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14/02/2008

Vive le monde moderne !!!

Depuis hier, nous avons adopté un petit dernier…Enfin, dernier, on ne sait jamais, mais petit, il l’est. De ce fait, nous l’avons baptisé Petit Tom, normal non ? Pour simplifier dans l’intimité du foyer, nous l’appellerons Tom Tom.

Certains reconnaîtront que GéO a de la chance. Sa gracieuse Valentine (sourire en coin interdit !) lui a fait sa fête et son anniversaire, une pierre deux coups, car il fallait bien fêter dignement son entrée dans la dernière année de la sixième décennie ! Et oui, tout arrive…

Nous sommes allés quérir notre petit trésor dans sa crèche spécialisée, au milieu du dédale d’une extravagante cité dédiée au commerce, et une fois découvert le Tom de notre choix, nous l’avons emporté fiévreusement, trop pressés de faire connaissance, nous n’avons attendu ni le 14 ni le 17 de ce beau mois de février !

À peine réfugiés dans la voiture, il nous faut procéder à la réanimation de Tom sur l’allume-cigare… 3 à 4 essais sont nécessaires pour qu’un souffle de vie éclaire sa face d’un sourire de bienvenue. Nous nous empressons de lui signifier que nous sommes ses nouveaux parents et lui indiquons l’adresse de son foyer adoptif, ce qui donne lieu à quelques malentendus, problème générationnel sans doute. Comme je veux saisir « Allée Alphonse Daudet », voilà Tom qui caprice et insiste pour nous installer plutôt Allée des Aubépines à Pourcieux ! Certes, l’adresse est bucolique, je préfère cependant conserver notre écrivain épistolier, alors j’insiste et GéO s’inquiète :
- Attention, n’appuie pas trop fort sur l’écran…
De fait, nous sommes épatés par la quantité de données intégrées dans la mémoire de l’appareil. À partir du code postal, il a prédéfini tous les noms de rues commençant par A, et le seul hic repose sur l’attribution d’un même code regroupant plusieurs localités…
Poursuivant l’apprivoisement de notre nouvel ami, nous décidons de lui manifester notre confiance immédiate, et le prions de bien vouloir nous indiquer le chemin le plus rapide pour regagner nos pénates. Tom nous propose immédiatement quatre options, du plus rapide au moins coûteux, il démontre ainsi à quel point il est soucieux de nous plaire, de « nous arranger » comme on dit ici. Il apprécie les distances avant chaque changement de repères, prévient des courbes à venir, évalue le temps nécessaire avant de sortir la clef de ma poche, enregistre la vitesse à laquelle nous nous déplaçons en regard de celle qui est autorisée !
Devant tant de compétences, GéO ne peut résister et décide de mettre son savoir-faire en défaut. Malicieusement, il quitte l’autoroute pour s’engager sur la N 6 par Bouc-Bel-Air, puis bifurque encore vers Gardanne. Sur l’écran, la flèche bleue qui représente notre situation glisse instantanément de la grosse ligne rouge vers la petite courbe jaune et 2 secondes plus tard, Tom affiche à nouveau les paramètres qu’il veut bien porter à notre connaissance… Nous avons repéré qu’à tous moments, il est possible de lui demander où se trouve la prochaine station de carburants, le dentiste du coin, ou l’hôtel… Les indications inscrites à l’écran sont relayées par la douce voix d’une Juliette que nous avons choisie avant notre départ. Il s’agissait alors de trancher entre les mélodieux conseils diffusés par la voix franche de Jacques, ou le son cristallin émis par Catherine. Mais décidément, c’est Juliette qui lit les noms de rues avec le plus de clarté et GéO a tranché. Donc, Juliette intervient régulièrement, et prévient :
- Dans 500m, tournez à gauche.
GéO n’en fait rien et poursuit la même trajectoire, droit vers Trets…
Derechef, Tom modifie les indications visuelles, pendant que Juliette émet :
- Faites demi-tour dès que possible, puis tournez à droite…
Peine perdue, GéO a décidé de poursuivre sur la même trajectoire.
Imperturbable, Tom continue de dessiner notre chemin, mais Juliette nous boude quelque temps. Ce petit test prend fin dès que nous récupérons la N 7 après Trets. Entre-temps, GéO a testé une nouvelle fonction. Sur la portion de route qui, de la sortie de Trets permet de regagner la N 7, dénommée par Tom « route sans nom », GéO profite de la bonne visibilité pour pousser un peu la vitesse. Jusqu’à 94 Km/h, Tom est consentant, mais à partir de 95, il s’allume en rouge et émet un ding dong assez ferme que nous traduisons par « Fais gaffe ! »
Dernier test consacré à la découverte de notre compagnon : Le RADAR !
Tom ne nous a pas déçus, il a détecté sans faiblesse le piège et a produit un nouveau buzz d’alerte tout à fait identifiable. GéO semble ravi et votre servante itou.

Nous voici donc rentrés en bon ordre, contents de notre acquisition, quand mon portable sonne. C’est l’heure de Nouchette. Eh oui, elle est bien à l’autre bout des ondes, mais cette fois, elle nous soumet une situation qui illustre encore notre propos.
- Allo, maman, ça va moyen, moyen. Je suis à Helsinki et j’ai perdu ma carte bancaire.…
Effectivement, on connaît situation plus sereine …
- En fait, c'est un peu plus compliqué, je ne rentre pas tout de suite, je suis à l’aéroport en partance pour Riga…
En effet, pas super la perspective : ma fille chérie seule dans un aéroport perdu à la limite des glaces polaires, à dix minutes d’embarquer pour la Lettonie, pays charmant c’est sûr, sur les cartes postales, c’est comme si elle m’annonçait qu’elle dérive sur la banquise ! Alors sans argent…
- Arrête le film, Maman, Harrison Ford n’est pas disponible, tu peux me rendre service…
- Tout ce que tu veux, ma chérie…
La solution imaginée par Nouchette témoigne encore des merveilles du monde moderne : en un clic ou deux, depuis mon bureau, en pleine soirée, je peux adresser à Riga, au bureau de Western Union, les euros nécessaires et suffisants pour permettre à Nouchette de régler son hôtel et les taxis jusqu’à son retour Vendredi soir. Formidable ! Nous voici attelées à la connexion, moi au clavier, elle arpentant le hall sonore du bout du monde, toutes deux greffées à nos portables quand, sur le point de confirmer le transfert des espèces, j’entends :
- Oh miracle, je l’ai !
- Tu as quoi ?
- Ma carte, bien sûr, elle est là, dans la doublure de mon sac !
Le progrès est formidable, je le répète tous les jours, mais ma fille l’est bien davantage…