08/10/2014
Am Fluß
Au bord du fleuve, le long du fleuve, sur le fleuve…
Le Rhin, Seigneur des fleuves, Voie Royale que nous suivons d’abord du Nord au Sud, de Cologne à Coblence, avant d’enfourcher le fleuve sur le pont feutré d’une embarcation touristique. Naviguer sur les eaux denses, au flot ample et rapide, remonter le courant et le temps, à la poursuite d’une légende.
la falaise
La Lorelei nous a ignoré, et notre embarcation ne s’est échoué ni transpercé sur un récif.
Le ciel pourtant s’était alourdi de nappes épaisses, brouillard et nuages nimbant les rives de la lumière propice aux visions fantomatiques.
- sur le rhin
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10/07/2014
Les Îles
Rêver les Îles…Évocation du Paradis
Vision exotique, destination romantique,
Fantasme de solitude symbolique,
Image intime de terres allégoriques
Forcément secrètes, inaccessibles, réservées ou amnésiques.
Les îles parlent
De voyages lointains, de mers pacifiques, de conquêtes épiques
Les îles attirent les mythes, inspirent les poètes
Quand elles livrent du fond de l’horizon leurs silhouettes
Émergeant lentement du miroir profond de l’Océan
Les îles parlent
D’accueil rassurant, de repos alanguis, d’oubli ensorcelant
Aux Ulysse modernes en quête de nouvelle Arcadie.
Les Îles parlent
D'histoires d’Hommes et de Dieux,
D' épopées guerrières, de récits tempétueux
Vestiges d’Humanité, cités abandonnées
Légendes d'époques épanouies,
De dynasties enfouies ou d'amours évanouies.
Que cherchons-nous vraiment
Trésors opulents, voies initiatiques
Défis tragiques des morts héroïques?
Les Îles parlent.
Écoute
Elles disent le vent qui fait danser les arbres
Elles pleurent la houle déferlante qui brisent les barques
Elles murmurent des comptines qui remontent aux origines
Elles clament la perpétuité de la vie qu'elles ne doivent qu'à elles-mêmes.
Voyageur de passage que le grand large fascine,
Mosaïque de destins qui dessinent
La mémoire des Îles
Écoute
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01/07/2014
Hyamas- Bienvenue à bord!
Καλώς ήρθατε
Il nous attend solidement amarré au quai.
Loin des géants des mers qui cloquent sur l’horizon comme des icebergs d’acier aux ventres alourdis, l’Aegeotissa ne promet ni luxe ni vitesse.
Mais il a fière allure, avec sa structure de bois rutilante. Il en impose même, par ses 30m de longueur et ses deux ponts aux lattes de teck. Nous verrons très vite que rien ne manque pour notre agrément, douche de pont et échelle de coupée pour les bains en mer, deux salons extérieurs à l’ombre, une plage pour bains de soleil, des cabines pontées, sans compter l’accueil de l’équipage.
La passerelle brinquebalante franchie, le pont arrière accueille nos pas encore hésitants. Malgré la fatigue du voyage — une nuit bruyante à l’hôtel d’Athènes et l’interminable traversée en Ferry — nous sommes impatients de découvrir notre sweet home. Impatience teinté d’une once d’appréhension, pour être honnête : Et si… Après tout… Le confort sera rustique, on le sait, on a délibérément choisi ce genre de bateau plutôt qu’un hôtel- grand- comme- une- ville flottante. Mais l’autre inconnue du problème réside dans la cohabitation avec les autres passagers…
L’accueil est immédiatement rassurant. La faconde de Maria nous pousse déjà dans le carré-salon-salle à manger pour l’Ouzo de bienvenue. Son discours ferme et rôdé nous laisse peu de temps pour réfléchir davantage : répartition des cabines, annonce succincte du programme. Une trépidation discrète signale la mise en route des moteurs, les manœuvres du départ s’effectuent alors que nous sommes déjà à table. Pas le temps d’observer davantage le petit port de Parikia, nous quittons Paros en direction du Sud: Tout à l’heure, nous ferons escale à Ios
En attendant, nous déjeunons à la grande table du carré. À la découverte de la cuisine de bord, que concocte délicieusement Spiridoula. Les mets généreux nous sont apportés par Antonis, qui cache sous ses larges lunettes noires la vigilance et la rigueur de son service. Antonis illumine nos repas de son sourire, de sa gentillesse, de sa joie de vivre. Ses qualités sont contagieuses, l’ambiance à bord est parfaitement détendue, les premiers rires éclatent, se répondent, montent en tonalité. Cet effet n’est pas dû qu’à l’Ouzo : les petits vins (surtout le blanc) servis au pichet sont appréciés, les convives oublient la retenue policée du continent. À Ormos où nous abordons sur Ios, les joies de la baignade et la découverte du village aux soixante églises sont des plaisirs partagés unanimement.
