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19/03/2008

Paris promis, pari tenu

Sur les conseils avisés de Nucie et de Mireille, nous avions projeté de voir Paris lundi dernier. Nous aimons bien réserver nos soirées de Lundi ou Mardi au cinéma, car ce sont des jours où le public est clairsemé, les salles moins chaudes et nauséabondes, petits avantages qui contribuent au confort de la séance… mais en ce moment, le Mardi, c'est… Maupassant!
Nous voici donc à Aix ce lundi. Le Cézanne se situe près de la Place de La Rotonde, dans une petite rue habituellement déserte. Quelle ne fut pas notre surprise de déboucher sur la ruelle pour slalomer entre les badauds; Les trottoirs encombrés, les files d'attente déjà fort longues nous intriguent. Un panneau retient notre attention:
"Pour le film Bienvenue chez les Ch'tis, réservez à l'avance…" Nous n'en revenons pas, ce film rencontre un succès phénoménal, et nous avons bien apprécié, mais quand même!
Nous arrivons à nous glisser jusqu'à la caisse,et là, surprise: 7 € seulement pour nos deux places! Nous n'en revenons pas, mais la caissière sourit… et ça nous revient, le petit encart annexé à la couverture de Télérama: le Printemps du cinéma, quelle heureuse initiative! Dire que nous avons failli le louper, après s'être évidemment promis d'en profiter. Quelle négligence coupable eussions-nous commise!
Petit apparté socio- économique: À Aix, la place de cinéma plein tarif est à 7,5€, voire 8€ pour certaines productions. Il existe un tarif senior dont je ne peux pas bénéficier pour quelques années encore… Le tarif étudiant, c'est râpé depuis longtemps… ce qui signifie que le budget cinéma d'un couple au revenu moyen est soumis à rude épreuve, puisqu'il faut ajouter environ 3 € de parking. Si l'on opte pour le cinéma du centre commercial le plus proche, le parking sera gratuit, mais la place couramment à 9 €, sans pratique de réduction, autre que les cartes de fidélité , lesquelles ne deviennent intéressantes qu'au bout de 6 à 8 séances, ce qui veut dire qu'on ne choisit plus le cinéma en fonction des films ou des horaires, mais du lieu… Liberté chérie…
Bravo donc pour cette opportunité offerte de profiter davantage des ressources du cinéma… J'ai lu récemment qu'en région parisienne, la municipalité de Bagnolet subventionnait une salle pour permettre au jeune public désargenté de bénéficier de séances à tout petit prix, tant mieux, même si les gros producteurs ( MK2 si ma mémoire est bonne) s'insurge et menace de procès pour concurrence déloyale…

Revenons quand même à Paris de Cédric Klapisch, que nous avons vu dans une salle bondée…
C'est un vrai régal, ce film choral où tous les comédiens sont remarquables, même dans des prestations brèves. Saluons d'abord Karin Viard, extraordinaire condensé de commère commerçante. C'est truculent! Albert Dupontel excelle à la nostalgie, ses yeux se perdent dans les brumes internes de sa mélancolie, il est touchant et très humain. Je ne peux pas citer tous les comédiens, mais retenez qu'il n'y a pas une seule fausse note dans le casting. Même Lucchini fait du Lucchini en mode mineur, ça l'améliore… Romain Duris, grand habitué de Klapisch est très crédible en équilibre entre vie et mort et la répartie adressée à sa soeur ( Juliette Binoche, très crédible elle aussi en femme saturée de difficultés ) touche juste:
" Ne te plains pas, profite… T'as quoi, t'as pas mal, t'as deux jambes, deux bras qui fonctionnent, tu bouges comme tu veux, profite, profite de la vie…".
Tout le thème du film est ainsi résumé et il ne nous reste qu'à adopter le point de vue du personnage, prenant notre part des pages de vie tournées par les différents protagonistes. Certains se rencontrent, se croisent, leurs destins interfèrent ou pas, nous passons tous les jours à côté de situations identiques, dont nous n'apprécions pas assez le sel, faute de recul.
Ce fut donc un beau lundi soir, que nous aimerions vous faire partager…