09/02/2013
Ermitage de charme
Ohé mes discrètes-souris-fidèles, que je devine nordistes accablées par la succession de jours gris, pluvieux, neigeux et /ou verglacés …Les plaisirs de l’hiver vous ont jetées au fond du lit, maussades et bougonnes, dans les transes dépressives d’un manque sévère de lumière ?
Prêts à tous les sacrifices, nous nous sommes mis en quête d’un remède infaillible, apte à parer vos songes dominicaux d’attraits ensorcelés, chargés de reflets ensoleillés et d’odeurs du large.
J’ai déniché pour vous ce petit ermitage de charme, planté au bout d’une presqu’île habitée de flamants roses et de grenouilles…
Imaginez le petit café matinal face à la mer dans cette demeure accrochée à son rocher comme une opiniâtre arapède ?
Monsieur Vauban l’a imaginée pour vous, la grâce de son bon Souverain Louis l’a érigée pour vous, la miséricorde de l’Histoire l’a conservée pour vous…
D’innombrables tempêtes ont porté assaut à ce bras de terre qui se tend encore vers les Îles d’Or
Les tumultes du temps ont fini par avoir raison de la batterie du Pradeau installée dans les années 1630 pour protéger les passes entre le littoral et les îles :
À l’Est, Porquerolles si proche qu’il paraît possible de s’y rendre à la nage :
À l’Ouest, l’îlot du Grand Ribaud sous les feux du soleil.
Et quand il faut s’arracher à la contemplation hallucinante des jeux d’eau et de lumière,
Dame Nature si prodigue offre encore l’occasion d’émerveillements ordinaires : les étangs des Pesquiers, résidus des anciens salins, où s’ébattent flamants insouciants, canards, cygnes et grenouilles ( à ton intention chère Anne-marie, toujours si concernée :270 espèces d’oiseaux recensées) … Tous oublieux des intrusions humaines qui grignotent le marais.
L’harmonie de ce territoire tient à un prodige naturel qu’il est bon de rappeler à l’Homme, fichu animal qui s’imagine toujours doté du droit de domination sur la terre offerte. Il y a peu, à l’échelle géologique s’entend, Giens appartenait à la famille des îles d’Or : sœur de Port-Cros, du Levant et de Bagaud, jumelle de Porquerolles, elle s’ébattait indépendante d’un continent jaloux de leur audace. Ce sont deux fleuves ombrageux, le Gapeau et le Roubaud, descendant des collines chargés d’eaux orageuses et d’alluvions qui ont poussé vers l’insolente fugueuse leurs sédiments. Aidés des courants marins, ceux-ci se sont accumulés jusqu’à former l’isthme de 4 km qui relie l’île à Hyères. Le phénomène est rare, on parle ici de double tombolo, puisque ce sont en fait deux cordons littoraux parallèles qui enserrent une lagune. L’exploitation du sel a commencé dès le Xème siècle, mais les salins ont connu l’apogée de leur exploitation à partir de 1848. L’activité a définitivement cessé en 1996, la presqu’île est dorénavant propriété du conservatoire du littoral, chargé de veiller à l’équilibre du biotope. Belle histoire pour ensoleiller votre veillée hivernale…
18:56 Publié dans Blog, goutte à goutte | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : presqu'île de giens, la tour fondue, carnet de campagne, protection du territoire, nature, oiseaux, îles d'or, hiver, soleil, écriture | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
Commentaires
Al la belle Bleue! Ah ses 'reflets d'argent" sous ..."les feux du soleil"! Et bouquet final ah le magnifique mimosa! Ne manque que son parfum pour eniver nos sens de franciliens encalaminés par la grisaille! Merci Odile!
Écrit par : Evelyne | 12/02/2013
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