31/05/2009
Parfaits Cathares
Un dimanche au calme, il est temps de revenir sur notre excursion en Pays Cathare.
Ce riche mois de Mai ne peut s’achever sans que je revienne épiloguer sur cet autre épisode de Joie… Quoi de mieux en effet que ces moments de découvertes et de partage avec des amis de cœur ?
Ce jeudi-là, nous avions rendez-vous pour déjeuner avec Pierre et Mireille à Narbonne.
Nous avons donc fait halte à l’Estagnole, à côté des halles de style Baltard, datées de janvier 1901, qui abritent un grand marché au cœur de la cité, à deux pas des berges aménagées du canal de la Robine.
Selon l'adage: en mai, ce qui te plaît est la mise au frais, nous nous sommes offert un tour de la cité sous la pluie. Après avoir longé le marché sur l’autre rive du canal, nous avons découvert les trésors de la ville sous un ciel encombré.
Notre arrivée sur la place de la Mairie est l’occasion d'une première plongée en histoire : Narbonne est une localité ancienne marquée de sceaux divers, de l’antique Capitale de la Gaule Narbonnaise à la vicomté moyenâgeuse, elle a connu l’occupation musulmane et andalouse du VIII ème siècle, comme elle a subi les invasions wisigothes et l’annexion au royaume de Toulouse.
Dans le quadrilatère formé place de la mairie par les bâtiments des Dames de France, aux réminiscences toutes zoliennes, et l’ancien Palais de l’Archevêché, qui abrite maintenant l’hôtel de ville, ce sont les plaques commémoratives des combats de 1907, par lesquels les viticulteurs ont chèrement défendu leur statut, qui nous ramènent bien sûr à une actualité pas si lointaine. Petit clin d’œil incursif vers l’Antiquité avec la résurgence de la Via Domitia, puis nous obliquons à droite dans les rues qui enserrent la cathédrale Saint Just et saint Pasteur ( XIII ème-XIV ème siècles). Rattrapés par la violence de l’averse, nous nous réfugions dans le cloître avant d’accéder à l’intérieur de la nef. L’édifice n’a jamais pu être achevé, en raison des turbulences de l’Histoire, mais on en devine les dimensions initialement prévues et on reste confondus par l’ambition des projets architecturaux… Ce qui réveille nos impressions de Sienne, il y a tout juste trois ans, quand Pierre nous guidait déjà dans les terres toscanes qu’il aime et connaît si bien…
Sous ce ciel sans indulgence, nous nous aventurons jusqu’à Fontfroide, qui dépend encore du territoire de la commune Narbonnaise. Sainte Marie de Fontfroide attire les esthètes et les quêteurs de spiritualité depuis toujours ; bâtie à partir de 1093, elle est d’abord régie par la règle bénédictine, avant d’être incorporée au mouvement cistercien à partir du milieu du XIIe siècle. La puissance des bâtiments, les dimensions du domaine évoquent la richesse de sa destinée. En constante rénovation, l’abbaye est de nos jours ouverte aux visiteurs accompagnés de guide, mais les jardins se visitent seuls. Les bâtiments conventuels ont été aménagés pour s’inscrire dans l’économie locale, avec plate-forme commerciale, restauration et vente de vins.
Les clichés en témoignent, les cieux pleuraient ce jour-là sur les chagrins des vieilles pierres. Trempés jusqu’à l’os, nos explorations ont tourné court, jusqu’à la découverte du gîte que Pierre avait réservé à Paziols.… À première vue, une toute petite commune nichée dans les contreforts des Pyrénées, sous la garde bienveillante du Canigou. À l’extrémité du village nous attendait une maison de village toute en pierres, au portail de bois fleurant bon la grange rénovée. Passé le sas fourre-tout, nous découvrons un séjour cuisine accueillant, clair, spacieux et, cerise sur le gâteau après les averses subies, un coin-âtre bienveillant.… Sans oublier la bouteille d’accueil déposée près de la porte, pour mieux nous inciter à déposer nos bagages et réchauffer nos cœurs… Lesquels cœurs étaient prêts pour la fête, sans plus de façon, nous avons dressé le couvert, sorti nos verres en cristal de Colle di Val d’Elsa , souvenir prodigieux de l’équipée toscane… Le feu crépitant dans le dos, le breuvage sucré oscillant dans sa coupe, nous portons un premier toast au succès des retrouvailles…
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19/05/2009
Prendre de la Hauteur
Pas le temps de défaire les valises, il faut garder en mémoire toutes les images sublimes et la hauteur de vue à laquelle il est si simple d'accéder dans ce pays-frontière.
