15/11/2007
Un temps tout fou…
Qui peut le croire ?
Qui pleure lundi sur le manque d’eau et la sécheresse se désole encore jeudi sur ce paysage inhabituel…
Il en est qui rient bien fort :
Les enfants des voisins sont à la fête, les batailles de boules de neige sont rares dans la contrée.
Notre bon Zuco et sa compagne GrosMimi se sont pelotonnés aux pieds du Maître dans le bureau.
Pas de jardin aujourd’hui, il n’est plus temps de ratisser l’allée
Il est trop tard pour user du sécateur, une bonne et longue plage de lecture ou de surf sur la toile, quelle jolie perspective…
Dis mon bel ordi, prendras-tu plusieurs de mes clichés au jardin endormi?
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09/11/2007
Dire
Dire :
L’eau, terme générique, indispensable à la vie, génère en chacun de nous une multitude d’images. Elle est l’élément de référence commun à toutes les cultures. Source, Étanchement de la soif, préservation de la Vie, Rafraîchissement, Éloignement, Danger, Apaisement. Elle offre toutes ses vertus, elle incarne les périls et les découvertes, l’aventure et la survie.
Qui dit Eau évoque l’onde, l’élément liquide, la fluidité, le fleuve, la mer, l’Océan ou le lac, la mare, la flaque, un verre, une larme. La glace qui a enserré les traces de vie antérieure, qui détient peut-être les clés de notre futur. H2O, la plus petite part d’eau, suffisante et nécessaire pour que naisse la molécule initiale de vie. Une seule cellule aurait-elle permis le développement de la Vie ? À partir de quelle quantité d’atomes d’eau y a-t-il une génération possible de cellules vivantes ?
Une goutte d’eau, c’est déjà beaucoup. Des gouttes, c’est la pluie que nous attendons pour préserver notre terre du désastre annoncé. Six semaines sans la moindre goutte, les lézardes ont créé un réseau de failles dans nos plates-bandes, et la contrée s’est ternie, quand elle n’a pas brûlé.
De ce bureau niché à l’étage, je baigne dans l’étuve. Je me sens devenir eau, mais une mauvaise eau. Celle qui sort de moi, chargé de sel et de toxines. Ma sueur appelle l’envie de la piscine, du bain, du verre salvateur…J’éprouve, donc je suis. Je suis, donc je dis. À ce blog, je confie la mission de porter mes gouttes vers d’autres sources qui voudront bien s’en abreuver.
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Lumière du matin sur Porquerolles
Le clapot léger troue doucement la voie royale de mon sommeil, sans rompre immédiatement mon rêve.
À ma gauche, je perçois sa place vide et fraîche. Il est déjà levé. Un mouvement, déplacement imperceptible de son poids sur le pont au- dessus de ma tête impulse une brusque envie de le rejoindre, d’autant que le soleil darde brusquement un jet de lumière sur mes paupières, à travers la vitre embuée du hublot. Il n’est pas encore six heures, mais en ce samedi de mai, l’astre du jour a déjà surmonté la colline qui garde la petite cité insulaire.
M’emparant du mug de café qu’il a préparé, je traverse à pas de plume le carré, évitant tout bruit susceptible de réveiller nos invitées, et je grimpe à mon tour sur le cockpit. Comme je l’avais pressenti, il se tient à l’avant du bateau, le Fuji dans la main droite… De l’autre main libre, il m’accueille d’un geste ample pour m’amener à embrasser la tranquillité de la baie. Pas besoin de mots, en effet, devant ce royal lever …
Les navigateurs alentour sont enfin rendus au silence de leur tardif endormissement et ne goûteront pas la lumière dorée qui nous enveloppe et irradie notre bonheur. Ni nos demoiselles qui dorment encore d’un juste sommeil, nous l’espérons, après ces harassants mois d’hiver dans les brumes urbaines. Elles nous sont arrivées exténuées, agacées, vampirisées par toutes les exigences de leurs vies professionnelles, leurs espoirs toujours repoussés, l’exacerbation d’un avenir qui tarde à éclater… Leur bonheur fuit le quotidien, à force de formatage et d’urgences.
