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26/11/2009

Amitié et amitiés

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Un peu kitsch, ce bouquet  composées de roses de Novembre ?
Sûrement, mais je les ai trouvées belles et nobles, entièrement vouées à l’éclat de leurs couleurs, à l’épanouissement de leurs corolles denses et parfaites … La couronne constituée par tous ces pétales m’offre l’évocation idéale du sentiment éprouvé lors de la visite d’Annick, Florence et Alice à la maison, voilà une dizaine de jours.
Observez la structure particulière des pétales :   leur entrelacement illustre l’enchevêtrement des relations amicales au long d’une existence. Belle image de l’Amitié et des amitiés qui entourent et protègent nos cœurs de vie.

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Ce week-end éclair nous a permis d'accueillir Annick, en coup de vent, mais je lui sais gré de nous l’avoir accordé. J’ai toujours connu Annick en train de courir, de se démener pour trouver une solution aux multiples problèmes que rencontre toute mère de famille qui roule en solo.  Toutefois, au cœur même de ses soucis, Annick a souvent procédé en discutant,  en confrontant ses ressentis et  ses angoisses aux avis de ses amies. Son esprit ouvert lui permet d’apprécier les divergences ou les similitudes de situations, de se forger sa vérité, quitte à affronter les conséquences de ses choix. Ce qui me touche en elle est sa volonté combative de positiver et d’avancer… Son honnêteté intellectuelle et sa lucidité, que j’ai retrouvées intactes, bien que nous n’ayons plus eu l’occasion d’échanger ainsi depuis plusieurs années.
Autre bonus du week-end, Annick était accompagnée de Florence et d’Alice, les cadettes de la fratrie, que j’ai comptées jadis parmi mes  élèves.  L’amitié née en cette période est largement payée de retour : il est touchant et  agréable de retrouver à l’âge adulte  les jeunes femmes  et de les écouter exposer leurs projets et leurs plans d’avenir. Que de chemin parcouru ! Elles ont atteint l’orée de leur maturité, et m’ont impressionnée par leur vision pragmatique du futur. Leur confiance en la vie, c’est à leur mère qu’elles la doivent. Merci donc à l’Amitié pour leur passage à Saint Max.

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L’Amitié  est pour la plupart d’entre nous le meilleur ressort du sentiment d' exister, l' appréciation d' épaulement dans les mauvais jours,  l' exaltation par le partage des moments heureux. Qui ne rêve de prolonger à l’infini cette fusion  extra-sexuelle du lien  à l’autre que l’on croit avoir vécu à l’adolescence ?
Avoir été pensionnaire, c’était dans mon cas personnel, avoir noué des attaches privilégiées avec mes congénères… De fait, à l’autre bout de la chaîne de vie, ces amitiés de jeunesse n’ont pas survécu à l'érosion du temps, aux éloignements physiques et aux divergences de cheminement.
Les amitiés adolescentes sont éphémères, elles durent le temps nécessaire à la sortie du nid  et s’effacent souvent à la confrontation des choix amoureux …
Que sont devenues Jacqueline, Viviane, Michèle et les autres ?

C’étaient mes amitiés de jeunesse, et après elles, d’autres figures ont occupé mes pensées, d’autres rencontres ont partagé mes discussions, d’autres personnalités ont construit le réseau de mes amitiés. À leur tour, l’une après l’autre, elles se sont fondues dans la brume du passé. Elles sont entrées au musée des amitiés révolues.
Toute  amitié non entretenue devient fleur fanée.
Les premières amitiés étaient si entières que je croyais qu’elles dureraient à tout jamais.
Les amitiés de l’âge adulte n’étaient pas moins sincères sur le moment, mais  j’ai toujours su, malgré les nombreuses barrières qui ont bloqué la formulation de l’aveu, qu’elles étaient des amitiés opportunistes, puisqu’elles étaient liées à nos couples, à l’évolution de nos familles. Ces amitiés-là  fonctionnaient comme un interminable labyrinthe de miroirs, où de dîners en week-end campagnards, des vacances partagées aux sorties courantes, les échanges se bornaient à se renvoyer indéfiniment l’image du même épanouissement consensuel.

Les premières amitiés étaient abruptes comme les chrysalides que nous étions. Les secondes se sont raffinées par l’enregistrement de codes sociaux.  Les premières se sont évanouies dans un espace indéfini, entre la fac et la mise en couple. Les secondes se sont fondues dans le brouillard opaque levé à l’heure des dissensions et du divorce. Quelques promesses d’amitiés sincères à la saveur embarrassée au moment d’être proférées. C’est qu’il est particulièrement malaisé de  soutenir un seul  membre d’une équipe qui se désunit. Ces amis-là ont généralement rompu  les amarres, sans heurts, sans reproches et sans larmes, juste par défaut de présence.


