément, en choisir 24 seulement, c’est en laisser beaucoup sur le bas-côté… Je vais m’en remettre d’autant mieux que je pourrai rester en famille le dimanche 6 juin et profiter de la présence de ma Nouchette pour lui faire sa fête !!! Alors bonne lecture aux zeureux zélus, qu'ils soient tous inspirés et choisissent The Best, pour la joie et le bonheur de tous!
Le dommage, c’est que j’aurais bien aimé partager enfin vraiment avec d’autres lecteurs… Je sais par les statistiques du site que certaines petites souris viennent régulièrement consulter mes notes de lecture… D’ailleurs, ce qui m’amuse, c’est que certains bouquins ont nettement plus la cote que d’autres… Mais ça, c’est normal et justement, fort intéressant. Ma frustration, si je peux me permettre d’émettre une petite réserve, c’est le manque de retour… La faute à … hum, enfin disons, au format que j’ai choisi puisque dans les listes de bouquins, il n’y a pas place pour des commentaires. Pourtant, ça me plaît bien de ranger mes bouquins dans la colonne de gauche, on les voit bien quand on ouvre la page, non ? Mais bon, Hautetfort s’en moque, des commentaires aux abonnés absents…
Pour compenser, j’ai ouvert lecturesdo, malgré la redondance, et voilà que les commentaires n’y sont guère plus prolixes… On passe se donner des idées, les réponses aux appréciations sont plus rares… J’avais donc envisagé la participation au prix du livre Inter comme une véritable occasion d’échanges entre passionnés…
Tant pis, ce sera pour une autre fois, peut-être…
L’année prochaine, je m’appliquerai à essayer de mieux vendre mon talent, mon enthousiasme, mon humour, ma personnalité, mes qualités, mes défauts, les livres que j’ai lu, ceux que je veux lire, les auteurs que j’aime, ceux que je ne supporte pas, je lirai tous les livres du président du Jury, je cirerai toutes les chaussures des membres de la rédaction (lol??!), j’écrirai tous les jours la lettre pour me vanter… Ouf, d’ici là, j’ai un an pour m’entraîner, et puis surtout retourner à mes jardins, celui de rocaille et l'Autre, mes bouquins, mes envies, mes désirs, à mon rythme, à mes joies quotidiennes et mes tentatives d’écriture… À ma vie formidable et mes amours de chair autant que de papier…
01:00 Publié dans goutte à goutte | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : lecture, écriture, jury du livre inter, commentaires | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
19/10/2009
Millénium 2 La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette
Titre du tome 2 : la fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une d’allumette.
Clin d'oeil du romancier, Stieg Larsson affectionne les titres longs qui fonctionnent comme un résumé de l'énigme, support à la mémorisation de l'intrigue, mais dont le sens véritable ne se conquiert que par la lecture de l'ouvrage.
Ce titre, dont l'illustration est introduite dès le prologue, s’ éclaire par le démêlage du canevas, dans le dernier tiers de l’ouvrage.
Nous retrouvons avec plaisir les personnages déjà brossés dans le premier volume de la saga, mais nous comprenons assez rapidement que, cette fois, la lumière se posera davantage sur le destin de Lisbeth Salander. Non que Stieg Larsson néglige son double fictif, Mickaël Blomkvist, mais à l’instar du réglage des lumières dans un spectacle, les spots s’attardent d’entrée de jeu sur les tribulations de la jeune femme. Il est nécessaire à mon sens d’avoir lu le premier tome pour mesurer et apprécier les informations significatives que la lecture des premiers chapitres installe dans la construction de l’intrigue.
