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29/11/2011

Baboum…


 

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C’est ainsi que toutes les prévisions sont déjouées.

Depuis sa naissance, tous les adultes qui se penchent vers l’enfant instillent  inlassablement les mêmes phonèmes : Pa-pa ; Ma-man ; Ma-mie ; Pa-pie, etc…

Chaque famille guette les premiers vagissements, les premiers sons émis, les cris incertains qui ressemblent à ces mots tellement attendus, tellement désirés comme une appropriation du lien, une reconnaissance enfin de tout cet amour dispensé.

 

Notre Mathis n’a pas échappé à nos tentatives.

Comme vous tous, fidèles souris- lectrices qui vous reconnaissez dans mes anecdotes, nous nous sommes extasiés aux ba-da- ga, plus ou moins distinctement articulés que produit notre bambin maison. Depuis l’été dernier, Mathis semble organiser de mieux en mieux son discours, mère et grand-mère s’exclament à tour de rôle :

— Mais si j’ai bien entendu, il prononce  va

— Cette fois,   je t’assure, il a émis un di  qui pourrait bien signifier doudie ;

Ce qui est certain en revanche, c’est l’apparition de la dénégation. Le balancement de la tête de droite à gauche ou de gauche à droite est très clair, surtout s’il s’accompagne  d’un nananan tout à fait explicite quand de surcroît le mouvement de tête renvoie la cuillerée de purée à sa fonction décorative.

En octobre, nous en étions à des parfaitement affirmatifs, nous enjoignant de nous poser où le désirait notre lutin en quête de câlin. Pour rester honnête,   pouvait également traduire le  titre du livre à lire, la voiture à pousser, le manteau à enlever, en un mot  toute une palette de nuances appropriées aux activités.

Au moins, nous étions unanimement ravis du pouvoir communicatif de ce claironné.

 

Un beau matin, Mathis a décidé de surprendre son monde.

D’un geste décidé, il a jeté un premier joujou par terre et regardant ses parents avec provocation, il leur a lancé cette exclamation péremptoire :

  Baboum !

Et comme Seb et Audrey restaient perplexes, le petit bonhomme a réédité son exploit, soulignant  de nouveau le jet de jouet de la même proclamation :

Baboum ! Baboum !

 Philosophes, Papa et Maman attendront encore un tantinet les mots magiques qui les identifient. Mathis a choisi  à sa guise sa manière d’entrer dans le langage.

 

10/11/2011

Décrue

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Une semaine de tempête sur nos têtes.

Une semaine de pluie et de  vent,   bourrasques et orages, nous n’en demandions pas tant pour accepter la ronde des saisons.

Une longue semaine grise et humide, un ciel de plomb pour tout horizon.

Et dessous nos pas, la terre enflée.

Habituellement lézardée par l’absence d’eau,   la terre d’ici est  sèche, durcie par le manque, comme un cœur en souffrance.

Au deuxième jour, cette  terre est déjà malade. Elle refuse d’avaler la potion.

-  C’est trop, dit-elle, trop pour moi.  Mon régime est chamboulé, j’ai besoin de m’habituer, de prendre l’humidité à petites goulées, sans me presser.

Au troisième jour, la tourmente redouble.  Obstinément, de son réservoir percé, l’eau se déverse sans cesse sur le sol saturé.

 Sous  les torrents improvisés, les chemins se perdent. La pente des sentes accentue l’ardeur du flot, la terre  diluée dévale, chargée de pierrailles, comme si la colline décidait de couler vers la plaine.

En bas, les champs disparaissent à leur tour. Plus de racines, plus de vignes,   plus de  limites entre routes et fossés, un vaste lac s’étale.

 

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On pense à Noé.

Des histoires de naufragés remontent, on imagine la colline émergeant lentement des rives d’une mer primitive,   ponctuée d’oiseaux abasourdis ébouriffant leurs plumes aux rivages boueux… L’homme  des crêtes se terre en attendant l’éclaircie.

Ceux du bas sont moins heureux.  Eux n’ont plus d’abri. L’eau s’est invité dans leurs demeures, leurs chambres et leurs salons. Mais elle n’arrive pas claire comme la pluie. La crue qui envahit les maisons s’est gorgée de boue, de pierres,   de poussières. L’onde pure s’est ruée en fange hostile, bourbier glacé qui anéantit tant d’efforts passés, tant de rêves  chèrement réalisés.

 

Enfin, le ciel a épuisé ses réserves ;  lentement, la pluie a reflué.

Sous la lumière engourdie d’une aube renouvelée, la pluie a  fini par cesser.

Un soleil  jouvenceau balaie les nuages, sa clarté timide se penche sur  les marécages. 

Les pieds dans l’eau encore, mais la tête au soleil, les ceps de vigne attendent des jours meilleurs.  Les routes de la plaine retrouvent le tracé du macadam, la terre déglutit les dernières gorgées de  sa tisane  automnale.

 

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Demain, il faudra nettoyer.  Demain il suffira d’ébrouer les résidus de boue,   de balayer les amas de vase, de repousser le limon dans  le lit  des rivières… Demain, le soleil luira sur les terres de Provence  rendues à leur vraie Nature.

 

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05/11/2011

Déluge et petit peuple…

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C'est vrai qu'ici c'est le déluge…

Depuis dix ans que je suis installée sur ce bout de colline, je n'avais jamais affronté une telle douche céleste…

Bourrasques et trombes d'eau depuis trois jours pleins, les chemins n'y résistent pas, les vignes de la plaine sont ennoyées, la piscine déborde régulièrement, …et nous affrontons vaille que vaille les mille et une malices du vilain  lutin de la maison : plomberie défaillante, velux fuyant, séjour ruisselant…Et chauffage lymphatique jusqu'à l'éclipse. Cette semaine restera marquée par les pannes en chaîne… À tel point que GéO ne s'énerve même plus…

 

Il en est deux toutefois qui  apprécient la situation… 

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