25/09/2009
Romance normande
Orages dehors, soleil dans la maison
Tandis qu’ils s’éloignent de notre maisonnée, et roulent vers la Normandie et ses perturbations météorologiques habituelles, nos hôtes du week-end ont laissé du soleil en pagaille dans nos cœurs.
Pourtant, comment imaginer un tel déluge pour décor?
D’accord, les mauvais esprits auront tôt fait de soutenir qu’ils sont habitués, eux, aux averses et aux bourrasques… Mais justement, les vacanciers normands cherchent … le dépaysement, la chaleur, la luminosité riante du Midi, les marchés colorés de notre contrée. Inutile de faire 1200km au bas mot, pour affronter colère divine et orages diluviens.
Là, disons le tout net, c’était raté.
En arrivant, Michèle annonçait pourtant la couleur : « on aimerait bien faire un petit tour au bateau… »
Parlons –en! Dans le même temps, le Préconil sortait de son lit pour répandre les flots boueux dont il s’était chargé tout au long de cette longue semaine d’intempéries. Il faut bien comprendre qu’ici, après cet été chaud et sec, les eaux ruissellent sans pénétrer la terre compacte des collines. En bout de course, les petits fleuves côtiers se délestent d’un fardeau encombrant, branches d’arbres, roseaux, bambous, et déchets multiples que les habitants laissent à l’abandon dans la nature… Je suis certaine qu’en naviguant dans la baie ces jours-ci, il devient difficile d’éviter bois flottés et poubelles de plastique, qui ponctuent la grande bleue de leurs épaves dérivantes.
Dans la maison,nous étions bien au chaud et au sec, à attendre que recommence la romance. Même le petit peuple à quatre pattes occupait la cuisine, Zuko s'ébrouant comme à l'accoutumée dès qu'une goutte atteint la pointe noire de son museau, Copain ravi de s'ébattre sous et dans l'eau, au désespoir de la maîtresse qui n'en finit plus d'essuyer les traces de ses passages…
Vous souvenez-vous de cette rencontre charmante, entre GéO et la dulcinée de ses seize ans ?*
J’avais confiance dans la bonne étoile, et le feeling intuitif et spontané de cette soirée de juin.
Nos nouveaux amis se sont manifestés et nous venons de vivre un week-end enchanteur.
Sans vous raconter par le menu ces trois jours illuminés, je me bornerai à souligner la qualité des rencontres purement gratuites. Personne n’attend rien de personne, sinon le charme de se découvrir. Michèle et GéO savent tous deux qu’ils ne sont plus les adolescents timides qui s’étaient épanchés l’un envers l’autre en rêvant leur amour. À l’autre bout du parcours, ce n’est pas la renaissance d’un sentiment nostalgique qui crée l’intérêt de la découverte. C’est plutôt la perception du caractère exceptionnel de ces retrouvailles, au-delà du temps et des péripéties des existences. Cinquante-deux ans de vie, c’est long et lourd, ça nettoie les timidités et déshabille les illusions. Mais ça prépare aux bilans, aux comparaisons, à la pesée des caractères et à l’épuration des idées prêtes-à-penser. Finalement, cette parenthèse de retour dans le temps n’en est pas un. Comme une surprise de vie, ce n’est pas le passé qui construit une image statique et convenue. C’est la spontanéité des humains qui bâtit une relation complice. Nous nous sommes sentis en famille, réunis autour de la table de la cuisine pour un verre d’amitié pendant que le repas se préparait dans les rires et les plaisanteries. GéO et Dominique se sont complu à échanger leurs secrets de bricoleurs, Michèle et moi avons ratissé les allées de la complicité féminine. Tous les quatre, nous avons dévoré la teneur et la saveur de la connivence instaurée. On s’en est longuement félicité !
19:15 Publié dans goutte à goutte | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : récit, amitiés, amours | | del.icio.us | Facebook | | Imprimer
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