Car l’art de Stieg Larsson se dévoile ici : en fondant le déroulement de l’intrigue sur la construction chronologique à l’identique du premier volume, l’auteur établit un parallélisme permanent entre les activités des antagonistes, sans que pour autant ceux-ci se rencontrent. Stieg Larsson prend un plaisir certain, et nous aussi à la lecture, à jalonner les chemins de chausse-trappe et de chassé-croisé qui perturbent évidemment la résolution des énigmes. Les personnages se cherchent ou se fuient, comme dans la vraie vie, et aucune circonstance facile ne vient solutionner le problème. Certes, l’auteur tire les ficelles de l’intrigue, mais il se refuse à tous compromis trop commodes pour tirer les épingles de ces jeux dangereux. Nous sommes dans le domaine de l’extrême : extrême cruauté des « néfastes », ce que l’on comprend dès le prologue, la haine attise les cendres de la violence ; extrêmes emportements de caractère des personnages, extrême corruption des institutions, extrême ironie des destins… Le ton appartient bien à notre littérature contemporaine, ainsi que et le traitement noir de l’action, caractérisé d’une manière générale sous le vocable anglo-américain « thriller », ce qui englobe complots au sein de l'état, malversations et guerre intestine des services de police, chizophrénie diverse des antagonistes… . Il n’est donc pas surprenant que la trilogie se transpose au cinéma. De là à se demander si l’auteur n’a pas écrit avec un arrière-plan cinématographique sous le clavier…
Dans ce genre littéraire, il est donc interdit de révéler les aboutissants de l’intrigue. Tout juste peut-on rappeler que Lisbeth Salander est une drôle de jeune femme, traumatisée depuis que "tout le Mal est arrivé " , c’est-à-dire depuis le début de son adolescence. Les séquelles de ce mystère persistant ont forgé une personnalité rebelle et méfiante jusqu’à la paranoïa, dont elle tire grand profit par une intelligence hors norme des réseaux informatiques. La solitude restant sa meilleure amie, notre Lisbeth se présente le plus souvent comme un oiseau de nuit. Elle développe également une fâcheuse tendance à fuir ses amis, et rumine ses vengeances avec une obstination qui n’a d’égales que la cruauté et la barbarie de ses adversaires. Je vous l’ai dit, nous entrons dans un univers extrême, qui ne se situe pas très loin de celui des jeux électroniques. Mais nous n’avançons pas dans l’intrigue à l’aide d’un Joy stick ou des manettes d’une console. Nous progressons dans l’écheveau méticuleusement agencé par un créateur de mots et de phrases, qui confère à son héroïne, si violente et « incontrôlable « qu’elle paraisse, une fragilité mâtinée d’obstination. Lisbeth n’est pas une icône stylisée par sa représentation pixellisée, elle vit, frémit, cogite et redoute, se culpabilise et s’obstine, se met au défi comme elle se protège du risque d’aimer et d’être aimée. Complexe, la fille !
Son alter ego, Mickaël Blomkvist, ne l’est pas moins, même si la structure masculine de son personnage en dessine des contours plus carrés. Traumatisé, « Super-Bomkvist » l’est aussi, dans une moindre mesure. Il est plutôt resté désabusé par l’expérience vécue l’année précédente, dans le tome 1, et dont le lecteur doit être déjà au fait. Réintégré à la rédaction du magazine Millénium, dont il est le co-concepteur, Mickaël se languit de Lisbeth dont il a perdu la trace, sans parvenir pour autant à se passer de ses deux maîtresses favorites. Là encore, mieux vaut suivre les épisodes d’un livre à l’autre…Habile, n’est-ce pas, pour obliger le lectorat à enfiler la trilogie! Et remarquable pour trahir les a priori sexo-machistes de l’auteur…
Alors que Lisbeth construit une toile d’araignée pour garantir son anonymat total et sa transparence sociale intégrale, Mickaël se trouve brutalement confronté à l' assassinat d’un collaborateur du magazine et de sa compagne. La police s’orientant manifestement sur de fausses pistes, focalisant sur Lisbeth en coupable sanguinaire, le journaliste n’a d’autres solutions que de s’investir de son côté dans une enquête aussi difficile et surprenante que celle qui lui a permis de retrouver la nièce du magnat de l’industrie dans l’épisode précédent.
