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05/01/2013

2013, à vos souhaits!


                       
D’abord, toutes mes excuses à vous, fidèles souris- lectrices (et lecteurs, pour ceux qui m’en font la grâce).  Il est coutume de ne pas franchir le passage  subtil du  millésime sans  présenter vite et bien ses vœux.  Permettez-moi de rattraper mon retard, histoire de rester dans des délais décents. Toute rituelle qu’elle paraisse, cette activité n’en est pas moins lucide et sincère.

               

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   Qu'elle  vous soit une année aérienne, que vos  soucis s’y pointent à pas menus, que vos corps et vos âmes s’ébattent en harmonie, que vos proches s’épanouissent à loisirs, que vos bulles affectives soient rayonnantes et pétillantes…

Pour le reste, l’environnement, les contingences économiques, politiques, sociétales, nous  ferons forcément comme avant: le changement de date n’affectera pas nos réflexes d’adaptation, nous nous accommoderons des contraintes en maugréant, nous contournerons nos difficultés avec courage et discernement, n’est-il pas ?


Mais s’il est un souhait primordial que je brûle de vous adresser, c’est surtout celui que chacun connaisse la Joie de vivre, l’Enthousiasme des rencontres stimulantes, l’Émulation des partages complices, l’Émotion des créations artistiques, quelles qu’elles soient… Que 2013  flamboie d’étincelles vivaces et magiques, où se consument allègrement la morosité, les replis identitaires, les peurs du lendemain et les vertiges réactionnaires !

 

Voilà,  en l’état, les vœux pour lesquels il m’a fallu une semaine de réflexion !

 

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Et  qu’à l’image de mon ciel provençal, notre avenir s’immerge dans cet azur profond, que nos pensées nous y portent sans effort ni artifice, comme une respiration  à l’amplitude naturelle, poussée de croissance mentale, once de spiritualité qui ouvrent nos yeux vers le bien-être, que dis-je le BIEN ÊTRE. Être juste bien, là où on est, au moment où on arrive.

Ça paraît simple à écrire,   au déboulé d’une lettre amicale, mais c’est un art difficile après lequel nous courons  tous et toutes dès la sortie de l’enfance. Il faut atteindre une sacrée maturité pour parvenir à poser nos encombrants bagages éducatifs, normatifs, cognitifs… D’abord, il faut prendre conscience du piège, la volonté de bien faire, qui s’impose très vite comme nécessaire. Il faut l’événement déclencheur, accident de vie qui remet tout en cause, ou rencontre opportune par un cheminement hasardeux.  Parmi ces circonstances fortuites, je me suis arrêtée sur une  chronique d’Alexandre Jollien qui explique limpidement ce qu’il appelle notre goût de la transcendance :

« À quoi bon les religions, si elles ne nous élèvent pas !

(…)

Au lieu de prophétiser sur une religion idéale, je dois me souvenir que, si déjà les adeptes des différentes traditions réalisaient à fond un dixième des trésors que leur spiritualité recèle, le monde serait véritablement transfiguré. La religion rêvée, pour moi, c’est avant tout celle qui se pratique, ici et maintenant. Certes, l’être humain reste ce qu’il est, rarement il se transcende tout à fait.  Cependant, suivre  le Bouddha, imiter le Christ, écouter l’appel de Mahomet, pour ne parler que de ces trois guides, rendrait assurément les terriens plus libres, fraternels et joyeux.

Hâtons-nous de mettre la pratique au milieu du village. Il s’agit aussi à mes yeux (…) de réhabiliter le goût de la transcendance et du respect de ce qui nous dépasse. L’homme n’est pas le centre du monde malgré sa fâcheuse tendance à tout juger à l’aune de ses représentations.

Au cours de son développement, Jollien ajoute : Dieu déborde, et de loin,   nos catégories mentales. (…) Je rêve de religions qui respectent pleinement l’autre, qui éveillent aux fraternités. (…) Les religions pourraient devenir une école de vie et de solidarité. Et enseigner la valeur inconditionnelle de chaque être vivant, nous décentrer, nous déplacer de notre tendance congénitale à l’égocentrisme. La transcendance demeure un sommet inconnaissable.

