Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11/03/2009

Verdon sous le vent

La visite d’Aurélien nous a ravis, comme toujours, d’autant que les nouvelles sont bonnes et chaleureuses. Vendredi dernier, le soleil s’est mis de la partie, malgré le vent coupant, glacial, l’envie nous est venue de prolonger l’album photos du Haut Var, au sud du département des Hautes-Alpes.
Passant par Quinson au-dessus des gorges, nous avons coupé ensuite la trajectoire de la rivière tumultueuse après Saint Laurent du Verdon.  Le  minuscule petit village  possède tout de même son château, austère demeure carrée à deux  étages, flanquée sur  ses angles de quatre tourelles, fermée par un portail aussi impressionnant qu’inutile, au vu des restes anéantis de la clôture. N’importe, le village semblait endormi, replié sur lui-même comme un gros chat attendant la douceur du printemps à venir pour reprendre un peu d’animation.

Image 2.png



Nous sommes alors descendus vers Artignosc, au nom évocateur de mousquetaire plus que d’oliviers, et c’est là que nous  avons franchi à nouveau le Verdon. Les gorges se sont élargies et laissent filer l’eau verte entre les parois abruptes.

PICT0001.JPG
PICT0008.JPG
PICT0010.JPG




Réfrigérés par la bise, nous  ne nous sommes guère attardés, gagnant un plus au nord Baudinard et le panorama dégagé qui s'offre à la sortie du village. J'ai connu Baudinard il y a presque quarante ans maintenant,et c'est le village du haut var qui me semble avoir le plus changé. La municipalité a retroussé ses manches et éclaté son budget pour polir ses vieilles pierres, encadrer la circulation sur la grand-rue, aménager deux parkings à chaque extrémité de la commune. Confort, calme et sécurité sont maintenant les atouts du village qui a toujours regretté de ne pas tremper ses pieds dans le Lac de Sainte Croix tout proche. Dans les années 70, il fallait tout entreprendre pour profiter de la manne touristique que d'autres sites recevaient comme un don du ciel. Bauduen, Sainte Croix, Les Salles se sont retrouvés sur les berges de la retenue créée par l'édification du barrage EDF sur le Verdon, les habitants de Baudinard ont regardé comme une injustice les camping et les auberges qui ont fleuri à neuf kilomètres! Du coup, le village est devenu "mignon" comme une carte postale, mais il a perdu son caractère de village de montagne, avec ses maisons hautes serrées les unes contre les autres pour se protéger du vent glacial, ses ruelles pentues et mystérieuses, où les habitants à l'année se gardaient de répondre aux interjections joyeuses des rares estivants de l'époque. De nos jours, la municipalité subventionne les initiatives qui attirent les touristes et elle a  contribué à l'ouverture des deux restaurants qui accueillent gentiment et agréablement les affamés en balade.

C'est d'un des parkings aménagés que j'ai capté  ces photos de crépuscule que j’ai plaisir à vous offrir:


PICT0017.JPG
PICT0018.JPG

Voilà l'instant merveilleux où le crépuscule nous a cueillis. Les nuages ont d'abord filtré la luminescence du soleil, les couleurs se sont enchantées, rose, orange, violacées, le festival s'est très rapidement illuminé avant de sombrer derrière la barrière de la Sainte Baume, au loin. Et cette sainte Baume qui veille sur Saint Max, s'achève brutalement au bout d'un à-pic gigantesque, caractéristique du Mont Aurélien, justement…

PICT0014.JPG

 

 

 

PICT0012.JPG
PICT0020.JPG
PICT0021.JPG

04/03/2009

Haut Var, suite sans fin…

Aujourd'hui la Provence s'est à nouveau réveillée sous  un ciel d'averses...
Je profite donc de ce repli  hibernatoire pour ouvrir vos écrans à ces quelques images du  paysage de Haute Provence... Celle de Giono et  de ses rudes paysans, celle dont les estivants  ne profitent jamais puisqu'ils parcourent ces hauts plateaux quand les températures moyennes flirtent avec la barre symbolique du 30°C.

Sur les voies qui mènent aux défilés du Verdon, le musardeur peut emprunter divers parcours, qui offriront  tous des points communs : les routes serpentines, les villages en haut des pitons, signalés par les campaniles ferronnés et leurs places cernées de Platanes, dénudés encore à cette période. Et puis, au détour d'un virage, on débouche sur un plateau, l'horizon s'ouvre brutalement sur la barrière montagneuse, et son panachage de nuages et de neige.
Au débouché de Montmeyan, par exemple, le spectacle est toujours aussi étonnant. On a beau savoir que le fond du décor est à soixante ou quatre-vingts kilomètres, on a toujours envie de tendre la main pour caresser les cristaux qui luisent là-haut. Ensuite, que l'on monte sur Quinson ou que l'on choisisse le ruban droit d'asphalte qui mène par Régusse, on sait qu'on va perdre de vue quelques instants la trame rocheuse, mais les dinosaures pierreux guettent notre avancée et nous rattrapons rapidement leurs silhouettes endormies, figées contre le bord du cadre.