À vous de vous y coller si vous souhaitez connaître les démêlés de Mickaël et les circonstances qui le conduiront à retrouver la trace de Lisbeth… La voie est rude, les méchants nombreux et très fourbes, la société suédoise peu flattée par le tableau de ses incuries, mais il pointe dans toute cette amertume quelques remarques assez universelles sur l’état de nos sociétés et le désenchantement de nos démocraties, bien qu’à l’évidence, le propos de Stieg Larsson n’est pas à l’étude politico-sociétale. Encore que…
Millénium épisode 2 ne déçoit pas le lecteur en attente de dépaysement mélodramatique de style polar. J’ai souligné le caractère éminemment contemporain du traitement policier d’aujourd’hui. Tous les ingrédients de la noirceur millénariste sont en place pour construire un suspense haletant et une mise en situation tellement « extraordinaire » que nul ne peut s’y projeter. En ce sens, le lecteur en quête de distraction palpitante y trouvera son compte. L’amateur de cruauté virtuelle également. L’amoureux de l’exotisme de proximité sera ravi. Le lecteur exclusif de littérature tournera le nez et affectera de dédaigner ce genre mineur… Mais combien pariez-vous qu’il en glissera un exemplaire au fond de son sac à l’occasion d’un week-end brumeux à la campagne ?
11:03 Publié dans Sources | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : lecture, fiche de lecture, stieg larsson, saga | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
07/04/2009
Rencontre
Dans notre vaste monde, il est des rencontres qui ressemblent à des petits clins d'yeux lancés de là-haut. Il ne faut pas omettre de les considérer comme autant de cadeaux éphémères et hasardeux... En voici un petit exemple, bijou enchâssé sur la monture d'une agréable journée ensoleillée.
Samedi dernier, nous sommes allés accompagner Simone à la découverte du lieu de vacances obligées pour sa chatte vieillissante, Chimène.
La compagne de mon amie subit les vilenies de sa maladie et devient aveugle.
Évidemment, il existe un traitement pour aider Chimène, sinon à recouvrer la vue, du moins à atténuer cette évolution angoissante. En constatant le handicap nouveau dont souffre sa chatte, Simone était prête à renoncer à notre escapade berlinoise prévue début Mai, jusqu'à ce que des amis communs lui confient l'adresse d'une chatterie exemplaire. Restait à tenter l'exploration des lieux, pour déterminer si Chimène y trouverait bon accueil et Simone paix de l'âme en la confiant à la propriétaire. L'événement crée aussi l'occasion d'une nouvelle tribulation dans l'arrière pays varois.
Varages est accroché en haut d'un piton, au bord de larges falaises percées de sources qui cascadent joyeusement vers le vallon étroit, en contrebas. Au fond, quelques maisons ouvrières cernées de jardinets ombragés, une bicoque de garde-barrière délabrée, la route traversière croise la voie ferrée abandonnée qui fuit vers un tunnel sombre, puis le col rebondit aussitôt en massif montagneux. La route depuis Saint Maximin monte lentement, mais au débouché en bas de la bourgade, elle adopte un tracé abrupt et ce sont deux ou trois lacets fermés qui permettent de monter à l'assaut de la petite cité.
Nous voici parvenus à la périphérie de l'agglomération. Négligeant l'accès au centre, nous bifurquons alors en direction de Rians, avant d'emprunter une petite route secondaire enjambant un pont de pierre étroit. Nous poursuivons sur trois kilomètres, selon les indications que Simone a retenues; la voie se rétrécit encore, le bitume disparaît, la terre ravinée par les récentes pluies a redessiné le relief, creusé de profondes ornières, ménagé des nids d'autruches qui pourraient y vivre en colonies. Force est de reconnaître l'utilité qu'aurait ici un véhicule tout terrain. Un dernier virage démasque le bout du chemin, marqué en son centre par une barrière ajourée, manifestement symbolique puisqu'elle n'est entourée d'aucune clôture. Nous sommes arrivés au bout du monde.
Le bout du monde est habité.
Une femme nous attend devant sa porte virtuelle ouverte sur la nature.
Le visage avenant aux traits fermes, le sourire ouvert et le regard droit, elle se présente avec une simplicité naturelle dès que Simone se fait reconnaître.
Cette femme est habitée d'une passion : elle voue son énergie au bien-être des chats, et entreprend la visite de son royaume, tout en contant sobrement son parcours. Après une vie professionnelle animée dans le secteur des voyages, elle confie avoir choisi de renoncer aux bruits et à l'agitation vaine de la société. Elle a cherché longuement avant de dénicher son terrain étagé qui plonge vers un val perdu, camouflé derrière les chêneraies truffières, où les habitations voisines dressent encore quelques pans de mur pierreux enserrant des ronces impénétrables. À moins d'investir un îlot perdu en plein Pacifique, et encore... Je me demande s'il peut exister en Provence un autre lieu plus secret, plus en marge de la société...
