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28/03/2013

Fanchette grand-mère

Dix jours en tête-à-tête avec Mathis, quoi de plus réjouissant ? La promesse d’un tel moment donne des ailes, vous le savez, ô vous mes fidèles-souris-discrètes qui partagez le statut délicieux et délicat  d’aïeule… Malgré l’éloignement géographique, je n’entends pas céder une once de partage quand l’occasion se présente : les envies de soleil des parents représentent une aubaine,   je ne me suis pas fait prier pour enfourcher mon beau destrier, en trois heures de  TGV, me voilà prête à l’emploi…

 

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Prête à l’emploi ?

 Je vous entends sourire sous cape,   la formule paraît cocasse, « tu es un être humain pourquoi  diable vas-tu suggérer un mode d’emploi de la fonction ? »

Effectivement, dès mon arrivée, nous entreprenons avec les heureux vacanciers le tour de l’appartement et des différents repères indispensables, rangement du carnet de santé, adresses utiles, clés du local à  poubelles, fonctionnement des différentes machines, à laver, à cuire, même la rutilante cafetière à expresso, café Longo, latte, avec ses fonctions filtres, rinçage et tutti quanti… Nous descendons au garage vérifier que je saurai ouvrir les portes, ma Douce y range sa voiture dans le bon sens pour mon confort et branche le sacro-saint Tom Tom, tant elle sait que je ne manquerai pas d’en avoir l’usage. Que peuvent-ils prévoir de plus pour planifier et faciliter le bon déroulement des vacances de Mathis et sa grand-mère ?

Impossible d’en douter, j’avais en  main toutes les facilités de services.

 

En prime, notre  programme de réjouissance comprenait le premier pestacle auquel Mathis allait assister. Audrey avait réservé des places pour une adaptation musicale du livre de la jungle, au théâtre du Temple. Représentation dimanche à 14 heures. Très bien, j’organise la matinée pour que Mathis déjeune de bonne heure, du plat qui le régale afin d’accélérer l’incontournable rituel jeu des repas, et foi de Doudie, bien  avant l’horaire que je m’étais fixé, nous quittons l’appartement pour rejoindre en toute quiétude la capitale.

C’était évidemment bien trop tranquille.

Mon Mathis, docile et heureux, s’installe dans son siège sans attache, le temps que je gagne le jour de la rue. La voiture sagement rangée le long du trottoir, je ressors pour crocheter les attaches du harnais de siège bébé, selon l’usage. Et c’est là que ça se corse…

 

Vingt minutes plus tard, je suis toujours penchée sur le dispositif, tournant et retournant en tous sens les deux griffes métalliques qui doivent manifestement s’insérer l’une à l’autre avant de plonger ensemble dans la boucle qui remonte au niveau de l’entrejambe. Mon avance horaire a fondu, mais je m’efforce de rester aussi calme que possible, Mathis ne bouge pas, il est d’une patience merveilleuse, se contentant de ponctuer mes efforts de remarques compatissantes. À la fin, fort désappointée, je hèle un jeune homme armé d’une baguette de pain, manifestement en route pour le déjeuner dominical en famille. Sans vergogne  pour ma blondeur, je laisse Fanchette  exprimer son désarroi, et convainc facilement le jeune homme de s’intéresser au démoniaque système. Dix minutes plus tard, son caractère serviable jette l’éponge : —« Vous savez, je ne suis pas encore papa, alors je n’y connais rien… »

 

Que croyez-vous que fit Fanchette, en telle détresse ?

La priorité m’apparaissait clairement : pour rien au monde, je n’aurais privé Mathis du pestacle promis. Le trajet en métro s’annonçait beaucoup trop long, avec ses changements de lignes et le rythme du dimanche…

Quand il s’agit du sourire d’un petit, rien de tel qu’un taxi…

 

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