Je me souviens d'un ami qui définissait ce syndrome en figurant son cercle relationnel sur une soucoupe. Lui se situait au centre de sa sous-tasse, il occupait franchement l’espace plan nécessaire à l’équilibre du récipient. Autour, sur la porcelaine incurvée qui entoure le fond, les gens tournaient  sur un  manège en forme de toupie : tantôt proches du centre, grâce à l’attraction centripète des sentiments passionnés, puis par la force centrifuge des événements sociaux, propulsées vers l’extérieur avec le reflux des histoires achevées. Un beau jour, chacun d’entre nous  pouvait atteindre le bord de l'assiette et disparaître dans l’abîme de l’oubli…

Les véritables amis, celles et ceux qui traversent les courants existentiels et se maintiennent près du centre, sont ceux que l’on rencontre en Pays de  Solitude , sinon de détresse. Chacun peut reconnaître son cercle véritable quand les liens perdurent aux chagrins, aux déménagements, aux errements professionnels et affectifs. De ma période parisienne, je me réjouis des attaches toujours vaillantes avec mon Trio Sensible, même si les entrevues sont devenues rares, elles résonnent toujours du même vibrato. Grande Richesse. De la page construite dans ma-maison-au-bord-de-la-forêt,où ce Trio a joué aussi sa partition, je peux me vanter aussi de quelques amarres solides… D’autres se sont usées avec le temps, certaines ont des pics d’émergence, comme si la marée haute les recouvrait pudiquement pour mieux les mettre à jour, bien au sec, en période de basses eaux :  La vie avec ses nombreux va-et-vient… Mais il ne faut jamais rien regretter, de nouvelles rencontres se sont produites, d’autres visages occupent les multiples pétales de mes roses… Ce bouquet de novembre, c’est un livre de l’amitié qui se feuillette à loisirs.…en marche vers  l’automne personnel  qui me guette, il sent encore très bon.

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22/11/2009

Cinéma: Le concert

Un petit coup de blues en  ce dimanche grisou de novembre ?
Quand le ciel est si bas et l’humidité de l’air si dense qu’on pourrait toucher les gouttes en suspension, il nous reste deux choix : rester sous la couette, surtout si l’on y est en bonne compagnie, ou aller chercher du réconfort et du rêve sur la toile…du cinéma.
Pour notre part, nous avons testé mardi dernier Le Concert, de Radu Mihaileanu, alléchés par les divers conseils de  Simone et d'Annick. Et nous avons passé une excellente soirée…Donc, ce programme convient parfaitement bien à l’ambiance brumaire de cet automne.



Une fois encore, Radu Mihaileanu s’attache à un sujet qu’il connaît du plus intime de sa vie, puisqu’il est lui-même  fils d’un journaliste juif et communiste, victime des camps durant la seconde guerre mondiale. Imprégné sans nul doute des leçons paternelles,  Radu, né en Roumanie en 1958,  a fui en 1980 de régime Ceaucescu. Un passage en Israël nourrira ses inspirations futures, mais c’est en France qu’il se forme aux arts cinématographiques, en suivant les cours de l’IDHEC. Son premier long-métrage s’intitule Trahir (1993) et met en scène les démêlés d’un poète roumain avec le régime stalinien… Son second long-métrage, Train de Vie,   a eu l’heurt d’être très remarqué, aussi bien  à Venise qu’au festival de Sundance, (l’académie du cinéma fondée notamment par Robert Redford, à l’opposé des critères d’Hollywood,). Dorénavant reconnu comme cinéaste auteur, Radu Mihaileanu a encore créé un opus touchant et délicat  avec Va, vis et deviens en 2006. Ces films témoignent d’une habileté à se servir d’une émotion retenue, teintée  d’un humour au second degré, mélange d’autodérision et de cocasserie.

Le concert se situe au premier chef dans la veine franchement comique. La charge du système soviétique rappelle les meilleurs moments du dictateur de Charlie Chaplin…Mais dans le dernier tiers de l’histoire, nous dérivons insensiblement vers l’émotionnel et le film s’achève entre ses deux versants, rire et émotion, de sorte qu’il apparaît comme inclassable. Comédie émotive ou mélo humoristique ? Ni l’un ni l’autre sans doute, mais l’ensemble constitue une  œuvre grand public  qui mérite amplement le succès déjà inscrit à son palmarès. Dès sa sortie la semaine dernière, il était en tête  des sorties de la semaine. 