En matière de relations humaines, il n’est pas de règles, sinon la bienveillance et le respect. Il peut se produire qu’un esprit chagrin (on en a tous fait l’expérience) sème des graines de discorde. Mais les dieux étaient à bord cette semaine, et l’osmose s’est installée spontanément. Si quelques affinités particulières se sont avérées, elles n’ont en rien freiné la dynamique des échanges, conversations à bâtons rompus du petit-déjeuner au coucher, nous baignant d’une délicieuse aura de bien-être partagé. De sorte que la semaine a filé trop vite sur nos consciences heureuses, le départ sonnant comme un arrachement du cocon amical. Nous étions tous sincèrement désireux de tisser un peu plus solidement la toile de cette amitié à venir.
19:29 Publié dans Sources, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet de voyage, croisière, îles cyclades, grèce, caïque | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
25/06/2014
Les chats de Naxos
Notre façon de voyager livre sur l' explorateur moderne plus d’indiscrétions qu’il y paraît. À l’abri de nos objectifs, nous happons à foison morceaux de paysages tronqués par le cadrage, vestiges de civilisation figés par l’érosion, scènes de vie séquencées par le rythme de nos circuits. Le touriste actuel est un courant d’air qui, tel un nuage, traverse l’horizon des contrées visitées. Il n’y laissera rien d’autre qu’une ombre fugace, estompée sitôt qu’il tourne les talons. Les habitants des sites envahis avec constance par les vagues successives de globe-trotters saisonniers ont mis au point des tactiques de Résistance, indifférente ou servile, hostile ou débonnaire, fuyante ou accueillante.
coucher de soleil sur Ios
Santorin
Cette semaine passée à bord de L’Aegeotissa nous a bercés d’une bienveillance revigorante. Sous l’égide dynamique et maternelle de Maria, les îles abordées ont livré leurs senteurs d’été et la blancheur des maisons, les ruelles labyrinthiques des villes, les paysages alternativement dénudés et touffus, la fraîcheur des eucalyptus et la luxuriance des bougainvillées…
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Lefke la verdoyante
Naxos
Quand notre timing ne coïncide plus avec la permanence d’une Nature hiératique, nous pouvons ressentir la frustration du manque de temps nécessaire à la pérennité de la connaissance, à l’installation lente et progressive des liens humains — il faut du temps pour s’apprivoiser disait le Renard au Petit Prince— nous sommes tentés d’accaparer le caractère "authentique" de cette vie offerte à nos regards. La technologie le permet, un zoom rapide au détour d’une venelle peut saisir un couple de vieillards prenant le frais sur leur seuil. Mais au-delà du cliché pittoresque, quelque chose nous retient, et empêche la violation d’une intimité qui ne nous appartient pas.
Alors, alors me direz-vous, comment conserver précieusement la chaleur bienfaisante des ressentis, ce bonheur tangible de toucher par nos cinq sens la vraie vie qui nourrit l’humanité ? Le partage généreux des rires et des conversations échangées d’un bord à l’autre d’une rue, d’un quai, d’une sente ?
En réalité, ce sont eux qui nous ont encouragés à les regarder, à les admirer…À les photographier.