Je ne parle pas de frontières géo- politiques, mais de limites spatio-temporelles, de ces portes qui ouvrent le passage vers des contrées où le présent n'importe plus tant que ça…
On peut s'imaginer en plein vol comme à Queribus, au milieu des vautours qui font la ronde dans le ciel…
On peut se reconnaître dans la vigilance des sentinelles gardant pour l'éternité les forteresses qui habillent les pitons rocheux, abrupts, réputés inexpugnables… Et qui veillent encore sur les contreforts pyrénéens.
Demain je vous raconterai sans doute notre périple .
Aujourd'hui, je déverse le décor de vos paniers à rêves.
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13/05/2009
Berli-balade ( 3)
Les six plaies de Berlin
Berlin reste de par le vaste monde l’exemple typique de la ville fascinante.
Tout citoyen un peu curieux, en Europe ou au-delà des mers, vous confiera, à un moment ou à un autre, avoir l’envie et l’intention d’aller palper le pouls de la Capitale Allemande. Car personne n’imagine plus Berlin en simple métropole régionale, 1ère cité du royaume de Prusse, ville de résidence du Prince Électeur de Brandeburg. Ces rôles que la cité a pourtant parfaitement assumés du Moyen-âge jusqu’à l’avènement du Reich de Guillaume 1er.
Mais ce n’est pas la ville impériale qui attire les visiteurs.
Si Berlin accueille en son sein tant de touristes qui la parcourent et la scrutent, c’est qu’elle incarne ce qu’on appelle désormais la Résilience. Cité emblématique d’une page d’Histoire néfaste et honnie, bien plus que Munich qui s’est pourtant davantage illustrée au démarrage de l’idéologie nazie, Berlin s’est relevée de ses cendres, et fourmille de vie, de projets. Comment imaginer maintenant la ville détruite à plus de 80% ? Pourtant, il me semble que subsistent les six plaies qui stigmatisent à jamais ces lieux de mémoire, et ces cicatrices évidentes sont volontairement exposées au regard comme autant de remèdes préventifs contre la contagion barbare.
En dehors des centres d’attraction touristique classique, en marge des attraits d’une cité vivante et conviviale, que le Sony Center illustre parfaitement, Berlin est marquée de stigmates que son art de vivre n’élude pas.
Je me suis amusée à saisir sur la photo ci-dessous le parcours logistique qui mène d’une antique Traban à la dernière- née d’une gamme automobile étrangère. Quel sens de l’humour a conduit le pilote de la vieille pétaradante à lui offrir l’ombre de son affriolante cadette ?
Ce que j’identifie comme les six plaies de Berlin réside dans les sites marqués du sceau de l’Histoire du XXème siècle, que nul visiteur, et sans doute nul habitant de la grande ville ne peut ignorer.
À l’instar de la fameuse Porte de Brandebourg, Arc de triomphe insolent soulignant justement l’impossibilité de franchissement, pendant trois décennies…
Aujourd’hui, la foule s’y presse, malgré l’averse glaciale, il convient d’user ses pas sur ses dalles jadis interdites.
À deux pas de l’arche impériale, l’esplanade dessine une allée jalonnée de plaques d’ardoise dressées verticalement sur le pavement, comme autant de disques gravés à la mémoire des 96 députés communistes assassinés en 1933, à la suite de l’incendie du Reichstag. L’histoire colle à la peau des trottoirs de Berlin, plus sûrement et définitivement que ce crachin humide et froid tombant sur les épaules des piétons.
Peu de documents l’attestent, mais il est pratiquement avéré que les SS sont à l’origine de cet incendie, attribué immédiatement aux malheureux représentants du parti Spartacus, premières victimes des horreurs perpétrées au nom de l’Ordre.
