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29/11/2015

D'après une histoire vraie

De ce roman intrigant, on peut tirer toutes les pelotes pour dévider les nombreux thèmes qui sont abordés, de front ou en filigrane. Il restera sans doute comme l’un des plus brillant de cette rentrée littéraire 2015; Il démontre de surcroît l’immense talent de Delphine de Vigan.

Pour tous les lecteurs de l’ouvrage précédent, Rien ne s’oppose à la nuit,  D’après une histoire vraie peut accrocher comme la suite du roman. La narratrice porte le prénom de l’auteur, elle a écrit un livre intime fondé sur la vie et la mort de sa mère, en développant le contexte familial qui met en cause de nombreux membres de cette famille, elle évoque sans détour son compagnon que tout fan reconnaîtra sans hésitation. De nombreux éléments se réfèrent ainsi à ce que le lectorat habituel de Delphine de Vigan ne peut ignorer. Tel est donc le thème principal de ce récit : l’écrivaine mêle habilement réalité et fiction et construit une intrigue prenante qui fonctionne comme un thriller. De fait, ce livre se lit d’une traite. Le plus fort est que le lecteur se sent parfaitement manipulé mais est prêt à en redemander. Il peut même, ce lecteur, se sentir interpeller par l’auteur à travers les propos prêté à l’un des personnages : «  voilà ce que le lecteur attend des romanciers : qu’ils mettent leurs tripes sur la table. L’écrivain doit mentionner sans relâche sa manière d’être au monde, son éducation, ses valeurs, il doit remettre sans cesse en question la façon dont il pratique la langue qui lui vient de ses parents (…) Il doit créer une langue qui lui est propre, aux inflexions singulières, une langue qui le relie à son passé, à son histoire. Une langue d’appartenance et d’affranchissement. L’écrivain n’a pas besoin de fabriquer des pantins, aussi agiles et fascinants soient-ils. Il a suffisamment à faire avec lui-même. «  ( Page 188-189) Nous voilà au cœur du premier thème. Delphine, la narratrice, a été fragilisée par certaines réactions suscitées par son livre précédent, des lettres anonymes notamment, lourdes de reproches et de menaces confuses. Malgré sa volonté de résister, elle se sent minée d’autant qu’une nouvelle donne de sa vie, le départ des enfants hors du nid, conjugue la crise du parent abandonné aux questions récurrentes du sens de son art. Ces dilemmes superposés entraînent une réaction inattendue et redoutée par tout auteur : Delphine peine à entamer un nouvel ouvrage, elle est victime du syndrome de la page blanche.

C’est alors que Delphine rencontre une jeune femme, qui s’appellera simplement « L ». Comme ça se prononce. D’après une histoire vraie se présente alors comme un récit chronologique et méthodique de la prise de possession de L sur la vie de Delphine. En trois phases, évidemment, comme dans tous processus de manipulation. L est belle et intelligente, intuitive, compréhensive. Elle devient indispensable. Puis installée chez Delphine, mais assez habile pour ne jamais rencontrer de témoins, L devient intrusive et s’identifie de plus en plus à Delphine, au point de s’immiscer dans sa vie, elle en prend les rênes. Enfin,  et je vous défie de reposer le livre à ce moment-là, la relation des deux femmes devient vénéneuse… Mais qui trahit qui ? Delphine elle-même n’est-elle pas partie prenante dans la déclaration de cette guerre larvée ?

Ainsi après la question de l’implication de l’auteur dans son œuvre vient la grande question de la manipulation. Deuxième pelote qui peut s’alimenter sans fin. Car si toute histoire est vraie durant le temps qu’elle est racontée, selon Rudyard Kipling, l’écrivaine joue à merveille des mille facettes du récit, effets de miroirs et tiroirs en cascade de poupées russes. Au point que dès la moitié du roman, on se pose la question de savoir si L existe vraiment… Et vous ne le saurez jamais.

« Quiconque a connu l’emprise mentale, cette prison invisible dont les règles sont incompréhensibles, quiconque a connu ce sentiment de ne plus pouvoir penser par soi-même, cet ultrason que l’on est seul à entendre et qui interfère dans toute réflexion, toute sensation, tout affect, quiconque a eu peur de devenir fou ou de l’être déjà, peut sans doute comprendre mon silence face à l’homme qui m’aimait.

C’était trop tard. » ( Page 325)

Sur une intrigue qui semble construite chronologiquement, se greffe un art consommé des retournements de situation, des rebondissements et des faux-semblants. On peut relire trois fois le roman, on ne trouvera pas la faille qui donne la clé. Mais vous serez sans cesse interpellés par toutes les bonnes et mauvaises raisons qui gouvernent nos affects : peur de la solitude, joie et angoisse de voir les enfants partir, sens de ses choix affectifs, mauvaise conscience et mensonge ordinaires, anodins avant que leur récurrence ne devienne poison. Delphine (la vraie et la fictionnelle) pose la question du risque d’exposition du créateur. Qui ne l’a ressenti ?