PICT0032.JPG
PICT0029.JPG
PICT0026.JPG



Parfois, le maquis dévoile de nouvelles coiffures, brossées par l'âpreté du vent, tandis que les roches dénudées filent à la poursuite du saupoudrage neigeux bravant l'évaporation.

PICT0020.JPG
PICT0021.JPG




Le cirque entrevu avant l'arrivée aux Salles

PICT0031.JPG
PICT0036.JPG
PICT0037.JPG
PICT0044.JPG




Nous redescendons alors vers le lac de Sainte Croix,sur la  berge sud-est, dans sa poche extrême vers Aiguines et décidons d'une halte aux Salles du Verdon, territoire ancestral de transhumance, comme en témoignent ces moutons de pierre, déposés là en hommage à un style de vie qui ne veut pas disparaître, et que la  lente réflexion des hommes parviendra peut-être à maintenir, malgré les mouches, les odeurs, les ralentissements du trafic...

PICT0042.JPG
PICT0045.JPG


Admirez le soleil dorant ces croupes familières

PICT0046.JPG





Et le niveau du lac,étonnamment haut pour les habitués des berges  en basses eaux :

PICT0047.JPG
PICT0048.JPG
PICT0050.JPG



Tandis que, gardien d'un troupeau intemporel,   GéO médite sur le frémissement des risées, quelques voiliers s'aventurent...

PICT0054.JPG
PICT0051.JPG
PICT0052.JPG



Je me suis laissé rattraper par le monde moderne,

PICT0058.JPG



Sur la route du retour, les évolutions  d'un drôle d'oiseau captent notre attention

PICT0064.JPG
PICT0065.JPG
PICT0069.JPG



Nous bifurquons alors vers Valensol, et je   vous laisse sur ces images sidérantes,

PICT0071.JPG
PICT0072.JPG

 

PICT0073.JPG
PICT0074.JPG

20/12/2008

De la Sainte Victoire à Sainte Maxime…

Petit festival d’images inédites …
Amusons-nous à défriser les cartes postales, décoiffer les idées reçues, secouer les lieux communs…

Après une semaine de temps « mouillé » sur la Provence, ouvrons un peu l’œil sur les réalités du moment. J’aime ces images décalées : la Sainte Victoire si souvent représentée dans ses atours d’été, blanc dinosaure endormi veillant sur la Provence de Sézanne, la voici chapeautée de neige, enrubannée dans les écharpes des nuages.

Photo0165.jpg

Photo0167.jpg




La neige qui recouvre encore ses flancs a déjà déserté La Sainte Baume qui lui fait face, mais elle rayonne sur les montagnes de Haute Provence qui ferment notre horizon, au nord-est. C’est pour vous, Josiane et Jean-Claude, qui fêtez Noël au loin, dans les brouillards de la vallée de Loire, je vous dédie ces deux photos afin de rappeler à votre souvenir émerveillé les splendeurs du cirque devant vos fenêtres Montmeyannaises…

Photo0191.jpg
<br />
.jpg


D’accord, ce sont des vues prises de Saint Max, mais il suffit de longer la RN 7 en direction de Nice, pour jouir du contraste entre les vignobles liquéfiés, prisonniers des lacs formés par les déversements du week-end dernier et les hauteurs immaculées qui bornent les paysages.

Et tandis que nous promenons nos regards sur cette Provence mouillée et réfrigérée, le soleil a repris ses habitudes : À Sainte Maxime, il dore sur tranche les eaux calmées de la Baie, les pêcheurs ont sorti à nouveau leur attirail et taquinent gentiment les petits sars et les mulets, profitant des rayons chaleureux de l’astre du jour…

Photo0182.jpg

Photo0187.jpg

Photo0189.jpg

Photo0185.jpg

30/05/2008

La piscine est en crue…

Il y a seulement quelques semaines, nous pleurions sur la sécheresse endémique et les fissures griffant la terre au sortir de l’hiver…

Je me suis largement répandue sur les promesses de prouesses nautiques que le dispositif ingénieux de GéO allait nous permettre, m’appuyant sur ma longue expérience de sept printemps pleins vécus ici, sur ce bout de colline provençale.

Et voici le cycle rompu, Dame Nature, en sa sagesse, sait ménager des ruptures. Elle nous a réservé le printemps le plus pluvieux que les indigènes maximinois aient connu, de mémoire trentenaire, bien sûr…

1460836083.JPG



GéO s’emploie à vider la piscine, j’ai eu le temps de fixer le niveau de l’eau : record absolu, les skimmers sont totalement submergés et GéO s’inquiète d’un éventuel débordement. Nous voici dans la situation paradoxale d’arroser un jardin saturé par les pluies drues de ces deux jours…

1830650894.JPG


Sur la bâche, les traînées de boue saharienne sont bien visibles à nouveau, malgré un nettoyage complet mercredi.

280161315.JPG


Et notre ourson noiraud, poil hirsute sous la douche improvisée, me suit comme une petite ombre piégeuse, il contourne le grillage qui entoure la piscine et s’infiltre sous la haie de lauriers cerise, histoire de ne pas perdre de vue la maîtresse et son curieux œil noir…

1775166358.JPG


1420741158.JPG


279277256.JPG


29/01/2008

Feuilles mortes…

843941ee641233f77ed0ca564fea978d.jpg


La colline où nous habitons culmine à 350 mètres.
C’est une colline à l’écart de la petite ville, toute de garrigue à l’origine, que les maisons ont progressivement colonisée, depuis un bon quart de siècle maintenant.
La terre est de roc, la végétation naturelle constituée de chênes, chênes verts pour la plupart, cistes et genêts, le sol couvert de touffes de thym sauvages, bataillant au milieu de gros cailloux. Quelques pins s’y exhibent aussi, dont on sent bien qu’ils n’en sont pas les habitants naturels, car on croise beaucoup d’entre eux malades ou réduits à l’état de squelettes desséchés, par manque d’eau ou par négligence, quand personne n’est passé pour les abattre après une de ces catastrophes naturelles propres à notre microclimat.
Et puis au milieu de cet amalgame, dans un désordre sans règle ni logique, quelques silhouettes majestueuses s’imposent. Ce sont des Chênes blancs, gigantesques, qui rappellent un peu l’arborescence des chênes du Nord, excepté la nature de leur feuillage.

6e6200d9255a8c34ecc286adee376cd4.jpg


Notre jardin n’est pas un terrain apprêté, les jardiniers qui s’y sont succédé, nous compris, finissent par renoncer à domestiquer ce lopin coriace, où quelques poussières de terre dissimulent mal la densité du roc. L’outil le plus précieux ici est la barre à mine, puis viennent la serpette pour les lavandes, le sécateur et ses dérivés pour les tailles. En emménageant il y a dix ans, GéO a investi dans les camions qui livrent de la « bonne terre » et a répandu plusieurs mètres cubes de terre arable en vain. La terre s’est dissoute progressivement dans l’entrelacs de rochers plus ou moins gros, et la nature a repris ses droits. À mon tour, je me suis lancé quelques défis, des centaines de litres de terre de bruyère et quelques essais malencontreux plus tard… Je me contente d’observer les Iris en mai (eux poussent tout seul dans le calcaire), les lauriers roses tout l’été, les haies de Pyracanthas réchauffant le paysage d’hiver. Il fait trop froid pour les Mimosas qui ensoleillent la côte dès Janvier, trop sec pour les arbustes et les fleurs qui s’épanouissent un peu partout en France.
Le charme de notre jardin, c’est son sous-bois… Les chênes verts sont restés en place à la construction de la maison et occupent l’essentiel du terrain. Ils procurent une ombre agréable, leurs troncs frêles se divisent en petits groupes, mais dessous, rien ne pousse. À longueur d’année, les petites feuilles sèches, restées vertes, et les glands minuscules tombent sur le sol glabre ; il faut régulièrement ratisser pour contrer ces promesses de pousses à venir. Fastidieux mais simple.

a7612812f305c9fd7389ccb69fe78ed0.jpg


Sur ce terrain, nous avons aussi deux splendides Chênes blancs. L’un domine le sous-bois central, l’autre appartient au voisin et déborde largement sur notre allée. C’est celui-ci qui est cause de mon souci.
En s’étalant au-dessus de la haie, ce feuillu ne procure guère d’ombre, dans un passage où nous ne la recherchons pas. Mais il existe à ses pieds une petite plate-bande que GéO a protégée d’un grillage, évitant aux chats et aux chiens d’arroser les touffes de thym et autres timides asters qui se plaisent bien, accotés au mur mitoyen. C’est le point où tout se complique.
Car le chêne blanc, pour imposant qu’il soit, est un despote, qui perd son feuillage de Novembre à Avril. Et des feuilles, il en produit plus qu’il n’est décent. Il faut avoir vécu ailleurs puis ici pour comprendre que la tâche relève du mythe de Sisyphe. Chaque coup de vent, chaque pointe de gel provoque une chute partielle qui jonche l’allée et s’insinue sous le roncier de la plate-bande. Trois ou quatre grosses poubelles sont alors nécessaires pour retrouver un peu d’ordre… Jusqu’au petit coup de mistral suivant. Cette année, une exceptionnelle série de jours pluvieux a rompu les lancinantes périodes de vent d’ouest, et notre chêne s’est très vite défeuillé, pour mon contentement. J’allais
entrevoir la fin de la corvée. Que nenni ! Jugez plutôt sur pièce et regardez cette branche basse qui me nargue.

474dac36d1f058e846ea035ae7a9889e.jpg



En dépit des fureurs du Mistral et des pluies abondantes, les feuilles rousses et sèches, survivantes des gels matinaux vont continuer à s’accrocher ainsi jusqu’aux bourgeons d’Avril, où enfin elles cèderont la place aux pousses suivantes. Il me reviendra alors d’épouiller une nouvelle fois les thyms en fleurs, les lavandes et tous les épineux qui offrent un abri à la feuillée récalcitrante.

917db8fe84fa6e04484cfe065867d032.jpg


46a470966decf3af0b40641ab7c0b16d.jpg