Eux vivent partout, ils se croisent de bon matin ou à la lumière du couchant, ils ne fuient pas la chaleur aride du Zénith. Ils se laissent approcher, attendent patiemment que vous portiez vos pas jusqu’à les caresser. Confiants dans l’objectivité de l’appareil, ils prennent la pause. Ils occupent le terrain comme nos pensées, ils sont les témoins du temps qui ne passe pas, d’une éternité que les hommes ont besoin de sculpter dans la pierre mais qu’eux seuls savent transmettre. Ce sont les Chats de Naxos, Santorin ou Mykonos. Ce sont les Chats des Îles, qui se moquent bien de notre curiosité passagère. Depuis que la colère des Géants a jeté leurs rochers sur l’immensité de la mer, ils ont vu passer tant de passion, de vaillance, de volonté de survivre qu’ils ne craignent plus ni tempête ni guerre, pas même qu’une virago les chasse du foyer : C’est à nous, piétons intrusifs, qu’il appartient de respecter l’espace qu’ils nous consentent.
19:01 Publié dans goutte à goutte, Source de jouvence, Sources, Voyage | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : carnets de voyage, les cyclades, îles, grèce | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
24/06/2013
Au courant de nos jours…
Eh oui, les jours filent et par ces drôles de temps, pêle-mêle, émergent de petites balises qui réjouissent.
D'abord, la découverte d'Albi, la semaine dernière, un week-end béni pour vérifier que GéO était prêt à reprendre le cours normal des choses. Ouf, on oublie l'épisode clinique et la suite… Tout va bien, confirmé ce jour même par son chirurgien. Un grand merci à lui de nous avoir tiré de ce mauvais pas.
Aminci, certes, mais heureux!
Les détours sur la route: Vous aurez reconnu l'élégance du viaduc,
et la sérénité fabuleuse qui se dégage de l'abbaye de Sylvanès, au bout d'une errance en pleine nature…
Oublions les charmes surfaits de l'hôtel Carrayon à Saint Sernin, mais d' Albi je vous confierais volontiers de plus amples compliments. La cité nous a enchanté, la cathédrale Sainte cécile et ses contrastes, le déjeuner à La Tartine, restaurant à l'accueil des plus sympathiques et à l'assiette savoureuse ( oh la souris d'agneau confite à l'ail!) et généreuse. Quant au palais de la Berbie, architecture et collection, j'en suis ressortie toute ébaubie. Jusqu'alors je n'avais retenu de Toulouse- Lautrec qu'une idée de caricature, un dessin rapide et concis , un "haïku" de l'affiche… Ma découverte n'en a que plus de sel, depuis j'ai appris mon peintre illustré! Ses portraits d'hommes ou de femmes sont saisissants, vifs. Son pinceau sert à merveille le mouvement des chevaux dès ses oeuvres de jeunesse. Bref, une découverte dont j'ai rapporté des souvenirs lumineux. La Berbie abrite encore une collection contemporaine vraiment intéressante. Qui dira encore que les musées de province sont les parents pauvres du patrimoine?
Cathédrale saibnte cécile et son dais renaissance.
Les voûtes et le Jubée
le buffet d'orgues
Parmi les trésors…Piéta
Albi, une ville charmante où il semble faire bon vivre…
18:44 Publié dans Blog, goutte à goutte, Voyage | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : millau, albi, week-end, patrimoine français, musée, architecture, sainte cécile, la berbie | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
23/09/2012
Dresde
Retour de Dresde, nos yeux encore habités des contrastes visuels qu’offre la cité.
Clair obscur baroque, ces silhouettes en contre-jour résument un des aspects qui frappent tout d’abord quand on aborde la ville.
Et puis rapidement, la notion d’espace, la respiration élargie par la voie majestueuse que trace l’Elbe au couchant chasse l’impression statique en noir et blanc qui nous a surpris.
au débouché de la rue Taschen Berg et du palais Zwinger
Cour intérieure du palais Zwinger
À notre regard formaté par les espaces urbains étroits et encombrés, les rues semblent désertes et silencieuses, étrangères à la cohue des métropoles.
Cette première journée s’achève sur la révélation de la chaleur véritable qui a fait grandir cette ville doublement royale…
Perspective sur la Frauenkirche au couchant:
19:46 Publié dans Blog, goutte à goutte, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dresde, allemagne, saxe, architecture, carnet de voyage | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
05/05/2012
Lot surprise
Au programme de notre week-end prolongé chez Anna et Jean-Paul au Moulin Bessou, outre la fête d’anniversaire organisée pour le maître de maison, nos hôtes nous ont offert de belles balades alentour.