En conclusion, le philosophe  nous invite à porter un regard  grand ouvert sur  nos réalités, «  à se dépasser dans la générosité, la contemplation et la vérité. Être religieux, en un sens, c’est se tenir proche du réel, renoncer à comprendre tout à fait, et s’émerveiller devant ce miracle quotidien : ouvrir chaque matin les yeux et regarder en face  et avec joie notre impuissance à résoudre le mystère. »

( Extrait d’une chronique du Monde des religions n° 55)

Sur ces mots  inspirés, je m’éclipse et retourne à mes lectures…

Bonne et heureuse  méditation à vous, merci de votre passage sur le gué de mes gouttes d’O.   

04/08/2008

Protestants / Catholiques, le progrès !!

Des nouvelles du Monde Moderne, à n’en pas douter !

Que penser de cette comédie macho-religieuse, relevée hier dans les pages de La Vie, sous la plume de Joséphine Bataille, à la rubrique Religion.

On se croirait revenu en plein Moyen-âge, alors que, dans une veine similaire je viens de suivre dans le Lire de Juillet-Août la réponse de Sylvain Gouguenheim à ses détracteurs à propos d’un sujet crucial : au Moyen Âge, l’influence hellénistique a-t-elle touché d’abord le monde chrétien ou plutôt les Lumières de l’Islam … La question semble d’importance, à cinquante ans près… Qu’Aristote ait d’abord été traduit par les moines du Mont-Saint-Michel ou vulgarisé en passant par les sages de Bagdad, voilà un dilemme qui pourrait coûter sa place à ce maître de conférence de l’Université de Lyon. Ce n’est ni du rêve ni de la science-fiction, c’est l’objet d’une vindicte d’importance qui oppose de très sérieux savants, à coups de pétitions et d’intrigues d’amphithéâtres. On peut rester médusé. Toutefois l’article relevé dans le magazine catho d’actualité, La Vie, dont j’apprécie le plus souvent un certain recul face à l’exubérance de la presse d’opinion, nourrit comment dire…un gratouillis de mes neurones. Jugez plutôt :

Dans le 1er paragraphe de l’analyse, on admet que » la crise profonde que traverse actuellement la communion anglicane, et plus précisément L’Église d’Angleterre, pourrait bientôt provoquer une véritable vague de conversions parmi les traditionalistes du courant anglo-catholique ». Ah bon, même Tony Blair est devenu catholique, grand bien lui fasse !

Mais on découvre peu après que « ce n’est pas la question de l’ordination et de la bénédiction des homosexuels qui hérisse ces candidats au départ ». Ouf, nous voilà rassurés, quelle belle ouverture d’esprit sur les évolutions de la société. Mais alors, quelle grave question théologique fait naître ainsi des conversions vers l’Église de Rome, Une et indivisible, comme on le récite si bien dans le Credo ?

Eh bien, je vais sans doute créer un grave choc émotionnel chez mes lectrices, un rien de contentement bonhomme chez certains lecteurs, surtout les mécréants, athées, bouffeurs de curé comme … suivez mon regard . Mesdames, soyez courageuses, nos contemporains chrétiens protestants ( quand même), protestent contre…je cite : « la validation par l’Église d’Angleterre, le 7 juillet dernier, de la consécration des femmes évêques » ! Plus fort quand même que la course philosophique islamo-chrétienne du « c’est nous les 1ers qui avons lu Aristote ». Au fait, entre nous, là, dans le secret de mon bureau-alcôve, les femmes, même si elles savent lire et (rien qu'un peu) écrire, ont-elles vraiment une âme? Enfin, au moins Une âme pour toutes- les- femmes- du- monde- entier, ce serait déjà bien, alors une chacune, faudrait voir à pas exagérer!

Je vous le disais en introduction, en plein cœur de l’été, malgré l’apathie générée par la fournaise dans ce bureau (mon thermomètre signale 34,7° C ) , il faut admettre que les perturbations de la météo anglicane valait bien ce détour.

réf : La Vie n° 3283, article page 31, en date du 31 Juillet 2008

Lire , n°367 été 2008 pages 58 et 59, signature de Marc Riglet, à propos de l’ouvrage Aristote au Mont Saint Michel de Sylvain Gouguenheim, édité au Seuil.