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06/01/2009

Promesses…

Annoncez le programme!!!
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Noël, c'est donc la crèche …et la pile!
Réjouissant comme tout ce programme concocté par tous les chéris qui occupent mon coeur et ma tête…
Je n'ai même pas envie d'établir de priorité, ça passera comme ça vient, comme toujours.
Ah, et puis il en manque un , dans cette tour prometteuse, et celui-ci ne manque pas de piquant, si je vous donne son titre:

Les femmes qui lisent sont dangereuses!*

Denis s'esclaffait en m'offrant sa trouvaille, mais à tout prendre, entre un livre et un verre de champagne, le choix est fait. J'assume, je suis droguée à la lecture depuis que je suis toute petite, et je me souviens même de l'ouvrage qui a tout déclenché: un Rouge et Or, Garnier Flammarion (???) intitulé le rêve d'Isabelle, offert à la remise des prix de mon CE1. Il s'agissait du délire d'une petite fille** victime d'une chute au cours d'une exploration des ramures hautes. La narration rapportait le rêve vécu durant son inconscience avec tant de vivacité . J'ai été immédiatement séduite,et ça ne m'a plus quitté. Il m'arrive parfois de fouiller dans les stocks sur les brocantes, à la recherche d'un exemplaire miraculé depuis tout ce temps; j'en ignore même le nom de l'auteur, qu'importe, la poésie, c'est d'imaginer et de reconnaître la tranche si particulière de cette collection disparue.

Qu'il gèle, pleuve, neige tout ce que le ciel voudra déverser, je suis parée…

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*De Laure Adler et Stefan Bollmann, chez Flammarion, texte pertinent et humoristique, formidablement illustré d'une multitude de reproductions essentiellement picturales.
La quatrième de couverture annonce la couleur:
" Les livres ne sont pas des objets comme les autres pour les femmes; depuis l'aube du christianisme jusqu'à aujourd'hui, entre nous et eux, circule un courant chaud, une affinité secrète, une relation étrange et singulière tissée d'interdits, d'appropriations, de réincorporations."
…et encore ce début de §, intitulé "Lire au lit"
"S'il n'y a plus de lieu véritablement privilégié pour la lecture, il subsiste tout de même encore certaines possibilités de retrait qui s'accorde bien à son usage immodéré et joyeux. L'une d'entre elles est le lit, qui jouait déjà, dans la description de la chambre de Bettina Von Arnim, un rôle de premier ordre. En tant que lieu où l'on vient chercher nuit après nuit le repos, mais où l'on vient aimer et mourir(.…)Depuis le milieu du XVIIIème siècle, on rencontre de plus en plus de tableaux qui nous font voir la lecture au lit comme une nouvelle habitude, typiquement féminine."
J'ajoute immédiatement que la lecture au lit est la représentation de la dimension intime de la lecture, le lit, la chambre à coucher, le lieu de l'échange intime et chaleureux par excellence. On ne couche pas dans son lit n'importe qui, on choisit de même le transport vers l'intime de nos rêves. Cependant, n'en déplaise à Denis, j'ai partagé avec certains lecteurs pourtant, cette complicité presque charnelle au sujet de lectures échangées…

** Pour que la première rencontre de lecture fonctionne, je suppose qu'il doit y avoir appropriation du sujet par le postulant lecteur . Dans le cas de cette Isabelle, sa chute de l'arbre a sans doute reçu un écho immédiat de mes jeux dans le cerisier "bigarreaux "du fond du jardin, refuge fréquent de nos jeux, pour mon frère et moi. Le problème était qu'il en tombait plus souvent , plus audacieux , plus maladroit ou moins chanceux… Et je n'ai jamais su quel rêve j'aurais pu vivre, si à mon tour, j'avais connu l'expérience délicieuse et redoutée de la chute…

05/01/2009

Cendrillon des temps nouveaux…

Pour commencer en beauté l’année nouvelle, je me retire sur la pointe des pieds, et cède le clavier à ma Douce…
Nouchette, bravant sarcasmes et railleries, se dit prête à affronter vos sourires et autorise la publication de son aventure sous cette rubrique.
Au dire de GéO, Nouchette raconte aussi bien que sa mère…
Comment dès lors avoir le cœur de vous priver de l’affaire ?

Reportez-vous un poil en arrière, par ce froid matin du début décembre, dans l’atmosphère saturée du métro parisien, alors qu’une petite bruine glaciale a déjà ruiné votre brushing matinal et engourdi jusqu’à la moelle vos mains pourtant gantées et vos pieds chaussés pour affronter une journée de bureau…

Il était une fois une jeune femme en route pour le boulot.
Vêtue de son tailleur et de ses chaussures rouges, celle-ci allait d'un bon pas
(Puisqu'elle était en retard comme d'habitude).
Chemin faisant, elle descendit du RER à la Station Charles De Gaulle Étoile, et se dirigea prestement vers la ligne 2 du métro.
Patiemment elle guetta le train vert et blanc, puis à son arrivée, enjamba le marchepied d'un geste ample et souple, non sans se rendre compte que le pied droit s'en trouva tout à coup fort léger! Constatant soudain la disparition de sa chaussure rouge, la jeune femme bondit hors du wagon pour chercher des yeux son soulier sur les rails. Elle le vit, là, gisant tout proche du quai, face contre-terre. Penaude, elle chercha la borne d'urgence puis se précipita sur le bouton "appel du chef de gare":
- Allô?
- Allô!
- Bonjour, monsieur, j'ai perdu ma chaussure sur les rails de la ligne 2
- Ben je peux rien faire pour vous, je peux pas descendre là. Faut sortir M'dam.
- ben, faut sortir où? je peux pas marcher, j'ai pas de chaussures!
- Faut sortir là M'dam, moi je peux pas vous aider. Faut prendre Carnot.
- Je prends la sortie Carnot? Elle est loin!
- J'peux pas descendre, faut sortir M'dam!
Décontenancée par une telle sollicitude, la jeune femme haussa les épaules, commençant à cheminer (ou plutôt claudiquer) vers ladite sortie. Quelques kilomètres de couloirs plus tard... ( nous sommes dans la station plus longue de Paris), elle vit enfin poindre le guichet, et l'espoir de revoir un jour sa chaussure. Décidée à affronter cette péripétie avec humour et bonne humeur, elle attendit patiemment
que la longue file d'usagers n'ayant pas compris comment utiliser les automates distributeurs de tickets termine ses achats pour s'adresser enfin au guichetier avec un large sourire:
- " bonjour, vous allez rire, j'ai perdu ma chaussure sur
la ligne 2 du métro, direction Nat..."
- " Je vous arrête tout de suite M'dam, ici c'est le RER, j'peux pas vous aider!".
- "Non mais, à la borne d'urgence du métro.."
- "Mais ici c'est le RER m'dam, j'peux pas vous aider!".
Abandonnant toute bonne résolution, toutefois sans perdre son sang-froid, Audrey (ben qui d'autre?!) lâche enfin:
- " RER ou Métro, j'ai traversé toute la station pour venir jusqu'à vous, vous allez m'aider à récupérer ma chaussure!".
De mauvaise grâce, le guichetier fit appel à ses collaborateurs pour venir me chercher, et retraverser toute la station en sens inverse, en prenant bien soin de prendre tous les détours afin d'allonger la route au maximum.
Retour sur le quai du métro, quelques 20 bonnes minutes plus tard, et une terrible crampe aux orteils en prime, je récupérai enfin ma chaussure du crochet magique de mon sauveur.
Après auscultation de l'objet, je me résolus à enfiler de nouveau mon soulier, quand, relevant la tête, je me trouvais nez à nez avec... UN EX!

C'est, je crois, ce qu'on appelle une bonne journée.



Ma Cendrillon au pied d’airain a retrouvé chaussure et bonne humeur, après avoir jeté dans ma boîte mail sa mésaventure matinale… Nous en avons bien ri et j’avoue que je suis assez fière de son sens de l’auto-dérision, la meilleure arme à mon sens pour braver les aléas que nous réservent nos petits matins blêmes, conséquences de nuits trop brèves… Et puis, quand on a hérité d’une mère capable d’aller affronter sa journée de classe et les rendez-vous de parents d’élèves chaussée à la fois d’un mocassin noir et d’un escarpin bordeaux, peut-on affronter autrement l’adversité?