Serait-elle misanthrope, notre interlocutrice ?
Je ne peux m'empêcher de détailler son visage fort et harmonieux, dénué de tous fards... En quoi d'ailleurs sa beauté intérieure en aurait-elle besoin ?
Au cours de la conversation, qu'elle anime sans effort, peu curieuse manifestement de nous cerner, notre hôtesse dévoile ses motivations et ses ambitions : offrir à ses pensionnaires un lieu d'accueil provisoire chaleureux, sécurisant, bénéfique. Que ses hôtes félidés récupèrent en ses terres le bienfait que nous autres, les pédibus migrants, recherchons dans les centres thalassos et autres clubs dévolus à notre vacance.
L'aménagement des lieux est explicite sur le site référencé :http://www.chatterie-du-louquier.fr , je me garderais donc de redondance, mais vous engage fortement à le visiter si par hasard votre Félix adoré vous plonge dans des affres similaires à ceux auxquels Simone vient d'échapper. En effet, les lots réservés aux chats sont tellement sécurisés, soignés, pensés en termes d'accueil... La chatterie a un an et demi d'existence, et son premier été a été bien rempli. Je souhaite à notre pasionaria es chats le succès de son entreprise, car ce n'est manifestement pas l'appât du gain qui sous-tend son entreprise, mais plutôt une philosophie de vie qui me touche.
Après la visite guidée des « chambres d'hôtes », 40m2 par lot, dont un chalet de 6 m2, aménagé et chauffé en hiver, arboré et grillagé même en plafond par sécurité, Gabriella poursuit son exposé en nous invitant à prendre place sur sa terrasse dominant le fond du vallon et son poulailler. Elle nous explique comment elle a rénové la ruine qui résistait encore sur son terrain et est devenue une fermette accotée au versant, prolongée par une immense véranda en demi-cercle, véritable QG de l'exploitation, car confie-t-elle avec gourmandise, « dès que je peux m'arrêter pour reprendre ma lecture, tous les animaux de la maison peuvent me voir et savoir que je suis prête à intervenir s'il en est besoin. »
Gabriella, se reconnaît la maîtresse d'une bonne douzaine de chats, qui vaquent à leurs occupations librement et nous reconnaissent manifestement comme amies, porteuses indiscrètes des odeurs et phéromones de notre petit peuple évidemment. Mais le pendant de sa passion féline est la lecture assidue, jouissance volée au temps, intériorité creusée en son intimité, compensation assumée à l'isolement. À l'écoute de la confidence, je tressaille et mon amie éclate de son joyeux rire en m'adressant un clin d'œil lumineux. Et nous nous découvrons encore un autre point commun : Si les besoins d'un vétérinaire deviennent évidents, Gabriella quitte son domaine perdu et descend jusqu'à Saint Max pour confier son protégé aux soins attentifs de Lydie Pinori, notre vétérinaire, dont je n'ai pas encore eu l'occasion de vous conter les mérites! À mi-chemin, la clinique vétérinaire de Barjols, ou les praticiens de Rians, pourraient faire l'affaire en lui épargnant un kilométrage considérable. Gabriella se reconnaît plus d'affinité et de confiance dans le charisme animalier de Lydie, dont la réputation a dépassé les limites du canton depuis lurette.
GéO a profité de tout ce temps pour lier amitié avec les deux chiennes du logis, outre les douze chats déjà cités, dont Colette, aux yeux verts jade et robe lustrée de jais. J'ai droit aux courtoisies de Tibby, aux charmes siamois, regard lavande et truffe rose, silhouette élancée, membres déliés, articulations fines ...
Au delà du périmètre immédiat, les canards s'ébattent dans le pré où réside sans nul doute le Bonheur, et les oies montent la garde. Combien d'autres représentants de l'Arche de Noé sont-ils encore éparpillés dans cet Eden?
L'après-midi s'avance, Gabriella demeure intarissable, même en nous raccompagnant à la voiture. Simone est totalement rassurée, Chimène coulera sûrement une semaine de rêve, bichonnée par une bonne fée.
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19/01/2009
Le Mystère des Dieux
Voici donc le dernier volet de la trilogie de Bernard Werber sur les Dieux.