Ma joie de ce matin, c’est de les savoir là, dans l’étroite cabine, abandonnées à la vacance du week-end, isolées des tracas, leurs consciences flottant peut-être sur les effluves mêlées d’eucalyptus et du champagne de la veille. Ma joie de ce matin, c’est de me réveiller avide de partager ce petit moment où nous sommes seuls debout sur ce pont suintant encore l’humidité nocturne, café matinal SUR la mer. Tandis que la baie s’illumine doucement sous la lumière translucide et crue, l’eau se ride à peine au passage d’un pointu glissant vers le large. Pendant cette demi-heure cadeau, nous sommes seuls éveillés sur ces pannes, jusqu’à l’envol d’une mouette qui ébroue le paysage. Suivant des yeux son parcours, nous découvrons la silhouette d’un promeneur solitaire quittant la jetée. Fin du Moment Magique.
Dans un instant sans doute, nos filles vont se lever, la parole nous reviendra, les gestes habituels s’enchaîneront et la journée sera belle. Un léger tangage indique que quelqu’un a bougé en bas, dans le carré.
- Tiens, dit-il, il est presque sept heures, je vais voir si je nous trouve des croissants chauds …
18:35 Publié dans O de joie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : nouvelles, récits, poésie | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
Ressentir
La fraîche coulée de l’eau glissant sur mon corps surchauffé.
Il existe plusieurs façons d’entrer dans l’eau, selon l’humeur. Lui préfère plonger, sans même se mouiller d’abord la nuque ou le ventre, il ne s’attarde pas à regarder la masse ondoyante sous lui. Du bord de la piscine ou du pont du bateau, il plonge dans le mouvement, surtout attentif à conserver le rythme de sa démarche.
Je pratique les variantes, miroir de mes ressentis. Très souvent prudente, nuque douchée, mes pieds jaugent d’abord, puis les mollets jugent jusqu’aux genoux, avant de lancer mes cuisses dans l’étau de fraîcheur jusqu’à sentir qu’enfin ma peau se décontracte et accepte la sensation. Alors d’un coup, sans plus réfléchir les nuances de températures, je me fonds dans le liquide, ventre, poitrine, épaules, cou.
Il faut attaquer ces premières brasses par coulées goulues, comme on boit cul sec. Et quand ma respiration se débloque, se tourner et retourner comme un phoque et assurer à ceux qui sont restés sur le plat-bord :
- Mais venez enfin, elle est si bonne !
Et puis au deuxième ou troisième bain, l’astuce pour retrouver cette délicieuse rupture de température, c’est de lézarder suffisamment, face A et B. Prendre le temps d’y penser, de faire naître l’envie, le désir intense de fraîcheur. Imaginer, paupières closes sous les lunettes sombres la couleur verte mentholée et le scintillement de la masse fraîche, à deux pas. Si on le peut, écouter attentivement le clapot, très important le clip clap quand on a chaud, si chaud que des gouttes de sueur dessinent des rigoles abhorrées sur le buste. Il devient impératif de laver cette disgrâce. C’est là qu’il faut vite se lever, jeter les lunettes sur le premier siège rencontré, secouer la tête pour chasser le bourdonnement du sang dans les oreilles, avancer jusqu’à recroqueviller les orteils sur l’extrême bord de la planche, penser plié- tendu… Cette fois, la sensation vient par la tête, la nuque s’annonce premier récepteur, la plénitude de la sensation éclate quand le corps se cambre à la remontée.
18:30 Publié dans goutte à goutte | Lien permanent | Commentaires (0) | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
08/11/2007
Une à une…
Une à une les gouttes d'eau de nos humeurs glissent et rejoignent l'océan de nos ressentis. Nos échanges, nos disponibilités, nos dons, nos rejets et nos rebellions aussi, qui nous ballottent, nous bercent ou nous poussent … Accepter ou regimber, refuser ou changer, bouger, hurler, tempêter, avaler de bon ou mauvais gré, éclabousser pour jouer, pour piquer, plonger, couler, nager, flotter surnager et reprendre la barre…Vivre en somme
17:15 Publié dans Courant d'O | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, communiquer, nouvelle, poésie, lecture | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer