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28/06/2010

Les chaussures italiennes

les chaussures italienne490.jpgLes Chaussures italiennes
Henning Mankel

Seuil  Octobre 2009
ISBN : 978-2-02-094465-6

Des chaussures qui ne livreront le sens de  leur existence énigmatique qu'à la méditation des événements  savamment contés: où il apparaît que toute vie mérite réflexion et correction, tant que subsiste  une once de bonne volonté au fond du coeur de l'Homme.

Le cours d’une vie bascule à la suite d’une erreur, qu’il est parfois très  difficile d’accepter ou d’assumer. C’est le cas de Fredrik Welin, chirurgien renommé, qui a rompu net sa carrière à la suite d’« une faute » …  Cet homme brisé, qui a choisi pour punition la solitude d’un  
ermitage sur l’île héritée de ses grands-parents,   est le narrateur d’une longue confession. Au cours de ce voyage intérieur sur les rives de sa vie, il s’efforce de  remettre en place et de recoudre ensemble  les pièces du puzzle intime négligées au cours de son parcours.

Fredrik Welin se reconnaît comme un vieil ours de soixante-dix ans reclus sur une île offerte aux tempêtes et aux rigueurs des vents de la mer. «  J’ai organisé ma maison comme une forteresse imprenable, sur cet îlot dont j’ai hérité. Quand je grimpe en haut du rocher qui est derrière la maison, je vois la mer. Il n’y a rien d’autre, de ce côté, à part des îlots, de gros cailloux en réalité, dont le dos noir et luisant hérisse à peine la surface de l’eau ou la couverture de glace. Si je me retourne, sur mon rocher, je vois l’archipel intérieur, qui est nettement plus dense. Mais nulle part je n’aperçois d’autre maison que la mienne.

Bien entendu, ce n’est pas ainsi que j’avais imaginé les choses.
Cet endroit était censé devenir ma maison de campagne. Pas cette espèce d’ultime bastion où je vis reclus. Chaque matin, après m’être trempé dans mon trou – ou l’été, dans la mer-,   je m’interroge. Comment ai-je pu en arriver là ?
Je sais ce qui est arrivé. J’ai commis une faute. Et j’ai refusé d’en assumer  les conséquences. Si j’avais su ce que je sais aujourd’hui, qu’aurai-je fait ? Aucune idée. Mais une chose est sûre : je ne serais pas forcé de rester ici comme un prisonnier du bout du bout de l’archipel. »
( Extrait p 14)

Avant de découvrir qu’il n’est pas aussi prisonnier qu’il se l’imagine, Fredrik Welin va devoir affronter le regard des êtres qu’il a blessés au cours de sa vie.  Ce retour aux sources représente un parcours inimaginable et insurmontable pour cet homme aigri et sauvage, qui s’inflige une immersion quotidienne dans les eaux glacés comme un rituel exorcisant sa solitude autant que ses erreurs.
Très rapidement, nous suivons Fredrik sur les fondements de sa vie, son rapport à un père réservé mais généreux,   sa revanche sur la modestie de sa condition de serveur, le voyage quasi initiatique  qui les a menés tous deux à une baignade mystique dans les eaux sombres d’un lac forestier, l’été de ses quinze ans.  Il n’omet pas de restituer le malaise que lui a procuré dans sa jeunesse la dépression permanente de sa mère,   dont les larmes au goût sucré ont inondé son enfance et scellé une méfiance viscérale envers l’univers féminin.

Le seul et dernier contact de Fredrik Welin avec le reste du monde s’établit au cours des visites régulières de Jansson, le facteur- coursier qui lui apporte son rare courrier et l’approvisionnement commandé. Jansson est un original hypocondriaque, les deux hommes entretiennent un curieux rapport de force.

Jusqu’au jour où surgit une silhouette inattendue, sur la glace derrière le rocher. Une vieille femme accrochée à son déambulateur, déposée sur la banquise comme par enchantement. Il s’avère qu’il s’agit d’un fantôme du passé de Fredrik, son amour de jeunesse lâchement abandonné au profit des  ambitions  carriéristes de l’étudiant qu’il était alors. Culpabilité et sentiment refoulés lui sautent au visage, tandis qu’il lui porte secours et l’héberge malgré lui dans sa demeure rustique, la pièce abandonnée à une immense fourmilière. Harriett a accompli ce périlleux voyage pour l’obliger à tenir une promesse faite au temps de leurs amours, mais bien sûr, ce caprice de moribonde recèle des détours inattendus qui vont permettre au vieux misanthrope de reprendre pas à pas les traces d’une vie éludée …


Il faut suivre le périple du vieux couple reconstitué sur les terres froides du pays, car pour tenir sa promesse, Fredrik accepte de l’emmener sur les lieux de son initiation adolescente. Dans le froid, l’aventure s’avère périlleuse,  mais Harriett tient le coup, s’accroche remarquablement au fil ténu de sa vie en déliquescence, moralement soutenue par l’alcool autant que par un objectif secret. Piégé, Fredrik découvre enfin qu’il possède plus de racines qu’il ne le supposait. Seconde révolution de son existence, les faits l’obligent à revoir encore une fois sa ligne de conduite.
Inutile d’en raconter davantage sans déflorer les péripéties de ce roman à la fois intimiste et plus optimiste qu’il n’y paraît.  En se retournant sur son passé et ses propres erreurs, l’homme découvre qu’il a en main les atouts pour réparer… Encore faut-il savoir le reconnaître, l’accepter, et se bousculer soi-même pour accepter la part de l’autre, rude combat pour la fierté de l’ermite volontaire :
«    - Combien de temps comptes-tu être partie ? Si tu ne reviens pas, je veux que tu embarques ta caravane. Elle n’a rien à faire sur mon île.
-    Pourquoi te mets-tu en colère ?
-    Je suis triste parce que tu t’en vas et que tu ne vas sans doute pas revenir.
Elle s’est levée brutalement.
-    Moi, a-t-elle dit, je ne suis pas comme toi. Moi, je reviens. Et en plus, je te préviens avant de m’en aller. (…) »
Extrait page 289