Cette portion congrue de tunnel est préservée dans le sous-sol du Reichstag, pour attester justement de cette page sinistre des débuts prometteurs du nazisme…
Impossible de quitter ce quartier Est, contiguë des marches du pouvoir sans prendre le temps du recueillement. Le champ de stèles érigées à la mémoire des Juifs européens victimes du nazisme, Holocaust Denkmal für die ermordeten Juden Europas.
Je passerai sur la petite histoire des scandales et tergiversations qui ont conduit à l’actuelle représentation de ce symbole, pour m’attarder davantage sur le sens et le courage des autorités fédérales et municipales. Il s’élèvera toujours des voix pour arguer que c’était bien la moindre des choses, mais ne voit –on pas ici et là, dans bien d’autres lieux des occultations assez hypocrites des horreurs de la guerre. Il serait tentant de représenter « feutré-artistique ». Mais sous les fenêtres de la Chancellerie et du Reichstag, ce champ de 10 073m2, plus d’un hectare en plein espace urbain, comporte 2711 stèles de béton gris, dénuées d’inscription. Le sol de ce champ a été vallonné de sorte que des vagues de pavement amplifient le relief de ce cimetière sans dépouille.
En arrière plan du mémorial, à droite le quadrille qui surmonte la porte de Brandebourg, à gauche le dôme du reichstag.
Les allées perpendiculaires, que les visiteurs arpentent silencieusement. De temps à autre, une unique rose rouge, déposée là sans commentaire, atteste l'acuité du souvenir…
Le mémorial est partie intégrante du quartier…
Plus légère, la quatrième de ces plaies n’en suggère pas moins de douloureux souvenirs à ceux qui se sont confrontés là aux larmes des adieux.
Check Point Charlie et son célèbre panneau sur la Friedrichstrasse.
Aujourd’hui, les faux militaires anglais, américains, français se relaient pour mimer les sentinelles qui réglementaient le point de passage.
La cinquième plaie non refermée est d’une discrétion toute remarquable, dans sa représentation comme dans sa lecture. Il s’agit d’une simple dalle de verre, transparente, posée au centre de la Opernplatz…, à l’endroit précis où eut lieu l’autodafé de la nuit du 10 Mai 1933. Sous la dalle carrée de 4X4m se tient une pièce à peine plus large. À la lumière de la nuit, j’y vois un sol blanc immaculé, sans objet. Les quatre parois sont également blanches, toutes recouvertes de rayonnages de même teinte ; ce n’est pas une absence de coloration, c’est un blanc absolu, sidéral, infini, celui du vide laissé par la culture assassinée. L’effet est saisissant, il ne peut se rendre en photographie, mais l’empreinte visuelle de ce vide s’imprime à jamais dans la conscience.
La sixième plaie, je vous l’ai déjà présentée dans ma première note : elle est concrétisée par Le Mur, die Mauer, qui clôt ma boucle puisque j’ai commencé ce récit de voyage par les vues des peintures qui le décorent .
Les Berlinois ont choisi de vivre avec ces stigmates exposées à leur vue quotidienne. Cette ville qui résume à elle seule les ravages d’un XXème siècle violent et sauvage, elle qui a vu le combat des principales idéologies du monde moderne, elle est devenue le garde-fou des démocraties, le miroir ostensible que le devoir de mémoire impose pour établir une veille sur le monde libre. Mais ce courage de lucidité pèse du poids de la culpabilité et il faudra bien un jour que les générations qui grandissent soient exonérés des comptes de leurs grands-parents, de leurs aïeux.
Alors en attendant, ils vivent, travaillent, se rencontrent, bougent et font bouger leur ville.
Les restaurants sont nombreux, les magasins très divers, les quartiers exposent leurs particularités sans complexe. La vie culturelle s’y affirme dense.
Notre ami avait repéré la représentation de l’Opéra de Puccini, Madame Butterfly.
En confiance, notre petit groupe se rend au Komische Oper, Behrenstrasse, après une dégustation des fameuses Currywurst présentées s’il vous plaît sous cloche d’argent !