Leur chaleureuse demeure ancienne, restaurée au fil des années est nichée au fond d’un vallon, que longe la Séoune. La rivière est étroite, mais elle coule vigoureusement à la rencontre de la Gandaille, juste avant de couder pour rejoindre la Garonne en amont d’Agen. La Barguelonne suit un parcours sensiblement parallèle à partir de Villesèque, elle arrose Montcuq puis Lauzerte, où elle se grossit du Lendou ; elle file alors droit au Sud et devance la Séoune pour rencontrer la Garonne dès Valence d’Agen. C’est dire que ce territoire est très arrosé, une multitude de petits cours d’eau veinent les terres et contribuent au verdoiement du paysage valonné. De quoi nous ravir, tant il est vrai que nos collines, pourtant habillées des forêts du Var, n’offrent pas la même palette de verdure.
Rayonnant sur les trois départements contigus, le Lot, le Tarn et le Lot et Garonne, nous sommes allés de découvertes en ravissements : Par l’ingéniosité de la pente d’eau de Montech, créée dans les années 70 par l’ingénieur Jean Aubert, ce procédé aurait pu économiser du temps aux bateliers. Hélas, la navigation fluviale avait déjà plus de passé glorieux que d’avenir commercial, et la rentabilité du système n’a pas été à la hauteur des attentes économiques… Il reste un but de promenade le long du canal du midi qui ne manque ni d'écluses, ni de charme…
Les grandes villes (Toulouse, Montauban, Cahors) drainent les énergies, mais la région s’enorgueillit à juste titre de son patrimoine architectural. Les Anglais l’ont bien compris, eux qui s’y sont volontiers implantés au cours de la seconde moitié du XXème siècle. Heureusement, car ils ont restauré des demeures promises à l’abandon par les décès des Anciens. Nos excursions à Montcuq, Lauzerte, Penne d’Agenais ou Tournon d’Agenais nous ont permis de découvrir le dynamisme des petites cités pour valoriser leurs vieilles pierres. D'autres visiteurs prennent leur temps pour admirer le paysage: ce sont les nombreux pélerins sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle. Nous avons croisé plusieurs d'entre eux dans les villages, canne en main ou vélo et packetage sur le dos, ils traversent le territoire par petites étapes et enrichissent leur méditation des merveilles découvertes.
les maisons à Montcuq
Lauzerte a conservé son caractère médiéval et joue admirablement du contraste des formes anciennes et des matériaux actuels :
À Penne d’Agenais ce sont les bords du Lot qui apportent le calme et le charme d’une cité endormie sous l’orage.
Délaissant la basilique Notre Dame de Peyragude, pur produit du XIXème et son cimetière en espaliers, nous nous sommes promenés dans ses ruelles désertes.
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Au détour d’une courbe, cette crypte à murs ouverts nous étonne :
Les immeubles juxtaposent volontiers les marques de leur grand âge :
De Tournon d’Agen, nous retiendrons, outre son marché aux fleurs et l’art des paysagistes locaux, cette pendule lunaire qui veille sur le sommeil des habitants.
206-
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19/07/2011
Berceau des civilisations…(2)
Souris-fidèles rassurez-vous, je n’ai nulle intention de vous présenter le guide complet de nos visites. Soit, vous êtes fans et vous avez de longues dates traîné vos cothurnes dans les champs de reliques…
Mais tant qu’à évoquer les Merveilles de la planète, je ne saurais conserver égoïstement les images du monde révolu sans lequel notre société actuelle n’aurait pas eu la moindre chance d’émerger. À l’époque du collège, quand ce sont les programmes scolaires qui entrouvrent nos esprits perméables à l’infinité des perspectives de l’histoire, nous engrangeons des rêves et des concepts. Mais comment donner corps, visages, sensations et reliefs aux ombres évoquées ? L’ère du tourisme saisonnier offre cet avantage de permettre à chacun de saisir le bout de quelque fil trop bien rangé dans sa mémoire…
Sur quelques centaines de kilomètres, de Çannakale à Antalaya, la côte sud-ouest regorge de sites historiques très riches. Depuis deux décennies, de gros efforts de l’État turc ont permis d’améliorer considérablement les conditions de circulation: la chaîne montagneuse du Taurus entre Izmir et Marmaris se traverse preque entièrement grâce à un réseau de routes à quatre voies. Les activités engendrées par le tourisme participent à l’élan économique du pays, et les Turcs avec qui nous parlons sont très fiers de l’amélioration de leurs conditions de vie. Ils sont également conscients de leur disparité, et nourrissent, me semble-t-il, un certain ressentiment à propos du manque de confiance affiché par les hésitations européennes.