Un vrai bon roman qui ne se referme pas impunément, vous pouvez m’en croire…

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D’après une histoire vraie

Delphine de Vigan

J C Lattès (août 2015)

ISBN :978-2-7096-4852-3

 

16/11/2015

Un amour impossible

Dire que j’ai abordé ce livre avec ma curiosité coutumière serait mentir. Je m’étais bien promis de ne jamais choisir, de ne jamais privilégier cette auteure, au motif qu’elle est cataloguée depuis vingt ans dans les auteurs d’autofiction qui se racontent indéfiniment en étalant leurs vicissitudes les plus intimes sur la place publique,   et que non, pour moi, la littérature, ça ne doit pas servir à régler ses propres comptes… Et puis s’arc-bouter sur ses positions, rester figée au garde à vous sur des règles auto édictées, ce n’est pas tenable dès lors que sont présentés des arguments intelligents qui invitent à « goûter avant de rejeter ». Catherine, ma libraire du jardin des Lettres, m’a justement engagée à revoir mes positions sur l’écriture de Christine Angot, me prêtant même son exemplaire personnel, c’est dire !

Et de fait, la lecture de ce roman- qui- n’en- est- pas- un m’a paru très facile et a vaincu rapidement mes préventions. En défilant chronologiquement et sans fioriture l’histoire de ses parents, Christine Angot parvient à dresser le portrait d’une femme simple, trop simple même pour ne pas paraître benête. Parce qu’elle tient tout le discours à hauteur de langage oral, le lecteur ne peut éviter de prendre parti pour Rachel, jeune provinciale qui découvre dans l’immédiat après-guerre les charmes et les risques d’une relation libre avec son amant. D’emblée, celui-ci hérite du mauvais rôle, mufle supérieur, beaucoup plus conformiste et calculateur que sa jeune amoureuse. Christine sait donc depuis toujours que son père a abandonné sa mère, même si la naïveté de celle-ci a enjolivé et occulté la relation au père.

Un beau jour l’enfant, devenue adolescente, est amenée à mieux connaître ce père. Sans trahir immédiatement les ressorts de cette relation nouvelle, le père séduit sa fille bâtarde en lui ouvrant les portes (au sens propre) d’une vie qu’elle ne pouvait qu’ignorer auprès d’une mère aux moyens pécuniaires limités. La comparaison joue en défaveur de la mère qui subit alors le rejet violent de sa fille. Christine Angot maintient le ton de son récit au niveau de la conversation. Elle déroule son histoire sobrement, sans commentaires psychologiques, sans clins d’œil au lecteur. Celui-ci, privé de connivence, est renvoyé à sa propre morale, d’autant que les mots jetés sur le papier sont durs, abrupts,  impitoyables. Et l’on prend (j’ai pris ?) encore parti pour cette femme isolée, dédaignée, résistant malgré l’ignominie des faits. Jusqu’au moment où éclate la faute du père, le reproche de la fille à la mère, la fuite de celle-ci dans la maladie, et l’on se prend au jeu de l’empathie enfin pour l’enfant victime .

On l’aura compris, aucun membre de cette fausse famille n’est épargné. Le père évidemment, mérite l’oubli où sa fin l’a mené. Mais des relations passionnelles amour haine entre les deux femmes, il ressort un revirement rafraîchissant bienvenu. Christine peut enfin accéder au pardon, le pont se crée entre la mère et la fille, même si il est aisé de deviner que leurs rapports n’auront plus jamais la spontanéité et le naturel des années d’enfance.

Alors, ce style Angot ? Il m’a semblé, sur la foi de ce livre lu, que les redondances,  les répétitions, l’application au renoncement de toute élégance stylistique, la platitude scrupuleuse de la syntaxe, convenaient à l’incarnation du noyau familial. Rachel n’est pas une simplette, mais à l’inverse du conformisme bourgeois du père, elle a manqué d’ambition sociale, elle a subi la dévalorisation du regard sans se trahir. Elle apparaît en réalité comme une femme de cœur, et la réconciliation finale est plus qu’une fin heureuse, c’est une revanche sur les calculs et les manœuvres paternels, c’est le rejet définitif d’un monde aux valeurs frelatées. Sans retour, sans concessions.

De là à lire tout Angot ? Je ne crois pas… Mais finalement, Catherine avait raison, ce livre délivre une certaine émotion authentique qu’il serait stupide de dédaigner,  juste par parti pris. À vous de vous faire une opinion.