Imaginez nos attentes, nous sommes douze amis installés en rang d’oignons, déjà concentrés sur le sort de la célèbre Geïsha abandonnée, quand le lever de rideau nous convie dans un véritable Bordel, sous la férule d’un maquereaux houspillant ses pensionnaires trop peu zélées, mégotant les charmes de ses protégées auprès des clients… Las, la vulgarité, la provocation de la mise en scène dénaturent la poésie du Japon de Puccini… d’autant qu’à notre grande surprise, le livret est chanté en version allemande, ce qu’aucun d’entre nous n’avait imaginé. Du coup, les libertés de mise en scène prises par l’adaptateur nous déroutent encore davantage. À l’entracte, nous nous retrouvons presque penauds au foyer, partagés entre humour et interpellation… La curiosité l’emporte, nous y sommes, nous allons y rester, d’autant que Madame Butterfly ( Soojin Moon) a une voix splendide. Mais Simone m’adresse un regard inquiet : nous ne sommes même plus tout à fait certaines que la partition n’ait pas été arrangée comme l’est le livret… Soupçons…
À la reprise, le décor ne nous interpelle plus, les costumes outranciers et les postures érotiques ont perdu leur nouveauté, la musique peut enfin s’emparer de nos esprits… L’interprétation dramatique se densifie, le charme opère. Le dernier acte nous transporte à la hauteur des transes de notre héroïne, malgré une vision un peu sanglante : parmi les innovations surprenantes, le meurtre , sur scène, de l’enfant né de sa liaison avec Pinkerton ( Timothy Richards, très bien lui aussi).
Nous sommes comblées : Angelika me sert dans ses bras pour exprimer son contentement de partager notre émotion. Dehors il fait très doux, et nous prolongeons avec bonheur nos derniers Absacker à l’ Operncafé, sous la lumière de la lune, Unter den Linden…
16:46 Publié dans O de joie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : berlin, récit de voyage, allemagne | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
12/05/2009
Berli-balade (2)
Le théâtre conçu par Schinkel, sur la Gendarmenmarkt.
Nous voici familiarisés avec le panorama. Comme au cinéma, zoomons sur des objectifs plus spécifiques ; je vous convie maintenant à l’exposition de deux bâtiments particuliers.
L’opportunité de la visite du Reichstag, sous la conduite éclairée d’un député, c’est l’occasion de pénétrer dans l’antre du système… Nous avons bénéficié de cette chance grâce à l’un de nos amis, et c’est conscient de cet avantage que notre petit groupe a parcouru les longues allées claires du bâtiment. Extérieurement, le Reichstag, entièrement détruit par les bombes alliées, a été reconstruit selon une inspiration originale, sous la menée de Norman Foster, l’architecte britannique : les murs d’enceinte ont été rebâtis selon le modèle initial de Paul Wallot( 1884-1894), tandis que l’intérieur du bâtiment s’articule sur des volumes lumineux, rationnels, ergonomiques.
De l’immense Hall au dôme de verre, nous progressons dans un univers posé, stylé, où s’affairent les fonctionnaires et les élus au Bundestag. Les députés allemands n’ont réinvesti la Capitale fédérale que depuis dix ans maintenant,en 1999, au terme de longues discussions autour de la répartition des charges ministérielles : comment Bonn, centre administratif de la RFA aurait-elle pu survivre à l’abandon total des institutions ?
Exemple des salles d’assemblée destinées aux groupes parlementaires :
Voici maintenant la salle plénière du Bundestag, sous son dôme de verre : nous arrivons à point nommé pour profiter des dernières explications qu’un guide francophone délivre à un groupe de lycéens français. Chouette ! Nous apprenons ainsi le rôle de cette colonne en forme de cône inversé, ornée de miroirs. Il s’agit d’une colonne d’air qui permet un rafraîchissement permanent de l’atmosphère, il arrive même que les flocons de neige s’immiscent dans le forum ! Les miroirs quant à eux apportent une clarté maximale aux débatteurs, qui n’ont pas ainsi l’excuse de leurs homologues français pour siester indûment aux frais des contribuables… Toutefois leur orientation se modifie en fonction de la course de l’astre solaire : il ne s’agirait pas d’aveugler ces hommes et ces femmes chargés d’entrevoir la Sagesse des Lois…
Le public a accès à la coupole, par le jeu d’une longue montée en spirale. De leur siège, les élus de la Nation peuvent suivre le cheminement des visiteurs, ce qui, dans l’esprit du concepteur, leur permet de ne jamais perdre de vue qu’ils ne travaillent pas pour eux-mêmes mais pour le peuple dont une part représentative défile sous leurs yeux. Ironie ou humour, jolie métaphore de la transparence démocratique… Chacun apprécie en fonction de son expérience !