Pour mémoire, et afin que le déroulement reste clair pour tous, lecteur et futur lecteur, rappelons les trois étapes du cycle :
Nous les Dieux, paru en 2004
Le souffle des Dieux, paru en 2005
Le mystère des Dieux, paru en 2007
En réalité la trilogie appartient à un cycle plus vaste, puisque bon nombre des personnages que nous retrouvons sont déjà associés à la série des Thanatonautes, paru à partir de 1994. Certains, comme Aurélien, ont découvert et suivi l’auteur depuis leur pré-adolescence avec Les Fourmis (1991) et le Jour des Fourmis (1992). Enthousiasmé alors par l’aspect entomologiste de l’ouvrage, mon fils, âgé de 12 ans à l’époque, avait déposé le bouquin sur mon oreiller, assorti d’une recommandation impérative :
- Tiens, lis ça, c’est vachement intéressant. D’ailleurs, je vais d’abord t’faire passer un test…
Sans plus attendre, il était revenu dans ma chambre, muni d’une boîte d’allumettes afin de faire plancher sa mère sur une construction géométrique où il fallait créer une figure composée de triangles juxtaposés avec un nombre restreint d’allumettes.
Vous vous étonnez de la digression ? Eh bien je crois que nous sommes ainsi au cœur du sujet, dans un univers à tiroirs qui peuvent s’explorer dans l’ordre ou bien en parfaite anarchie chronologique.
Le procédé narratif de Bernard Werber consiste à relier toutes ses histoires, par la thématique et par les destins successifs de ses créatures. Ainsi, d’un volume à l’autre, le lecteur retrouve ses repères, ce qui participe à la fois du rassurant et du familier, système récurrent dont nos esprits médusés sont friands. En outre, le principe veut que le lecteur attende impatiemment la suite, appâté par l’abîme mystérieux où les dernières pages de l’ouvrage précédent ont mené le héros … C’est malin, lectorat fidélisé, éditeur comblé je suppose. C’est dire que les aficionados de Bernard Werber ont pu suivre de loin les expérimentations du personnage principal, Michael Pinson.
Michael Pinson est donc passé du statut de mortel à celui d’immortel. Les lecteurs assidus de Bernard Werber ont suivi le personnage humain, donc mortel, en explorateur du monde des morts dans les Thanatonautes. Malgré son décès prématuré, les habitués ont retrouvé leur héros en apprenti ange, ce qui révèle la bonne nature du personnage, dans l’Empire des Anges, paru en 2000. Avec le cycle des Dieux, Michaël reçoit une jolie promotion et se rend dans la case…Olympe !
Le voici donc élève dieu, dans un Panthéon mythologique fortement inspiré de l’Antiquité hellène. Seul Zeus est difficile à fréquenter, mais Michaël est rapidement remarqué, à son corps défendant, par Aphrodite en personne. Pas très assidu aux cours d’Apothéose, Michaël a retrouvé ses amis du monde terrestre, dont Edmond Wells, Freddy Meyer et Raoul Razorbak, il doit par ailleurs composer avec de nouveaux venus pas vraiment incognito…Simone Signoret, Edith Piaf, Marilyn Monroe quand même… Bref, un joyeux méli-mélo assez fantaisiste de personnages tirés de l’histoire et des légendes du monde terrestre.
Au long des trois tomes cités en début d’article, Michaël et ses coreligionnaires vont pister les mystères de la dimension divine, tenter d’aborder au sommet de l’Olympe, pour découvrir ce qu’est l’essence même de la divinité et au-delà du Principe Créateur… Vaste question qu’il est hors de question de dévoiler, sous peine d’anéantir l’intérêt du feuilleton. Évidemment, pour avancer dans le récit, il faut accepter le principe de cette reconstruction, foin donc de vraisemblance et de rationalité, nous sommes dans La dimension werberienne par excellence, ce qui aboutit à un divertissement bon enfant comme le souligne l’Aurélien d’aujourd’hui, un rien désabusé malgré son amusement :
- En fait, c’est de la littérature pour adolescent, et encore, bien moins gore que beaucoup d’ouvrages étiquetés jeunesse.