Christine Angot, roman français, autofiction, rentrée littéraire 2015

Un amour impossible

Christine Angot

Flammarion (rentrée septembre 2015)

ISBN : 978- 2-08-128917-8

 

22/09/2015

Otages intimes


      Ce sera sans doute l’un des ouvrages les plus marquants de cette rentrée littéraire, même si, comme son titre le suggère, sa cible ne  concerne pas forcément le   grand public. Par la grâce de son écriture mêlant adroitement  la réalité extérieure au fil des pensées et ressentis de ses personnages, Jeanne Benameur nous convie dans le chaos personnel d’Étienne, photographe de presse tout juste libéré après quelques mois  de captivité.   De manière tout à fait emblématique, ce collecteur d’images a été enlevé en plein reportage, alors qu’il observait avec fascination une femme en train de charger sa voiture pour fuir avec ses enfants la ville en guerre. 

Dès les premiers mots du roman, Jeanne Benameur nous happe dans la confusion qui habite Étienne :  La peur, l’effroi, la faim, le manque de tout et d’abord l’isolement terrible qui donne l’impression de ne plus exister. Logiquement, Étienne voudrait que ces traumatismes s’effacent en réintégrant sa vie d’avant.   Mais quand il remonte à la surface, quand il se répète que c’est fini et qu’il va retrouver le cours normal de son existence, Étienne ne parvient pas à se sentir libéré. Page 13 :

«  Depuis, c’est l’entre-deux. Plus vraiment captif, mais libre, non. Il n’y arrive pas. Pas dedans.

Quand il a été enlevé, tout a basculé. On l’a fait passer, d’un coup, de libre à captif et c’était clair. La violence, c’était ça. Depuis, la violence est insidieuse. Elle ne vient plus seulement des autres. Il l’a incorporée.

La violence, c’est ne plus se fier à rien. Même pas à ce qu’il ressent. »

Thème principal de cette chronique du retour à la liberté, Otages intimes démontre combien nous sommes tous prisonniers de nos propres peurs, de nos frustrations, de nos rêves avortés. Aux côtés d’Étienne, nous ressentons combien nos vies sont tissées de tous nos ressentis. Par Étienne, mais progressivement aussi par le truchement de ses proches, nous percevons combien nos propres sentiments constituent la première prison dans laquelle nous nous enfermons : peur de n’être pas aimé, de n’être pas à la hauteur, de ne pas  savoir aimer. Peur de soi plus que peur des autres, finalement.

Captif. Ça vibre dans son ventre, entre ses deux épaules.  La nuque. Il revoit la nuque penchée d’un prisonnier qui n’en avait plus pour longtemps.

C’est dans sa nuque aussi maintenant. Tout ce qu’il a vu. Comment a-t-il pu traverser toutes ces images pendant toutes ces années ? Il s’est cru indemne ; Il a cru… maintenant, il ne peut plus, tout est là.  Et lui, un territoire occupé. Il voudrait crier J’ai pas le droit d’avoir juste un peu de paix ?( Page 72) 

Une des images qui hantent Étienne le ramène toujours juste à l’instant précédant son enlèvement : cette femme , mère de famille ancrée dans la nécessité de fuir, donc de protéger sa famille,   symbolisée par une  mèche brune échappée de son foulard,   décrite encore et encore, dessinant l’incarnation de la volonté d’agir. Cette vision constitue sa dernière image du monde d’avant la terreur. L’hésitation qu’il a marquée avant de l’aborder pour la photographier a entraîné une sorte de blocage, de frustration dont il ne parvient pas à s’affranchir.

 

 

Parallèlement au douloureux  cheminement d’Étienne, l’amour bienveillant d’Irène sa mère, essaie de construire des digues pour qu’il se repère, balises qu’elle veut discrètes et solides. La figure d’Irène cependant ne se résume pas à cet amour maternel extrapolé. La force du roman éclate ici par la juxtaposition des douleurs personnelles de chacun des personnages.

Il a averti Irène qu’il rentrerait sans doute tard et elle est juste allée chercher un morceau de pain et du fromage qu’il a enfourné dans sa sacoche avec la gourde, comme quand il était petit.

De la fenêtre, elle l’a regardé s’éloigner.

Sa haute silhouette l’a rappelée des années en arrière. Elle s’est parlé toute seule, comme elle fait souvent. Tu marches comme ton père. Quand il rentrait de ses voyages et que je sentais qu’il n’avait qu’une hâte : y retourner. Lui aussi partait vers la forêt et même ici, dans la maison, l’attente ne cessait pas. Sa présence ne comblait rien. J’étais devenue une drôle de femme. Une femme qui attend ce n’est plus tout à fait une femme. Est-ce qu’il faut toujours que l’histoire recommence ? j’étais comme notre village, un espace traversé de ruelles qui semblent mener au centre, à la place, mais en fait qui se détournent l’air de rien et vont toujours vers la forêt.  Un jour je t’ai cherché, tu étais petit, sept ou huit ans peut-être et tu étais sorti avec un drôle d’air, ton goûter à la main. Je t’ai suivi, de loin. (…)  Tu t’es arrêté devant le petit torrent et tu as mangé ton goûter debout, face à l’eau qui cascadait. Puis tu as jeté d’un geste large les miettes, comme une offrande, et je t’ai entendu tu parlais tu criais des choses dans le bruit de l’eau. Je n’ai pas compris les mots mais j’ai pensé à une prière et je suis resté là, à te contempler. Est-ce que si j’avais compris ta prière, j’aurais mieux su te protéger du monde ?