Vue panoramique depuis la promenade sous la coupole, sous la pluie …
Quittons les sphères du pouvoir.
Je vous propose un grand plongeon dans le passé. Oublions le monde d’aujourd’hui et celui d’hier. Par le truchement de la visite suivante, je vous garantis un joli coup de cœur pour une autre cité, ou plutôt d’autres cités merveilleuses et disparues…
La Museuminsel est une île,située à proximité du Reichstag, qui offre l’originalité de réunir quatre grands musées, ce qui lui confère le statut de pôle culturel. Nous disposions malheureusement de peu de temps, et Hans, notre Gentil Organisateur sur le marathon du jour, avait choisi de nous entrouvrir aux trésors du Pergamon Museum. Grand merci à lui pour cette découverte !
Les premières salles sont consacrées aux reconstitutions de la ville de Pergame, ancienne cité de l'actuelle Turquie, près d’Izmir. Les fouilles entreprises à partir de 1878 ont permis la mise à jour de monuments exceptionnels par leur beauté et leur volume.
Sous la haute verrière conçue spécialement pour les accueillir, les gigantesques colonnes antiques (datation 2nd siècle avant JC) se dressent , évocation d’une réalité où les hommes devaient se sentir bien petits…
L’autel de Pergame et son esplanade géante, aux fresques magnifiant les combats des dieux contre les Géants. Ces détails impressionnent , malgré les manques, la force des mouvements et des traits créent une imagerie mythologique vivante.
La surprise du jour nous cueille comme nous quittons la salle consacrée à la porte de Millet. Le temps de franchir le seuil de la salle suivante, nous pénétrons sous les arches gigantissimes des remparts de Babylone. Jamais encore je n’avais été confrontée à ces représentations.
Leur beauté est saisissante, et l’état de conservation de ces briques émaillées sidère. Observez ces détails de la frise circulaire et admirez l’intensité des bleus… Je serais bien restée quelques heures à m’imprégner de ces merveilles.
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Nous ne voulions toutefois pas quitter les lieux sans jeter un petit œil sur les collections Assyriennes : Sphinx, statuaire de basalte.… Ce département d’Antiquité présente tant de richesses… Si, d’aventure vous en avez la possibilité, il faut consacrer une journée entière à ce seul endroit.
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11/05/2009
Berli-balade (1)
Nous voici de retour de notre escapade à Berlin.
La capitale berlinoise s’étend sur quelque 891 km2, c’est dire que les habitués des capitales comme Paris, Londres ou Rome peuvent y perdre leurs habitudes pédestres. L’élément qui surprend d’emblée le visiteur est certainement l’espace…
L'ensemble de l'agglomération est vaste, il n'est pas possible d'identifier un véritable centre-ville, on parlera plutôt de quartiers juxtaposés, en raison de la géographie, certes, mais aussi et surtout de l'histoire. Berlin n'est pas une capitale historique bâtie au fil des millénaires. Elle apparaît d'abord comme la ville du Prince Électeur de Brandebourg jusqu'à la seconde moitié du XIXème siècle. Elle est le berceau de Frédéric II, le Prince éclairé du XVIIIème siècle, ami et protecteur de Voltaire et de nombreux artistes et philosophes, bâtisseur du château de Sans Souci à Potsdam, réformateur innovant en bien des domaines. Ses héritiers et successeurs n'ont cessé d'embellir la ville et ses alentours, mais il est vrai que l'avènement d'une Nation Allemande dans les tourbillons historiques et artistiques du siècle des Romantiques a considérablement modifié la physionomie de la ville. L'architecte qui a mené la plupart des grands travaux se nomme Karl Friedrich Schinkel, dont on peut encore admirer en autres le Schaupielhaus (théâtre érigé entre 1818 et 1821) de la GendarmenMarkt.
L’aéroport de Tegel où nous avons atterri n’est qu’à 8 km du Tier Garten et du Kurfüstendamm où nous avions rendez-vous avec nos amis. La grande avenue majestueuse nous permet d’emblée de mesurer les distances à la mode locale. Imaginez nos Champs -Élysées, doublez les trottoirs en largeur, séparez les chaussées par un terre-plein… Nous reviendrons le soir flâner devant les vitrines et parcourir le fameux Ka De We, pour y dîner dans un espace immense réservé aux gastronomes…français.
Cette prestigieuse perspective a été tirée au cordeau sur 3,5 km d’ouest en est à la fin du XIXème siècle, quand Bismarck a entrepris l’urbanisation rationelle de la capitale prussienne, à l’instar de notre Baron Hausmann. À son extrémité Est, Le Ku’damm s’incurve légèrement pour devenir Kleist strasse. À ce carrefour gigantesque, nous découvrons les ruines de la Kaiser Wilhem Gedächtniskirche, l’église du souvenir de Guillaume 1er, achevé en 1865 et ravagée en 1943 par les bombardements alliés. Il en reste une tour, surnommée la Dent creuse, flanquée de deux bâtiments récents. L’un d’entre eux est un temple protestant aux offices quotidiens ouverts à tous, afin de proposer un temps de ressourcement aux habitants et travailleurs du secteur. De magnifiques vitraux aux tonalités bleu profond, dit bleu de Chartres créent une atmosphère éthérée propre au recueillement. De la tour annexe, tout en béton brut, s’échappent deux fois par jour les envolées des carillons en remplacement de ceux qui sonnaient au sommet de la Kaiser Wilhem Gedächtniskirche. En pénétrant dans cette ruine ouverte aux quatre vents, nous sommes sidérés de découvrir les mosaïques qui perdurent :
Mais d’autres séquelles des meurtrissures de la ville cueillent immédiatement les visiteurs : les réminiscences du tristement célèbre mur demeurent notamment le long de la Spree, en secteur Sud-Est , afin que nul n’oublie le sort sinistre de cette cité écartelée depuis 1945.
À d’autres endroits, nous découvrirons un spectacle bien plus poignant, où le béton n’a pas été exalté par les taggueurs venus du monde entier après la chute du mur. Des blocs entamés par les pioches, on en découvre le maillage métallique de la structure sous-jacente, les trous évoquent irrémédiablement les fantasmes d’évasion que tant d’hommes et de femmes ont pu nourrir de l’été 1963 au 9 novembre 1989 : vingt-six ans de désespoir, de séparations dramatiques pour de nombreuses familles. Notre amie Hannelore, berlinoise d’origine, en témoigne, elle qui a vécu le drame en direct.
Sur les traces de l’histoire, le dynamisme des chantiers qui s’érigent un peu partout, manifeste la volonté de la cité de combler les vides spatiaux et mentaux laissés par les déchirures.
Prises depuis la Fernseheturm, observez ces clichés qui donnent à mon sens une idée des perspectives de la ville :
Malgré la brume, on perçoit bien ici les larges trouées des avenues et la verdure omniprésente.
Au presque premier plan, à droite, l’opéra.
le réseau de transport, U bahn, S bahn, l’équivalent de notre métro et du RER, les bus et tramways constituent un réseau dense qui permet aux berlinois d’être moins « accro »à la voiture ; nous n’avons pas eu l’impression d’une circulation étranglée par les embarras parisiens ou… marseillais !
189 Le deutscher Dom, la cathédrale .
l’Hôtel de ville rouge et l’Église Saint Nicolas
Un bel exemple de la diversité du paysage urbain : au fond, la masse végétale du Tier Garten, au centre, vous découvrez le Reichstag, ses façades reconstruites
et sa structure interne de verre et de béton, couronnée du dôme de verre impressionnant. En face du Reichstag, sur l’autre rive rive de la Spree, s’étend le bâtiment ultra moderne de la chancellerie, modèle d’architecture intégrée, harmonieux et élégant.