Andrei Filipov  ( Aleksei Guskov, excellent !) est une des innombrables victimes de la censure des années Brejnev, ère de glace du communisme russe.  Ayant refusé d’abandonner ses musiciens juifs,   ce chef d’orchestre  a été interdit d’exercice et doit gagner misérablement sa vie en qualité d’homme de ménage dans le théâtre même où il a été déchu. Humiliation suprême, lui dont la vie est faite de musique, doit nettoyer les lieux où d’autres exercent leurs talents. Un hasard lui permet un jour de subtiliser une invitation émanant  du Châtelet, à Paris, où il a joué du temps de sa splendeur…  La comédie est en marche, avec ses invraisemblances qu’il faut accepter de bon cœur, comme le code fondamental de la comédie. Nous entrons dans le registre du farfelu, avec ses critères : l’amitié inconditionnelle des compagnons d’infortune, les coups de gueule, la dénonciation du système des apparatchiks, qui paient les figurants pour faire foule, aussi bien pour grossir les pseudos manifestations que pour établir la notoriété au cours des mariages… Entre en scène alors une cohorte d’individus plus débrouillards et sans scrupules les uns que les autres, du pointilleux censeur, corrompu comme les autres, aux « roms » haut en couleurs, trafiquants en tout genre et musiciens instinctifs… La comédie s’envole vers une intrigue totalement  fantasmatique, que la mise en scène colorée et mouvementée entraîne dans une sorte de musicothérapie par le rire. Au passage, tout le monde en prend pour son grade: le système soviétique épinglé par tous les bouts : administration désuète et inefficace, double casquette des petits chefs, système économique déstructuré, grandes et petites affaires se résolvant grâce à l’article 22, celui qui dit :" dém… merde-toi, oh pardon, aide-toi et le ciel…fera de son mieux… " Mêmes les caractères caricaturaux des juifs y sont repris à la sauce Rabbi Jacob cette fois.  Apparaît enfin le personnage pur de cette histoire, la violoniste française Anne Marie Jaquet, interprétée par Mélanie Laurent, qui prête à son personnage sa frêle silhouette gracile. À partir du lien supposé entre la musicienne française et le chef d’orchestre déchu, le spectateur entrevoit une nouvelle dimension à cette comédie digne de Gérard Oury. Je me garderai de vous en dire davantage afin de laisser  le champ libre à votre imagination … Sachez seulement que le courant émotionnel  ne prend pas brutalement le relais sur la comédie loufoque mais s’intègre progressivement au récit, sans rompre la farce. Sortez vos mouchoirs pour éponger vos larmes de rire mêlées aux larmes  d’attendrissement et laissez-vous embobiner par cet énorme canular. En ces temps moroses où même le sport a perdu son lustre et sa noblesse, il est recommandé de s’octroyer une large rasade de franche rigolade incluant l’autodérision en dose homéopathique "slavatrice".
Un dernier mot pour signaler les interprètes du film, tous plus heureux les uns que les autres d’endosser leurs personnages, de François Berléand à Lionel Abelanski, sans oublier Miou Miou égale à elle-même, même si son rôle paraît plus anecdotique.

08/11/2009

Théâtre à Saint Max

 

Il n’y a pas que Ducros qui se décarcasse…
Les petites villes se démènent pour offrir à leurs concitoyens des moments de détente variés.
Côté culture, Saint Max joue des pieds et des mains. Notre petite commune de plus de 13 000 habitants dispose de cinq écoles primaires, deux collèges publics, un lycée public depuis 2 rentrées, et un lycée privé professionnel qui a offert une formation à de nombreux élèves du Canton.

La vie associative y est également remarquablement développée : une bonne centaine  d'associations répartissent leurs efforts sur les multiples secteurs de la vie communautaire : des anciens combattants aux clubs sportifs, culturels, entr’aide sociale,  parents d’élèves et  comité de jumelage. Chorale, bibliothèque et culture font bon ménage, et le forum de septembre offre de nombreux loisirs à qui veut bien s'en donner la peine.

Mais la municipalité n’est pas en reste pour offrir du divertissement.
Hier soir notamment, elle avait programmée une représentation théâtrale. Plutôt que de s’offrir une énième soirée télé,  nous avons décidé de descendre en ville frotter nos postérieurs à la rudesse des chaises métalliques de la salle des fêtes…. 