Toi et moi nous étions des petits territoires envahis par l’absence. Et nous faisions face , comme nous pouvions. Parfois il faut savoir baisser la tête. (Page 73-74)

 

 

Alors Étienne se tourne vers Enzo, l’ami d’enfance, le frère de cœur, qui l’accueille de son silence si dense et de sa musique. Enzo représente la fidélité, la présence, l’enracinement de la relation parce qu’il est resté au village, et que son métier de menuisier l’ancre dans un monde matériel dénué de peur. Enzo parle peu et comprend tout, comme s’il était la quintessence d’un monde isolé  des querelles humaines.

Enzo continue à jouer pour son ami endormi. Sous ses yeux maintenant, le corps si amaigri. Il joue doucement. C’est le mot « confinement » qu’il fait vibrer sur les deux cordes basses du violoncelle. C’est sous sa propre peau. Le visage d’Étienne est paisible. Enfin. Il continue à jouer doucement. La musique maintenant habite toute la pièce. Elle borde le sommeil de son ami.

(…)

Les paroles qu’il aurait voulu pour son ami, elles sont dans la musique cette nuit. Elles disent l’air du matin qu’il allait respirer pour lui. Elles disent la cime des arbres et l’élan du vol quand il planait là-haut et qu’il essayait d’élargir le confinement. Pour lui. Pour Étienne. Les paroles sont là. Ses mains ont toujours su dire mieux que sa bouche. Que sa musique borde le sommeil. Il garde la porte des enfers. Dors Étienne.

(…)

Dans la poitrine d’Enzo il y a les forêts bleu sombre. Il joue il ne s’arrête pas il vole très haut au-dessus du village et l’air entre dans sa musique. Chaque lettre du confinement s’envole. Loin.

(…)

Enzo cette nuit joue pour Étienne pour Jofranka pour l’enfance qui les a réunis sur le chemin. Pour cette part d’eux-mêmes qu’ils n’atteindront jamais. Leur part d’otage.

(Page 80-81)

Étienne retrouvera encore Jofranka, la fillette qui complétait leur trio amical, soudé autour de  la musique transmise par Irène. Comme un leitmotiv, le trio de Weber souligne par sa grâce l’inadéquation des hommes face à la violence. Comme Étienne Jofranka   connaît bien la violence, elle a choisi de défendre les femmes opprimées partout sur la planète et œuvre pour qu’elles obtiennent réparation, même quand le découragement l’atteint à son tour. Ensemble, ils peuvent découvrir le fil ténu qui permet de tenir et d’oublier, ne serait-ce qu’un instant, la charge de violence et d’horreur, de ne plus s’en sentir le reflet sordide et mortifère.

 Qu’on ne s’y trompe pas, l’univers de Jeanne Benameur n’est pas  si sombre.  Cet ailleurs qui habite chacun de nous  se présente comme une rédemption, une vibration qui change le cours des choses. Enzo partira enfin de son village, Jofranka repartira plus forte encore vers sa mission et Étienne…

 Étienne a fermé les yeux.

Maintenant il peut accompagner la femme aux cheveux lourds et ses enfants jusqu’au bout. Il joue. Il pulse dans le trio la force qui lui manquait. Il retrouve la partie du morceau qui lui a manqué pendant l’enfermement. Maintenant il peut imaginer la femme qui roule. Longtemps. ( Page 191)

Jeanne Benameur bouscule la structure des phrases, elle tord la ponctuation et les codes de l’écrit, elle impose par la force de ses images le désarroi, la colère,  la solitude terrible qui accable ses personnages ou réajuste leurs regards.

  Quand ce sont les phrases de l’auteur qui reviennent ainsi étayer les émotions ressenties à la lecture, il est évident que ce roman mérite d’être lu et relu, placé en bonne place dans votre bibliothèque, prêté sans retenue. Il marquera cette rentrée littéraire, il marquera l’année de lecture qui nous attend, j’en fais le pari.

 

Jeanne Benameur, éditions actes Sud, otages, peurs, roman français, rentrée littéraire

Otages intimes

Jeanne Benameur

Actes Sud     (Août 2015)

ISBN :978-2-330-05311-6