Il n’empêche, comme il existe des chaînes de télévision, des films et des spectacles dédiés aux familles, pourquoi bouder le plaisir d’une lecture agréable, parfois piquante intellectuellement par une combinaison de petites notes techniques ou érudites émaillant le cours du récit. Je confesse que les extraits de L ‘Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu d’Edmond Wells, parodie de l’Encyclopédie, la grande, celle des Lumières, m’amusent et apportent un petit souffle particulier au récit. Sans se prendre la tête, ce genre romanesque offre donc de bons moments à partager avec vos ados.
Les trois volumes du cycle des Dieux parus chez Albin Michel.
Les ouvrages antérieurs sont disponibles en poche.
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06/01/2009
Promesses…
Annoncez le programme!!!
Noël, c'est donc la crèche …et la pile!
Réjouissant comme tout ce programme concocté par tous les chéris qui occupent mon coeur et ma tête…
Je n'ai même pas envie d'établir de priorité, ça passera comme ça vient, comme toujours.
Ah, et puis il en manque un , dans cette tour prometteuse, et celui-ci ne manque pas de piquant, si je vous donne son titre:
Les femmes qui lisent sont dangereuses!*
Denis s'esclaffait en m'offrant sa trouvaille, mais à tout prendre, entre un livre et un verre de champagne, le choix est fait. J'assume, je suis droguée à la lecture depuis que je suis toute petite, et je me souviens même de l'ouvrage qui a tout déclenché: un Rouge et Or, Garnier Flammarion (???) intitulé le rêve d'Isabelle, offert à la remise des prix de mon CE1. Il s'agissait du délire d'une petite fille** victime d'une chute au cours d'une exploration des ramures hautes. La narration rapportait le rêve vécu durant son inconscience avec tant de vivacité . J'ai été immédiatement séduite,et ça ne m'a plus quitté. Il m'arrive parfois de fouiller dans les stocks sur les brocantes, à la recherche d'un exemplaire miraculé depuis tout ce temps; j'en ignore même le nom de l'auteur, qu'importe, la poésie, c'est d'imaginer et de reconnaître la tranche si particulière de cette collection disparue.
Qu'il gèle, pleuve, neige tout ce que le ciel voudra déverser, je suis parée…
*De Laure Adler et Stefan Bollmann, chez Flammarion, texte pertinent et humoristique, formidablement illustré d'une multitude de reproductions essentiellement picturales.
La quatrième de couverture annonce la couleur:
" Les livres ne sont pas des objets comme les autres pour les femmes; depuis l'aube du christianisme jusqu'à aujourd'hui, entre nous et eux, circule un courant chaud, une affinité secrète, une relation étrange et singulière tissée d'interdits, d'appropriations, de réincorporations."
…et encore ce début de §, intitulé "Lire au lit"
"S'il n'y a plus de lieu véritablement privilégié pour la lecture, il subsiste tout de même encore certaines possibilités de retrait qui s'accorde bien à son usage immodéré et joyeux. L'une d'entre elles est le lit, qui jouait déjà, dans la description de la chambre de Bettina Von Arnim, un rôle de premier ordre. En tant que lieu où l'on vient chercher nuit après nuit le repos, mais où l'on vient aimer et mourir(.…)Depuis le milieu du XVIIIème siècle, on rencontre de plus en plus de tableaux qui nous font voir la lecture au lit comme une nouvelle habitude, typiquement féminine."
J'ajoute immédiatement que la lecture au lit est la représentation de la dimension intime de la lecture, le lit, la chambre à coucher, le lieu de l'échange intime et chaleureux par excellence. On ne couche pas dans son lit n'importe qui, on choisit de même le transport vers l'intime de nos rêves. Cependant, n'en déplaise à Denis, j'ai partagé avec certains lecteurs pourtant, cette complicité presque charnelle au sujet de lectures échangées…
** Pour que la première rencontre de lecture fonctionne, je suppose qu'il doit y avoir appropriation du sujet par le postulant lecteur . Dans le cas de cette Isabelle, sa chute de l'arbre a sans doute reçu un écho immédiat de mes jeux dans le cerisier "bigarreaux "du fond du jardin, refuge fréquent de nos jeux, pour mon frère et moi. Le problème était qu'il en tombait plus souvent , plus audacieux , plus maladroit ou moins chanceux… Et je n'ai jamais su quel rêve j'aurais pu vivre, si à mon tour, j'avais connu l'expérience délicieuse et redoutée de la chute…
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