Ce jour là, Angela Merkel recevait une délégation japonaise, et nous avons assisté au décorum de l'arrivée, depuis les vitres du Reichstag, juste en face…
Devant le Reichstag, la masse vertigineuse d’un immeuble de verre occulte les restaurations des constructions plus anciennes. Un slogan couvre les murs de la cité et les panneaux publicitaires, je le rapporte car il traduit assez justement je crois, l’état d’adaptation du panorama.
« Berlin wird nie Berlin bleiben ». Littéralement :Berlin ne restera jamais Berlin, comprenez : Berlin ne cessera jamais d’évoluer.
Panoramas urbains
Oranienbourgstrasse,la grande synagogue, perspective ouverte.
La spree sous ses 176 ponts représente une artère capitale. Voie de circulation, promenade aérée, écrin à de nombreuses réalisations artistiques, comme les hommes moléculaires incarnant la Réunification et l’alliance des efforts communs.
À l’atmosphère irradiant de ces vues aériennes, vous aurez compris que nous n’avons guère eu chaud ! Hormis, grâces soient rendues à Qui de droit, le jour de notre croisière sur la Spree, nous avons reçu plus de douches gratuites que de coups de soleil !
19:47 Publié dans O de joie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : berlin, récit de voyage, allemagne | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
02/05/2009
Tout arrive à point…
Certaine habitante du Nôôôrd me faisait remarquer gentiment hier, que je n’avais guère donné de nouvelles de la piscine, ce printemps. Pour cause !
Nous étions sous l’eau depuis si longtemps que l’idée ne nous était pas venue qu’on pouvait encore avoir envie de se baigner… Bronzage et baignade n’étaient décidément plus les deux attraits de notre campagne !
Néanmoins, et sans mentir…On peut se vanter d’avoir eu du muguet ici pour le 1er Mai ! Eh oui, la preuve, ce brin miraculé, seul survivant des pieds que j’ai patiemment implantés depuis mon arrivée dans ce coin de paradis, année après année sur nos cailloux sauvages.
Et merci à Simone, à qui j’ai adressé hier le virtuel porte-bonheur, de me signaler qu’il est doublement rescapé… Non seulement il persévère malgré les années de sécheresse, mais il a même échappé aux dents de la bestiole noire qui pourrit tous nos efforts horticoles…Enfin, sur ce sujet, exagérer n’est pas mentir, certes, mais les » efforts » sont devenus virtuels. À force…On a des excuses!
Donc, jeudi après midi, après s’être longuement réchauffé au coin ensoleillé de la terrasse, GéO, déguisé en lézard adorateur de RA, notre Géo donc, s’est senti mu d’une soudaine envie: dévoiler l’onde de sa bâche bleue et l’offrir directement aux rayons de l’astre du jour, histoire de lui souhaiter la bienvenue… Il ne faudrait pas qu’il se carapate à nouveau dans le Nord, celui-là, il boude le Sud depuis trop longtemps.
Je vous la livre d’abord en l’état, à peine découverte de sa couverture d’hivernage.
Le robot mis en œuvre aussitôt a dégagé un chemin qui a le mérite de mettre en évidence l’état de la tisane !
Hier, l’ensemble était déjà plus appétissant, mais encore un peu trouble. Il faudra attendre quelques jours pour que le traitement de l’eau lui restitue sa clarté.
Tout vient à point…Même dans la nouvelle Normandie Provençale.
Eh oui, vous ne rêvez pas, la température affichée est idéale pour les Scandinaves!
Euh… pour nous, il paraît urgent d'attendre encore une bonne dizaine de degrés…On va être raisonnable, n'est-ce pas?
Aujourd’hui, les couleurs se sont azurées, la parfaite et rassurante transparence n’est certes pas encore atteinte, mais le tableau entrevu en vaquant à nos occupations a pris un petit air d’été… Ça vous tente, hein ???
12:21 Publié dans goutte à goutte | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : été, piscine, jardin, nature | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer