29/03/2016
Fragments - 2
Fragment gris
Une chance à saisir
— Eh bien oui, je pars ! Et non, je n’avais pas l’intention de t’en parler. Oui j’ai retiré toutes mes économies. Il est à moi cet argent, que je sache ! Et je n’ai pas à te dire où je vais… Rends-moi mon billet de train. Sinon, de toute façon, je pars à pied !
— Arrête tes cris et tes larmes, je la connais par cœur ta comédie ! Ça fait si longtemps que tu la joues. Tu devrais apprendre à tirer d’autres ficelles ! Si tu crois que je vais me laisser émouvoir parce que tu exhibes encore ta Ventoline, comme si j’étais responsable de ton asthme… Moi aussi, figure-toi, je me lasse. Toujours les mêmes scènes, les mêmes menaces, les mêmes refrains et les mêmes promesses que tu ne tiendras pas.
Tiens cette fois, c’est moi qui te mets au défi. Pars, puisque tu en as envie, pars et emporte tout ce que tu veux…
— Non, je ne veux pas de tes photos, tu arrives même à faire mentir les souvenirs! Je ne veux pas non plus tes lettres, tu peux envoyer au diable ces mots inventés quand je croyais t’aimer. Je veux t’oublier et effacer ces années passées ensemble qui n’ont servi à rien. Tu as tout abîmé, je préfère repartir de zéro, sans souvenirs ni regrets. Garde tout, jette en vrac ce que tu voudras, fais-en l’usage qu’il te plaira… Ah si, tout de même, le trèfle à quatre feuilles, je le conserve, je veux au moins avoir une chance de ne jamais te revoir !
01:56 Publié dans Conte-gouttes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écriture, nouvelles, saynètes, couleurs des sentiments, acl | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
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