Car sur ces terres, ce sont les premières civilisations qui nous ont laissé en héritage l’idée que l’Homme, à l’égal des dieux, était Maître de son destin. En ce lieu, sur les étendues d’herbes sèches où nous admirons les colonnes doriques destituées de leur majesté, dans ces champs de statues défiant les ravages des temps, nous courrons après le miroir de nos illusions. Quelle civilisation parmi toutes celles qui ont bâti ici cité et royaume, forteresse ou mausolée, temple et agora, quelle est celle qui a donné à l’homme le plus de chance de se réaliser ?
Quatre millénaires avant l’ère chrétienne qui nous sert de jalon comptable, les Hittites, les Attis, les Sumériens, les Assyriens, les Arméniens, les Phrygiens et les Lydiens, les Perses, des Égyptiens enfin les Hellènes avant les Romains, ont vécu, combattu, construit, marchandé et cultivé, créé des réseaux et avili d’autres hommes, étendu leur territoire avant de péricliter .
Tombeau Lycien de Caunos IVè siècle avant JC
D’autres ont suivi sur ces terres mêmes, et cette poursuite vitale n’est évidemment pas achevée. Après les bouillonnements du Christianisme triomphant et l’errance du Schisme de 1054, Constantinople et l’influence byzantine ont fini par refluer sous l’invasion des Seljukides, venus de l’Est au XI siècle. L’Empire Ottoman à partir du XVe fera trembler l’Occident sur ses bases, des rives du Maghreb aux portes de Vienne… On voit trop bien maintenant combien la Turquie moderne demeure un nœud gordien dans l’équilibre des forces au Moyen-Orient, carrefour d’influences profondes… Avons-nous eu raison de la maintenir dans l’entrebâillement de notre porte ? Vaste débat.
Retour sur les magnificences de Milet, cité rayonnante du VIIe siècle avant notre ère jusqu’au IVe après JC… Port marchand et surtout cité intellectuelle flamboyante, patrie d’un certain Thalès dont la mémoire hante toujours les classes de nos lycées.
Pour l ’anecdote, la rencontre de ce Thalès ( 625-547) nous adresse une jolie leçon d’humilité. Outre ces talents de mathématicien et de philosophe, le bonhomme était rusé politique et fin connaisseur en astronomie. Wikipédia vous contera comment son nom est associé au calcul d’une éclipse solaire, mais j’aime assez la version de notre guide Yalçin ( se prononce Yoltchen !!!) pour vous la rapporter.
Thalès avait acquis une jolie fortune fondée sur la renommée de ses talents philosophiques et de l’école qu’il avait créée. Cependant, on peut être sage et dépenser sans compter… Notre Maître se trouva donc un jour trop dépourvu pour honorer ses dettes envers un certain créancier irascible de surcroît. Acculé par les raisons pugnaces du paysan mauvais prêteur, Thalès eut l’idée lumineuse d’engager un pari osé, en faisant miroiter l’alarme du jour vaincu par la nuit en plein midi. L’homme un peu balourd accepta le pari… Le lendemain, à son grand effroi, les ailes de la nuit s’étendirent sur ses champs. Frigorifié par la disparition de l’astre du jour et la crainte de perdre ses récoltes, il se rendit, bien obligé d’acquitter son débiteur.
Accès aux thermes de Faustine
De l’usage successif des lieux… De la majesté des thermes ioniens à la modestie de l’échelle byzantine .
19:47 Publié dans goutte à goutte, O de joie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : récit de voyage, écriture, turquie, photos, milet | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer