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12/05/2014

Qu'il est doux de se l'entendre dire…

Depuis toujours,  c’est-à-dire  au moins trois ans, le coucher de Mathis comporte un moment charmant entre tous : la lecture de l’histoire.  Ce soir-là,  la petite sœur déjà  endormie, nous nous sommes réfugiés dans la chambre de Papa-Maman pour profiter de cet échange chaleureux, avec une petite contrainte due à l’heure tardive : « pour une fois, raconte vite, tu n’es pas obligée de tout lire. »

Nous voici  donc tous les deux allongés sur la couette parentale, sous le halo de la lampe de chevet, à contempler les magnifiques illustrations du livre choisi. L’histoire est dense, nous l’avons déjà lue plusieurs fois, l’exercice apparemment facile se borne à la reconstruire à partir des images. Mais voilà que Mathis peine à comprendre pourquoi le Prince  en voyage est si triste de ne plus voir sa sœur restée au palais. Je tente de lui expliquer qu’à l’époque du conte, le téléphone n’existait pas  et que faute de technologie, quand on est loin des êtres chers, on s’ennuie d’eux. J’illustre mon propos en soulignant combien j’apprécie que nous puissions nous parler grâce au téléphone. Mon petit-fils paraît satisfait de cet éclaircissement, nous reprenons le cours des aventures du Prince sur son cheval magique. L’histoire conclue, Papa et maman nous rejoignent pour procéder à la réintégration silencieuse de la chambre enfantine. Mathis descend du  grand lit, le contourne et s’arrêtant tout à coup, il se retourne vers moi :

—Alors quand je suis pas là, tu es triste… (Grand soupir).  Alors ça c’est mince !

le cheval enchanté, Sally Scott, flammarion, mots d'enfants, lecture du soir