Si la rédemption de Fredrik passe par de surprenantes  relations féminines, celles qu’il a fuies toute sa vie, l’univers que décrit Henning Mankell n’est ni tendre ni compassionnel. Les femmes rencontrées sont des battantes, des blessées en lutte contre l’ordre d’une société injuste. L’auteur ne s’apitoie pas sur les faiblesses et les désarrois, il décrit les états d’âme comme des faits, non des jugements. Ses personnages se battent parfois avec maladresse, une rudesse qui touche le lecteur et leur  donne du relief  et de la véracité.






27/06/2010

Pêle-mêle

«  Hum, depuis l’échouage du voilier, la plume de gouttesdo ne s’est guère mouillée ! »

Petit rappel à l’ordre matinal de GéO qui, comme les plus fidèles d’entre vous ( si, si les stats disent qu’il y en a !) s’enquiert de temps à autre d’une éventuelle nouveauté.  En consultant les dates, je dois bien me rendre à l’évidence.  Plus d’un mois depuis la dernière note, ça n’affiche pas la vaillance des jours inspirés ! Me serais-je échouée avec le voilier sur les plages de l’inspiration ?

Ce n’est pourtant  pas la plume de gouttesdo qui sèche lamentablement  devant le clavier. Ce sont les événements de notre petite vie tranquille qui se bousculent allègrement et nous propulsent  dans le mouvement général. Rassurez-vous bien vite, petites souris lectrices, pas de déprime avachie sur le divan du foot national. Les misères du ballon rond m’indiffèrent profondément…
Histoire de rattraper ma désertion épistolaire, je me lance derechef à la poursuite du temps passé en vous exposant  pêle-mêle les éclats de soleil qui ont enrichi ces dernières semaines :

D’abord, le Grand Album pour célébrer à la fois l’anniversaire de ma Douce et la venue prochaine du BB, premier de sa génération dans les deux familles. D’où mon idée, en dénichant parmi les trésors de la Java de Julie un album d’apparence cahier sous la IIIème République
Quelques échanges de mails et des recherches complices promptement menées  
m’ont permis de récolter assez de clichés anciens pour préparer mon album selon la thématique de l’accueil : chaque membre de la famille aura sa page réservant une comparaison avec notre nouveau venu. Lequel s’appelle encore M comme Mystère, car si l’Ange est sexué,  Il n’est pas encore prénommé… Suspense !
Les heures passées sur ce projet ont été largement  récompensées par l’émotion et la joie de nos futurs parents.

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Mon travail n’était pas même  achevé lorsqu’Audrey et Seb sont arrivés. Quelques séances matinales de rattrapage afin de terminer clandestinement, et le grand jour a sonné !

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Séjour riche d’émotions et de bonheur. Il y a plus de deux ans, j’ouvrais Gouttesdo sur le plaisir subtil et la joie de fêter les anniversaires des deux amies au cours d’un week-end escapade à Porquerolles. Cette année, le même événement   les réunit autour de la piscine, appliquées cette fois encore à la même tâche :  protéger, abriter, nourrir et laisser pousser leurs habitants respectifs, bref, en un mot, elles couvent !
La maison est devenue halte-pouponnière quand Stéphanie et son ami  nous ont rejoint : mêmes silhouettes étrangement dissymétriques, même ralentissement de la démarche, même langueur du canapé aux transats autour de la piscine…

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Du coup, les conversations relativement monopolisées sur les événements heureusement prévus pour Septembre, mon grade nouvellement acquis nécessite concrétisation… Nous avons vécu de grandes retrouvailles avec les aiguilles à tricoter; rassurez-vous, je garde le résultat pour moi!

***
Enchaînons  plutôt avec l’apparition fugace d’Yvonne de Gallais

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Impression trompeuse car la forêt  alentour ceint la clairière du Mesnil Théribus, dans l’Oise. Et les agapes ont libéré autour du Punch les saveurs martiniquaises dans l’ambiance des danses antillaises.-

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Du Grand Meaulnes au charmes coloniaux de plantations outre-mer, un véritable dépaysement sous un soleil  tempéré…
***


D’une fête à l’autre, il nous a fallu rentrer bien vite pour préparer la suivante : le partage de mes sixties avec nos émigrés Montmeyannais… Nouvelle variation de rires et d’insouciance le temps d’oublier les inondations catastrophiques du début de semaine…
Prendre le temps de se retrouver, de reprendre le fil de nos jours…Dans l’attente imminente des prochains visiteurs.
Cette fois, l’été s’installe pour de bon…

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Ce bouquet destiné aux heureux récipiendaires du jour : Marie-Jeanne, Philippe et Jean Claude, tous trois accédant ce jour à l’année supérieure, Hourra pour eux !

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