La pièce annoncée  , Moi, mon mari, mes emmerdes, a du être remplacée au dernier moment par un programme impromptu, servi par deux comédiens, Philippe Urbain et Emmanuel Carlier, seuls en scène dans un décor de paillotes et de détritus de chantier. Des éclairages rutilants, une bande son assez tonitruante, le confort minimaliste offert aux rangées de spectateurs, nous voilà bien loin des ambiances de spectacle  conventionnelles dans les grandes cités. Ce serait presque ambiance kermesse, mais le public est au rendez-vous. Malgré le changement de dernière minute, la salle est pleine et c’est tant mieux, car les deux comédiens qui se démènent sur la scène méritent amplement l’écho des rires qui fusent d’entrée de jeux.

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La pièce jouée, vacancesdemerde.com, a été écrite par nos deux acolytes, et les compères trouvent même l’astuce d’impliquer les Maximinois par leurs répliques taquines au cours de leurs prestes échanges. Évidemment, le public, bon enfant, réagit dans le sens espéré, et le dialogue entre la salle  et la scène devient chaleureux. Du coup, les  joueurs ne se retiennent plus et leur comédie connaît un succès mérité. À force de jeux de mots rebondissants et  de situations absurdes, le comique de situation se révèle efficace…nous sommes tous gorges déployées à oublier les menues misères et les soucis de nos existences ordinaires, une heure et demi durant. Pas de casse-tête intello déprimant en ce samedi soir de novembre, pluvieux et frisquet, et à la sortie du spectacle, l’assistance familiale témoigne de cette ambiance conviviale et chaleureuse.

De plus amples renseignements sur le spectacle présenté
http://www.l-affiche.com/page_artiste_spectacle.asp?rec=355

03/11/2009

Déception et solution…

Ah, la vie des internautes n’est décidément pas un fleuve tranquille…
Alors que j’avais atteint ce pallier de fonctionnement dans gouttesd’O où tout semblait couler de source et se mettre en place comme on respire, ,  voilà que je m’aperçois d’une étrange difficulté : du jour au lendemain, plus moyen d’intégrer de nouvelles fiches de lecture dans la liste Sources. Mais si, vous voyez bien, à gauche, les jolies petites vignettes  présentant les livres qui quittent ma table de chevet et entreprennent un séjour autonome, passant par chez Audrey, ou chez Simone, voire jusque chez Marie-Geneviève au gré des circonstances et des visites…


Aux non initiés des pratiques blogueuses, sachez que Haut et Fort, la plate-forme qui héberge gouttesd’o a résolu de ne plus donner dans l’altruisme : nous sommes passés à l’ère du tout payant, c’est de bonne guerre. Moyennant finance, nous sommes censés bénéficier d’un outil performant, no limit…No worry ! 
Néanmoins, alors que je m’attelle à rattraper le retard considérable que j’ai pris à formuler mes fiches de lecture, je fais face à une déconvenue sévère : pas moyen d’intégrer la fiche de lecture du tome 2 de Millénium à la liste source.… Les deux vignettes  similaires, faces noires encadrées de vermillon pour donner du relief au médaillon central, voilà qui aurait paré la colonne des livres  d’un joyau rutilant ! 
Après moult efforts et essais malencontreux, je me résous à demander l’aide des techniciens de la plate-forme. Las ! mon « ticket », lancé comme un SOS désespéré le 19 octobre, ne trouve sa résolution que le 2 novembre, après, il est vrai, une brève demande d’éclaircissement en date du 21/10. Je pensais être abandonnée à mon sort, jugée peu représentative dans le foisonnement de la blogosphère… Sans que je puisse trouver la notification de cet état de fait, le nombre d’items dans les listes de livres est donc limité à 33…
Entre-temps, je me suis donc résignée à publier la fameuse fiche dans les notes usuelles du blog, déçue d’interrompre ma belle liste de bouquins, frustrée par l’incohérence d’un tel rangement : cela me semble aussi incongru que d’imposer au chocolat le voisinage de carottes dans son réfrigérateur, ou de mélanger intimement les chaussettes et les soutien-gorge dans le tiroir à lingerie !  
Aujourd’hui, prenant le taureau par les cornes, j’ai entrepris de chercher un nouvel hébergeur pour mes fiches de lecture, à laquelle je tiens à donner, principe de « vieille instit », sans doute, une cohérence… Bon, l’affaire n’a pas été si simple, mais voilà, par curiosité, si le cœur vous en dit, essayez donc ceci : http://odelectures.canalblog.com/.

Je ne suis pas encore convaincue, « faut voir… ». L’idée serait de dissocier totalement les centres d’intérêt …
Mais demain est déjà un autre jour et les préparatifs du dîner m’appellent…